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Mais où est donc passé le président angolais José Eduardo Dos Santos ? C’est la question qui a agité la classe politique angolaise pendant un mois et demi. Quarante-cinq jours exactement durant lesquels le chef de l’État était officiellement en “visite privée” à Barcelone, en Espagne. Six semaines, surtout, qui ont soulevé d’épineuses questions sur son éventuelle succession.
-Le chef de l’État angolais, José Eduardo Dos Santos, n’avait jamais été absent de son pays aussi longtemps. En « visite privée », vraisemblablement pour raisons de santé, à Barcelone depuis le 26 juin, le chef de l’État n’est reparti d’Espagne que le 8 août. Selon l’agence de presse angolaise et des sites d’information espagnols, il s’est envolé pour rejoindre Luanda, puis décollera pour Malabo, en Guinée équatoriale, vendredi 9 août, à la veille du troisième sommet ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernements de la
Mais, pendant quarante-cinq jours, le silence a été de mise. « Nous savons qu’il est en Espagne pour des raisons de santé et nous espérons qu’il ira mieux », déclarait ainsi Raul Danda, député du parti d’opposition Unita à l’Africa Review, le 7 août, « mais pendant des semaines, nous n’avons rien su parce qu’il y a une culture du silence au sujet de sa santé. »
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“Trouver un leader pour me remplacer”
Le silence était d’autant plus pesant que José Eduardo Dos Santos, 70 ans, avait évoqué sa succession le 3 juin dernier. « La première chose à faire sera de trouver un leader pour me remplacer à la tête de mon parti, le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) », avait déclaré le chef d’Etat angolais lors d’une interview accordée à la chaîne portugaise Sic.
Selon la constitution de 2010, c’est le vice-président Manuel Vicente qui, en son absence, assure l’intérim du pouvoir, jusqu’à, si l’absence se révélait « définitive », la tenue d’un nouveau scrutin général. À la suite de ce dernier, c’est le chef du parti ayant remporté le plus de sièges lors des élections qui accèderait automatiquement à la présidence.
C’est donc au sein de l’Assemblée que de nombreuses questions se sont posées quant à son possible successeur. Le vice-président, Manuel Vicente, s’il a tenu les rênes du pays en l’absence de Dos Santos, ne recueille pas les faveurs de bon nombre d’hommes forts du parti présidentiel, le MPLA. L’actuel numéro deux de l’État est en effet perçu comme trop proche des milieux d’affaires, en tant qu’ancien dirigeant de la compagnie pétrolière nationale, la Sonacol.
Préparer la suite
Selon The Economist, des observateurs à Luanda ont même évoqué l’idée que la visite privée de Dos Santos à Barcelone serait plus politique que clinique. L’actuel chef de l’État chercherait selon eux à tester son vice-président auprès de la classe politique nationale et voudrait lui permettre de fourbir ses armes en vue de sa succession. Manuel Vicente est ainsi publiquement apparu plusieurs fois à la télévision nationale, renforçant une image publique jusque-là peu visible.
Toujours selon The Economist, certains s’interrogeraient quant à eux sur les capacités du fils du président, José Filomeno Dos Santos, nommé récemment, à 35 ans, à la tête du fonds souverains angolais gérant quelque 5 milliards de dollars. Ce dernier semble toutefois trop peu implanté dans le parti présidentiel pour envisager à court terme de succéder à son père.
Qu’il l’ait prémédité ou non, José Eduardo Dos Santos, en s’absentant ces six dernières semaines, a provoqué les discussions au sujet de sa succession. Au pouvoir depuis 1979, il est cependant encore, à l’heure actuelle, et à la veille de sa réapparition publique à Maputo, l’un des chefs d’État africains à la longévité la plus importante, avec l’Équato-Guinéen Téodoro Obiang et le Zimbabwéen Robert Mugabe.
Jeune Afrique