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Guerre dans l’Est – Appel à la mobilisation générale


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Par Le Potentiel

De gauche à droite, Raymond Tshibanda Ntungamulongo, Ministre des Affaires Etrangères, coopération Internationale et Francophonie de la RDC et Madame Louise Mushikiwabo, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération de la République du Rwanda.

La République démocratique du Congo est de nouveau en guerre. Ses ennemis sont connus. Ils ont été nommés, en premier lieu par les Nations unies, et par la suite, par Human Rights Watch.

Derrière le M23, il y a notamment le Rwanda, armé par toutes les puissances étrangères qui ont juré de faire disparaître la RDC dans ses frontières de 1960. Autant dire que le pays est en danger. Une mobilisation générale est plus qu’urgente. N’est-il pas temps de mettre fin à nos infantiles querelles byzantines pour unir toutes les forces en vue de barrer la route aux ennemis. L’initiation à la nouvelle citoyenneté passe principalement par là.

Après avoir conquis en 1960 son indépendance politique en accédant à la souveraineté nationale et internationale, la République démocratique du Congo doit aujourd’hui lutter pour sa survie en tant que Nation. En effet, par l’immensité de ses ressources naturelles et l’étendue de son territoire, la RDC a attiré la convoitise de diverses puissances étrangères qui utilisent actuellement ses voisins – elle en compte neuf – pour la déstabiliser. Les guerres récurrentes dans sa partie Est trouvent son origine dans l’exploitation illégale des ressources naturelles enfouies dans le sous-sol congolais. Les voisins tels que le Rwanda et l’Ouganda sont utilisés comme bras armé pour faire prospérer cette entreprise macabre. Depuis 1996, ces pays multiplient des incursions, instrumentalisant des Congolais.

Tout récemment, un rapport interne de la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) a formellement chargé le Rwanda sur son implication avérée aux côtés des rebelles du M23, ce mouvement rebelle créé début mai par des mutins issus des rangs de l’ex-CNDP. Ce mouvement rebelle est armé, preuves à l’appui, par le Rwanda suivant les enquêtes conjointes menées en présence de la Monusco. Dans ses revendications, le M23 réclame, comme pour dissiper ses vraies motivations, l’application de l’accord de mars 2009 signé à Goma entre le Gouvernement et différents groupes armés disséminés dans l’Est, dont le CNDP. Comble de la diversion, le M23 en appellerait également «à la vérité des urnes». Mais, dans le fonds, il n’en est rien. Les mobiles, les vrais, qui ont poussé les éléments du M23 à se mutiner dans un premier temps des Forces armées de la RDC pour, par la suite, se muer à un mouvement rebelle, sont ailleurs. Le M23 joue sa partition qui tient à une seule logique : celle de la balkanisation de la République démocratique du Congo. Mais si les tireurs des ficelles ne se recrutent pas forcément à Kigali, le Rwanda est une marionnette, guidée par des mains invisibles qui l’arme, voilant superbement toutes les résolutions de l’ONU. Un sous-traitant de la question congolaise pour le compte des forces occultes tapies dans l’ombre. Tout ce soutien ne vise qu’une chose : affaiblir davantage la RDC jusqu’à la condamner à la partition.

Le modus operandi de ceux qui ont juré d’effacer la RDC dans ses frontières de 1960 se retrouve à travers le concept de la «théorie de chaos». Il s’agit de manière plus simple d’effacer dans l’imaginaire collectif des Congolais, particulièrement ceux de l’Est, la présence de l’Etat. Au bout de parcours, désemparé et ne sachant plus par quel saint se vouer, une solution leur sera alors proposée : celle de se séparer du reste de la RDC. Déjà, au niveau des postes frontaliers à Gisenyi, la traversée est gratuite pour les détenteurs des cartes d’électeurs délivrées à Goma, rapportent des voyageurs en provenance de ce coin de la République. Les défenseurs de la balkanisation n’ont donc pas désarmé.

Après l’échec de toutes les tentatives menées jusqu’alors pour démanteler la RDC, ils ont changé de tactique. C’est dire que le pays est une fois de plus en danger. C’est le moment pour les Congolais de tous les bords de se lever pour barrer la route aux puissances étrangères qui travaillent pour la balkanisation de son pays.

S’inspirer de l’hymne national

Déjà en 1960, les pères fondateurs de la RDC ont vu le danger venir. Dans l’hymne national, un appel à la mobilisation est clairement énoncé, invitant les Congolais à s’unir comme plus jamais pour sauver la patrie. Le message véhiculé traduit toute l’émotion du peuple congolais en quête permanente de son identité : «Dressons nos fronts longtemps courbés. Et pour de bon, prenons le plus l’élan dans la paix».

Avec le refus clairement formulé par les Etats-Unis concernant la publication par le Conseil de sécurité des Nations unies du rapport rendant compte du soutien du Rwanda aux rebelles du M23, les Congolais commencent à découvrir ses amis et ennemis, en même temps. N’est-il pas temps de séparer le bon grain de l’ivraie en prenant conscience de notre survie en tant que peuple souverain.

N’est-il pas aussi temps de taire nos divergences en mettant en avant le seul intérêt de la patrie, en voie d’éclatement ? Jusques à quand demeurera-t-on dans la distraction en feignant de ne pas voir la réalité en face ?

Le peuple congolais doit se mobiliser comme un seul homme pour empêcher à tous ces fossoyeurs de réaliser leur projet macabre. Comme en août 1998, lors de l’invasion de Kinshasa par des troupes rebelles venues de l’Est, après une opération commando à Kitona, le peuple congolais doit se lever avec un même élan pour se libérer de la servitude savamment orchestrée à partir de l’Est. C’est à cette seule condition qu’il sera enfin à mesure de «bâtir dans la paix un pays plus beau qu’avant», comme le lui rappelle si bien son hymne nationale.

Le front intérieur

Dans cette dynamique, les divisions du genre Majorité-Opposition-Société civile, droite-gauche, mukongo-muluba-muswahili-mungala, Est-Ouest, Nord-Sud, , n’ont plus de raison d’être. L’heure a sonné pour qu’un front intérieur soit formé autour de l’idéal de la protection de la Nation qui est menacée. Les révélations faites par le président Kagame sont un signal fort sur la perception de la fragilité de nos institutions à l’étranger, au point que pour arrêter un général régulièrement nommé au sein de l’armée, Bosco Ntaganda, le point de vue du Rwanda est requis. La réappropriation de la souveraineté passe ainsi par la mise en place de ce front intérieur en taisant des ambitions personnelles pour l’intérêt de la Nation. La recherche d’un minimum de consensus sur la question de l’Est constitue une préoccupation majeure. Une forte dose de patriotisme est indispensable pour réaliser pareil objectif.