Tag: Politique

  • Obsèques de Tshisekedi au cimetière de la Gombé: réactions à l’UDPS

    Obsèques de Tshisekedi au cimetière de la Gombé: réactions à l’UDPS

    -En RDC, la ville de Kinshasa a décidé hier d’attribuer un carré de 500m² pour accueillir la dépouille mortelle d’Etienne Tshisekedi au cimetière de la Gombé à Kinshasa. Le gouverneur de la ville de Kinshasa a donc finalement tranché en faveur de cette solution, contre l’avis des responsables de l’UDPS, qui avaient demandé que l’opposant historique soit inhumé au siège de son parti à Limete. Reportage au siège de l’UDPS.

    Dans la cour du siège de l’UDPS, comme presque tous les jours depuis le décès du « sphinx de Limete », se tient un concert de musique traditionnelle du Kasaï. Ici, dans le soleil de fin d’après-midi, la décision du gouverneur de Kinshasa d’enterrer Etienne Tshisekedi au cimetière du centre-ville passe difficilement.

    « Au lieu que le gouverneur puisse nous répondre, subitement nous avons appris comme tout le monde, à travers les médias, qu’il avait signé un arrêté officialisant l’endroit ; là, devant le cimetière de la Gombé, explique à RFI Augustin Kabouya, porte-parole de l’UDPS. Nous, en tant que sa famille politique, nous n’avons fait aucun bruit. Nous avons pris seulement acte, en attendant que la famille biologique du président puisse se prononcer ».

    Pas de « bruit » du côté des cadres du parti, mais dehors, parmi les combattants de l’UDPS, c’est une autre histoire : « On ne peut pas enterrer Etienne Tshisekedi dans le cimetière. Nous préférons qu’on enterre Etienne Tshisekedi sur le lieu public… », explique un militant. Un autre renchérit : « Ils doivent quand même savoir que Tshisekedi, c’est une icône. Pas de cimetière ! Si jamais on veut nous donner un endroit, nous allons ériger sa tombe au niveau de la permanence de notre parti. Et que personne ne vienne nous en vouloir, parce que c’est une propriété privée. Quiconque s’approcherait d’ici, il va trouver les combattants sur ses épaules ! ».

    En attendant, les autorités de la ville assurent que les travaux d’aménagement de la tombe d’Etienne Tshisekedi commenceront dans les prochains jours devant le cimetière de la Gombé.

    RFI

  • Ce que l’on sait de la lettre d’Étienne Tshisekedi à Joseph Kabila

    Ce que l’on sait de la lettre d’Étienne Tshisekedi à Joseph Kabila

    -Les évêques catholiques, médiateurs des pourparlers en cours en RD Congo, ont reconnu ce vendredi que l’opposant Étienne Tshisekedi, décédé début février, avait laissé une lettre au président Joseph Kabila. La missive produira-t-elle l’effet escompté ? Rien n’est moins sûr.

    Même si son contenu n’a toujours pas été révélé, on en sait un peu plus sur la lettre écrite par Étienne Tshisekedi quelques jours avant sa mort. Son destinataire est bien Joseph Kabila, le président de la RD Congo. Pour mettre fin aux spéculations, la Conférence nationale épiscopale du Congo (Cenco) a fait une mise au point à ce sujet vendredi 24 février, à Kinshasa.

    Contrairement aux rumeurs répandues dans le pays, la fameuse lettre n’a pas été remise aux évêques à la veille du dernier départ de l’opposant historique en Belgique. Mais bien avant ! « Le 17 janvier 2017, M. l’abbé Théo Tshilumbu [alors secrétaire particulier de Tshisekedi, ndrl] et M. Pierre Lumbi [cadre du Rassemblement de l’opposition] ont déposé au bureau de la médiation de la Cenco une lettre provenant de M. Étienne Tshisekedi destinée au chef de l’État », indique la Cenco dans une déclaration lue devant la presse par M. l’abbé Donatien Nshole, son porte-parole.

    « Les porteurs de cette missive ont donné avec insistance trois conditions pour sa remise à qui de droit : la stricte discrétion, attendre le moment opportun − c’est-à-dire si toutes les négociations entre le Rassemblement et la Majorité présidentielle (MP) n’aboutissent pas − et la remise en mains propres au destinataire », souligne le communiqué de la Cenco.

    Malgré plusieurs pressions, et pour des « raisons éthiques », les évêques ont attendu leur rencontre avec Joseph Kabila, le 20 février, pour lui remettre la lettre de son meilleur rival, décédé au début du même mois à Bruxelles et dont le rapatriement du corps se trouve aujourd’hui au coeur des querelles politiciennes.

    Lettre morte ?

    Selon certains, le courrier contiendrait le nom du futur Premier ministre, poste qui doit revenir au Rassemblement de l’opposition selon les termes de l’accord de la Saint-Sylvestre. Étienne Tshisekedi aurait porté son choix sur son fils, Félix.

    Problème : le président Kabila a « estimé qu’il revient au futur président du conseil des sages du Rassemblement de lui présenter la liste des candidats » premiers ministrables, selon les évêques. Passant ainsi outre le compromis politique conclu le 31 décembre qui voudrait que le Rassemblement « présente » un seul nom, en vue de la nomination. Une disposition à laquelle s’accroche le principal regroupement de l’opposition.

    Joseph Kabila aurait souhaité un contact direct avec le successeur de Tshisekedi à la tête du Rassemblement.

    Visiblement, le couac demeure après la présentation de la correspondance de Tshisekedi à Kabila. À quoi aura-t-elle servi ? Ne risque-t-elle pas de rester lettre morte ?

    La médiation, elle, soutient que la missive n’a pas été récusée par le chef de l’État. Ce dernier aurait plutôt souhaité un « contact direct » avec le successeur de Tshisekedi à la tête du Rassemblement. Et comme la plateforme peine à trouver un remplaçant au « Vieux », le statu quo est assuré. À dix mois de l’organisation de plus en plus hypothétique de la présidentielle.

    J.A

  • Kinshasa admet des “excès” de ses militaires après la diffusion d’une vidéo sur le massacre au Kasaï

    Kinshasa admet des “excès” de ses militaires après la diffusion d’une vidéo sur le massacre au Kasaï

    -Une “mise au point” du gouvernement conglais reconnaît que des “accrochages […] entre une patrouille des FARDC” (Forces armées de la RDC) engagée contre le “groupe terroriste” Kamwina Nsapu et des assaillants porteurs d’armes de guerre, de chasse et d’armes blanches” ont eu lieu en décembre à Mwanza Lomba, village du Kasaï-oriental où la scène filmée est censée se passer.

    Kinshasa a reconnu samedi que des soldats congolais avaient pu commettre des “excès” en réprimant une rébellion dans le centre de la République démocratique du Congo après la diffusion d’une vidéo mettant en cause l’armée dans un massacre de civils.

    Interrogé par l’AFP sur ces images abondamment commentées sur les réseaux sociaux, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, les a d’abord qualifiées de “montages ridicules”.

    Dans l’après-midi une “mise au point” du gouvernement reconnaît que des “accrochages […] entre une patrouille des FARDC” (Forces armées de la RDC) engagée contre le “groupe terroriste” Kamwina Nsapu et des assaillants porteurs d’armes de guerre, de chasse et d’armes blanches” ont eu lieu en décembre à Mwanza Lomba, village du Kasaï-oriental où la scène filmée est censée se passer.

    Pour le gouvernement, le film, d’une durée de plus de sept minutes et dont l’AFP n’a pas été en mesure de déterminer la date de tournage, “est vraisemblablement un montage réalisé après ces accrochages par les pourfendeurs du gouvernement”.

    “Tous les excès et abus signalés (imputés à) des éléments des FARDC dans cette opération” ont été “pris en charge conformément au code pénal militaire dès la fin de cette opération l’année dernière”, et un officier et un sous-officier “en répondent d’ores et déjà devant la justice militaire”, affirme le gouvernement sans préciser la juridiction devant laquelle comparaissent les deux hommes, ni les charges retenues contre eux.

    Kinshasa, qui n’avait jusque-là jamais communiqué sur ces poursuites, estime “tardive, inutile et malveillante” la “dénonciation par les réseaux sociaux” des crimes qu’elles visent à juger.

    Mwanza Lomba est situé au Kasaï-oriental, entre Mbuji-Mayi, capitale de cette province, et Kananga, la capitale du Kasaï-central voisin. La région est le théâtre depuis septembre d’une rébellion provoquée par un conflit entre le pouvoir central et un chef coutumier local, Kamwina Nsapu, tué en août par les forces loyalistes.

    Partie du Kasaï-Central, la rébellion Kamwina Nsapu a progressivement gagné le Kasaï-oriental et le Kasaï-occidental. Les violences commises dans ce conflit ont fait au moins 200 morts.

    – ‘Vous mourez pour rien’ –

    A en juger par sa qualité, la vidéo semble avoir été tournée à l’aide d’un téléphone portable par un membre d’une groupe de huit soldats en treillis parlant lingala (la langue en usage dans l’armée congolaise) et swahili (langue parlée dans l’Est du Congo).

    Elle montre le petit détachement marcher sur un chemin vers un groupe de personnes à quelques dizaines de mètres chantant en tshiluba (langue parlée au Kasaï) “Notre terre, notre terre”.

    Tombe un ordre : “Avancez ! tirez !” Le peloton ouvre un feu nourri et progresse sans avoir besoin de s’abriter : personne ne réplique en face. Le feu cesse. Les hommes s’avancent et achèvent plusieurs personnes gisant au sol, en commençant par une femme. Ils insultent les cadavres, tiennent des propos obscènes en contemplant le sexe de deux femmes gisant à terre. La caméra s’attarde sur l’une d’elles en train d’agoniser. “Vous mourez pour rien, pour rien”, dit un homme.

    “Ici nous sommes au village Mwanza Lomba, nous les avons croisés aujourd’hui. Nous leur avons prouvé que la force reste à la loi. Ils sont nombreux mais on va les poursuivre jusqu’à l’infini”, commente la personne qui tourne les images, “FARDC toujours au rendez-vous, voilà, nous faisons notre travail”.

    La vidéo montre pas moins de vingt cadavres. Les femmes ont laissé échapper en tombant une balayette. Quelques hommes, certains la tête ceinte d’une tresse de liane, tiennent encore un lance-pierre ou un bâton.

    Selon deux sources onusiennes, la Mission de l’ONU au Congo (Monusco) enquête sur cette “vidéo et d’autres allégations” sur qui se passe dans les trois Kasaïs.

    Le 11 février, la Monusco a dénoncé “les atrocités commises par les miliciens Kamwina Nsapu” tout comme “un usage disproportionné de la force” par les FARDC, que l’ONU exhorte “à agir dans le respect des normes acceptables du droit national et international”.

    Mercredi, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les droits de l’Homme s’est inquiété d’informations selon lesquelles l’armée congolaise aurait “tué plus de 101 personnes” lors d’affrontements au Kasaï-central entre le 9 et le 13 février.

    Avec AFP

  • Pas d’argent pour les élections en 2017, selon le gouvernement

    Pas d’argent pour les élections en 2017, selon le gouvernement

    Le Premier ministre Samy Badibanga et les membres de son gouvernement lors de l’investiture du gouvernement à l’Assemblée nationale le 22/12/2016 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

    -Le ministre du Budget de la RDC, Pierre Kangudia, a affirmé à Kinshasa qu’ “il sera difficile de mobiliser 1,8 milliards de dollars cette année, comme le demande la CENI, pour financer la tenue des élections” prévue par l’accord de la Saint Sylvestre pour décembre 2017..

    “Nous avons trouvé une casserole vide mais trouée, je dis bien trouée avec 512,2 milliards de déficit. Il nous faudra d’abord souder cette casserole trouvée avant de penser à y mettre quelque chose dedans”, a soutenu M. Kangudia devant des journalistes.

    Selon lui, il est “possible de financer certaines élections avec moins d’argent si les politiques s’entendent sur la séquence à financer”.

    Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, l’avait déjà déclaré dans une interview avec VOA Afrique en janvier 2017.

    L’accord signé le 31 décembre pour résoudre la crise née de la non-tenue des élections prévoit la tenue des scrutins présidentiel, législatifs et locaux couplés en à la fin de 2017.

    Les composantes politiques ont bataillé dur pour parvenir à ce compromis et la séquence électorale était l’un des points chauds des discussions.

    Le mandat du président Joseph Kabila s’est terminé le 19 décembre sans élection pour le remplacer.

    Le chef de l’Etat congolais, au pouvoir depuis 2001 et avec plus de deux mandats à son actif, ne peut plus se représenter car la Constitution le lui interdit.

    L’accord du 31 décembre mais également un décret de la Cour constitutionnelle autorisent à M. Kabila de rester au pouvoir jusqu’à la nouvelle élection.

    La mise en application de l’accord est bloquée par des négociations sur le gouvernement de la transition.

    La mort du leader de l’opposition, Etienne Tshisekedi, le 1er février, retarde les discussions.

  • Le corps d’Etienne Tshisekedi vers une autopsie ?

    Le corps d’Etienne Tshisekedi vers une autopsie ?

    -L’UDPS, le parti d’Etienne Tshisekedi, a fait une nouvelle mise au point après le décès de l’opposant congolais à Bruxelles, le 1er février. L’organisation de ses obsèques à Kinshasa est devenue un sujet de crispation entre le gouvernement d’un côté, sa famille et son parti de l’autre. L’UDPS a donc tenu une conférence de presse, ce matin lundi 13 février dans la matinée à Bruxelles.

    La date du rapatriement du corps d’Etienne Tshisekedi à Kinshasa n’est toujours pas connue, car pour la famille, les conditions de ce rapatriement ne sont toujours pas remplies. Il faut d’abord se mettre d’accord sur le lieu de sépulture où sera érigé un mausolée.

    Le clan Tshisekedi a proposé plusieurs sites dans la capitale : devant le palais de justice, sur la place Triomphale, mais ces propositions ont, semble-t-il, toutes été rejetées par les autorités de Kinshasa. « Il faut aussi s’assurer que les obsèques d’Etienne Tshisekedi se dérouleront dans de bonnes conditions de sécurité, insiste son fils Félix, car mon père était un homme de paix. Nous ne voulons pas que ses funérailles se transforment en un bain sang », précise-t-il.

    Début de polémique

    Enfin, les obsèques devraient avoir lieu après la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre mais contrairement au point précédent, celui-ci n’est pas une condition sine qua none au rapatriement de la dépouille.

    Sur RFI, Lambert Mende s’oppose à cette demande des proches d’Etienne Tshisekedi. « Je ne vois pas de lien entre les obsèques qu’on rend à une personne qui est décédée et des négociations politiques, réagit le porte-parole du gouvernement congolais. […] Nous considérons que les obsèques sont un moment de recueillement où on arrête tout, où on rend les derniers hommages à la personne qui a disparu. »

    Pour lui, « la mise en oeuvre de l’accord commence par la signature de l’arrangement particulier dont nous n’avons pas encore fini la discussion. Donc nous n’allons pas commencer à nous lancer dans ces discussions-là tant que nous n’avons pas enterré la grande personnalité qui vient de nous quitter ».

    Vers une autopsie ?

    En parallèle, un début de polémique est en train de poindre. La famille Tshisekedi annonce qu’elle pourrait demander une autopsie. Elle soupçonne en effet une erreur médicale et s’interroge. « Pourquoi a-t-il fallu attendre autant de temps pour opérer mon père alors qu’il avait très mal à la jambe gauche ? se demande Félix Tshisekedi. Pourquoi avoir réalisé une anesthésie générale, là où une anesthésie locale aurait pu suffire ? », poursuit-il.

    Pour rappel, cette figure de l’opposition congolaise est décédée d’une embolie pulmonaire, selon les médecins. L’autopsie du corps pourrait encore retarder le rapatriement de la dépouille.

    Felix:

    “Il y a une situation qui nous interpelle tous, en tout cas nous dans la famille, c’est la rapidité avec laquelle son état s’est dégradé. Et puis il se plaignait, assez ouvertement même, de la douleur qu’il avait à sa jambe gauche et on se demande pourquoi est-ce que ça a pris autant de temps pour l’opérer. C’est un mal local qui devait donc se circonscrire à cela, mais plus tard on nous expliquera que l’anesthésie est passée du local au général parce que l’opération avait duré plus longtemps. Mais là aussi, nous avons un avis contraire d’un proche qui est anesthésiste et qui dit qu’on peut maintenir un patient dans cet état d’anesthésie locale jusque quand l’intervention se terminera, peu importe le temps que ça prendra. C’est de là que sont venues nos questions. Nous ne soupçonnons personne, nous n’accusons personne, nous voulons simplement comprendre qu’est-ce qui s’est passé. Je crois que c’est notre droit le plus légitime.”
    RFI
  • Didier Reynders reçoit officiellement Moïse Katumbi et Félix Tshisekedi à Bruxelles

    Didier Reynders reçoit officiellement Moïse Katumbi et Félix Tshisekedi à Bruxelles

    -Le ministre belge des Affaires étrangères s’est entretenu vendredi avec les opposants Moïse Katumbi et Félix Tshisekedi, quelques heures après sa rencontre avec le Chef de la diplomatie congolaise, Léonard She Okitundu à Bruxelles.

    Les opposants Moïse Katumbi et Félix Tshisekedi, fils du leader de l’opposition congolaise qui est décédé le 1er février dernier à Bruxelles, ont été officiellement reçu par Didier Renyders, le ministre belge des Affaires étrangères. Les trois hommes ont parlé notamment de l’application de l’accord du 31 décembre dernier, mais aussi et surtout des funérailles de l’opposant Etienne Tshisekedi, apprend-t-on des sources concordantes.

    Moïse Katumbi a déclaré le jeudi vouloir regagner le pays « avec la dépouille de Tshisekedi« , alors qu’il est sous le coup d’une condamnation de trois de prison ferme, reconnu coupable dans une affaire de spoliation de bien immobilier. Félix Tshisekedi, considéré comme l’héritier de son père au sein de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) soutient lui les conditions posées par son parti qui refuse de rapatrier la dépouille d’Etienne Tshisekedi à Kinshasa si un nouveau gouvernement issu de l’accord signé le 31 décembre entre le Pouvoir et l’Opposition n’est pas mis en place.

    Cette rencontre avec l’officiel belge a eu lieu quelques heures seulement après une rencontre officielle avec le Chef de la diplomatie congolaise, Léonard She Okitundu. Pendant une conférence de presse organisée à l’issue de cette visite, le ministre congolais des Affaires étrangères a réitéré la position du gouvernement de la RDC qui dénonce le « chantage des opposants » dans le dossier des funérailles d’Étienne Tshisekedi.

    Aucune communication officielle n’a été faite à la suite de la rencontre entre M. Reynders et les opposants congolais. La Belgique a néanmoins soutenu ouvertement l’application « rapide » de cet accord de la Saint Sylvestre dont les discussions ont repris toujours ce vendredi dans la capitale congolaise.

  • La mort de Tshisekedi risque de retarder encore la présidentielle en RDC

    La mort de Tshisekedi risque de retarder encore la présidentielle en RDC

    -La mort d’Étienne Tshisekedi, opposant historique en République démocratique du Congo, rebat complètement les cartes du jeu politique national et augure mal d’une mise en oeuvre rapide de l’accord signé péniblement le 31 décembre en vue d’une présidentielle avant la fin de l’année.

    Ce décès “vient faciliter la remise en cause progressive de l’accord […] par la Majorité présidentielle”, estime l’économiste et politologue congolais Justin Kankwenda.

    “La majorité, qui avait accepté de reconnaître le statut de président du Conseil de suivi [de la transition politique (CNSA)] à Tshisekedi intuitu personae pourrait être tentée d’exiger un rééquilibrage qui remettra en cause l’ensemble de l’accord”, déclare cet ancien haut-fonctionnaire onusien, dans un entretien avec l’AFP.

    Pour Thierry Vircoulon, spécialiste de l’Afrique centrale enseignant à Sciences-Po Paris, le décès de Tshisekedi “arrive au plus mauvais moment pour la mise en place de la nouvelle transition”.

    Il va “falloir se mettre d’accord sur une nouvelle personnalité d’opposition [à la tête du CNSA] alors même qu’il y avait déjà un désaccord sur la nomination du Premier ministre”, poste brigué par le propre fils de Tshisekedi, Félix, dit M. Vircoulon à l’AFP.

    Cela “va donc relancer les négociations entre le camp présidentiel et l’opposition et permettre de perdre encore du temps. Les élections en décembre 2017 dont le calendrier n’était déjà pas très réaliste sont de plus en plus compromises”, pronostique-t-il.

    Entré en dissidence en 1980, Tshisekedi a incarné à lui seul l’opposition congolaise pendant plus de 30 années de lutte, d’abord contre la dictature de Mobutu (1965-1997) puis contre ses successeurs à la tête du pays : Laurent-Désiré Kabila (1997-2001), et son fils Joseph Kabila.

    Il est mort à Bruxelles mercredi à 84 ans, huit jours après avoir été transporté du Congo alors que la coalition du “Rassemblement” de l’opposition créée en juin autour de sa figure tutélaire négociait les modalités d’application de l’accord de la Saint-Sylvestre, et en tout premier lieu les postes ministériels.

    – Test aux funérailles –

    Ces négociations sont aujourd’hui dans l’impasse.

    Conclu sous les auspices de l’Église catholique, l’accord de décembre ouvre la voie à une cogestion du pays entre le pouvoir et l’opposition jusqu’à la tenue d’une présidentielle censée se tenir fin 2017.

    Âgé de 45 ans, M. Kabila a été réélu président face à Tshisekedi en novembre 2011 dans un scrutin marqué par des fraudes massives.

    Son mandat s’est achevé le 20 décembre sans que la présidentielle devant désigner le prochain président congolais n’ait été organisée.

    La Constitution lui interdit de se représenter mais un arrêt controversé de la Cour constitutionnelle l’a autorisé à se maintenir en place jusqu’à l’entrée en fonction d’un successeur élu.

    Pour l’heure, toutes les familles politiques congolaises semblent respecter une sorte de trêve en mémoire de Tshisekedi, qualifié, même du côté du pouvoir de “père de la démocratie congolaise” pour son rôle lors de l’ouverture démocratique du début de la décennie 1990.

    Mais passées les funérailles, dont la date n’est pas connue, la politique devrait reprendre ses droits, ou plutôt ses habitudes.

    Jusqu’à présent, les discussions ont surtout porté sur le “partage du gâteau”, selon l’expression congolaise consacrée : la distribution des portefeuilles plus que la façon d’organiser concrètement les élections dans le temps convenu avec un budget national mis à mal par la baisse des matières premières.

    Pendant ce temps, à Kinshasa, mégapole de 10 millions d’habitants qui avait voté à 64% pour Tshisekedi en 2011, la grogne s’installe dans une population largement miséreuse qui voit ses piètres conditions de vie se détériorer chaque jour avec la dépréciation du franc congolais qui engendre une forte inflation.

    Le ressentiment s’installe face à tout ce qui ressemble à un corps constitué : pouvoir, opposition et même l’Église catholique, pourtant encore auréolée de ses années de lutte contre la dictature mobutiste.

    Tshisekedi absent, comment va réagir la population ?, s’interroge un analyste spécialiste du Congo, sous le couvert de l’anonymat. Pour lui, “le premier test de taille sera les obsèques” de l’opposant : “se dérouleront-elles dans le calme ? Sinon, quelle sera la réaction des forces de l’ordre ?”.

    Pour cet analyste, la bombe à retardement sociale provoquée par la détérioration de l’économie congolaise risque de déstabiliser le Congo tout autant que les troubles récurrents qui continuent d’agiter un pays travaillé par des forces centrifuges depuis son indépendance.

    Avec AFP

  • Etienne Tshisekedi évacué, le schéma des Evêques dévoilé !

    Etienne Tshisekedi évacué, le schéma des Evêques dévoilé !

    *Etienne Tshisekedi wa Mulumba, quoi qu’il soit en voie d’être évacué d’urgence  à Bruxelles,  pour des raisons de contrôle médical, pourrait être notifié ce jeudi 26 janvier 2017, pour sa désignation à la tête du Conseil  National de suivi de l’Accord. Samedi 28 janvier 2017, l’on en aura fini avec les travaux axés sur  les arrangements particuliers. Au plus tard  la fin de la première semaine de février 2017, le Premier Ministre et son  Gouvernement de 46 Ministres et Vice-Ministres   seront  connus.  Le calendrier des élections prévues d’ici fin décembre 2017,  sera publié,  le 15 avril 2017.  Les institutions d’appui à la démocratie, telles que la CENI et le CSAC vont, quant à elles,  subir une petite cure de toilettage, grâce au vent de la  restructuration partielle.
    Il reste, tout de même, de vider les petites divergences persistantes autour de la première Vice-Présidence du Conseil National de Suivi de l’Accord où la Majorité et le Front pour le Respect de la Constitution sont à couteaux tirés. Il y a également, quelques divergences sur le mode de désignation du candidat Premier Ministre. Le Rassemblement veut présenter un seul nom alors que la Majorité s’en tient au Panel de cinq noms à soumettre à l’appréciation du Chef de l’Etat, Joseph Kabila, en vertu du pouvoir discrétionnaire, tel que lui reconnu dans la Constitution du 18 février 2006. Il en est de même de la question consécutive à la répartition des postes ministériels au sein du Gouvernement. Les affaires du poids politique ou des rapports des forces sur terrain, continuent à polluer le climat des discussions jusqu’au point de tordre le coup au rythme et timing fixés.
    Au sujet de la décrispation, Roger Lumbala est revenu au pays, sans la moindre inquiétude, signale la CENCO.  D’autres cas sont encore en cours de traitement. Une commission ad hoc instituée à la CENCO, y travaille. Quelques prisonniers politiques ont été déjà libérés. Tandis d’autres ne pourraient l’être qu’à la finalisation des procédures administratives. Les parties prenantes ont demandé, d’ailleurs, à la CENCO d’inviter le Ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, pour plus de précisions sur la cascade de libérations annoncées mais non encore exécutées, jusqu’à présent. Du côté des médias, CCTV, la télévision de Jean-Pierre Bemba Gombo,  a repris du service, son signal ayant été rétabli, depuis ce week-end. Le Ministre Mende a demandé aux personnes ou institutions se trouvant dans la même situation d’introduire, à leur tour, une demande écrite.
    Enfin, le chronogramme de la gestion consensuelle  est, désormais, connu. Il touche aussi bien à l’adoption des Arrangements Particuliers, qu’à la composition du  Conseil National de Suivi de l’Accord, à la redynamisation de la CENI, au renouvellement du CSAC et à la publication du calendrier global du processus électoral par la CENI, au plus tard, le 15 avril 2017.
     
    Vibrant appel
     
    Les Evêques ne sont pas prêts à conduire les bons offices indéfiniment sans résultats probants. Voilà pourquoi, dans un communiqué signé, dimanche 22 janvier 2017,  par l’Abbé Donatien Nshole, ils constatent, malheureusement, qu’en dépit de tous les efforts engagés, depuis le début des discussions directes autour des Arrangements  Particuliers, les résultats obtenus sont loin de satisfaire les attentes de la population dont la situation économique et sécuritaire devient de plus en plus préoccupante. Normalement,  le contexte exige la mise en place rapide d’un gouvernement d’union nationale, tel que prévu au terme de l’Accord laborieusement négocié et signé, le 31 décembre 2016, au Centre Interdiocésain, à la Gombe, à Kinshasa.
    Les Evêques invitent ainsi les négociateurs, quelles que soient leurs positions, affinités ou visions rivales, à se montrer sensibles aux besoins vitaux du peuple congolais et, surtout, à ne plus perdre de vue l’objectif principal de ces négociations, à savoir, l’organisation des élections avant la fin de cette année 2017.
    Pris  à la hauteur de leurs responsabilités, les Evêques rappellent, en outre, que   chaque jour de retard constitue un manque à gagner dans la réalisation de cet objectif. D’où, la nécessité, pour les parties prenantes aux discussions directes, de se faire des concessions majeures dans le but de mettre en place, à la fois, le Gouvernement et le Conseil National de suivi de l’Accord, des structures sans lesquelles, la tenue des élections dans les délais convenus, avant fin décembre 2017,  n’aura  été qu’un pur leurre.
    Ils demandent, enfin, à la Communauté internationale, déjà très intéressée, à accompagner davantage les acteurs politiques, dans cette phase cruciale dont l’aboutissement de tous les sacrifices endurés, permettrait de réaliser, à coup sûr, un atterrissage sur un large consensus sur l’essentiel de ce qu’il faut, pour offrir au peuple congolais, l’occasion de se choisir ses futurs dirigeants, dans les urnes, sans heurts, ni apocalypse.
    LPM