Tag: Politique

  • En RDC, Kabila tente de survivre à la crise

    En RDC, Kabila tente de survivre à la crise

    -Lubumbashi, poumon économique du pays, vit dans la peur de la répression après les émeutes, alors que le second mandat de Joseph Kabila s’est achevé le 19 décembre.
    Dans le sud-est de la République démocratique du Congo (RDC), une ville aime à cultiver son image de cité minière, charmante et prospère. Plus proche de Dar es-Salaam, en Tanzanie, que de la capitale congolaise, Kinshasa, Lubumbashi pourrait même paraître prétentieuse avec son centre-ville soigné, ses maisons coloniales aux jardins fleuris, ses répliques de centres commerciaux sud-africains et ses routes asphaltées.

    Dans de nombreux villages des environs, sur des pancartes de fer rouillé s’affiche le visage de l’ancien chef d’Etat Laurent-Désiré Kabila, assassiné en 2001. Son fils et successeur, le président Joseph Kabila, de même que ses principaux conseillers économiques et sécuritaires, ses ministres les plus stratégiques – hydrocarbures, mines, finances, portefeuille – sont originaires de cette ancienne province du Katanga, grande comme la France avant qu’elle soit administrativement redécoupée, en quatre, en juillet 2015.

    Lubumbashi est aussi le fief de l’ancien gouverneur Moïse Katumbi. Accusé par le pouvoir d’avoir détourné des fonds lorsqu’il était à la tête de la province, M. Katumbi a bâti sa popularité sur une générosité de façade à l’égard des populations défavorisées, une habileté à impliquer ou à contraindre les sociétés minières à prendre en charge les infrastructures dont le prestige lui revenait. Sans oublier le TP Mazembe, le club le plus connu d’Afrique, dont les victoires servaient à son ascension politique. Depuis la dernière présidentielle en 2011, nul n’ignorait son ambition de succéder à Joseph Kabila, pour qui il a fait campagne avant de se muer en opposant fin 2015, ce qui lui a valu de voir exhumer des dossiers judiciaires.

    Début d’insurrection

    Menacé d’arrestation, M. Katumbi a négocié avec Joseph Kabila son départ du pays. Son immense villa fastueuse reste occupée par l’un de ses gardes du corps. Parmi ses voisins dans le quartier huppé Golfe, il y a le richissime homme d’affaires George Forrest, à la tête d’un empire minier, industriel et bancaire, ainsi qu’un certain Gédéon Kyungu Mutanga. Ce dernier est un ancien chef de guerre à la cruauté redoutée – et féticheur – qui a un temps usé de la menace sécessionniste avant d’être condamné à la prison à perpétuité pour crimes contre l’humanité par la justice congolaise. Il s’est évadé de la prison de Lubumbashi en 2001 puis s’est rendu en octobre 2016, vêtu d’habits à la gloire du président.

    Le 19 décembre, date de la fin constitutionnelle du second mandat de Joseph Kabila, les quartiers populaires de Kinshasa se sont soulevés, le temps d’une nuit et d’une journée. Des jeunes armés de pierres ont affronté les forces de sécurité. A Lubumbashi, jusque-là assommée par la répression, les affrontements ont pris la forme d’un début d’insurrection dans les zones défavorisées. Sans pour autant menacer le centre-ville. Huit morts dont quatre par des balles perdues, « pourtant tirées dans le ciel bleu », assure le porte-parole de la police, et 47 blessés. Des postes de police et des maisons communales du grand marché ont été pillés ou incendiés.

    Lubumbashi, poumon économique de la RDC, fief ethnique du président et de ses hommes clés, a défié le pouvoir plus qu’aucune autre ville. Un symbole sonnant et trébuchant. Joseph Kabila ne peut pas se permettre de perdre la deuxième ville du pays. Ces derniers mois, Lubumbashi a fait l’objet de toute l’attention des services de sécurité. Les leaders de l’opposition, dont le vieux Gabriel Kyungu, charismatique chef historique de la mouvance indépendantiste katangaise, ont fait l’objet d’attaques. Des militants de l’opposition et des activistes de la société civile ont été traqués, emprisonnés pour certains. « On vit comme sous une dictature », dit un opposant qui demande l’anonymat. En réaction à ces deux jours d’insurrection, les services de sécurité auraient interpellé près de 150 personnes originaires de ces communes frondeuses, souvent de manière brutale. Lubumbashi a soudainement perdu de sa superbe.

    « On réduit nos dépenses de prestige », dit, implacable, Jean-Claude Kazembe. Cet ancien ami de Moïse Katumbi resté fidèle à Joseph Kabila, inconnu du gotha de Lubumbashi, a été élu gouverneur du Haut-Katanga en mars. Parmi ses premières décisions : l’embellissement spectaculaire de l’enceinte du gouvernorat, jalonnée de petites maisons de pierre blanche aux toits pointus. « Ce sont des travaux qui contribuent à asseoir le respect des autorités, déclarait avant le 19 décembre M. Kazembe, qui prend la tête d’une province désargentée. J’ai dû baisser mon salaire de même que ceux des fonctionnaires car je dois gouverner avec un budget de 300 milliards de francs congolais seulement [près de 300 millions d’euros]. »

    Asphyxie économique

    Fini le temps de l’eldorado minier. La deuxième ville du pays s’enfonce dans une crise économique aggravée par le contexte politique. Les principales mines du Haut-Katanga sont à l’arrêt et l’élite de Lubumbashi reste suspendue au cours du cuivre, qui a chuté de 25 % en 2015 et remonte peu à peu, sans pour autant rassurer des investisseurs. Seuls les Chinois, avides de ressources cuprifères et peu exigeants en matière de droits de l’homme, semblent trouver leur compte, opérant le plus souvent à travers des sociétés opaques dissimulées dans des montages financiers qui le sont tout autant. Depuis 2015, des dizaines de milliers d’emplois salariés ont été supprimés dans un pays où l’informel reste prédominant. Les usines disparaissent peu à peu. Restent les creuseurs illégaux qui risquent leur vie pour quelques dollars. La délinquance est en hausse et, dit-on, s’exporte d’Afrique du Sud pour viser les riches expatriés du quartier Golfe.

    L’économie minière héritée de l’époque coloniale a endormi la ville, qui a négligé son potentiel agricole, préférant importer les denrées alimentaires produites en Zambie, à une trentaine de kilomètres de là. Le prix des produits de base comme la farine s’est envolé depuis que l’Etat zambien, qui subventionne ses producteurs, a freiné l’exportation en RDC. Cette asphyxie économique a nourri la colère dans les quartiers populaires privés des dons de l’ancien gouverneur populiste, Moïse Katumbi. « Que ce soit Kabila ou Katumbi, ça ne compte pas pour nous, les politiques ne pensent qu’à eux, dit Joseph Mulaj, un petit commerçant des quartiers populaires quadrillés par l’armée. On lutte pour acheter à manger et ça ne peut plus durer. »

    Depuis le 19 décembre, Lubumbashi vit dans la peur de la répression et d’une dégradation de la situation économique. Le pouvoir est déterminé à y maintenir sa mainmise. Il en va de la survie du système Kabila.

    Le Monde

  • La Cenco propose une solution médiane

    La Cenco propose une solution médiane

    Des évêques membres de la CENCO lors d’une conférence de presse le 02/12/2016 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

    -Les évêques catholiques proposent une solution médiane pour trancher les divergences qui persistent aux négociations directes à Kinshasa.

    La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) qui assure la médiation entre l’opposition qui avait boycotté le dialogue et le camp de la majorité au pouvoir et des opposants signataires de l’accord du 18 octobre, va remettre jeudi un projet d’accord aux 16 délégués de deux tendances retenus à la commission restreinte qui poursuit les travaux, indique Georges Kapiamba de la société civile.

    Jusque-là, des divergences persistent principalement sur les limites des pouvoirs du président Joseph Kabila dont le mandat s’est, selon la Constitution, terminé le 19 décembre, et sur la date des élections.

     

    Mais l’autre camp, celui de la majorité au pouvoir et de quelques opposants, tient à l’accord qu’il avait signé en octobre qui, lui, renvoie les élections en 2018. Ce camp s’accroche aussi à l’arrêt de la Cour constitutionnelle selon laquelle le président Kabila restera à son poste aussi longtemps qu’un nouveau chef de l’Etat ne sera pas élu.

    M. Kapimba qui est l’un des 16 membres de la commission restreinte affirme avoir l’espoir que les parties parviendront à l’accord avant Noël comme l’ont demandé les évêques.

    « Les évêques y travaillent sérieusement mais ils ont insisté pour que chaque camp agisse avec responsabilité en faisant preuve de patriotisme et en prenant en compte l’esprit de la population et surtout de les attentes de celle-ci», affirme M. Kapiamba.

    Appel de Ban Ki-moon

    Peu de temps avant, Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations unies a lancé un appel aux acteurs politiques congolais leur demandant de s’impliquer pour la réussite du dialogue conduit par les évêques.

    Ban Ki-Moon les a exhortés, dans une déclaration écrite, à “désamorcer les tensions et à créer un environnement propice à la réussite du dialogue facilité par la Cenco ainsi qu’à l’organisation, dans les meilleurs délais, des élections crédibles et transparentes”.

    Le Secrétaire général des Nations unies a déploré les pertes en vies humaines enregistrées lors des manifestations de lundi et mardi à Kinshasa et dans d’autres villes du pays, au cours desquelles les protestataires exigeaient le départ du pouvoir du président Kabila.

    Les manifestations réprimées par la police lundi et mardi ont, selon le Bureau conjoint des Nations Unies aux Droits de l’homme, fait au moins 19 morts dans le pays.

    Le gouvernement conteste ce bilan et parle de 9 morts et seulement à Kinshasa, la capitale.

    Le président Joseph Kabila est au pouvoir depuis 2001. L’élection de son successeur n’a pas eu lieu. La Cour constitutionnelle a indiqué qu’il restera en place jusqu’à l’élection du nouveau président.

    La Constitution limite à deux le nombre de mandats présidentiels et interdit ainsi à M. Kabila de se représenter à un autre mandat.

  • Ultimatum de la Cenco à la classe politique pour un accord “avant Noël” en RDC

    Ultimatum de la Cenco à la classe politique pour un accord “avant Noël” en RDC

    -L’Église catholique a exigé mercredi qu’un accord soit trouvé avant Noël pour sortir la République démocratique du Congo de la crise provoquée par le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, au lendemain d’une journée de violences meurtrières.

    L’ultimatum des évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), a été lancé par son président, Mgr Marcel Utembi, à la reprise des pourparlers entre le pouvoir et l’opposition sous l’égide des prélats.

    “Notre souhait est de clôturer avant Noël. Si les acteurs politiques et de la société civile n’arrivent pas à un compromis à cette échéance […] la Cenco en tirera toutes les conséquences qui s’imposent”, a averti Mgr Marcel Utembi, président de la Cenco.

    Mardi, au dernier jour du mandat de M. Kabila, Kinshasa et plusieurs villes du pays ont été le théâtre d’affrontements meurtriers entre les forces de l’ordre et des jeunes hostiles à son maintien au pouvoir permis par le renvoi sine die de la présidentielle qui devait avoir lieu cette année.

    L’Église catholique a joué un rôle majeur dans l’ouverture démocratique pendant les dernières années de la dictature de Mobutu, renversé en 1997 par Laurent-Désiré Kabila, père de l’actuel président. Elle jouit d’une audience sur les questions politiques qui dépasse largement le cercle de ses fidèles (environ 40% de la population).

    Âgé de 45 ans, M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter.

    Les pourparlers sous l’égide de la Cenco ont commencé le 8 décembre en vue d’instaurer un régime de transition chargé d’organiser la présidentielle et d’éviter le scénario du pire : une nouvelle descente aux enfers du pays, ravagé entre 1996 et 2003 par deux guerres ayant fait au moins trois millions de morts. Les négociations avaient été suspendues le 17 décembre en l’absence d’avancée majeure.

    – ‘Tension latente’ –

    Les discussions butent notamment sur l’avenir du chef de l’État, soupçonné par ses détracteurs de vouloir se maintenir éternellement au pouvoir et contre lequel l’opposant historique Étienne Tshisekedi a appelé la population a “résister pacifiquement”.

    A Paris, le gouvernement français a dit envisager de demander de nouvelles sanctions européennes “vis-à-vis de la RDC” si les choses n’avancent pas.

    Selon la police nationale, les heurts de mardi entre manifestants, policiers et soldats ont fait 22 morts à Kinshasa, Lubumbashi (Sud-Est), Matadi et Boma (Ouest), villes pour lesquelles l’ONG Human Rights Watch parle d’un bilan total de 26 morts.

    L’ONU a fait état pour sa part d’un “bilan provisoire” de 19 morts “confirmés”, susceptible d’augmenter.

    Déplorant “les pertes en vies humaines”, le secrétaire général de l’ONU a appelé les autorités “à ouvrir des enquêtes sur ces violences et à garantir que leurs auteurs soient traduits en justice”.

    Ban Ki-Moon a appelé pouvoir et opposition à faire preuve de “retenue” et “à travailler de manière constructive” sous l’égide de la Cenco.

    La situation dans le pays est restée tendue mercredi, où les restrictions à l’usage des réseaux sociaux en vigueur depuis dimanche soir ont été renforcées : les opérateurs internet ont reçu l’ordre de couper tous les réseaux sociaux.

    A Kinshasa, les forces de l’ordre restent déployées massivement et la vie n’a repris que timidement : la circulation est restée très fluide et nombreuses boutiques sont restées fermées.

    Dans le quartier Masina (sud), théâtre de violents heurts la veille, le calme est revenu “mais la tension est latente”, a déclaré à l’AFP un responsable associatif: “Tout le monde a les yeux rivés sur les pourparlers. Les gens attendent le mot d’ordre de la Cenco.”

    A Lubumbashi, deuxième ville du pays et fief de l’opposant en exil Moïse Katumbi, le gouverneur de la province, Jean-Claude Kazembe a dû rebrousser chemin après avoir voulu se rendre à pied sur les lieux des affrontements de la veille.

    Il a essuyé des jets de pierre et a été évacué par la police qui a tiré en l’air pour disperser les agresseurs.

    A Goma (est), la Lutte pour le changement (Lucha), mouvement de jeunes indignés ayant lancé une campagne “Bye-Bye Kabila”, a annoncé l’arrestation de 18 de ses militants ayant organisé un sit-in.

    Un photographe de l’AFP a été interpellé par la police dans cette ville et retenu plus d’une heure. A Kinshasa, deux autres journalistes de l’Agence ont été retenus une heure dans un commissariat.

    Un agent de la sécurité intérieure a expliqué que l’ordre avait été donné “d’empêcher que l’on dise du mal du pays” et que cela visait particulièrement “les médias occidentaux”.

    Avec AFP

  • Pas d’accord au dialogue en RDC : la plénière suspendue jusqu’au 21 décembre

    Pas d’accord au dialogue en RDC : la plénière suspendue jusqu’au 21 décembre

    -Les évêques catholiques ont annoncé samedi que des solutions consensuelles n’ont pas été trouvées dans les commissions traitant de la gouvernance et des institutions et dans celle en charge du processus électoral. Ils ont levé la séance et appelé la prochaine au 21 décembre en attendant le retour du président et du vice-président de la Cenco (Conférence épiscopale nationale des évêques) qui doivent se rendre à Rome pour une audience avec le pape.

    “Des solutions consensuelles autour de quelques questions confiées aux commissions du processus électoral et la gouvernance des institutions n’ont pas été trouvées. Pour faire justice à toutes ces questions, nous demandons aux commissions concernées de poursuivre leurs discussions sous la coordination du secrétariat technique de la Cenco, profitant de la présence des évêques modérateurs de ces commissions qui sont encore à Kinshasa”, a indiquée l’abbé Donatien Nshole, secrétaire général adjoint de la Cenco.

    Les travaux devront continuer dans ces commissions sous la coordination du secrétariat technique de la Cenco, en présence des évêques modérateurs restés à Kinshasa.

    La Cenco annonce qu’elle poursuivra pendant ce temps les contacts aussi bien avec le pouvoir que l’opposition signataire de l’accord du dialogue de septembre et octobre derniers et celle qui l’avait boycotté.

    Pour certains participants au dialogue cette annonce des évêques constitue un aveu d’échec.

    Felix Tshisekedi

    Comme annoncé,les discussions ont échoué.À présent,peuple congolais,la balle est dans votre camp!Ns sommes arrivés au bout de nos efforts. 

    “Comme annoncé, les discussions ont échoué. A présent, peuple congolais, la balle est dans votre camp! Nous sommes arrivés au bout de nos efforts”, a posté sur son compte Twitter, Felix Tshisekedi, fils du leader de l’opposition et secrétaire général adjoint chargé des relations extérieures de l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps) qui prend part aux negocitations. .

    Les divergences persistent notamment sur l’avenir politique du président Joseph Kabila dont le dernier mandat arrive à la fin le 19 décembre et sur l’étendue des pouvoirs devant être les siens pendant la transition points. La situation est tendue dans le pays car l’élection le successeur du chef de l’Etat congolais n’a été pas organisée avant la date consacrant la fin du dernier mandat de celui-ci, le 19 décembre.

    Les évêques ont dû discuter vendredi avec Etienne Tshisekedi, leader de l’opposition, et le président Kabila pour essayer de concilier les divergences persistantes entre les camps de ceux qui ont pris part au dialogue de septembre et octobre derniers et celui de ceux qui l’ont boycotté.

    Appel de paix de Washington

    Le gouvernement américain a, la veille, lancé un appel à la paix et demandé aux autorités congolaises et à l’opposition de finaliser avant le 19 décembre un accord inclusif sur la tenue des élections, le format d’un gouvernement intérimaire et le transfert pacifique de pouvoir.

    Le département d’Etat a, par la même occasion, mis en garde contre la répression violente des manifestations ou rassemblements pacifiques, ou la violence de l’opposition, qui sont incompatibles avec les normes démocratiques et la primauté du droit.

    En septembre, plus de 50 personnes ont été tuées à Kinshasa dans des affrontements entre les forces de l’ordre et des manifestants qui réclamaient le départ de M. Kabila du pouvoir au 19 décembre.

    Le président Kabila est au pouvoir depuis 2001, la Constitution limite à deux le nombre de mandats présidentiels et lui interdit de se représenter.

    VOA

  • La RDC, pays le plus écouté d’Afrique par le renseignement selon Edward Snowden

    La RDC, pays le plus écouté d’Afrique par le renseignement selon Edward Snowden

    -Ce sont les dernières révélations issues des archives d’Edward Snowden, cet ancien consultant pour l’agence américaine de renseignements, la NSA. Le journal français Le Monde et le site The Intercept se sont penchés sur une nouvelle série de documents portant sur l’Afrique. Le continent intéresse beaucoup les services de renseignements américains et britanniques depuis des années, et notamment la République démocratique du Congo.

    Parmi les 20 pays africains surveillés, la République démocratique du Congo est celui qui a été le plus ciblé, le plus écouté, selon l’article du quotidien Le Monde. Les fameux documents rendus publics grâce à Edward Snowden datent de début 2009. Cette année-là, les autorités de Kinshasa sont en pleines négociations avec le groupe rebelle CNDP. Objectif : intégrer une partie des combattants au sein de l’armée congolaise et essayer de ramener la paix dans l’est du pays.

    Les discussions, très délicates, sont alors suivies de très près par les services de renseignements britanniques. Ils surveillent les principaux acteurs de ces négociations. Le président Kabila, mais aussi ses conseillers les plus proches et un haut gradé de l’armée. Le gouverneur de la région du Nord-Kivu lui aussi est sur écoute. Même chose du côté des rebelles : les téléphones de Laurent Nkunda, de Bosco Ntaganda et de leurs conseillers sont surveillés en permanence.

    Les services secrets ne se contentent pas des lignes de bureau, ils connaissent les numéros de portable et les adresses mails personnelles des intéressés. En fait, c’est très simple : pendant toute cette période, le Royaume-Uni pouvait écouter en temps réel les conversations et suivre pas à pas l’évolution des positions de chacun.

     

    RFI

  • Dialogue politique de la dernière chance en vue avant la fin de la semaine

    Dialogue politique de la dernière chance en vue avant la fin de la semaine

    Des évêques membres de la CENCO lors d’une conférence de presse le 02/12/2016 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

    -La situation politique bloquée depuis des semaines en République démocratique du Congo a semblé s’éclaircir mercredi avec la perspective de négociations de la dernière chance en vue de trouver une solution pacifique à la crise qui mine le pays.

    Le mandat du président Joseph Kabila s’achève le 20 décembre, mais la présidentielle devant permettre le choix de son successeur n’a pas été organisée, engendrant des violences dans un climat politique délétère.

    Pour éviter que le pays ne retombe dans le chaos des deux guerres qui l’ont ravagé entre 1996 et 2003, la communauté internationale multiplie les appels aucompromis.

    Mardi encore, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon a exhorté “tous les acteurs politiques en RDC” à adhérer à la médiation engagée par la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) “afin de parvenir à une solution consensuelle et pacifique à l’impasse actuelle”.

    Dans un communiqué publié tard dans la soirée, la Cenco a annoncé que l’ouverture de ces pourparlers était “prévue ce jeudi 8 décembre 2016” à 10 h00 (9h00 GMT) à Kinshasa.

    L’enjeu est de conclure un accord permettant d’organiser une transition jusqu’à l’élection du successeur de M. Kabila, à qui la Constitution interdit de se représenter.

    Mardi, les évêques catholiques ont “reçu les responsables de la majorité et de toutes les tendances de l’opposition”, selon l’abbé André Masinganda, secrétaire général adjoint de la Cenco.

    Les prélats ont rencontré en particulier l’opposant historique Étienne Tshisekedi, président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), qui menace d’appeler à des manifestations pour contraindre M. Kabila à abandonner le pouvoir à partir du 19 décembre si aucun accord politique n’a été conclu d’ici là.

    Selon un diplomate, le fait que M. Tshisekedi, 83 ans, ait accepté de se déplacer est un signe encourageant dans la mesure où celui-ci ne bouge habituellement pas de chez lui.

    Concurrent malheureux à la présidentielle de 2011, entachée d’irrégularités massives, M. Tshisekedi n’a jamais reconnu la victoire de M. Kabila et se considère comme “le président élu”.

    – ‘Bonne volonté’ –

    Pour l’abbé Masinganda, les rencontres de la Cenco ont permis de montrer “qu’il y a de la bonne volonté de part et d’autre”.

    L’UDPS a boudé le “dialogue national” ayant débouché en octobre sur un accord entre la majorité présidentielle et une frange minoritaire de l’opposition consacrant le renvoi de la présidentielle à une date non fixée et le maintien au pouvoir de M. Kabila en contrepartie de la nomination d’un Premier ministre issu de l’opposition.

    Le “Rassemblement” de l’opposition constitué autour de l’UDPS a refusé cet accord, exigeant un “véritable dialogue inclusif” dans l’esprit de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Congo votée en mars.

    Ces nouvelles négociations devraient se dérouler en un temps réduit (trois jours) avec un petit nombre de participants représentant les signataires de l’accord d’octobre et ses détracteurs.

    “Ces pourparlers directs […] doivent débuter vers la fin de la semaine”, a déclaré à l’AFP Vital Kamerhe, dirigeant d’opposition ayant signé l’accord d’octobre.

    “Raisonnablement c’est pour la fin de cette semaine”, estime aussi André-Alain Atundu, porte-parole de la majorité.

    “Nous avons fait des concessions majeures” en vue de ces discussions, a dit pour sa part Augustin Kabuya, porte-parole de l’UDPS .

    Plaidant la nécessité d’obtenir le consensus “le plus large possible”, la Cenco avait entamé sa médiation en septembre en quittant le “dialogue national” après la mort d’une cinquantaine de personnes en deux jours de violences ayant éclaté en marge d’une manifestation du Rassemblement à Kinshasa.

    Vendredi, la Cenco avait dit craindre que le pays ne sombre dans “une situation incontrôlable”, faute d’accord.

    La Majorité avait alors rapidement pris “acte de l’échec des bons offices des évêques”, faisant craindre à certains que le scénario du pire soit enclenché dans un pays n’ayant connu aucune transition pacifique du pouvoir depuis son indépendance en 1960.

    Alors que se multiplient les pressions diplomatiques, M. Kabila a comme remis la Cenco en selle lundi en lui demandant de poursuivre son oeuvre.

    Les évêques ont néanmoins fort à faire. Deux points cruciaux doivent notamment être éclaircis: celui de la date précise des élections, et la question de l’avenir de M. Kabila, à la tête du pays depuis 2001.

    Le président, âgé de 45 ans, ne donne aucun signe de vouloir quitter le pouvoir, mais ses détracteurs veulent obtenir l’assurance que la Constitution ne sera pas modifiée et qu’il ne se représentera pas.

    AvecAFP

  • La CENI retarde à nouveau la publication du calendrier électoral en RDC

    La CENI retarde à nouveau la publication du calendrier électoral en RDC

    Bureau de la  CENI
    Bureau de la CENI

    -Corneille Nangaa, président de la Commission électorale nationale indépendante, a reporté mardi la publication du calendrier des élections, indiquant vouloir consulter toutes les parties concernées.

    « La CENI, dans ses prérogatives conformément à l’article 25 points 12 de la loi organique, commence, ce jour, les consultations avec les parties prenantes pour requérir les derniers avis et considérations des uns et des autres avant la publication dans les jours qui viennent », a declare M. Nangaa lors d’un point de presse a Kinshasa.

    M. Nangaa a annoncé que le calendrier est déjà prêt, mais l’organe électoral attend les amendements des parties prenantes.

    Le calendrier techniquement prêt, mais la CENI lance, dès ce mardi une série des consultations avec toutes les parties prenantes sur toutes les questions liées au processus électoral, car, selon Nangaa, président de la centrale électorale, la publication d’un calendrier est tributaire de beaucoup de paramètres.

    « Nous n’avons pas promis publier un calendrier ce mardi », a-t-il conclu.

    Le budget électoral évalué à 1,8 milliard de dollars

    La Commission chargée d’organiser les élections en République démocratique du Congo a annoncé mardi avoir évalué à 1,8 milliard de dollars le budget pour le financement des scrutins prévus dans la Constitution.

    La Céni a déposé au gouvernement le 9 novembre un budget évalué à “plus ou moins 1,8 milliard de dollars” pour prendre en charge l’ensemble du processus électoral prévu par le cadre légal congolais, a déclaré le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) Corneille Nangaa.

    “Un travail est en cours entre la Céni et le gouvernement pour voir (…) les possibilités de réduction substantielle de ce budget au regard des difficultés que connait le pays”, a-t-il ajouté.

    “Ce budget tient compte des contraintes techniques et opérationnelles et inclut les opérations de refonte du fichier électoral en cours”, a expliqué à l’AFP M. Nangaa.

    En 2013, la Céni avait sollicité du gouvernement congolais et des partenaires, 1,3 milliard de dollars pour l’organisation de l’ensemble des 13 scrutins nationaux et locaux prévus par la Constitution.

    “Le fait d’avoir lié à une seule séquence la présidentielle, les législatives nationales et les législatives provinciales a comme conséquence de gonfler le budget électoral”, a indiqué à l’AFP M. Nangaa.

    Le financement des élections est un casse-tête pour la RDC qui fait face à la chute des prix des matières premières principalement le cuivre dont les recettes couvrent une grande partie du budget de l’État.

    Dans un discours à la nation en 2015, le président congolais Joseph Kabila avait appelé les acteurs politiques à engager des réflexions sur le financement exorbitant des élections, proposant le changement de mode des scrutins pour les adapter aux capacités financières du pays.

    Le mandat du président Kabila, au pouvoir depuis 2001 et auquel la constitution interdit de se représenter, s’achève le 20 décembre et aucune date n’a été avancée pour la prochaine présidentielle.

    voa