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Kamerhe : de la caravane de la paix à la campagne préélectorale !


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“Pacificateur après pacification”

kamerhe a Goma-Les prestations de Goma et de Beni les mardi 18 et mercredi 19 février 2014 révèlent la nature véritable de la campagne de la paix (devenue campagne pour la paix) initiée par Vital Kamerhe et ses alliés. Le soutien aux Fardc n’est pas une nouveauté, pas plus que l’observation d’une minute de silence en mémoire des militaires et des civils victimes des atrocités des mouvements insurrectionnels, encore moins l’appel en direction des groupes armés d’en finir avec la guerre pour intégrer le programme DDR. A commencer par le Président Joseph Kabila, toutes les forces vives de la Nation (Institutions de la République, Administration publique, Classe politique et Société civile) l’ont fait, y compris l’Unc. Ainsi, le seul message “nouveau” de Kamerhe se réduit  à l’annonce de la fin du mandat de Joseph Kabila le 19 novembre 2016 et à la minimisation du bilan dont il est pourtant partie prenante. ” Récolter là où il n’a pas semé”, c’est son mode operandi favori…

La question, aujourd’hui, est de savoir ce qu’il dira aux Kivutiens au cours de sa caravane. Car, s’il modère ses propos, c’est que ses attaques anti-Kabila cesseront d’avoir de justification. S’il les durcit, il doit assumer les conséquences de tout ce qui pourrait se produire de fâcheux au Kivu, région où se joue maintenant le sort même de la RDC. En définitive, Vital Kamerhe se met lui-même en très mauvaise posture. C’est le résultat de l’art (à ne pas recommander) de courir plus vite que son ombre…“.

C’est-là la chute de l’article mis en ligne le 11 février dernier, sous l’avant-titre “Diagnostic prémonitoire” et le titre “Kamerhe et ses 3 ‘affaires’ indignes d’homme d’Etat…”; ces affaires étant, primo, l’aveu du mensonge relatif à la fraude électorale imputée à Wivine Moleka, secundo la prise en location de la résidence officielle du ministère de l’Information et Presse, tertio la récupération politicienne de l’initiative dite ” Caravane de la paix”.

Maintenant qu’il entreprend sa tournée (partout au pays où la paix est perturbée pour une raison ou pour une autre), on a déjà une idée de ce que sera le reste de son discours : démolir, démolir, démolir !

Que va-t-il alors démolir ?

Dans la livraison précitée, son parcours dans les institutions de la République a été rappelé à l’opinion pour démontrer comment, de 1988 à 2011, soit pendant 23 ans de suite (et non 21 ans comme écrit précédemment), l’homme n’a pas un seul instant quitté les arcanes du pouvoir : Coordonnateur de la Cellule d’études de planification de l’Enseignement supérieur et universitaire sous le Gouvernement Kengo de 1988 à 1989, Conseiller économique et financier au Ministère des Mines et Energie sous le Gouvernement Kengo de 1989 à 1990, Vice-Premier Ministre de l’Industrie et PME en 1991, Conseiller au Ministère des Mines en 1992, Conseiller financier au Ministère des Ptt toujours en 1992, Directeur des Études de la Chambre de Commerce Franco-Zaïroise, Directeur de cabinet du Ministère de l’Environnement, Tourisme et Conservation de la Nature en 1993, sous le Gouvernement Birindwa contesté par le Gouvernement Tshisekedi issu de la Cns, Coordonnateur du cabinet du 1er Ministre Kengo Wa Dondo en 1994 issu du schéma dit 3ème voie (schéma « ni Cns-ni Conclave politique de Kinshasa » schéma initié par Laurent Monsengwo, alors président du Hcr-Pt, schéma  fortement contesté par l’Udps), Directeur de cabinet au Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire entre 1994-1995,  Directeur administratif et financier du Service National de 1997 à 1998 (structure dirigée par le général Denis Kalume Numbi, sous Mzee Laurent-Désiré Kabila), Directeur de cabinet adjoint au Ministère de la Reconstruction en 1999, Commissaire général adjoint du Gouvernement en charge des affaires de la Monuc pour les questions Politiques, logistiques et Finances entre 2000 et 2002, Commissaire Général du Gouvernement en charge du Suivi du Processus de Paix dans la Région des Grands Lacs à partir de 2002, Délégué de la composante Gouvernement au Dialogue intercongolais, Ministre de la Presse et de l’information de la Transition de 2003 à 2004, Secrétaire Général du PPRD, Député national élu sur la liste Pprd, Président de l’Assemblée nationale (sur mandat Pprd soutenu par la coalition Amp-Palu-Udémo, de janvier 2007 à mars 2009) et député national Pprd jusqu’en 2011.

C’est un apparatchik, dirait l’autre.

En d’autres mots, le bilan négatif qu’il décrit est aussi le sien, à moins de vouloir soutenir aujourd’hui que le déluge décrit a commencé en 2011, la veille de la sortie officielle de l’Unc.

 

Alias ” réactivité “…

 

En fait, le déni (en plus du mensonge dénoncé par le diplomate américain William J. Gaverlink)  est un élément culturel dans le chef de Vital Kamerhe.

On se souviendra que lors de la campagne électorale de 2011, il avait rejeté sur Joseph Kabila ce qu’il qualifiait déjà de bilan négatif des 10 ans du Raïs dont il était pourtant l’un des mentors. “Ce n’était pas moi qui était Président de la République“, avait-il lancé à la cantonade. D’où la mise en garde faite à Etienne Tshisekedi – positionné par les anti-Kabila comme Président à élire – si jamais il lui venait à l’idée de le coopter comme Premier ministre; Kamerhe s’étant fait la vocation de ne jamais assumer un bilan. On ne serait pas étonné un jour d’apprendre qu’il fait assumer à Kabila la responsabilité de son bilan à la tête du ministère de l’Information et Médias ou à la tête de la chambre basse.

Maintenant qu’il fait exprès de transformer sa caravane pour la paix en campagne préélectorale – il aura du mal à démontrer le contraire – il va devoir réaliser le droit de la partie attaquée de s’assumer.

Dans cette logique, l’opinion kivutienne – suffisamment avertie – constatera au moins que pour entamer sa campagne, le président de l’Unc, en bon “pacificateur après pacification” a attendu calmement la déroute consommée du M.23 et celle annoncée des groupes armés écumant l’Est du pays pour retrouver sa base électorale.

En d’autres termes, tant que les Fardc et la population kivutienne affrontaient le M.23, il n’osait s’y pas rendre. Ce n’est qu’après que la République ait consenti d’efforts considérables aux plans politique, diplomatique et militaire pour venir à bout du Moloch  qu’on le voit surgir pour engranger déjà les dividendes… électoraux !

Matures, les populations du Kivu ne peuvent pas ne pas s’interroger sur cette soudaine sollicitude doublée, hélas !, d’une étrange auto-déresponsabilisation.

Certes, Kamerhe est libre de dire à l’assistance que “La population a besoin de consolider la paix” en plus “ d’un leadership éclairé, rassembleur, visionnaire qui doit redorer l’image du Congo, un grand pays au cœur de l’Afrique” dont il se voit l’incarnation. Tout comme il est en droit, comme le rapporte une dépêche, de critiquer “l’absence de routes, d’eau potable, d’électricité et d’ajouter : «Des choses que je fustige, en tant que citoyen de ce pays».

 

Il récolte là il où ne sème pas

 

Mais, la question de fond demeure, et les Kivutiens ne peuvent que se la poser : qu’a-t-il fait en leur faveur, Vital Kamerhe, tous les 23 ans qu’il est demeuré dans les sphères du pouvoir, précisément au cours de la décennie où il a été l’un des proches de Joseph Kabila ? Qu’a-t-il fait pour leur apporter un minimum de solutions par rapport aux routes, à l’eau potable, à l’électricité etc. ?

Peut-être qu’à l’une ou l’autre des étapes restantes du Kivu, prendra-t-il à témoin l’opinion “tant nationale qu’internationale” (formule consacrée dans la terminologie politique congolaise depuis 1990) pour montrer la petite borne fontaine, la petite école, le petit dispensaire, le petit marché public, sinon la petite concession agricole témoignant de sa solidarité avec les populations locales.

Pourtant, c’est au Kivu – bastion du mouvement social qui a irradié sur toute l’étendue du pays grâce à Pierre Lumbi, de l’ONG “Solidarité Paysanne” que les communautés locales ont découvert les vertus de l’auto-prise en charge.

Hélas ! : il sera difficile d’y trouver la moindre trace de Vital Kamerhe, l’homme qui récolte là où il ne sème pas…

 

Omer Nsongo die Lema

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