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-Les dirigeants des pays de l’Afrique des Grands Lacs, d’Afrique centrale et de la SADC[1] ont signé un accord de paix ce dimanche à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne – sous l’égide des Nations Unies – visant à mettre fin à deux décennies de conflit dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Après avoir été reportée en janvier dernier pour clarifier la question du commandement de la nouvelle force régionale devant être déployée dans la région du Kivu pour lutter contre les groupes armés composés de génocidaires enclins aux violences sexuelles et pillages, la signature dudit accord s’est déroulée en présence des dirigeants du Mozambique, du Rwanda, de la Tanzanie, de l’Afrique du Sud, de la République Démocratique du Congo, de la République du Congo, du Soudan du Sud et du Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon. Ainsi ont-ils approuvé la nature et le commandement de la force internationale neutre[2], qui sera déployée à la frontière entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda, et obligé de facto les pays de la région des Grands Lacs à respecter la souveraineté de leurs voisins.
Des avis très partagés
En République Démocratique du Congo, les avis sont nettement partagés entre les différents acteurs politiques et membres de la société civile sur la signature de cet accord de paix. Pour les uns, ce texte reste l’une de solutions aux problèmes de sécurité que connaît la région du Kivu. Pour d’autres, il est question de la mise en cause de la souveraineté nationale pourtant garantie par le droit international. Quelques observateurs s’interrogent plutôt sur la mise en œuvre du texte signé Addis-Abeba, en se demandant si ce processus de paix aidera la région à sortir de la crise ou restera une énième résolution sans conséquence concrète sur le terrain.
L’absence des présidents ougandais et angolais
En principe, les Chefs d’État de tous les pays frontaliers de la République Démocratique auraient dû parapher l’accord d’Addis-Abeba. L’absence des présidents de l’Ouganda, l’un des pays agresseurs, et de l’Angola, l’une des puissances militaires régionales, ne peut que confirmer l’inquiétude de ceux qui s’interrogent sur l’impact réel de cet accord.
L’Ouganda, déçu par le fiasco des pourparlers de Kampala, s’est volontairement inscrit aux abonnés absents. Ayant soutenu les revendications du M23, il ne pouvait en aucun cas cautionner un texte qui hypothèque les visées « balkanistes » de ses poulains. Quant à l’Angola, pays qui tient à s’imposer comme puissance incontournable en Afrique centrale, la stabilité de la République Démocratique du Congo finira par confirmer la position géostratégique de Kinshasa. Ainsi le gouvernement congolais, une fois son pays pacifié, voudra régler le contentieux pétrolier qui l’oppose au gouvernement angolais.
Le Rwanda contraint de signer
Le Rwanda, reconnut par toutes les institutions internationales comme étant le principal agresseur de la République Démocratique du Congo, ne pouvait pas se permettre de boycotter cette cérémonie. En ayant signé ledit accord, ce pays espère montrer à la face du monde du monde sa volonté de contribuer à la paix dans la région du Kivu. De plus, Paul Kagame, s’il se réjouit de l’échec
[3] des pourparlers de Kampala, ne peut pas s’opposer à la volonté de ses commanditaires occidentaux. Au-delà de la criante des sanctions, il espère en réalité rester en bons termes avec Kinshasa qui, nul ne l’ignore, détient le destin socio-économique du Rwanda.
La mayonnaise congolaise
La réussite de l’accord de paix signé le dimanche 24 février à Addis-Abeba dépend surtout de la vision que le peuple congolais a de son pays. Son unité est le facteur déterminant, pour ce qui est de la stabilité territoriale de la République Démocratique du Congo. D’aucuns osent espérer que le dialogue inclusif permettra aux Congolaises et aux Congolais de dépasser leurs divergences, de sceller un pacte tacite en faveur de la cohésion nationale face à toute agression extérieure et à toute tentative interne de déstabilisation – l’objectif consistant à mettre en place des institutions étatiques efficaces et viables. La mayonnaise congolaise devra donc représenter le ciment du patriotisme congolais, garant de l’unité nationale et d’une paix interne durable. On ose espérer que le génie congolais parviendra, enfin, à faire échouer à jamais l’appétit vorace et les velléités expansionnistes de ceux qui ne rêvent qu’à se servir sur les décombres de ce beau, riche et majestueux pays.
Gaspard-Hubert Lonsi Koko