Tag: petrole

  • Pourquoi la RDC connaît-elle un début de pénurie d’essence ?

    Pourquoi la RDC connaît-elle un début de pénurie d’essence ?

    -Des stations étaient closes vendredi à Kinshasa et plusieurs sociétés distributrices alertent le Premier ministre du “risque d’une forte perturbation de son approvisionnement en produits pétroliers”.

    Vendredi, selon les informations d’un professionnel de la distribution basé à Kinshasa et interrogé par Jeune Afrique, une quinzaine de stations Total étaient fermées alimentant le début de pénurie relevé ces jours derniers par la presse locale. « Engen (station du groupe sud-africain) ne servait quant à lui qu’une partie des clients », affirme notre source.

    En cause : le taux de change officiel entre le dollar et le franc appliqué à ces distributeurs lorsqu’ils importent du pétrole, bien inférieur à la réalité de la pratique commerciale. « Cela fait des mois que nous alertons les autorités que cet écart n’est pas tenable pour la trésorerie des sociétés distributrices », explique notre source.

    D’où, le jeudi 28 août, le courrier que le groupement professionnel des distributeurs de produits pétroliers (GPDPP) a adressé au Premier ministre, Bruno Tshibala, dont Jeune Afrique a consulté une copie. Ces distributeurs tirent la sonnette d’alarme sur « la dégradation régulière de la situation financière des sociétés pétrolières ces derniers mois [qui] a fini par atteindre un point culminant qui se traduit par des stocks quasi nuls pour les sociétés commerciales de distribution de produits pétroliers ».

    Si aucun accord n’est trouvé avec le gouvernement, la pénurie est amenée à durer.

    Les distributeurs appellent l’exécutif congolais à « mettre à disposition immédiatement de la profession pétrolière une allocation spécifique en devises étrangères ». Un membre du GPDPP explique à Jeune Afrique que ce groupement de distributeurs alerte le gouvernement depuis de nombreux mois et une autre source industrielle évoque la nécessité de relever ce taux de 1 380 à 1 700 francs pour un dollar.

    « Si aucun accord n’est trouvé avec le gouvernement, la pénurie est amenée à durer », assure notre source. Une réunion entre les distributeurs du GPDPP et le gouvernement devrait intervenir dans les prochains jours.

    Dans un communiqué du 29 août, la société des Services des entreprises pétrolières congolaises (SEP Congo), qui gèrent les installations de stockage du pays, se veut plus rassurante. « Le pays dispose d’un stock de carburant suffisant pour approvisionner régulièrement et de façon continue l’ensemble du territoire national », écrit la SEP Congo. Son administrateur directeur général adjoint, Jean Madebu Bunga Madrandele, n’était pas joignable pour commenter.

    Avec JA

  • Approvisionnement en carburant : la Bcc vend 20 millions Usd aux pétroliers

    Approvisionnement en carburant : la Bcc vend 20 millions Usd aux pétroliers

    – Le problème de devises ne se pose pas quant à l’importation des produits Pétroliers. La BCC facilite la liquidité.

    Pour mieux s’approvisionner en produits pétroliers, les opérateurs économiques du secteur peuvent trouver des devises à travers leurs banques respectives.

    Pour cette fin, le gouvernement a instruit la Banque centrale du Congo de vendre, à travers l’adjudication, 20 millions de dollars américains aux différentes banques commerciales afin que celles-ci puissent, à leur tour, trouver des devises pour les pétroliers.

    Cette vente de billets verts fait suite au compromis trouver le mercredi 22 février entre le gouvernement central et les pétroliers distributeurs. Elle vise à rendre disponible les devise) et à un taux préférentiel, pour faciliter le renouvellement de stocks en produits pétroliers.

    La quasi-totalité de pétroliers-distributeurs génèrent leurs recettes en franc congolais alors que la structure des prix en vigueur est devenue obsolète ou presque, du fait notamment du taux de change appliqué à 1 l54FC/USD.

    Cependant, sur le marché des changes, les pétroliers-distributeurs rencontrent autres réalités. Ils se voient obligés de débourser 1.350 voire 1.400 francs congolais pour 1dollar américain.

    Ce qui fait que les opérateurs du secteur pétrolier vendent à perte. D’où, la pression exercée ces derniers jours sur le gouvernement par le rationnement continue afin d’obtenir le réajustement des prix du carburant à la pompe.

    « Face à la nécessité pour les pétroliers de faire une augmentation de près de 26% du carburant à la pompe afin de trouver l’équilibre de leur business, le gouvernement semble avoir joué la carte de la préservation de la paix sociale. Il privilégie une légère hausse en apportant une solution partielle au problème de change », a confié un analyste sous le sceau de l’anonymat.

    Aux dernières nouvelles, il a été convenu que la hausse de prix du litre à la pompe n’atteigne pas la barre de 5%, soit inférieur à 77 francs congolais. Et qu’en contrepartie, le gouvernement obtiendrait de la Banque centrale du Congo la vente de devises pouvant ainsi faciliter les opérations aux pétroliers-distributeurs qui, au terme de la loi, vendent leurs produits en francs congolais.

    Au demeurant, si la difficulté d’obtention des devises liée à la dépréciation du franc congolais semble avoir été résolue, le soulagement des pétroliers-producteurs est visiblement partiel. Car, un autre problème de fond se pose: le manque à gagner occasionné tous ces derniers jours à certifier à charge de l’Etat.

    L’intervention de la Banque centrale du Congo est une deuxième de la série depuis le début de cette année 2017. La première remonte au 24 janvier dernier. Au total, 50 millions de dollars américains ont été vendus aux banques commerciales pour les opérateurs économiques à la recherche des devises pour besoin d’importation des denrées alimentaires en RD Congo.

    Satisfecit des pétroliers 

    Dans un entretien avec le quotidien le Potentiel, le président du syndicat des pétroliers-distributeurs de la RDC, Emery Mbatshi Bope, se félicite de cet aboutissement. Par la même occasion, il invite les autres opérateurs économiques de ne pas verser dans la spéculation, étant donné que la hausse des prix n’est pas observée dans une fourchette de plus de 5%, « On n’a pas augmenté le prix du litre à la pompe de 5% », a-t-il affirmé, Par conséquent, pense-t-il, rien ne peut changer sur le marché des biens et services.

    « Nous sommes satisfait par cette décision de réajuster le prix du litre à la pompe. Mieux vaut peu que rien. Cela étant, les stations-service sont invitées à être opérationnelles comme d’habitude. Avant ce réajustement du prix du litre à la pompe, nous travaillions à perte. Ce qui risquait de conduire à des conséquences fâcheuses pour les consommateurs. Lorsqu’on vend et qu’on n’est plus en mesure de s’approvisionner avec le même stock, on est voué à la fermeture. Celui qui osera se distinguer par la spéculation risquera de tomber sous le coup de la loi. En tant qu’experts, nous travaillons pour réfléchir en profondeur; de telle sorte que l’équilibre social soit maintenu. Les produits pétroliers sont hautement stratégiques », a confié Emery Mbatshi Bope.

    Le président du syndicat des pétroliers a salué la décision de la Banque centrale du Congo (BCC) de vendre la devise aux pétroliers à un taux préférentiel. Au total, 20 millions ont été vendu aux pétroliers-distributeurs à travers leurs banques respectives, afin de leur permettre de mieux s’approvisionner en produits pétroliers.

    Olivier Kaforo/Le Potentiel

  • Du pétrole sous le parc des Virunga: la RDC face à un dilemme

    Du pétrole sous le parc des Virunga: la RDC face à un dilemme

    PETROLE-Il y a bien du pétrole sous le plus vieux parc naturel d’Afrique. Les résultats de l’étude sismique réalisée par la société britannique Soco sont « positifs », selon le ministre congolais des Hydrocarbures, qui n’a pas donné davantage de précisions. Cela fait longtemps déjà que les spécialistes s’en doutaient, mais cette confirmation ravive chez certains la crainte d’une possible exploitation de ce pétrole qui mettrait en péril cette réserve naturelle exceptionnelle d’environ 800 000 hectares, classée au Patrimoine mondial par l’Unesco.

    C’est désormais officiel. Il y a bien du pétrole dans le sous-sol du parc des Virunga. Mais à ce stade rien n’indique que ce pétrole présente les caractéristiques nécessaires pour être exploité. Pour en avoir le cœur net, seule solution : réaliser des forages, une pratique interdite par les règlements de l’Unesco.

    Mélanie Gouby est journaliste indépendante. Elle a participé à un documentaire sur le sujet. « L’Unesco a bien précisé que si le gouvernement veut aller plus loin et forer, il faudra complètement déclasser le parc, qui perdra son statut de Patrimoine mondial de l’humanité, explique-t-elle. Ça veut dire, pour le gouvernement congolais, qu’ils sont face à un choix très important, parce que même si on fore, il n’y aura pas forcément de pétrole exploitable. Donc, il y a un énorme risque que si le gouvernement décide d’aller plus loi, il perde tout en fait : le pétrole qui n’existe peut-être en qualité et en quantité suffisante pour être exploité, et en même temps le parc des Virunga. »

    Sous pression internationale, la RDC a suspendu le permis d’exploration qu’elle avait accordé à l’entreprise Soco. Mais les défenseurs des droits de l’homme ne sont pas rassurés pour autant. Ils craignent que le gouvernement ne cède ce permis à une autre entreprise, quitte à sacrifier les Virunga au nom du développement économique. Or le parc abrite en effet plusieurs espèces animales menacées, parmi lesquelles le gorille des montagnes, et offre une diversité de paysages exceptionnelle.

    Le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende , interrogé par RFI, assure qu’aucune décision n’a été prise concernant l’exploitation de ce pétrole, qui, selon lui, n’est pas forcément incompatible avec les règlements de l’Unesco.

     « Nous allons examiner les choses et voir si on peut autoriser la phase d’exploitation dans l’intérêt des populations de notre pays et compte tenu de nos engagements internationaux de protection de la nature. Le gouvernement va prendre une décision très rapidement ».

    Rfi : que répondez-vous à ceux qui disent que s’il y a forage, le parc va perdre sa classification ?

    « L’Unesco ne nous a jamais interdit d’utiliser nos richesses. L’Unesco nous demande simplement de tenir compte de la nécessité de protéger la nature. S’il existe une technologie qui nous permet, tout en exploitant une richesse placée sur notre territoire de rencontrer cette préoccupation, de conserver le statut de patrimoine de l‘Humanité, nous ne en priverons pas. Pas question de nous dire qu’il y a telle ou telle interdiction. Il n’est pas question que je vous donne déjà une position définitive et ce n’est pas l’Unesco qui gère ce pays ».

    RFI