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  • 7 suspects arrêtés dans le cadre des enquêtes sur la vidéo du massacre dans le Kasaï en RDC

    7 suspects arrêtés dans le cadre des enquêtes sur la vidéo du massacre dans le Kasaï en RDC

    -Les sept suspects arrêtés dans le cadre des enquêtes sur la vidéo du massacre dans le Kasaï, au centre la RDC, sont, selon les magistrats chargés des investigations, des éléments de la police militaire (PM) congolaise.

    Les magistrats commis à l’enquête ont confirmé lors d’une conférence de presse samedi à Kinshasa l’existence des charniers dans la région mais ils n’en ont pas donné beaucoup de détails.

    “Parmi les miliciens Kamwina N’sapu, il n’y a pas que des civils et de petites filles, mais il y a aussi des déserteurs” de l’armée, a expliqué le général-major Joseph Ponde, l’un des magistrats.

    “De l’instruction entreprise, de l’exploitation de la vidéo et des descentes sur les lieux des crimes, les préventions ci-après ont été retenues à charge des suspects: crimes de guerre par meurtre, crimes de guerre par mutilation, crimes de guerre par traitements cruels inhumains et dégradants et refus de dénonciation d’une infraction commise par des justiciables de juridictions militaires”, a ajouté le général Ponde.

    Selon les magistrats enquêteurs, des armes de guerre de type AK 47, Uzi et six bombes castors de calibre 12 ont été saisis en plus d’armes blanches.

    “Des armes sont récupérées des mains de nos éléments qui ont pris la poudre d’escampette”, a révélé le magistrat.

    Le général Ponde a aussi indiqué que l’auditorat général se proposait “de requérir l’expertise exigée pour l’exploitation de données sur les téléphones cellulaires saisis, ainsi que l’exhumation de deux tombes localisées dans la périphérie de Mwanza Lomba” afin “d’identifier” les victimes et de déterminer “le mode opératoire de leurs bourreaux”

    Kinshasa avait d’abord refusé d’ouvrir une enquête après la diffusion sur Internet des vidéos montrant des hommes en tenue de l’armée congolaise et s’exprimant en langues parlées en RDC, tirant à bout portant sur plusieurs individus non armés ou seulement d’un lance-pierre.

    Parmi les victimes, se comptaient des femmes et des enfants à moitié nus et bardés d’amulettes pour certains.

    Les vidéos ont soulevé un tollé. Même les Nations unies ont exigé une enquête.

    Les autorités congolaises ont finalement accepté le 22 février de diligenter une enquête des magistrats mais rejeté l’assistance offerte par les Nations unies.

    Entre-temps, le Bureau des Nations unies pour les droits de l’homme a révélé l’existence des fosses communes dans la zone concernée. Kinshasa a confirmée en les imputant aux miliciens Kamwina N’sapu.

    La semaine dernière, deux experts de la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo ont disparus dans la région du Kasaï, accompagnés de quatre congolais. Leur sort n’est pas toujours connu mais les recherches se poursuivent.

    “Les deux experts Michael Sharp, de nationalité américaine, et Zahida Katalan, de nationalité suédoise ont été kidnappés sur l’axe Bukonde-Tshimbula accompagnés de quatre Congolais”, selon le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende.

    Une semaine plus tôt, un Casque bleu uruguayen a été blessé par balles dans la région du Kasaï dans le centre de la RDC.

    La région du Kasaï est secouée depuis 2016 par une insurrection de Kamwina Nsapu, chef traditionnel tué en août lors d’une opération militaire après s’être révolté contre les autorités de Kinshasa.

    Parties de Kananga, capitale du Kasaï-central en septembre 2016, les violences entre les forces de l’ordre et les miliciens ont progressivement gagné les provinces voisines du Kasaï-oriental, du Kasaï et de Lomami et fait plus de 400 morts.

    Samedi, le vice-premier ministre et ministre de l’intérieur et sécurité, Ramazani Shadary, a toutefois parlé de la fin du phénomène Kamwina Nsapu dans l’espace Kasaï.

    Par ailleurs, la mission de l’ONU en RDC (Monusco) s’est déclarée “préoccupée” suite à des informations faisant état d’”un nombre important de personnes tuées” en deux jours d’affrontements entre les forces de sécurité et les miliciens du chef Kamwina Nsapu, dans un communiqué samedi.

    Avec VOA

  • Kinshasa admet des “excès” de ses militaires après la diffusion d’une vidéo sur le massacre au Kasaï

    Kinshasa admet des “excès” de ses militaires après la diffusion d’une vidéo sur le massacre au Kasaï

    -Une “mise au point” du gouvernement conglais reconnaît que des “accrochages […] entre une patrouille des FARDC” (Forces armées de la RDC) engagée contre le “groupe terroriste” Kamwina Nsapu et des assaillants porteurs d’armes de guerre, de chasse et d’armes blanches” ont eu lieu en décembre à Mwanza Lomba, village du Kasaï-oriental où la scène filmée est censée se passer.

    Kinshasa a reconnu samedi que des soldats congolais avaient pu commettre des “excès” en réprimant une rébellion dans le centre de la République démocratique du Congo après la diffusion d’une vidéo mettant en cause l’armée dans un massacre de civils.

    Interrogé par l’AFP sur ces images abondamment commentées sur les réseaux sociaux, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, les a d’abord qualifiées de “montages ridicules”.

    Dans l’après-midi une “mise au point” du gouvernement reconnaît que des “accrochages […] entre une patrouille des FARDC” (Forces armées de la RDC) engagée contre le “groupe terroriste” Kamwina Nsapu et des assaillants porteurs d’armes de guerre, de chasse et d’armes blanches” ont eu lieu en décembre à Mwanza Lomba, village du Kasaï-oriental où la scène filmée est censée se passer.

    Pour le gouvernement, le film, d’une durée de plus de sept minutes et dont l’AFP n’a pas été en mesure de déterminer la date de tournage, “est vraisemblablement un montage réalisé après ces accrochages par les pourfendeurs du gouvernement”.

    “Tous les excès et abus signalés (imputés à) des éléments des FARDC dans cette opération” ont été “pris en charge conformément au code pénal militaire dès la fin de cette opération l’année dernière”, et un officier et un sous-officier “en répondent d’ores et déjà devant la justice militaire”, affirme le gouvernement sans préciser la juridiction devant laquelle comparaissent les deux hommes, ni les charges retenues contre eux.

    Kinshasa, qui n’avait jusque-là jamais communiqué sur ces poursuites, estime “tardive, inutile et malveillante” la “dénonciation par les réseaux sociaux” des crimes qu’elles visent à juger.

    Mwanza Lomba est situé au Kasaï-oriental, entre Mbuji-Mayi, capitale de cette province, et Kananga, la capitale du Kasaï-central voisin. La région est le théâtre depuis septembre d’une rébellion provoquée par un conflit entre le pouvoir central et un chef coutumier local, Kamwina Nsapu, tué en août par les forces loyalistes.

    Partie du Kasaï-Central, la rébellion Kamwina Nsapu a progressivement gagné le Kasaï-oriental et le Kasaï-occidental. Les violences commises dans ce conflit ont fait au moins 200 morts.

    – ‘Vous mourez pour rien’ –

    A en juger par sa qualité, la vidéo semble avoir été tournée à l’aide d’un téléphone portable par un membre d’une groupe de huit soldats en treillis parlant lingala (la langue en usage dans l’armée congolaise) et swahili (langue parlée dans l’Est du Congo).

    Elle montre le petit détachement marcher sur un chemin vers un groupe de personnes à quelques dizaines de mètres chantant en tshiluba (langue parlée au Kasaï) “Notre terre, notre terre”.

    Tombe un ordre : “Avancez ! tirez !” Le peloton ouvre un feu nourri et progresse sans avoir besoin de s’abriter : personne ne réplique en face. Le feu cesse. Les hommes s’avancent et achèvent plusieurs personnes gisant au sol, en commençant par une femme. Ils insultent les cadavres, tiennent des propos obscènes en contemplant le sexe de deux femmes gisant à terre. La caméra s’attarde sur l’une d’elles en train d’agoniser. “Vous mourez pour rien, pour rien”, dit un homme.

    “Ici nous sommes au village Mwanza Lomba, nous les avons croisés aujourd’hui. Nous leur avons prouvé que la force reste à la loi. Ils sont nombreux mais on va les poursuivre jusqu’à l’infini”, commente la personne qui tourne les images, “FARDC toujours au rendez-vous, voilà, nous faisons notre travail”.

    La vidéo montre pas moins de vingt cadavres. Les femmes ont laissé échapper en tombant une balayette. Quelques hommes, certains la tête ceinte d’une tresse de liane, tiennent encore un lance-pierre ou un bâton.

    Selon deux sources onusiennes, la Mission de l’ONU au Congo (Monusco) enquête sur cette “vidéo et d’autres allégations” sur qui se passe dans les trois Kasaïs.

    Le 11 février, la Monusco a dénoncé “les atrocités commises par les miliciens Kamwina Nsapu” tout comme “un usage disproportionné de la force” par les FARDC, que l’ONU exhorte “à agir dans le respect des normes acceptables du droit national et international”.

    Mercredi, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les droits de l’Homme s’est inquiété d’informations selon lesquelles l’armée congolaise aurait “tué plus de 101 personnes” lors d’affrontements au Kasaï-central entre le 9 et le 13 février.

    Avec AFP