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Par Cheik Fita
Samedi 6 mars 2010 de 14h00 à 20h00, en marge de la journée internationale de la femme 2010, les associations CONGO NORD-SUD, KIN’UP et PATHOLOGICA ont organisé une conférence-diner à l’hôtel Thon, 3, rue des croisades à Saint-Josse, non loin du métro Rogier.
« La place et rôle de la femme dans un Congo cinquantenaire. » sous la modération de notre confrère Djungu Simba, plusieurs oratrices se sont succédées. Après le recueillement conduite par madame Yolaine Mwamba, madame Liliane Teixeira Bemba a souhaité la bienvenue à la centaine de participants ayant répondu à l’invitation. Voici quelques extraits de son allocution :
« Dans les années soixante, la femme congolaise était peu instruite et peu ou pas représentée dans les organisations politiques et économiques du pays, mais elle était déjà au cœur de la survie de sa famille notamment par les travaux champêtres. Ensuite, pendant longtemps, son instruction a été négligée et cette absence d’instruction ne lui a pas permis accroitre significativement son rôle dans la société. Son influence directe sur les décisions conditionnant tant sa vie que celle de notre pays a été réduite au rôle d’animatrice populaire, au mieux de conseillère occulte de leurs maris ou comme bureau.
De manière erratique, centaines femmes ont réussi à se positionner utilement sans pour autant créer un mouvement d’ensemble susceptible d’accompagner l’émancipation de la femme congolaise. Aujourd’hui encore, à l’ère de la parité, reconnue pourtant par notre constitution, force est de constater que de nombreuses inégalités et obstacles à l’émancipation totale de femme subsistent. Parmi ces freins, nous pouvons citer : – La perception sociétale du rôle de la femme dans notre pays. – La nonchalance des politiciens sur la question de la parité. » « … S’agissant de la perception sociétale du rôle de la femme en RDC, deux conceptions négatives se complètent, celle du regard de l’homme vis-à-vis de la femme et celle du regard de la femme vis-à-vis de la femme. L’homme congolais a une forte propension, au nom généralement d’une tradition dont on ne se souvient que dans certaines circonstances, à réduire la femme au rôle de servante, peu encline à jouer un rôle moteur dans la société, feignant par-là d’ignorer l’importance que les femmes ont déjà dans leurs familles respectives. Dans notre société rongée par le chômage, les femmes ont depuis longtemps et dans la majorité des foyers congolais pris le relais du pouvoir économique car ce sont elles qui par leurs activité diverses nourrissent leurs maris et envoient leurs enfant à l’école Malheureusement, en retour elles n’ont que très peu de considération sociale. Dans les milieux professionnels, à compétence égale, la femme est soumise à des pressions supplémentaires de nature à décourager les plus vertueuses d’entre elles, telles le harcèlement sexuel et ce qui est prosaïquement appelé ” promotion canapé ” Le combat pour la parité à l’orée du cinquantenaire du Congo doit permettre d’en finir avec ce déni de la liberté individuelle en dénonçant le traitement inégal des femmes dans les milieux professionnels. Non, nous ne sommes pas que de bonnes secrétaires, Non, nous ne sommes pas que de bonnes hôtesses, Non, nous ne sommes pas que de bonnes animatrices, Non, nous ne sommes pas de bonnes gestionnaires que lorsque nous sommes vos concubines. Dans ce même registre, un autre frein à considérer est la perception que la femme a des autres femmes et plus particulièrement des femmes qui aspirent à diriger. D’une manière générale, et du fait certainement des pesanteurs culturelles, les femmes ne se font pas confiance. Sinon comment comprendre que dans un système démocratique, conscientes de leur sous représentativité, les femmes préfèrent quand même voter pour des hommes ? La femme a une force qu’elle ignore ! Elle considère l’autre femme comme faible et incapable de la défendre, les vertus de l’éducation qui affranchissent sont dans cette approche minimisées. Une femme dans une fonction exécutive est perçue par les autres femmes comme une rivale, pire, une pistonnée ; d’elle on dira ” c’est la sœur de… c’est la femme de…. “. Jamais, le débat de la compétence ne sera mis en exergue. Ces atavismes des habitudes postcoloniales doivent aujourd’hui disparaître ! Si nous voulons que les cinquante prochaines années soient celles de la parité, gageons dès aujourd’hui que la femme devienne le soutien principal de la femme. Un autre frein, et non des moindres, reste la nonchalance des politiciens et des décideurs sur la question de la parité… » …De par le monde, les femmes viennent de loin : elles se sont affranchies de la motorisation par rapport aux hommes de leur vie ou famille, elles ont acquis le droit de vote, le droit à l’instruction, le droit au travail. Chez nous, comme l’on vient de le démontrer, des efforts doivent être déployés davantage pour que les compétences des femmes soient reconnues à leur juste valeur et utilisées à bon escient pour l’avènement et la consolidation d’un Etat de droit. Depuis les premières revendications féministes datant du terrible incendie de 1 857 à New York où de nombreuses femmes avaient péri en passant par toutes les requêtes et doléances féministes déterminantes, du chemin a été parcouru, chemin qui a fait entrevoir et souligner la condition humaine des femmes… » Madame Suzanne Monkasa va expliquer les divers instruments juridiques de la promotion du respect des droits de la femme. Madame Sinatu Bolya Césarine va évoquer des figures emblématiques qui ont jalonné la dynamique de l’émancipation de la femme congolaise. Madame Louise Ngandu, présidente de la fédération Europe de l’Urec, chiffres et tableaux à l’appui parlera de l’entrée de la femme congolaise en politique. un chiffre qui aura fait tiquer le public : lors des élections législatives congolaises de 2006, toutes les provinces avaient pu envoyer à la chambre basse quelques élues sauf la province de Maniema : 12 élus, zéro femme ! en comparaison, voici les chiffres de Kinshasa : Nombre de sièges : 58 Hommes élus : 48 soit 82,8 % Femmes élues : 10 soit 17,2 % Et pour toute l’Assemblée Nationale : Nombre de sièges : 500 Hommes élus : 458 soit 91,6 % Femmes élues : 42 soit 8,4 % Quant à l’élection présidentielle, voici ce qu’avait été le score des femmes : Les 4 candidates ont été respectivement classées : 10e avec 61.014 voix 12e avec 43.505 voix 18e avec 34.153 voix 26e avec 22.758 voix Maigre consolation pour les femmes: si le premier était un homme, le 32ème et dernier était aussi un homme ! Les raisons de cette déconfiture ? Manque de moyens financiers pour battre campagne
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