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PAS D’HOMME NOUVEAU POUR DIRIGER LE BURKINA FASO !


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FASO-Un ancien ministre des Affaires étrangères à la présidence de la République et l’ex-numéro 2 de la Garde rapprochée du Président déchu à la Primature. Voilà l’épilogue du soulèvement populaire qui a emporté Blaise Compaoré.

Premier enseignement, l’immédiat après-Compaoré sera géré par deux hommes ayant appartenu au sérail à un moment de leur histoire. Michel Kafando, ministre dans les années 80 et figure emblématique de la diplomatie voltaïco- burkinabè. Quant au lieutenant-colonel Isaac Zida, pas besoin de remonter dans le temps. Il est dignitaire militaire du Régime Compaoré. Le désormais Premier ministre burkinabè était, jusqu’à la chute du tombeur du très regretté Sankara, l’un des piliers du Pouvoir.
Lorsqu’ils manifestaient leur sainte colère contre Blaise Compaoré , les Ouagalais étaient sans doute à mille lieues de s’imaginer que le nouveau régime – transitoire soit-il – serait encore incarné par un homme du système et un…looser . Ou presque. Comme quoi, les soulèvements populaires récents au nord comme au sud du Sahara ne charrient pas forcément des hommes nouveaux.
Au Caire, après le court intermède des Frères musulmans pourtant auréolés du suffrage universel, les choses sont comme revenues à la normale. Le Maréchal Al Sissi, membre éminent du pouvoir militaire, a pris le relais. Les indécrottables de la Place Tahrir ont dû apprécier.
A Tunis, Nida Tunes -Appel de Tunis- est en passe de contrôler l’essentiel de rouages de l’Etat. Ce parti est composé, pour l’essentiel, des appparatchiks des régimes Bourguiba et …Ben Ali . Avec le recul de Ennahda – un succédanné tunisien des Frères musulmans”, le boulevard s’ouvre pour le retour des habituées du Palais de Carthage.
Exit donc le dicton “vin nouveau, outre neuve”. Faut-il le déplorer ? Faut-il en pleurer ? Ou , en revanche, faut-il s’en féliciter ? Faut-il y voir juste un modus operandi destiné à faire “dégager” les présidents longtemps en place sans pour autant laisser le pouvoir aux “insurgés” ? En somme, des soulèvements “contrôlés” avec des solutions clés en mains. Difficile de trancher.
Une chose est sûre, aucun messie n’est sorti de la cuisse de Jupiter. Trêve d’anticipation pour le Burkina Faso. Le tandem Kafando- Zida n’est là que pour 12 petits mois. Le temps de convoquer le corps électoral. Et peut-être de voir aussi des hommes nouveaux sortir des urnes. On n’y est pas encore.

José NAWEJ (Forum des AS)