Tag: Politique

  • Les évêques catholiques haussent le ton contre le pouvoir

    Les évêques catholiques haussent le ton contre le pouvoir

    -Anciens médiateurs entre l’opposition et le pouvoir, les évêques ont fait une déclaration musclée. S’ils se sont dits satisfaits de quelques actions du président Tshisekedi, ils ont émis des critiques acerbes contre la coalition au pouvoir.

    Avec notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa

    Les évêques congolais se sont réunis du 24 au 28 février pour plancher sur la situation du pays. Ils ont notamment salué la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement primaire et des « avancées significatives » en matière de liberté d’expression, ainsi que le retour de la RDC sur le plan international.
    Mais ils ont aussi listé leurs inquiétudes, tout particulièrement les dysfonctionnements au sein de l’appareil d’État. « Beaucoup de problèmes auxquels le pays est confronté restent sans solution adéquate, à cause de la crise qui mine la coalition. Il est inacceptable que le pays soit pris en otage par un accord qui, du reste, est occulte », a estimé l’abbé Donatien Nshole, le secrétaire général de l’épiscopat congolais.
    La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) dit ne pas être intéressée par les contours de l’accord entre Félix Tshisekedi et son prédécesseur, mais elle reste convaincue que cet accord est à l’origine des tensions actuelles. Les prélats sont d’autant plus préoccupés qu’ils disent avoir constaté une mauvaise gestion des finances publiques et redoutent des détournements.

    « Nous assistons à un enrichissement injustifié et scandaleux d’une poignée d’acteurs politiques, au détriment de la grande majorité de la population. La corruption et le détournement de deniers publics persistent. Ces détournements sont l’œuvre de ceux-là mêmes qui sont appelés à être des garants du bien commun », ajoute Donatien Nshole.
    Les évêques, déjà irrités par la non-tenue des élections locales, ont appelé les populations à « demeurer vigilantes » dans l’exercice du contrôle citoyen des institutions.

    Avec RFI

     

  • Les piliers du régime Kabila tombent un à un sous Felix  Tshisekedi

    Les piliers du régime Kabila tombent un à un sous Felix Tshisekedi

    -Les piliers de l’ex-régime de Joseph Kabila tombent un à un dans la République démocratique du Congo de Félix Tshisekedi, au risque d’une dégradation du climat politique au sein la coalition au pouvoir négociée dans la douleur entre les deux hommes.

    Dernier en date à tomber, le général Delphin Kahimbi, chef des renseignements militaires mort vendredi alors qu’il venait d’être suspendu de ses fonctions selon plusieurs sources.

    Sous sanctions de l’Union européenne (UE), le général Kahimbi, 50 ans, est brutalement décédé d’”une crise cardiaque”, a indiqué son épouse à l’AFP, selon qui il n’était pas malade.

    Son décès, qui suscite des rumeurs aussi inévitables qu’invérifiables (suicide, assassinat), intervient alors qu’il venait de tomber en disgrâce, à la grande satisfaction des Etats-Unis.

    Le chef du renseignement militaire congolais retrouvé mort à Kinshasa

    M. Kahimbi avait été auditionné ces dernières heures par le Conseil national de sécurité (CNS), après avoir été empêché de voyager en Afrique du Sud le jeudi 20 février.

    Ce pro-Kabila, resté en place après l’investiture de M. Tshisekedi, était accusé d’avoir mis en place “un système d’écoute des autorités”, d’après une source militaire à l’AFP.

    On lui reproche d’”avoir espionné Félix Tshisekedi”, ajoute une source diplomatique.

    Juste avant son décès, les Etats-Unis, avaient publiquement salué jeudi sa destitution.

    “Heureux de voir des mesures du gouvernement de la présidence de la RDC pour en finir avec l’impunité”, avait réagi jeudi sur Twitter le sous-secrétaire d’Etat aux Affaires africaines Tibor Nagy.

    Soutiens affichés du président Tshisekedi, les Etats-Unis lui ont demandé à plusieurs reprises de mettre à l’écart des officiels pro-Kabila soupçonnés de corruption ou d’atteinte aux droits humains.

    Lors de son dernier séjour en RDC il y a deux semaines, l’envoyé spécial des États Unis dans la région des grands lacs, Peter Pham, avait invité les généraux sous sanctions à démissionner afin que Washington reprenne sa coopération militaire avec l’armée congolaise.

    – Intouchables affaiblis –

    Mais M. Tshisekedi ne gouverne pas seul. Proclamé vainqueur de la présidentielle du 30 décembre 2018, il doit gérer la RDC avec les forces politiques de son prédécesseur,majoritaires au Parlement.

    Les deux hommes ont conclu un accord de coalition, avec un gouvernement qui fait la part belle aux pro-Kabila.

    Depuis l’investiture du président Félix Tshisekedi, des intouchables de l’ancien régime Kabila sous sanctions américaine ou européenne, ont pourtant été écartés et affaiblis.

    L’ex-ministre de l’Intérieur Emmanuel Ramazani Shadary, chef du parti de M. Kabila, a été empêché de sortir du pays pour se rendre au Burundi fin janvier par des agents de la Direction générale de migration (DGM).

    Un ex-gouverneur de province Marcellin Cishambo, ancien conseiller politique de Kabila, n’avait pas non plus pu quitter le pays au même moment.

    Motif: ces deux personnalités détenaient des passeports diplomatiques qu’ils n’auraient pas dû avoir.

    Quelques jours plus tard, le 12 février, au retour d’un voyage en Ouganda, l’ancien chef tout-puissant des renseignements civils, Kalev Mutondo, a été interpellé à sa descente d’avion pour les mêmes motifs (détention d’un passeport diplomatique sans raison de service).

    A la surprise des Congolais, M. Kalev a été auditionné plusieurs heures par l’Agence nationale de renseignements (ANR) qu’il dirigeait d’une main de fer il y a encore un an.

    M. Kalev est également accusé d’espionner le nouveau chef de l’Etat, et de soutienir des groupes armés dans l’est de la RDC.

    Il y a enfin l’homme d’affaires Albert Yuma, patron de la plus importante entreprise minière de l’État, la Gecamines.

    Il n’est plus autorisé à quitter Kinshasa afin de répondre, à tout moment, aux convocations du parquet général près la Cour de cassation qui enquête sur un prêt consenti à son entreprise, par une société de l’homme d’affaires israélien Dan Gertler sous sanction américaine.

    Avec VOA- AFP

  • Martin Kabuya, le gouverneur du Kasaï central dans le collimateur de Kinshasa

    Martin Kabuya, le gouverneur du Kasaï central dans le collimateur de Kinshasa

    Martin Kabuya, issu des rangs du Front commun pour le Congo (FCC) et ancien de l’UDPS, a été entendu, ce mardi 25 février, par une mission dépêchée par le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, notamment sur une affaire de torture d’un policier, la semaine dernière dans sa résidence officielle. Le gouverneur serait aussi au cœur de plusieurs scandales dans sa juridiction.

    Avec notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa

    Martin Kabuya serait accusé d’avoir passé à tabac un policier de sa garde qui aurait été ensuite torturé par ses collègues. L’événement aurait eu lieu un soir. Un chef coutumier avait rendu visite au gouverneur du Kasaï central. Martin Kabuya aurait voulu lui démontrer qu’il savait se faire respecter.

    Le ministère de l’Intérieur a dépêché une mission pour vérifier ces allégations diffusées par le policier lui-même qui témoigne et charge le gouverneur. Cette mission est venue notamment interroger Martin Kabuya. L’inspecteur général adjoint de la police, le directeur de la territoriale et un procureur militaire ont écouté le gouverneur qui a nié les faits et accuse le policier d’être indiscipliné.

    Martin Kabuya dénonce des « montages grossiers »

    Ce n’est pas la première fois qu’un dossier est ouvert contre Martin Kabuya. Il a été accusé mi-février par 11 députés, qui affirmaient avoir reçu des menaces de mort de sa part. Joint par RFI, Martin Kabuya dément. Il dit faire l’objet de « montages grossiers » de la part des députés qui, d’après lui, sont manipulés.

    Martin Kabuya l’assure : cette attaque est coordonnée par un membre du gouvernement central. Lequel est soupçonné, selon lui, d’avoir détourné des fonds destinés aux travaux liés au programme d’urgence du président Felix Tshisekedi dans le Kasaï central. Un programme qui, toujours selon le gouverneur, « n’a été nullement réalisé » dans sa province.

    Pour le député Marcel Tshipepele, l’un des signataires de la lettre de dénonciation du gouverneur, Martin Kabuya est un « agité » qui cherche à faire oublier la mauvaise gestion de la province. L’élu dément toute manipulation dans leur démarche.

    Avec RFI

  • La justice  de l’UE rejette les recours des proches de Kabila sous sanctions

    La justice de l’UE rejette les recours des proches de Kabila sous sanctions

    -Le tribunal de l’Union européenne a rejeté, le 12 février, les recours déposés par quinze proches de Joseph Kabila, placés sous sanctions. Ces derniers contestaient la légalité de ces mesures restrictives.

    Nouveau rebondissement dans le bras de fer qui oppose l’Union européenne (UE) à certains proches de Joseph Kabila. Le tribunal de l’UE a rejeté, dans une décision du 12 février, les recours déposés, en mars 2018, par les collaborateurs de l’ancien président. Ces derniers sont visés depuis décembre 2016 et mai 2017 par des sanctions pour violations des droits de l’homme et entrave au processus électoral.

    Parmi ces personnalités, dont la plupart sont de hauts gradés militaires et des personnalités politiques proches de Joseph Kabila, figurent Ilunga Kampete, Gabriel Amisi Kumba, Ferdinand Ilunga, Célestin Kanyama, John Numbi, Roger Kibelisa, Delphin Kahimbi, Evariste Boshab, Alex Kande, Jean-Claude Kazembe, Lambert Mende, Éric Ruhorimbere, Emmanuel Ramazani Shadary, Muhindo Akili Mundos et Kalev Mutond.

    Dans leur recours, ces derniers demandaient à l’instance juridique d’annuler la décision concernant l’adoption des mesures en question, de constater l’illégalité de ces dispositions et de condamner le Conseil européen aux dépens, c’est-à-dire aux frais liés aux instances, actes et procédures d’exécution. Le tribunal a rejeté l’intégralité de ces demandes et condamné les quinze concernés à régler eux mêmes les dépens.

    Un nouveau recours bientôt déposé

    Pour la défense des proches de l’ancien président, qui a réagi dans un communiqué, ces arrêts ne sont « qu’intermédiaires », dans la mesure ou un autre recours est encore en attente de jugement et qu’un deuxième doit être déposé contre le récent renouvellement de ces sanctions.

    Le 9 décembre dernier, à l’issue d’intenses tractations diplomatiques, le Conseil européen avait annoncé le prolongement pour un an de ces mesures pour l’ensemble des concernés, à l’exception de l’ancien porte-parole du gouvernement Lambert Mende de l’ex-responsable de la sécurité intérieure au sein de l’Agence nationale de renseignement (ANR), Roger Kibelisa.

    Ces sanctions avaient déjà été renouvelées une première fois, en décembre 2018, à la veille de l’élection présidentielle. Depuis son arrivée au pouvoir, Félix Tshisekedi s’était prononcé en faveur d’un allègement de ces sanctions.

    Dans leur déclaration, Thierry Bontinck et Patrick De Wolf, les avocats de ces personnalités se sont néanmoins réjouis du fait que le Conseil de l’UE a reconnu avoir « violé le droit de la défense, ne laissant pas [les avocats] transmettre des informations en temps utile sur les observations du Conseil ».

    En dépit de cette reconnaissance, le tribunal a néanmoins estimé qu’il n’était pas possible de considérer que l’issue aurait pu être différente « si le requérant [la personne sous sanctions] s’était vu communiquer, à l’adoption de ces sanctions, les éléments justifiant la décision attaquée ».

    Avec JA

  • les piques de Jeanine Mabunda à l’encontre de Félix Tshisekedi

    les piques de Jeanine Mabunda à l’encontre de Félix Tshisekedi

    -En République démocratique du Congo (RDC), c’est ce qui semble être « la réponse du berger à la bergère ». Hier, mardi 21 janvier, la présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda, a recadré le président Félix Tshisekedi sur ses propos du 19 janvier. Dimanche soir, en effet, le chef de l’État s’était dit prêt – devant ses partisans – à dissoudre la Chambre basse, dominée par les partisans de l’ancien président Joseph Kabila, et cela en cas de crise. La présidente de l’Assemblée le met sérieusement en garde.

    Avec notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa

    Cela devait être une cérémonie traditionnelle de vœux. Un simple échange entre la presse et Jeannine Mabunda. À la faveur d’une question, la présidente de l’Assemblée nationale s’est lancée dans un cours de droit constitutionnel : « Mon collègue du Sénat et moi, lui avons rappelé – le 13 janvier dernier lors d’une audience à Kinshasa – la ratio legis de l’article 148. »

    Il faut une « crise persistante »…

    « Il ne faut pas jeter les articles de la Constitution en pâture à des incompréhensions ou des malentendus, continue Mme Mabunda. L’article 148 parle bien de dissolution de l’Assemblée nationale, mais dans des cas précis. Il y a des conditionnalités. Il faut qu’il y ait crise persistante entre le gouvernement et la Chambre basse du Parlement. Ce qui, pour l’heure, n’est pas le cas puisque le programme du gouvernement et le budget ont été votés au-delà de notre propre majorité parlementaire ».

    Pour la présidente de l’Assemblée nationale, « selon les prescrits de cet article, par ailleurs, le président de la République est invité dans le cas de cette crise à consulter le Premier ministre, le président de l’Assemblée nationale, et le président du Sénat avant toute décision. Faute de quoi, on serait dans une violation de texte. Et cette violation est régie par l’article 165 de la Constitution, qui dit que toute personne qui méconnaît notre loi fondamentale peut être exposé au cas de haute trahison pour violation intentionnelle de la Constitution. Je ne cite que des articles. Je ne prends pas position », poursuit encore Mme Mabunda.

    Un débat « indécent » ?

    Le débat « peut sembler indécent », fulmine-t-elle d’ailleurs contre les querelles : « Nos querelles politiques internes, intestines et stériles, doivent s’effacer devant l’essentiel. L’essentiel, pour moi aujourd’hui… les Congolais ont mal par rapport à Beni, par rapport à la menace de balkanisation ».

    Par rapport aussi, rappelle–t-elle, au taux de change qui est passé de 1 600 francs congolais (FC), il y a un an, à 1 750 FC aujourd’hui. Toutes ces déclarations ont été faites en l’absence de son adjoint, Jean–Marc Kabund, qui dirige le parti présidentiel, l’UDPS. Il aurait, selon plusieurs médias locaux, boycotté la cérémonie.

    AvEC rfi

  • la police met fin à une manifestation de Martin Fayula et ses proches

    la police met fin à une manifestation de Martin Fayula et ses proches

    -A Kinshasa, la police a empêché la tenue d’une marche organisée par Martin Fayulu et les membres de la coalition Lamuka. L’opposant qui revendique toujours la victoire à la présidentielle de décembre 2018 voulait marcher pour, dit-il, marquer sa solidarité avec les victimes des tueries dans l’Est du pays et dénoncé ce qu’il appelle le projet de balkanisation de la RDC.

    La messe d’action de grâce terminée, Martin Fayulu, ses proches collaborateurs, et des centaines de militants se positionnent sur le boulevard Lumumba. Tout de blanc vêtus, ils débutent la marche. Rapidement, la police oblige Fayulu à embarquer dans un véhicule. Le long de la chaussée, en chantant, les militants accompagnent leur leader.

    En cette journée de commémoration de la mort du tout Premier ministre du Congo Patrice Lumumba, assassiné en 1961, la mairie de Kinshasa avait interdit l’organisation de cette marche. Après une heure de procession, les esprits s’échauffent. « Nous sommes en train de marcher, de manifester pacifiquement et vous voyez comment la police est en train d’escorter le président élu de la République démocratique du Congo. »

    « Les Congolais ont compris »

    Les premiers gaz lacrymogènes sont lancés. Il y a également quelques interpellations parmi les manifestants. C’est dans ce contexte que le député Ados Ndombasi a été bousculé sans ménagement par des policiers. « Nous, on circule calmement et la police est venue nous menacer, nous toucher. En tant que député de l’assemblée nationale, on ne nous respecte pas malheureusement »

    A quelques 300 mètres du point de chute de la manifestation, la police s’interpose. Les dernières grenades lacrymogènes sont lancées. L’itinéraire est dévié. L’escorte de la Police avec la jeep de Fayulu au milieu accélère jusqu’à Faden House, l’hôtel de Martin Fayulu.

    Et là, l’ancien candidat à la présidentielle a adressé un message à Félix Tshisekedi. « Il doit renoncer au deal qu’il a signé avec M. Kabila. Il doit comprendre que tous les Congolais ont compris. »

    Pour la suite, Martin Fayulu prévoit de se rendre à Mbandaka, dans la province de l’Equateur avant la fin de ce mois.

    Avec RFI

  • l’ODEP pointe des problèmes dans la gestion du programme d’urgence

    l’ODEP pointe des problèmes dans la gestion du programme d’urgence

    -L’Observatoire de la dépense publique constate que les promesses de Félix Tshisekedi sur une meilleure gestion des finances publiques n’ont jusque-là pas été tenues. Dans un rapport publié ce mercredi 8 janvier, l’ONG explique par exemple que le programme d’urgence dit « de 100 jours » a été géré en violation de la loi cadre régissant les finances publiques. Elle cite notamment des cas de surfacturation ou encore d’opacité dans le processus de passation de marché.

    Dans son rapport, l’ODEP affirme que les projets lancés dans le cadre du programme de 100 jours ont une valeur d’environ 2,5 milliards de dollars américains. Faux, rétorque la présidence de la République, qui soutient que le coût global des projets est de 497 millions de dollars avec un taux d’exécution d’environ 70%. Elle accuse l’ODEP d’incorporer dans son analyse d’autres projets qui ne figurent dans le programme d’urgence de Félix Tshisekedi.

    L’ODEP note que 21 projets auraient été effectués de gré à gré et le budget de cinq d’entre eux dépasseraient le seuil légal d’éligibilité qui est de 4 millions de dollars. Là encore, la présidence de la République répond à en disant que le programme de 100 jours regorgent plus de 400 projets et selon elle, seuls 10% de ces marchés ont été passés de gré à gré. Elle ajoute que près de 90% des projets sont des initiatives qui étaient déjà engagées avant l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi.

    L’ONG dit également qu’elle a constaté que certains projets de constructions d’écoles auraient été surfacturés. Elle donne l’exemple de la construction des bâtiments de deux écoles à Kinshasa:

    Ceux du complexe scolaire Mokengeli et ceux de l’école primaire et maternelle du camp Colonel Tshatshi. Le premier projet a été a été financée à hauteur de 1 880 000 USD et le second chiffré à 3,299 millions USD par le Trésor public. La présidence de la République renvoie la balle au Fonds de promotion de l’industrie (FPI) qui avait financé le premier projet et pour le second, elle accuse l’ODEP de sous évaluer les travaux réalisés.

    En fin de compte, l’ODEP demande au Parlement, à la Cour des comptes et l’Inspection générale des finances d’initier un audit sur la gestion de tous les projets financés par le trésor public, le Fonds de promotion de l’industrie (FPI) et le Fonds national d’entretien routier (FONER) de janvier à septembre 2019. Pour sa part, la présidence promet également de publier le rapport global de travaux de 100 jours.

    Avec RFI

  • l’opposant Moïse Katumbi crée son propre parti politique

    l’opposant Moïse Katumbi crée son propre parti politique

    -Moïse Katumbi franchit une nouvelle étape dans sa vie politique. Il vient de créer son propre parti politique nommé « Ensemble pour la République ». Ce parti entend militer pour l’instauration d’une véritable démocratie en RDC avec comme valeurs la liberté et la solidarité.

    Pendant deux jours, l’ancien gouverneur du Katanga a réuni à Lubumbashi ses fidèles lieutenants, membres de regroupement politique G7. Le nouveau parti politique de Moïse Katumbi est né. Est-ce la fin de la coalition politique « Ensemble pour le changement » qu’il dirigeait depuis la campagne électorale de 2018 ?

    « “Ensemble pour le changement” va exister, a précisé Moïse Katumbi. C’était une plateforme électorale que nous avions créée en Afrique du Sud et vous connaissez la suite. C’est pourquoi, nous avons réfléchi avec mes frères et amis : qu’est-ce que nous devrions faire pour aller de l’avant ? »

    Sans surprise, six leaders des partis politiques du regroupement G7 ont  décidé d’adhérer au nouveau parti de Moise Katumbi. Quant au sort de leurs propres partis politiques, Christophe Lutundula, président du PDC parle d’une alliance.

    « Mon parti est allié au nouveau parti politique dans le cadre de la plateforme “Ensemble pour le Changement”. Pour le reste, ils vont fonctionner conformément à la Constitution et aux lois de la République, ils ne vont pas disparaitre », explique-t-il.

    Fusion

    Pour sa part, Christian Mwando, jusque-là président de l’UNADEF, un des vieux partis politiques en RDC, affirme qu’il s’agit d’une fusion. « L’UNADEF, c’est fini, l’UNADEF, dans les actes constitutifs d’Ensemble pour la République, sera considéré comme ayant fusionné avec les autres partis politique. Donc il reste dans la mémoire collective mais c’est “Ensemble pour la République” qui prend le devant aujourd’hui. »

    Christian Mwando soutient qu’aucun des députés de son parti ne devrait perdre son mandat. Selon la Constitution, indique-t-il, un député n’est destitué que s’il décide volontairement de quitter son parti politique et non pas si son parti est dissous.

    Avdc RFI

  • Qui sont les femmes du premier gouvernement Tshisekedi ?

    Qui sont les femmes du premier gouvernement Tshisekedi ?

    -Le Premier ministre du Congo a annoncé un nouveau gouvernement ce lundi avec 13 femmes.

    Le gouvernement comprend 83% d’hommes et 17% de femmes, essentiellement de nouvelles figures politiques peu connues du grand public comme les 3/4 de cette nouvelle équipe.

    Le pourcentage de femmes est encore “faible” reconnait Ilunga Ilunkamba, “mais il est équilibré par l’importance des portefeuilles attribués aux femmes”, a-t-il ajouté.

    L’exécutif aura une femme vice-premier ministre, Elysée Munembwe Tamukumwe, chargée du plan.

    Elysée Munembwe Tamukumwe est passée par la case rébellion au début des années 2000 (au RCD, un mouvement soutenu par Kigali). Elle s’est ensuite rapprochée de Kabila, se voyant confiée plusieurs responsabilités. Cette “vielle routière” de la politique, est membre du Front commun pour le Congo (FCC) la plateforme de l’ex-président. Son dernier poste était questeur de l’Assemblée nationale durant la précédente législature. Elle est élue de Walikale dans le Nord-Kivu.

    Marie Tumba Nzeza, une personnalité peu connue du grand public, sera la nouvelle cheffe de la diplomatie congolaise. Jusque là, elle était secrétaire générale adjointe de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti du président Félix Tshisekedi

    Le gouvernement comprend 17% de femmes.

    La députée Nene Nkulu Ilunga est la nouvelle ministre du travail. Jusque là elle était cadre de l’AFDC, un parti de la mosaïque kabiliste. Mais depuis que Bahati Lukwebo, le chef de ce parti est entré en dissidence contre le camp Kabila, Nene Nkulu est restée fidèle à l’ex chef de l’Etat, allant jusqu’à désavouer son mentor… Il semble que sa nomination comme ministre soit une sorte de “récompense” à sa “trahison”, selon notre correspondant à Kinshaha, Poly Muzalia.

    Acacia Bandubola Mbongo, une congolaise de la diaspora, jusqu’ici vice-présidente de la section Ile-de-France de l’UDPS, pilotera l’économie nationale.

    Yollande Ebongo Bosongo, ministre de la fonction publique, a été auparavant directrice adjointe du Cabinet du Gouverneur de la province de Tshopo.

    Alpha Denise Lupetu Tshilumbayi, présidente nationale des femmes membres de l’UDPS, sera vice-ministre des mines.

    Les nominations doivent être approuvées par l’Assemblée nationale.

    Liste des femmes ministres du premier gouvernement Tshisekedi

    Vice-premiers ministres:

    • Elysée Munembwe Tamukumwe vice-première ministre, ministre du plan
    • Ministres d’État:
    • Marie Tumba Nzeza : ministre des affaires étrangèresNene
    • Nkulu Ilunga : ministre du travail, de l’emploi et des affaires sociales
    • Béatrice Lomeya Atilite : ministre du genre, de la famille et de l’enfance
    • Ministres
    • Yollande Ebongo Bosongo : ministre de la fonction publique
    • Acacia Bandubola Mbongo : ministre de l’économie nationale
    • Rose Boyata Monkaju : ministre des affaires sociales
    • Jaqueline Penge Sanganyoi : ministre au cabinet du Premier ministre
    • Ministres délégués
    • Irène Esambo Diata : ministre déléguée chargée des personnes handicapées et autres personnes vulnérables
    • Vice-ministres
    • Alpha Denise Lupetu Tshilumbayi : vice-ministre des mines
    • Jeanne Ilunga Zaina : vice-ministre de l’environnement
    • Liliane Banga Lwaboshi : vice-ministre de l’enseignement supérieur et universitaire

    Avdc BBC

  • Nouveau gouvernement en RDC: l’incarnation de la «rupture»?

    Nouveau gouvernement en RDC: l’incarnation de la «rupture»?

    -En République démocratique du Congo (RDC), au terme d’une très longue attente, le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba a finalement dévoilé cette nuit la composition de son gouvernement, vers 5h du matin, heure de Kinshasa, trois mois après sa nomination et sept mois après l’investiture du président Tshisekedi. Une fois investi par l’Assemblée nationale, ce nouveau gouvernement devra rapidement se mettre au travail. Plusieurs urgences attendent les nouveaux ministres dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la sécurité.

    Exit les Léonard She Okitundu, Lambert Mende, Emmanuel Ramazani Shadary, Évariste Boshab, Martin Kabwelulu. L’un des enjeux pour le nouveau président congolais Félix Tshisekedi était de ne pas donner l’impression de reconduire le même gouvernement, malgré le nombre très important de ministres FCC – 42 sur 65 – soit 80% de renouvellement revendiqué avec quelques rescapés comme l’ancien vice-président Azarias Ruberwa.

    L’ex-patron du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) conserve son ministère, la Décentralisation et les Réformes institutionnelles, comme Jean Lucien Bussa au Commerce extérieur. Les ministres Aimé Ngoy Mukena, Steve Mbikayi et Thomas Luhaka changent de portefeuilles.

    Gouvernement des « dir’cab »

    Cependant, toutes les formations des caciques du régime Kabila sont représentées avec la génération des secrétaires généraux adjoints ou des « dir cab ». Jose Sele était celui de l’ex-Premier ministre Augustin Matata Ponyo. Il est ministre des Finances. Valery Mukasa était celui de l’éternel ministre des Mines, Martin Kabwelulu. Il devient vice-ministre de la Coopération.

    On peut nommer aussi que les « jeunes » gouverneurs de l’Est, Julien Paluku et Claude Nyamugabo, mais pas leurs aînés. Il y a donc bien des fidèles dans ce gouvernement, du nouveau comme de l’ancien chef d’État. Mais pas de traître. Les Bahati Lukwebo, Kin Kiey Mulumba et ancien du G7, qui avaient quitté les rangs de la coalition pro-Kabila ces dernières années, ont été écartés du cabinet. Exit également les personnalités considérées comme traîtres à l’UDPS comme Bruno Tshibala ou des figures hostiles au nouveau président du parti présidentiel, comme Jacquemain Shabani.

    Rupture ?

    Avec ce nouveau gouvernement, le président congolais Félix Tshisekedi s’était notamment fixé comme objectif d’incarner une rupture. Un défi de taille, puisqu’en raison de la confortable majorité qu’il a conservée sur le Parlement, l’ex-président Joseph Kabila rafle quasiment les deux tiers des postes.

    Dans sa brève allocution au milieu de la nuit, le Premier ministre a tout de même insisté sur un point : 76,9% des personnalités choisies n’ont jamais participé auparavant à un gouvernement. C’est « la principale » innovation, selon lui. Gage de « changement », même si cela a pu dérouter certains observateurs à l’énoncé de la liste.

    Ce renouvellement reste toutefois partiel. Plusieurs anciens ministres de Joseph Kabila figurent dans l’équipe à des postes importants, comme par exemple Steve Mbikayi désormais ministre de l’Action humanitaire, Azarias Ruberwa, qui devient ministre d’État à la Décentralisation, ou encore Aimé Ngoy Mukena, qui hérite de la Défense.

    L’ex-président place aussi quelques fidèles lieutenants parmi les nouveaux entrants, comme Célestin Tunda, à la Justice, il était secrétaire général adjoint du PPRD, le parti de Joseph Kabila, ou encore Papy Pungu, une personnalité controversée pour ses positions radicales lorsqu’il était à la tête des Jeunes leaders du PPRD.

    Longues tractations

    Les tractations ont été longues et difficiles pour parvenir à former ce gouvernement de coalition. En juillet dernier, et après de nombreux tiraillements, Cach et le FCC avaient finalement décidé de se partager les très convoités postes régaliens.

    Félix Tshisekedi a obtenu le ministère des Affaires étrangères et décidé d’y placer une femme, Marie Tumba Nzeza, issue de son parti l’UDPS et relativement peu connue. Il hérite également du ministère de l’Intérieur qui revient à Gilbert Kankonde, un fidèle du chef de l’État, jusqu’à présent secrétaire national chargé des relations extérieures de son parti, l’UDPS.

    L’UNC de Vital Kamerhe, allié de Felix Tshisekedi au sein de Cach, n’obtient aucun poste régalien à proprement parler même s’il a le Budget. Un poste de vice-Premier ministre est confié à Baudoin Mayo, actuel secrétaire général adjoint de ce parti (UNC).

    Quant à l’ex-président Joseph Kabila, il a obtenu de garder la main sur le ministère de la Défense, qui revient à une personnalité déjà plusieurs fois ministre, Aimé Ngoye Mukena. Également aux mains du FCC et tout aussi stratégique et qui a fait l’objet de négociations serrées encore ces derniers jours, le ministère des Finances revient finalement à José Célé Yalaghuli, ancien directeur de cabinet de l’ex-Premier ministre Matata Ponyo.

    Ebola, enseignement et sécurité, les grands chantiers à venir

    L’un de plus grands défis de ce gouvernement sera la mise en route de la gratuité de l’enseignement de base. Disposition constitutionnelle et surtout promesse ferme de Félix Tshisekedi, cette réforme doit être effective dès la rentrée scolaire de septembre. Il faudra mobiliser environ 2,5 milliards de dollars américains cette année pour payer les enseignants et construire de nouvelles salles de classe. Cette responsabilité a été confiée à Willy Bakonga, nommé ministre d’État en charge de l’Enseignement primaire, secondaire et technique. Promoteur d’école et cadre du PPRD, il avait déjà été deux fois ministre de la Jeunesse et des Sports.

    L’autre défi de ce gouvernement est la lutte contre l’épidémie d’Ebola qui sévit dans le pays depuis plus d’une année et qui a causé déjà près de 2 000 morts. Cadre de l’UDPS, le docteur André Eteni Longondo a été nommé ministre de la Santé. Il aura notamment la charge, au nom du gouvernement et en collaboration avec le secrétariat technique piloté par le docteur Jean-Jacques Muyembe de trouver le financement pour le quatrième plan de riposte contre la maladie.

    Parmi les urgences, on compte enfin l’insécurité dans l’est de la RDC. Au moins 1 900 personnes ont été tuées par les groupes armés de juin 2017 à juin 2019, dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Dans ce secteur, Gilbert Kankonde, un proche de Félix Tshisekedi, a été nommé vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité. Aimé Ngoy Mukena, cadre du parti de Joseph Kabila, a quant à lui été nommé ministre de la Défense.

    Avec RFI