–500 000 femmes ont été violées en RDC depuis le début du conflit, un pays où le viol est devenu une arme de destruction massive. «Le corps des femmes est un champ de bataille» explique le «Docteur Miracle», comme le surnomme les victimes de mutilations sexuelles qu’il soigne en RDC.
«Le viol est commis pour terroriser des communautés entières. Les malades que nous soignons ont toutes la même histoire. Après avoir été violées, elles subissent des tortures atroces qui portent sur les organes génitaux, avec desarmes ou du plastique chaud. Le mot «viol» est donc trop faible pour qualifier ces actes qui se font en public devant les enfants, le mari ou le voisin», explique Denis Mukwege, lauréat du prix Sakharov la semaine dernière, au micro de France Inter jeudi.
«Cette guerre a pris pour territoire le corps de la femme, avec volonté de détruire ses organes génitaux et à travers eux sa communauté. C’est une stratégie qui prend de l’ampleur dans les autres conflits à travers le monde» analyse le gynécologue interrogé au Parlement Européen. «La plus jeune victime que j’ai soignée avait six mois.» dit-il encore.
La seconde guerre du Congo a démarré en 1998 sur les séquelles du génocide rwandais. Elle implique neuf pays africains et prend fin le 30 mai 2003. En réalité, le conflit prend une autre forme pour le contrôle du minerai Coltan, nourri par la surpopulation et la fragilité de l’Etat congolais. Il s’appelle désormais la guerre du Kivu. Depuis 1998, ces deux guerres ont fait six millions de morts.
La Parisienne