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–N’ayant jusque-là pour projet de société que alternance et pour programme de gouvernement que départ de Joseph Kabila, l’Opposition se révèle, à deux ans et demi de l’échéance 2016, sans véritable challenger face au Raïs, même si trois candidats se positionnent sur la ligne de départ: Tshisekedi-père, Kengo et Kamerhe. A moins de promouvoir rapidement Tshisekedi-fils ou, sauf exception, Bemba Gombo. Personne de raisonnable ne donne la moindre chance de voir Mobutu Nzanga, Mbusa Nyamwisi, Badibanga, Luhaka, Olenghankoy, Diongo, Ewanga, Fayulu, Mvuemba, Lisanga Bonganga, Ne Muanda Nsemi, Kanku ou Mbikayi accéder à la magistrature suprême. Aussi, en focalisant leurs stratégies et stratagèmes électoraux sur la position que prendra publiquement Kabila par rapport à la prochaine présidentielle au lieu de se préoccuper de ce qu’il y a d’important en période préélectorale ou électorale, à savoir la promotion d’un projet de société et d’un programme de gouvernement plus attractifs que ceux du régime en place, les Opposants reconnaissent tacitement ne pas être prêts pour l’alternance. Surtout maintenant…
Toutes les analyses pointues aussi bien en interne qu’en externe en font le constat : depuis la libéralisation politique proclamée le 24 avril 1990, c’est seulement au cours de ces dernières années que se rétablissent et se consolident les fondamentaux de la “macro-politique” et de la macroéconomie.
Par le néologisme “macro-politique”, s’entend l’ensemble des initiatives et actions englobant la politique proprement dite, la diplomatie, la sécurité, la justice, les droits de l’homme etc.
S’agissant précisément de la sécurité, l’honnêteté commande de reconnaître la montée en puissance des Fardc depuis la neutralisation du M.23 avec le concours de la Brigade d’intervention de la Monusco. Ces performances s’observent sur des nouveaux fronts où sont traquées les forces négatives ougandaises (Adf-Nalu) et rwandaises (Fdlr). Tous les partenaires extérieurs impliqués dans l’Accord-cadre d’Addis-Abeba s’en félicitent. Ils ne veulent ni entendre, ni voir cet élan ni ralenti, ni arrêté à cause des contingences politiques.
Effectivement, l’armée gouvernementale congolaise fait la guerre de façon professionnelle, c’est-à-dire avec beaucoup d’efficacité dans et la neutralisation des groupes armés et dans le respect des droits de l’homme.
En macroéconomie, c’est aussi la première fois que la monnaie demeure stable sur une longue période, les réserves monétaires et les recettes budgétaires sont en croissance pendant que la bancarisation et la régulation de la paie des fonctionnaires, des militaires et des policiers enregistre de progrès considérables.
En dépit de quelques ratages par-ci par-là, pour lesquels d’ailleurs les institutions publiques sont interpellées pour corrections, on peut dire de la remontée de la pente qu’elle est réellement perceptible.
Impérium, primature, pétition…
C’est que la poursuite de la remontée devient un impératif.
Toute la question, cependant, est de savoir qui va devoir en assumer et en assurer la responsabilité.
En toute logique, l’Opposition devrait profiter de l’embellie dans la perspective de l’échéance 2016.
Seulement voilà : elle semble totalement dépassée par l’enjeu.
Depuis qu’elle s’est confortablement installée dans la contestation des élections du 28 novembre 2011, elle ne donne aucune réponse, mais alors aucune, aux exigences de cet enjeu.
Pour ne prendre que les événements marquants de 2013, on n’a pas vu les Opposants réagir conséquemment au processus de Kampala, encore moins à la victoire des Fardc sur le M.23. On ne les a pas vus non plus se prononcer concrètement sur les recommandations des Concertations nationales.
Les uns ont boudé ces assises, les autres se sont déchirés autour de la position à prendre face au succès militaires des Fardc, les autres encore ont réclamé leur participation aux pourparlers de Kampala avant de se rétracter.
Au final, avec les prises de position notamment de l’Udps (attente de l’impérium), de l’Opposition pro-Concertations (pression pour entrer diriger le gouvernement de cohésion nationale) et de l’Opposition-Concertations (propension à ameuter la rue avec des initiatives stérilisantes appelées “Pétition”, “Touch’pas à l’article 220”, “Caravane de la paix”), les Opposants donnent l’impression d’évoluer et d’agir en véritables SDF (Sans Direction Fixe). Si bien que les décideurs (suivez mon regard) en viennent à se demander s’il ne va pas de l’intérêt général de miser sur les tenants du Pouvoir actuel; le temps pour le Contre-Pouvoir de souffler un peu.
L’espace a horreur du vide
Et pour cause !
Etienne Tshisekedi wa Mulumba n’a pratiquement plus le coeur à l’ouvrage. N’en déplaise à ses “faucons” (il en a, comme tout bon politique), l’homme est conscient aujourd’hui de ses limites. Si, tout président de la République qu’il se dit être, il garde la direction du parti alors que la Constitution le lui interdit (article 96 dispose que “Le mandat du Président de la République est également incompatible avec toute responsabilité au sein d’un parti politique“), c’est parce qu’il veut au moins sauver l’oeuvre de sa vie : l’Udps. Il entend léguer aux siens (peut-être à Félix Tshisekedi) une machine gérable. Il est donc forfait pour 2016.
Léon Kengo wa Dondo (Tshisekedi dit de lui dans l’interview accordée le 30 novembre 2011 à Colette Braeckman qu’il “fait partie de ces hommes que j’ai toujours combattus“) est un homme d’Etat avéré. Mais, il a un handicap sérieux : l’image de la rigueur qui lui colle à la peau reste vivace dans le subconscient de l’homme de la rue. Mobutu, le Fmi, la Banque mondiale et l’Occident lui ont rendu un très mauvais service. Tout ce qu’il peut entreprendre pour la réparation avant de se retirer de la vie politique, c’est ce qu’il fait actuellement dans l’ordre institutionnel en place. Pragmatique, il sait qu’il est aussi forfait pour 2016.
Vital Kamerhe Iwa Kanyinginyi (Tshisekedi dit de lui, dans la même interview : ” Les voix récoltées par Kamerhe au Kivu, cela ne me concerne pas. Avant-hier, il est venu ici et j’ai refusé de le recevoir“) a le profil du meilleur challenger. Populiste, il a la verve oratoire qui attire. Malheureusement, c’est tout. C’est un agité; il a le mensonge facile. Bref, il a encore du chemin pour s’assagir et rassurer.
A dire vrai, le lider maximo n’a jamais pardonné et ne pardonnera jamais Kengo et Kamerhe de l’avoir empêché d’être le candidat commun de l’Opposition lors de la présidentielle de 2011. Il a la dent dure, laissent entendre ceux qui l’ont fréquenté ou le fréquentent.
Quant au reste, constitué notamment de François-Joseph Mobutu, Antipas Mbusa Nyamwisi, Rémy Badibanga, Thomas Luhaka, Joseph Olenghankoy, Franck Diongo, Bertrand Ewanga, Martin Fayulu, Jean-Claude Mvuemba, Jean-Pierre Lisanga Bonganga, Zacharie Badiengila Ne Muanda Nsemi, Clément Kanku ou Stève Mbikayi, il est excellent dans l’unique exercice qui lui va bien, à savoir la prestation politico-médiatique.
C’est cela même la réalité de l’espace.
Or, l’espace a horreur du vide, dit-on…
Au demeurant, en convoquant à Fatima, du 28 au 31 mars, la ” Convention de l’Opposition pour répondre à Kingakati”, et cela sous la signature de Jean Bertrand Ewanga, Martin Fayulu et Christopher Ngoyi, les Kamerhistes confirment, si besoin est, que les Opposants n’ont pas la capacité de faire front commun pour l’échéance 2016.
Ce serait pour la façade, si jamais le miracle se produisait !
Omer Nsongo die Lema