Warning: Trying to access array offset on value of type bool in /home/lavdcne1/public_html/wp-content/plugins/sitespeaker-widget/sitespeaker.php on line 13
– Les rapatriés du Congo-Brazzaville pourraient avoir une cohabitation difficile avec les “Kuluna” qu’ils accusent non sans raison d’être à la base des malheurs qui leur arrivent depuis trois semaines. Apparu à Kinshasa, le phénomène Kuluna avait pourtant fait l’objet d’un plan d’éradication dont l”exécution avait été confiée dans un premier temps au général Célestin Kanyama, vite indexé par certains activistes des droits humains. Se sentant alors encouragés alors qu’ils méritent d’être châtiés, les Kuluna ont commencé à “exporter” leurs actions criminelles au Bas-Congo, au Bandundu, en Angola et au Congo-Brazzaville. Devenu patron de la police provinciale de Kinshasa, le général voit le même dossier rentrer dans ses attributions. Il est à espérer des activistes de la Société civile qu’ils ne vont plus se mettre à le démobiliser comme ils l’ont suffisamment fait dans un passé récent…
Combien sont-ils, ceux des Congolais de Kinshasa installés au Congo-Brazzaville depuis des années, sinon des décennies ? Avec la manie de ne vouloir se présenter aux chancelleries de la RDC aux pays d’accueil, leurs effectifs seront difficiles à déterminer.
C’est non sans effarement que l’on découvre toutefois qu’en moins de deux semaines, 40.000 d’entre eux ont été expulsés, et encore en dehors de toutes considérations humaines. Ils seraient plus de 150 mille, laisse-t-on entendre.
Les images sur Yo tube montrant des femmes dénudées de force dans un bois d’Eucalyptus par des hommes habillés en tenue militaire ont de quoi choquer; de même que le débarquement, au beach de Kinshasa, des compatriotes de tous âges et de toutes conditions physiques dont le seul tort est d’être “Zaïrois”.
Dans sa dépêche du 9 avril 2014, Rfi signale : « Près de 800 personnes sont arrivées à Kinshasa depuis le week-end et certaines visiblement en piteux état. Certaines portent des traces de violence, d’autres sont en maillot de corps, d’autres encore sans chaussures. Hommes, femmes et enfants, affirment avoir été sortis de leur domicile à Brazzaville sans ménagement par les forces de l’ordre, avant d’être parqués au commissariat central ».
Dans l’intertitre « Kinshasa pas informé », elle relève la position du Gouvernement RDCongolais qui reconnaît que « Les expulsions, c’est une décision souveraine…“. Mais, les autorités soulignent que ce qui n’est pas correct dans l’attitude de Brazzaville, “c’est le fait (…) de n’avoir pas informé le gouvernement de la RDC de la décision qui frappe ses ressortissants“. D’où, évidemment, les difficultés d’organisation de l’accueil.
Victimes de l’Opération “Mbata ya mokolo” (Gifle de l’Ainé), “avec papiers” et “sans papiers” sont traités indistinctement.
Le choix du code a toute une histoire. Lorsque Massamba Deba succède au premier président du Congo voisin Fulbert Youlou (abbé de son état), la Révolution s’installe dans ce pays. C’est alors que Essous Jean-Serge, qui fait partie des fondateurs de l’orchestre ” Les Bantous de la Capitale”, lance un tube dans lequel il convie ses compatriotes à prouver devant le monde entier que “Congo moke ezali Congo monene” (Le petit Congo est en réalité le Grand Congo”. La rumeur laisse entendre que cette oeuvre – devenue un chant de ralliement sous la Révolution scientifique prônée par le commandant Marien Ngouabi frustre tellement Mobutu qui, dit-on, va débaptiser le Congo-Kinshasa en Zaïre.
Vrai ou faux, il importe seulement de retenir que depuis la colonisation, Léopoldville (Kinshasa) exerce sur Brazzaville un rôle tutélaire lésant duquel le Congo voisin cherche continuellement à s’autodéterminer. “Mbata ya mokolo” peut s’expliquer dans ce sens.
En fuite vers le Bas-Congo, le Bandundu, l’Angola et Brazzaville
Si, en matière d’expulsion des ressortissants étrangers, le bilan pouvait s’exprimer en termes de classico entre les deux capitales pourtant les plus rapprochées du monde aux plans géographique, historique et sociologique, on retiendrait qu’en 1964 Kinshasa avait ouvert le bal sous Tshombe et, depuis, Brazzaville profite de toute occasion pour répliquer, mais souvent pour rajouter.
Cette fois cependant, elle s’en est allée trop loin que pour se rattraper, elle a vite fait de dépêcher sur Kinshasa le lundi 28 avril 2014 son maire pour discuter de la suite de l’opération. Fait notable : Hugues Ngauélondélé a publiquement a annoncé l’arrestation de 17 policiers coupables d’exactions et présenté les excuses officielles de son pays à la RDC.
Qu’il soit exact ou faux, le motif premier évoqué par le Congo-Brazzaville pour actionner son opération est la montée du banditisme urbain ayant les relents du ” Kuluna”.
En attendant les enquêtes en cours, il est établi que lors du lancement de l’Opération “Likofi II” en décembre 2013 à Kinshasa, la fuite des délinquants concernés a été observée aussi bien vers le Bas-Congo et le Bandundu que vers l’Angola et le Congo-Brazzaville. D’ailleurs, le ministre de l’Intérieur Richard Muyej, interpellé le 11 décembre 2013 par le député national Bertrand Ewanga, a relevé que « Les KULUNA (…) ont manifestement pris la mesure de la chose et ont pratiquement disparu de la circulation. Certains ont pris la direction du Bas-Congo ou du Bandundu, d’autres vers Brazzaville. Les Policiers de ces différents lieux de refuge ont été prévenus et se sont mis à les traquer à leur tour. Brazzaville nous a déjà rapatrié nos Concitoyens indélicats ».
Mais, que n’a-t-on pas entendu et vu par la suite ? Les activistes de la Société civile se sont empressés de dénoncer les “exécutions sommaires” mises sur le compte de la Pnc. Certaines ont même cité des noms des Kuluna qui auraient été abattus ou brutalisés par les agents de l’ordre. Aucun cependant n’en a fait autant pour les victimes. Tous ont adressé leurs rapports à la Monusco et à l’Unicef qui, dans un communiqué commun, “ se sont déclarés mercredi alarmés par des allégations d’exécutions extrajudiciaires de jeunes et d’enfants à Kinshasa, où la police mène une vaste opération coup de poing contre les délinquants” avant de préciser que “Cette inquiétude est née après qu’ils ont reçu, au cours de ces derniers jours, des rapports préoccupants faisant état de la disparition et de l’assassinat de jeunes hommes et d’enfants dans certaines communes de Kinshasa“. Et d’ajouter : « Selon les informations reçues qui sont en cours de vérification, au moins une vingtaine de personnes, dont 12 enfants, auraient été tuées. L’Unicef et la Monusco demandent que des mesures immédiates soient prises par les autorités congolaises, afin de mettre fin à ces actes ».
En réaction, le ministre Richard Muyej a fait observer combien Kinshasa « est aussi une ville propice aux rumeurs les plus débridées » avant de souligner qu’« Il n’est donc pas surprenant que nos oreilles bourdonnent sous les coups des allégations les plus invraisemblables, les plus folles et que des mythes se construisent et se déconstruisent autour de l’Opération LIKOFI ».
Ainsi, au 15 novembre 2013, le bilan de l’opération sera de 925 Kuluna arrêtés. Au nombre desquels 3 militaires et 3 policiers condamnés à de grosses peines.
Célestin Kanyama retrouve le dossier “Kuluna”
Or, pour en venir à l’Opération “Likofi II”, il y a eu d’abord l’Opération “Likofi I” placée sous le commandement du général Célestin Kanyama. Comme s’ils s’en étaient passé le mot – les activistes de la Société civile récupéraient et amplifiaient le moindre dérapage commis. Comme pour descendre plutôt en flammes le policier que pour combattre l’insécurité qui s’installait confortablement dans la ville.
Le plan d’exécution fut retiré à ce brillant policier pour être confié à son successeur qui, lui-même, va subir le même traitement de la part des mêmes activistes.
Au final, se croyant plutôt encouragés dans sa sale besogne alors qu’ils doivent être châtiés, les “kuluna” se sont mis “exporter” leurs actions criminelles.
Dans la fuite en avant qui leur est familière, ces activistes – comme pour se rattraper – multiplient aujourd’hui des attaques contre le Gouvernement auquel ils font le reproche de la mauvaise gestion de la question. Certains réclament la suspension, sinon la rupture pure et simple des relations diplomatiques quand ils ne trouvent pas dans cette affaire d’expulsion la preuve de l’échec de la diplomatie congolaise.
Quand bien même le Gouvernement annonce que « Des délégations gouvernementales de haut niveau se sont rendues à Brazzaville » et que ces délégations « ont pu avoir des séances de travail avec les plus hautes autorités de ce pays voisin au cours desquelles la RD Congo a articulé sa protestation contre toute expulsion illégale ainsi que tous les cas de violation des droits élémentaires de nos compatriotes lors des opérations d’expulsion, que celle-ci soit fondée ou non », ces objecteurs de conscience persistent et signent dans leur croisade de condamnation de la partie RDCongolaise.
Dans ce qui commence à tourner au « Théâtre de Chez Nous », d’aucuns s’interrogent d’ailleurs sur la nécessité du maintien de la présence de la RDC dans les institutions comme Ceeac, Sadc et même Union africaine, tout en oubliant de citer l’Onu ! D’autres trouvent dans la misère des Congolais la cause première de l’exil.
Bref, chacun y va avec ses sentiments.
Il se fait seulement que tous les Congolais qui se sont installés dans tous les quatre coins du monde ne sont pas des « Kuluna ». Le choc passé, ils seront les premiers à se demander pourquoi, mais alors pourquoi plaide-t-on dans ce pays pour les « Kuluna », cela au travers de toute la hargne mise dans la diabolisation de la Pnc, notamment l’un de ses dignes chefs en la personne du général Célestin Kanyama.
Pendant que les rapatriés de Brazzaville donnent raison à ce policier, les autorités du pays ont intérêt à le savoir déjà : la “cohabitation” entre ces rapatriés et les “Kuluna” a quelque chose d’inflammable.
Ironie du sort : devenu patron de la police provinciale de Kinshasa, Célestin Kanyama va bien devoir gérer à nouveau le dossier “Kuluna”.
Omer Nsongo die Lema