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  • Le Pape prie pour que le dialogue politique en RDC se déroule “avec sérénité”

    Le Pape prie pour que le dialogue politique en RDC se déroule “avec sérénité”

    -Lors de sa prière dimanche, le pape François a appelé tous les fidèles à prier pour la RDC.

    Le Pape demande à tous les fidèles de prier pour que le dialogue politique en République démocratique du Congo (RDC) se déroule “avec sérénité pour éviter tout type de violence”, “pour le bien de tout le pays”.

    Le pape François a prié depuis la fenêtre des appartements apostoliques au Vatican, après la prière de l’angélus, lors du quatrième dimanche de l’Avent.

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  • Kenya : le pape termine sa visite en fustigeant l’injustice, le tribalisme et la corruption

    Kenya : le pape termine sa visite en fustigeant l’injustice, le tribalisme et la corruption

    pape 1-Le pape François a dénoncé, vendredi 27 novembre, “l’injustice atroce” que représentent les grands bidonvilles des mégapoles africaines, fruits de la corruption et de l’accaparement au profit de quelques uns.

    François s’exprimait à l’église de Saint-Joseph Travailleur, tenue par les jésuites, dans l’immense bidonville pollué de Kangemi à Nairobi, où s’entassent plus de 100 000 personnes et où se concentrent les dégradations environnementales et humaines qu’il a dénoncées jeudi devant l’ONU.

    “Comment ne pas dénoncer les injustices que vous subissez ? L’atroce injustice de la marginalisation urbaine se manifeste par les blessures provoquées par les minorités qui concentrent le pouvoir, la richesse et gaspillent de façon égoïste, tandis que des majorités toujours croissantes sont obligées de se réfugier dans des périphéries abandonnées, contaminées, marginalisées”, a lancé François avec force.

    Devant une foule qui lui a réservé un accueil ému, le pape a aussi dénoncé “de nouvelles formes de colonialisme” qui font des pays africains “les pièces d’un mécanisme, les parties d’un engrenage gigantesque” et les soumettent à diverses “pressions pour que soient adoptées des politiques de marginalisation, comme celle de la réduction de la natalité”.

    “Chair à canon”

    Des politiques visant selon lui à “légitimer le modèle de distribution actuel où une minorité se croit le droit de consommer dans une proportion qu’il serait impossible de généraliser”.

    François a fustigé “le manque d’accès aux infrastructures et aux services de base”, condamné “l’injuste distribution de la terre qui conduit des familles entières à payer des loyers exorbitants” et “l’accaparement de terres par des ‘promoteurs privés’ sans visage qui vont jusqu’à vouloir s’approprier la cour des écoles de vos enfants !”.

    “L’hostilité que subissent les quartiers populaires s’aggrave lorsque les organisations criminelles, au service d’intérêts économiques ou politiques, utilisent des enfants et des jeunes comme ‘chair à canon’ pour leurs affaires entachées de sang”, a-t-il poursuivi.

    Alors qu’une religieuse du bidonville avait déploré que seulement 4 % du clergé de Nairobi travaille dans les bidonvilles où survit plus de la moitié des habitants de la capitale, François a appelé “tous les chrétiens, en particulier les pasteurs (…) à s’impliquer”.

    La corruption, “ça vous mange de l’intérieur”

    François s’est rendu ensuite au stade de Kasarani, à 22 km de là, où quelque 50 000 jeunes Kényans lui ont réservé un accueil festif. “Je vous invite, vous tous, à vous prendre par la main contre le tribalisme et à dire: ‘Nous sommes une Nation’!”, a déclaré le pape.

    Jorge Bergoglio a aussi souligné que la corruption qui gangrène le Kenya et de nombreux pays d’Afrique est “une route qui ne conduit pas à la vie mais à la mort”.

    “C’est comme le sucre, c’est doux, on aime ça, c’est facile, mais ça vous mange de l’intérieur. A la fin (…), vous ou votre pays finissez diabétiques”, a-t-il expliqué, notant que la corruption était partout, “même au Vatican”.

    “Chaque fois que vous empochez un pot-de-vin, vous détruisez votre coeur et votre personnalité et vous détruisez votre pays. S’il vous plaît, ne développez pas ce goût pour ce sucre qu’on appelle corruption”, leur a-t-il demandé. “Si vous ne voulez pas de corruption dans votre pays, commencez maintenant vous-mêmes” à la refuser.

    Recrutement des jeunes

    François a aussi abordé le recrutement des jeunes par des groupes armés extrémistes, notamment jihadistes.

    “Comment les faire revenir ? D’abord, il faut se demander pourquoi des jeunes pleins d’idéaux acceptent de se radicaliser. Ils perdent leurs amis, leur tribu, leur pays. Ils laissent derrière eux leur vie pour apprendre à tuer”.

    “Si un jeune homme ou une jeune fille n’a pas de travail, ne peut étudier, que peut-il – ou elle – faire ? Une vie de délinquance, la drogue, voire le suicide ou se laisser attirer sur ce mauvais chemin”, a-t-il argumenté.

    “La première chose à faire pour empêcher un jeune d’être recruté est l’éducation et le travail (…) sinon l’idée s’insinue en lui”. Il a appelé les jeunes à la prière : “Dieu est bien plus fort que toute campagne de recrutement”, a-t-il expliqué.

    Un court vol l’emmènera ensuite en Ouganda, deuxième étape de son voyage africain, où il atterrira dans l’après-midi sur l’aéroport d’Entebbe. Il rencontrera le président Yoweri Museveni, la classe politique et le corps diplomatique et prononcera le premier discours de son séjour d’un jour et demi dans ce pays au passé tragique de guerres, de violences et de dictatures, avec un taux particulièrement élevé de victimes du sida.

    Avec AFP

  • Le pape François en Afrique : le voyage le plus risqué de son pontificat

    Le pape François en Afrique : le voyage le plus risqué de son pontificat

    pape-Alors que le jihadisme déstabilise le nord du continent africain, le pape François se rend à partir de mercredi au Kenya, en Ouganda et en Centrafrique. Un voyage risqué qui lui tient à cœur.

    En papamobile découverte dans les rues de Nairobi, Kampala ou Bangui, d’un bidonville à une mosquée : le pape François se rend mercredi 25 novembre dans trois pays d’Afrique – Kenya, Ouganda, Centrafrique -, pour le voyage le plus risqué de son pontificat.

    C’est un message de paix, de justice sociale et de dialogue entre islam et christianisme que Jorge Bergoglio, 78 ans, veut appporter en cinq jours très denses, pour son premier séjour sur le continent noir, du 25 au 30 novembre.

    Le voyage s’inscrit dans le contexte tendu des attentats de Paris et de la prise d’otages de l’hôtel de Bamako, alors que le jihadisme déstabilise le nord du continent africain.

    Lors de ce onzième déplacement à l’étranger, il enchaînera les visites de terrain et prononcera 19 discours. Il entendra de nombreux témoignages -enfants soldats, victimes du sida, etc. – victimes des guerres et de la pauvreté.

    Ouverture d’une “porte sainte” à Bangui

    Un moment très attendu est l’ouverture le dimanche 29 novembre d’une “porte sainte” dans la cathédrale de Bangui, anticipant symboliquement de dix jours pour l’Afrique l’ouverture officielle à Rome du “Jubilé de la miséricorde”. Ce Jubilé (ou Année sainte) est censé apporter le pardon et la réconciliation dans le monde catholique et au delà.

    “S’il ouvre la Porte sainte à Bangui, pour la première fois, un jubilé commencera en périphérie. C’est la meilleure synthèse du magistère de ce pape, toujours aux côtés des pauvres”, a commenté à l’AFP le père Giulio Albanese, expert de Radio Vatican sur l’Afrique.

    Même si le Vatican assure que le programme à Bangui est maintenu, les violences entre milices musulmane et chrétienne et l’insécurité pourraient contraindre le pontife à réviser ses projets au dernier moment.

    Le commandant de la Gendarmerie vaticane, Domenico Giani, interrogé sur la chaîne catholique italienne TV2000, a reconnu vendredi que le programmee pourrait subir quelques “modifications” en fonction des impératifs de sécurité.

    Quelques heures à l’aéroport de Bangui ?

    Catherine Samba-Panza, présidente de transition, pourrait annoncer ce changement, à la veille de la visite, selon une source informée. L’étape centrafricaine pourrait être concentrée en quelques heures sur l’aéroport de Bangui, que la force française Sangaris sécurise.

    Les autres étapes à la grande mosquée, au coeur de la dangereuse enclave musulmane du PK5, ainsi qu’à un centre de déplacés, au grande stade Boganda et à la cathédrale seraient alors annulées.

    “Pour le pape, une annulation de l’étape serait une défaite. Il a d’abord pensé à la Centrafrique quand il a pensé à un voyage en Afrique”, confie un proche collaborateur.

    Pour des centaines de milliers de Centrafricains, mais aussi Congolais ou Camerounais attendus, une annulation serait une déception amère.

    Auparavant, François se rend en Afrique anglophone, au Kenya et en Ouganda, deux pays où 32 et 47 % de la population sont catholiques, et où l’islamisme des shebab somaliens est aux portes.

    Bidonville de Kangemi

    Au Kenya, que Jean Paul avait visité trois fois, comme en Ouganda, premier pays africain visité par un pape (Paul VI) en 1964, François devrait lancer un message fort contre l’inégalité et la corruption qui gangrène la société, la classe politique et juqu’à l’Eglise.

    Il se rendra dans le grand bidonville de Kangemi à Nairobi, où il rencontrera les mouvements populaires engagés contre la pauvreté, et dans un centre caritatif à Nalukolongo en Ouganda.

    “Le problème de l’exclusion sociale est fragrant dans ces deux pays. Au Kenya, 75 % de la richesse est détenue par 1 % de la population”, a relevé le père Albanese.

    A Nairobi, son discours devant le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et l’ONU-Habitat est très attendu à quelques jours de l’ouverture à Paris de la COP21, la conférence internationale sur le climat. Le pape est à l’avant-garde d’un combat pour un développement intégral et respectueux de la nature.

    En Ouganda, il honorera tous les martyrs chrétiens victimes de toutes sortes d’exploitations en Afrique : religieuse, culturelle, politique, sexuelle.

    Au sanctuaire de Namugongo, il célèbrera une messe commémorant les premiers saints africains, 22 jeunes martyrs chrétiens, dont Charles Lwanga, brûlés vifs à la fin du XIXème siècle sur ordre du roi Mwanga dont ils étaient les pages et qui avaient refusé de devenir ses esclaves sexuels. Ils avaient été canonisés par Paul VI.

    Avec AFP

  • Le Pape dénonce “l’hypocrisie des puissants qui parlent de paix mais qui vendent des armes”

    Le Pape dénonce “l’hypocrisie des puissants qui parlent de paix mais qui vendent des armes”

    papeLe Pape François s’est confié à “Paris Match” sur le capitalisme qu’il estime être devenu trop présent dans l’humanité, la COP21 ainsi que la montée du terrorisme en Syrie et en Irak. Le Saint-Père a également dénoncé l’hypocrisie des puissants qui prônent la paix, mais vendent des armes en parallèle.

    Le Pape François a reçu Paris Match au Vatican. Dans une interview exclusive accordée à l’hebdomadaire, le Saint-Père a déploré la place qu’occupe le capitalisme dans l’humanité.

    Selon lui, “le capitalisme et le profit ne sont pas diaboliques si on ne les transforme pas en idoles. Ils ne le sont pas s’ils restent des instruments”. En revanche, nuance le Pape, “si l’argent et le profit à tout prix deviennent des fétiches qu’on adore, si l’avidité est à la base de notre système social et économique, alors nos sociétés courent à la ruine”.

    Le Pape appelle les sociétés à se recentrer sur les valeurs essentielles de l’humanité et à faire abstraction de cette course au profit qui anime le monde. “L’humanité doit renoncer à idolâtrer l’argent et doit replacer au centre la personne humaine, sa dignité, le bien commun, le futur des générations qui peupleront la Terre après nous” a-t-il déclaré.

    Lors de son discours au siège de l’ONU en septembre dernier, le souverain pontife avait expliqué attendre qu’un accord soit trouvé sur la lutte contre le réchauffement climatique, au terme de la COP21. Dans les colonnes de Paris Match, le Pape espère que la conférence sur le climat “pourra contribuer à des choix concrets, partagés et visant, pour le bien commun, le long terme”.

    Très engagé, le Saint-Père s’est également exprimé sur la situation en Syrie et n’a pas hésité à dénoncer l’hypocrisie de certains dirigeants. “N’oublions pas non plus l’hypocrisie de ces puissants de la Terre qui parlent de paix mais qui, en sous-main, vendent des armes” a-t-il déploré.

    FranceSoir

  • Le pape François arrive aux Etats-Unis entre espoirs et soupçons

    Le pape François arrive aux Etats-Unis entre espoirs et soupçons

    pape-usa-Venu de Cuba, le pape François doit atterrir mardi après-midi aux Etats-Unis pour un voyage délicat, accueilli dans un geste inédit par le couple Obama, entouré d’espoirs d’une majorité d’Américains mais aussi des réserves d’une minorité.

    Le premier pape latino de l’Histoire posera le pied sur le sol des Etats-Unis pour la première fois de sa vie à 16H00 heures locale (22H00 GMT) à la base militaire Andrews, près de Washington.

    Le président américain Barack Obama, un protestant qui ne cache pas son admiration pour ce “pape des pauvres”, et sa femme Michelle, l’accueilleront à sa sortie de l’avion.

    Les médias américains, fortement présents dans l’avion papal, ont accordé une grande importance au voyage d’un pape argentin plébiscité par deux tiers des Américains.

    Mais son radicalisme social lui vaut aussi de très vives inimitiés chez les conservateurs et les milieux économiques libéraux, de Wall Street au Tea party jusque dans les rangs des Républicains.

    Le fait qu’il vienne de Cuba, où il a évité de critiquer fortement le président Raul Castro, ne fait qu’irriter un peu plus ceux qui jugent que ce pape est un marxiste déguisé ou un traître à la foi catholique, qui serait trop souple sur la doctrine.

    Outre sa rencontre avec le président Obama à la Maison Blanche mercredi, François est particulièrement attendu jeudi devant le Congrès, et vendredi à la tribune des Nations unies, sur des thèmes hautement explosifs.

    Parmi ces sujets, mentionnés dans ses écrits, figurent la protection et l’accueil des immigrés; la défense de l’environnement, avec un plaidoyer ferme pour une révolution énergétique radicale et la décroissance; la critique des dictatures de la technologie et de la finance; la dénonciation des responsabilités des vendeurs d’armes et des grandes puissances dans “la troisième guerre mondiale par morceaux” qu’il dénonce sans cesse.

    Le pape jésuite, connu pour son habilité et sa détermination, a préparé soigneusement pendant l’été les discours qu’il prononcera à Washington et New York.

    Et, s’il n’est pas anti-américain selon la plupart des experts, il est critique d’un certain dévoiement de l’idéal américain de liberté par les ultralibéraux.

    Sa visite aura lieu sous très haute sécurité, la police américaine voulant parer tout risque d’attentat contre un pape qui tient à se déplacer en voiture découverte pour être en contact avec les fidèles.

    Plusieurs rencontres avec les défavorisés de la société américaine, immigrés, sans logis, détenus, sont également programmés.

    Il a aussi prévu de présider à New York une cérémonie interreligieuse sur le site du World Trade Center, contre le terrorisme et pour le respect entre religions.

    Une autre cérémonie à Philadelphie avec la communauté hispanique exaltera les valeurs fondatrices de l’Amérique comme la liberté religieuse.

    A Philadelphie, il doit présider samedi et dimanche la fin d’une rencontre mondiale des familles catholiques, en présence d’un million et demi de personnes attendues. Là aussi sous très haute sécurité.

    Le souverain pontife doit quitter mardi vers 12H30 (16H30 GMT) une île en plein rapprochement avec les Etats-Unis, grâce au rôle de facilitateur du Vatican et du pape argentin.

    A 78 ans, il est apparu à Cuba éprouvé par la chaleur et un programme très chargé, jalonné de multiples contacts direct avec les foules.

    C’est à Santiago de Cuba, grand port de l’est de l’île, qui a vu naître la Révolution cubaine non loin de la base américaine de Guantanamo, que le pape argentin a terminé son étape cubaine.

    Dans la matinée, il a célébré sa dernière messe au sanctuaire de la Vierge de la charité “del Cobre”, niché dans les collines verdoyantes près de la ville où, la veille, il avait adressé une prière pour l’avenir le peuple cubain.

    Dans ce berceau de la révolution castriste, il a exalté une autre “révolution” qui apporte “la réconciliation”, basée sur la foi chrétienne qui a aidé des générations à résister aux “douleurs”, aux “pénuries” et au “désespoir”.

    Peu après, à la cathédrale de Santiago, il a béni la ville et salué devant des centaines de fidèles le rôle de la famille. “Prenons soin de nos familles, véritables centre de l’humanité”, a-t-il exhorté.

    Avec AFP

  • Chrétiens persécutés : le pape et le Vatican dénoncent le “silence complice”

    Chrétiens persécutés : le pape et le Vatican dénoncent le “silence complice”

    pape-Le pape François et le Vatican ont haussé le ton en célébrant Pâques, contre “le silence complice” et “l’indifférence” devant la “furie jihadiste” qui frappe les chrétiens, et vient encore de se déchaîner au Kenya.

    Le pape argentin, qui a commémoré vendredi la “passion du Christ” (sa crucifixion à Jérusalem), devait présider samedi soir la Veillée pascale, qui célèbre, selon la croyance chrétienne, la résurrection de Jésus.

    Sous le choc de la tragédie du Kenya, la dénonciation de la violence jihadiste a pris le pas sur tous les autres thèmes de paix et de justice évoqués à Pâques.

    Jorge Bergoglio a condamné dès vendredi matin la “brutalité insensée” du massacre des jihadistes Shebab contre les étudiants de Garissa dans l’est du Kenya, qui a fait 148 morts. “Tous les responsables doivent redoubler leurs efforts afin de mettre un terme à une telle violence”, a demandé le chef d’1,2 milliard de catholiques.

    Avant d’exécuter froidement leurs victimes, les Shebab ont séparé les musulmans des non-musulmans en fonction de leurs habits, et gardé en otage les seconds. “+Nous ne craignons pas la mort, cela va être de bonnes vacances de Pâques pour nous+”, ont ironisé les assaillants, d’après le témoignage d’un survivant.

    Au Vatican, on s’irrite du fait que la multiplication des persécutions de chrétiens –par des individus ou des groupes islamistes– de l’Irak au Kenya en passant par la Libye, le Pakistan ou le Nigeria, ne soit pas plus dénoncée, y compris par les autorités occidentales et musulmanes.

    “Aujourd’hui nous voyons nos frères persécutés, décapités et crucifiés pour leur foi en Toi, sous nos yeux ou souvent avec notre silence complice”, a accusé d’une voix sombre Jorge Bergoglio à la fin du Chemin de Croix vendredi soir au Colisée, s’adressant au Christ, “prince de la paix”.

    Les méditations de cette “Via Crucis” retransmise en mondiovision, ont rappelé que “des hommes et femmes sont emprisonnés, condamnés ou même tués seulement parce qu’ils sont croyants”.

    “Ils n’ont pas honte de la Croix. Ils sont de magnifiques exemples”, proclamait un lecteur, citant l’exemple du “martyr” catholique pakistanais, l’ancien ministre pour les minorités Shahbaz Bahtti, assassiné le 2 mars 2011.

    Auparavant, lors d’une célébration solennelle dans la basilique Saint-Pierre, “la furie jihadiste” avait été dénoncée. Le prédicateur de la Maison pontificale, le prêtre franciscain italien Raniero Cantalamessa, avait rappelé les 21 coptes égyptiens assassinés en février par un groupe jihadiste en Libye “en “murmurant le nom de Jésus”.

    ‘Victimes désignées’

    “Les chrétiens ne sont certainement pas les seules victimes, mais on ne peut ignorer qu’ils sont les victimes désignées et les plus fréquentes dans de nombreux pays”, avait-il fustigé.

    “Qui a à coeur le sort de sa propre religion ne peut demeurer indifférent”, avait-il ajouté dans un propos qui paraissait s’adresser aussi aux musulmans.

    Le Vatican -notamment par la bouche de l’énergique ministre du dialogue interreligieux, le cardinal français Jean-Louis Tauran- ne cesse de plaider pour que ses interlocuteurs musulmans comme l’université sunnite Al-Azhar du Caire prennent position plus clairement, en se distançant des islamistes et de toute persécution anti-chrétienne.

    La prise surprise de la ville irakienne de Mossoul, à l’été dernier, par le groupe Etat islamique (EI) a été un tournant. Il a conduit le Saint-Siège à se montrer plus incisif face aux ambiguités de certaines autorités musulmanes.

    En décembre, François avait demandé à “tous les dirigeants musulmans du monde, politiques, religieux, universitaires” à “se prononcer clairement” contre la violence jihadiste. Il prenait soin de parler des autres minorités religieuses persécutées comme les yazidis.

    Récemment, le souverain pontife reprochait à la communauté internationale de “vouloir cacher” les persécutions contre les chrétiens.

    Selon un éditorial du quotidien La Stampa, “l’islam doit bannir des mosquées ceux qui prèchent le terrorisme. Trop souvent derrière les condamnations du terrorisme par le monde musulman résonne l’écho d’une compréhension. L’islam doit sortir de l’ambiguité”.

    D’après l’organisation protestante Portes ouvertes (Open Doors), en moyenne chaque mois, 322 chrétiens sont tués en raison de leur religion, et 214 églises détruites ou endommagées, notamment en Afrique.

    En 2014, 4.334 chrétiens de toutes confessions (catholiques, protestants, anglicans, orthodoxes) ont été tués, dont 2.484 au Nigeria, 2.484 en Centrafrique, 271 en Syrie, 119 au Kenya et 87 en Irak, selon son rapport annuel World Watch Monitor.

    (AFP)