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-L’ouverture de la session parlementaire en Afrique du Sud a tourné au chaos et à la bagarre jeudi soir, lorsque l’opposition de gauche a interrompu pendant une heure le discours du président Zuma, provoquant l’intervention des forces de l’ordre.
Les 25 députés du leader populiste radical Julius Malema avaient prévenu: ils ne laisseraient pas le président prononcer son solennel discours sur l’état de la Nation aussi longtemps qu’il refuserait de répondre aux questions sur le scandale de la rénovation de sa résidence personnelle aux frais du contribuable.
Les EFF (Combattants de la liberté économique) ont tenu parole: intervenant un à un sous prétexte de question de procédure, ils ont demandé au chef de l’Etat de s’expliquer. M. Zuma est resté muet, mais la présidente du parlement n’a pas réussi à faire taire les opposants, qui siégeaient comme à leur habitude en combinaisons oranges d’ouvriers, bottes en caoutchouc et casques de chantier.
La présidente a alors demandé aux forces de sécurité d’évacuer les trublions. Quelques échanges de coups de poing plus tard, les EFF étaient conduits hors de l’hémicycle.
Les EFF sont une formation de gauche radicale qui prône la nationalisation des mines et l’expropriation sans compensation des grands propriétaires terriens blancs. Elle a été fondée par Julius Malema après son expulsion de l’ANC, le parti au pouvoir, en 2013, et a obtenu environ 6% des voix aux élections législatives de 2014.
Restés dans la salle, les députés de l’opposition libérale Alliance démocratique, premier parti d’opposition, ont vivement dénoncé l’intervention de la police à l’intérieur du parlement, jugeant qu’il s’agissait d’une violation de la Constitution. Ils ont finalement quitté les lieux en signe de protestation.
C’est donc devant les seuls députés de sa majorité ANC, le parti au pouvoir depuis l’élection du premier président noir, Nelson Mandela, en 1994, que Jacob Zuma a prononcé, avec plus d’une heure de retard, son discours qui était particulièrement attendu cette année.
Les EFF essaient vainement d’obtenir une réponse du président sur le “Nkandlagate”, une affaire qui empoisonne la vie politique sud-africaine depuis des mois. La résidence privée du chef de l’Etat, située à Nkandla, dans l’est rural du pays, a été rénovée par l’Etat pour un montant d’environ 19 millions d’euros, sous couvert de travaux de sécurité.
“Rembourse l’argent!”
La très respectée médiatrice nationale, Thuli Madonsela, a demandé en 2014 à M. Zuma de rembourser une partie de la somme, mais ce dernier a superbement ignoré l’injonction. Des commissions d’enquête diligentées par l’ANC ont conclu que le président n’avait commis aucune erreur ni aucun abus de biens publics.
Ce scandale avait déjà provoqué une échauffourée au parlement en août 2014, lorsque les députés EFF avaient pris à partie le président pendant une séance de questions, en scandant: “Rembourse l’argent – rembourse l’argent!”. La séance avait été ajournée, et la police avait dû ensuite intervenir pour mettre un terme à quelques échanges virils dans les couloirs de l’Assemblée nationale.
Plusieurs députés EFF avaient été sanctionnés, suspendus sans indemnités pendant 30 jours.
Depuis, le chef de l?État n’était plus venu au parlement. Mais son discours annuel sur l’état de la Nation est un passage obligé de la vie politique sud-africaine, particulièrement attendu cette année, en raison des difficultés économiques et sociales que traverse le pays.
Il n’a pas éludé notamment la question cruciale de la pénurie d’électricité, qui provoque des délestages réguliers depuis quelques mois, menaçant la croissance et l’emploi, et compliquant la vie quotidienne.
L’Afrique du Sud, a-t-il notamment confirmé, va mettre cinq pays en concurrence pour construire une centrale nucléaire. La France, les Etats-Unis, la Russie, la Chine et la Corée du Sud, qui ont signé des accords préalables avec l’Afrique du Sud, “seront engagés dans un processus de compétition honnête et transparent pour sélectionner un ou des partenaires pour entreprendre notre programme nucléaire”, a dit le chef de l’Etat.
“Notre plan est de connecter la première unité au réseau en 2023”, a-t-il ajouté.
Le projet de Pretoria est d’acheter six à huit nouveaux réacteurs, d’une capacité totale de 9. 600 MW.
(Jeuneafrique)