Skip to content

Makolo Digital Tele- LAVDCONGO

CNDP – Les raisons de son absence du gouvernement


Warning: Trying to access array offset on value of type bool in /home/lavdcne1/public_html/wp-content/plugins/sitespeaker-widget/sitespeaker.php on line 13

Source: Le Potentiel

Composition de la nouvelle équipe gouvernementale continue à être passée au peigne fin. Les observateurs de la politique congolaise tiennent à connaître les origines politiques de chaque personnalité, membre de ce gouvernement. Question de savoir précisément si les délégués du Congrès national du peuple, CNDP, dont l’entrée au gouvernement était très attendue y figurent. Pas encore. Pourquoi ?

A la publication de la nouvelle liste du gouvernement Muzito II, nombreux sont ceux qui tenaient à savoir si les membres du CNDP, ex-mouvement armé de Laurent Nkunda en faisaient partie. La raison est simple dans la mesure où tout au long des négociations entre le gouvernement et le CNDP, dans le cadre de l’Accord de Ihussi, il a été question d’intégrer le CNDP dans le gouvernement. Des rumeurs, parfois des plus invraisemblables, avaient circulé autour de cette proposition, allant jusqu’à fixer le nombre de postes ministériels que souhaitait obtenir le CNDP.

Et même lorsque la publication de la liste de ce gouvernement remanié se faisait attendre, l’on évoquait justement cette entrée du CNDP dans le gouvernement pour justifier ce temps long. Mais après cette longue attente qui a apparu comme une éternité, le président de la République a fini par rendre public le gouvernement remanié.

En passant au crible cette liste, l’on se rend à l’évidence qu’aucun membre du CNDP n’en fait partie. Pourquoi ? Y a-t-il eu des couacs dans le suivi des accords de Ihussi tant il a été retenu au cours de dernières semaines que le CNDP reprochait au gouvernement de ne pas respecter ses engagements ?

Quatre raisons majeures

Il est à retenir qu’au niveau du gouvernement provincial du Nord-Kivu, les délégués du CNDP en font déjà partie. Comme pour dire qu’un pas important a déjà été franchi.

Mais la première raison est celle avancée par Lambert Mende, ministre de la Communication et des Médias. En fait, à une question de la presse sur ce point précisément, à la sortie de la réunion informelle de la nouvelle équipe gouvernementale d’hier lundi, le porte-parole de l’Exécutif a souligné que le mécanisme de suivi fonctionne normalement et que les choses sont sur la bonne voie. Il a tenu à faire remarquer qu’il y a lieu d’apprécier cette situation sur le plan global et non seulement au niveau de l’institution « gouvernement central ». Au plan provincial, le CNDP est présent dans les institutions locales, a dit le ministre. Les parties concernées continuent à évaluer toutes les opportunités au sein de toutes les institutions pour régler, et le cas du CNDP et celui des autres groupes armés dans la perspective de l’intégration totale, a conclu le ministre Mende.

La deuxième raison est liée à la pertinence de l’option levée pour réduire la taille du gouvernement. On sait qu’à ce propos, dans cette décision de réduire le train de vie de l’Etat, le gouvernement qui comptait 54 membres a été ramené à 43.

La troisième raison est consécutive à l’importance du poids politique au Parlement, à savoir le Sénat et l’Assemblée nationale. Institutions de la représentation nationale, la configuration politique du gouvernement devrait être représentative du paysage politique du Parlement. Ignorer cette évidence politique, c’est faire preuve de cécité politique.

Enfin, la quatrième raison découle de trois premières. Il s’agit des accords de 2006 qui ont permis de mettre en place cette grande plate-forme de la majorité au pouvoir. Particulièrement de l’Alliance de la majorité présidentielle, AMP, avec comme affiche AMP-PALU-UDEMO. Une plate-forme constituée de partenaires, alliés et sympathisants, sans oublier les indépendants mais les parlementaires et qui ont pris l’engagement de gouverner ensemble sur base d’un programme commun auquel ils ont adhéré. Partant, toute initiative, même dans le cadre de l’efficacité du gouvernement, devrait au préalable obéir à l’esprit et à la lettre de ces accords, au respect des engagements pris par les uns et les autres. Question de maintenir la cohésion et l’harmonie indispensables au sein de la plate-forme. Toute décision unilatérale entraînerait des dérapages susceptibles d’aboutir même à l’éclatement de l’alliance.

Mais l’on serait incomplet si l’on ne soulignait pas les observations pertinentes de la population qui s’est toujours opposée à l’octroi de la « prime de guerre » aux belligérants. Consciente de l’expérience douloureuse de la transition, elle estime que la voie de la paix durable passe par le pardon, la réconciliation nationale. Elle ne peut nullement signifier l’octroi des « privilèges » à ceux qui ont pris des armes pour revendiquer une place à la « table d’honneur ».

S’il revient à chacun, dans cette recherche de la paix, de se faire violence, l’intégration peut revêtir d’autres formes que celle de faire absolument partie des institutions nationales. Sans le savoir, l’on institue là cette « culture de l’accession au pouvoir par les armes ». Ce n’est plus un sentier à emprunter, ni recommandable. Ce temps est révolu.

Partant, il serait encore plus dangereux de s’obstiner à faire preuve de surdité politique.