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Une conférence de mise en état dans l’affaire Blé Goudé contre le procureur s’est tenue le 1er mai 2014 en présence de la juge unique de la Chambre préliminaire I de la Cour pénale internationale (CPI), Silvia Fernandez de Gurmendi.
Charles Blé Goudé, très serein, était présent alors que la procureure Fatou Bensouda était absente. Elle était représentée par le procureur Mc Donald.
Il s’agissait de discuter de questions de procédure. Le début de l’audience de confirmation des charges dans cette affaire est fixé au 18 août 2014.
A l’entame des débats, la Juge Unique de la Chambre Préliminaire Mme Silvia Fernandez de Gurmendi a interrogé l’accusation sur le dépôt des éléments de preuves contre le ministre Blé Goudé, président du Congrès panafricain des jeunes patriotes (Cojep).
Mais coup de tonnerre, le procureur Mac Donald a exprimé ses inquiétudes sur l’incapacité de son bureau à tenir les délais pour le dépôt des éléments de preuves. « Nous travaillons avec les Etats. Et c’est très difficilement que les réponses à nos requêtes adressées à ces Etats arrivent », dira-t-il, demandant plus de temps à la Chambre préliminaire pour présenter ses éléments de preuves.
Pour Mac Donald, l’accusation ayant déjà l’affaire Gbagbo sous la main, cette nouvelle affaire Blé Goudé vient augmenter sa charge de travail.
Il a alors argué le manque de ressources insuffisantes de son bureau pour conduire les investigations. « Le Bureau du Procureur n’a pas de ressources pour faire ce travail », a-t-il plaidé.
A la suite du Bureau du Procureur, la Juge Unique Mme Silvia Fernandez de Gurmendi a interrogé la défense.
Maître Nick Kaufman, l’avocat de M. Blé Goudé, prenant la parole à la suite du bureau du procureur, a tenu à saluer Mme la juge Silvia Fernandez de Gurmendi, avant de balayer du revers de la main les arguments de l’accusation qui pour lui ne tiennent pas la route, et exiger que les éléments de preuves contre son client soient fournis dans les délais requis. « La communication des éléments, qu’ils soient publics ou confidentiels, doit être immédiate. Et bien avant la date qu’a indiquée M. Mac Donald du bureau du procureur », a-t-il déclaré avec insistance.
Puis Me Kaufman d’avertir la Cour: « Mon client n’a pas l’intention de moisir dans les cellules de la CPI ».
Il s’est ensuite inscrit en faux contre le prétendu manque de moyens soulevés par le bureau du procureur pour ne pas tenir les délais. La date limite pour le depot des preuves est fixée au 6 juin 2014.
D’un ton ironique et avec fermeté, il a dit : « M. Mac Donald évoque le manque de ressources. Eh bien qu’il sache que la défense n’a pas de ressources non plus ». Il a donc demandé à la Cour de ne pas accorder de délai supplémentaire à l’accusation : « La chambre préliminaire ne devait pas suivre l’accusation dans la mesure où l’Affaire Gbagbo a déjà été longue et que l’accusation a eu 2ans et demi pour faire les enquêtes. Bien plus, Mme la Procureure a elle-même reconnu qu’il s’agit pratiquement des mêmes éléments de preuves dans les deux affaires. Si l’accusation ne trouve pas d’éléments de preuves contre M. Charles Blé Goudé, C’est parce que ces preuves n’existent pas. C’est tout ».
Reprenant la parole, Mme la Juge Silvia Fernandez de Gurmendi a demandé à l’accusation si elle voulait présenter des témoins pour la Confirmation des charges.
Monsieur Mac Donald a estimé qu’il n’avait pas de témoins à présenter, à ce stade. La défense a quant à elle indiqué que si cela s’avérait nécessaire, elle pourrait présenter des témoins le moment venu.
Par la suite, la juge Silvia Fernandez de Gurmendi a demandé à l’accusation et la défense de dévoiler le contenu de leurs différents accords, afin de permettre à toutes les parties de gagner du temps.
Michèle Laffont
Correspondante permanente aux Pays Bas