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Par OLIVIER DIOSO ET VERON KONGO
A l’occasion de la commémoration de la mort du président Laurent-Désiré Kabila, le 16 janvier 2001, et de la mort du premier ministre Patrice-Emery Lumumba survenue le 17 janvier 1961, Le Potentiel a donné la parole aux jeunes gens et aux femmes pour dire ce qu’il pensent de ces deux personnalités, proclamées héros nationaux.
Etienne Mule, boulanger, 40 ans/commune de Mont Ngafula : «La mort de M’Zee Laurent-Désiré Kabila nous a vraiment été préjudiciable. Le président Laurent-Désiré Kabila est mort pour son nationalisme, sa patrie. Il a été victime de son franc-parler. Ce que les Occidentaux n’aiment pas. En tout cas, s’il était encore vivant en tant que dirigeant de ce pays, un grand changement se serait opéré dans plusieurs domaines de la vie nationale. A son avènement au pouvoir en mai 1997, même si cela n’a fait long feu, le sourire était revenu aux lèvres des éléments des Forces armées congolaises (FAC) et de la Police nationale congolaise (PNC). Un début de changement de comportement commençait à s’opérer dans le chef des Congolais. Quant au premier ministre Lumumba, sa mort a quand même plongé dans l’émoi la population congolaise car elle constituait le premier assassinat politique d’après l’indépendance. Mais je dois, tout de suite, signaler que le premier ministre Lumumba était un gueulard. Et tout n’est pas bon à dire. Il n’avait aucun secret. Ce n’est pas digne d’un bon politicien.
Kabemba Mwamba, ménagère, 30 ans/commune de Ngaliema : «La mort de M’Zee L-D Kabila a été une grande perte pour le Congo. Pendant les 4 années qu’il est resté au pouvoir, les Congolais ont senti sa volonté et sa détermination de placer la RDC sur l’orbite du développement. D’ailleurs, n’eut été la guerre nous imposée par le Rwanda soutenu par des puissances étrangères, 15 mois après sa prise de pouvoir, il aurait transformé le Congo sur bien des domaines. Mais les Occidentaux, comme d’habitude, ne veulent pas que notre pays soit développé. C’est ainsi qu’ils ont commandité son assassinat.
Concernant Lumumba, je ne peux pas me réjouir de sa mort. Seulement, j’ai appris à l’école et dans les journaux qu’il était trop brutal et n’avait pas la langue dans sa poche. Il a fait partir les Belges très tôt. Il est, en grande partie, à la base des malheurs que connaissent les Congolais. Pourquoi le Premier ministre Lumumba était-il pressé de chasser les colons de l’Administration publique, de l’armée, des entreprises publiques ? Pourtant, il savait que ses compatriotes n’étaient pas préparés à l’indépendance.
Dereck Makongi, 26 ans, étudiant à l’IBTP/Ngaliema : «J’avais 17 ans lorsque M’Zee a été assassiné. Et depuis lors, je me fait toujours rasé les cheveux, en signe de deuil. Je ne crois pas qu’on puisse encore avoir un président de la République de cette trempe-là. Comme tout homme, il avait ses défauts, comme celui de ne pas savoir user d’un langage diplomatique. J’ai, par exemple, appris qu’il avait décroché au nez le téléphone à la secrétaire d’Etat américain, Madeleine Albright, sous l’administration Bush. C’est un affront pour le chef de la diplomatie américaine. C’est peut-être l’une des raisons de son élimination physique. Qui sait ? Tout compte fait, s’il était encore vivant comme chef de l’Etat, la misère du peuple aurait été soulagée, tant soi peu. Peut-être que le problème de l’indépendance du ventre aurait été résolu.
Pour sa part, Lumumba est allé vite en besogne en chassant les Blancs. C’est pour cela que ces derniers l’ont tué.»
Calice Ngoma, 30 ans, en quête du travail/Q. Ma campagne, comme de Ngaliema : «L’assassinat du président Laurent-Désiré Kabila m’a beaucoup touché. Pour le peu de temps qu’il est resté avec nous, j’ai senti en lui un président qui s’est soucié de son pays et de son peuple qui l’a aimé. Je rappelle que les Kinois se sont battus pour défendre son pouvoir menacé par les Rwandais. Laurent-Désiré Kabila est mort pour la défense des intérêts de la RDC. Il était déterminé à changer notre mode de vie, mais les Blancs l’ont éliminé. Pour moi, il mérite d’être un héros national.
S’agissant du Premier ministre Lumumba, selon l’histoire qu’on raconte, il était brutal. Il prenait des décisions sans consulter le chef de l’Etat, Joseph Kasa-Vubu. Pourquoi s’est-il précipité pour se débarrasser des Belges qui n’ont pas préparé les Congolais à prendre leur relève ? En tout cas, il est à la base de toutes les difficultés que nous éprouvons aujourd’hui.
Mama Ida : secrétaire au ministère de l’EPSP : « Patrice-Emery Lumba est un homme qui a aidé le pays à son accession à l’indépendance. En tant que mère, c’est une fierté d’avoir un enfant très courageux et déterminé à développer son pays. Malheureusement, il n’a pas pu s’exprimer et a été tué. Pour moi, les deux héros nationaux se ressemblent, car, Laurent-Désiré Kabila qui a mis fin à la dictature de Mobutu n’a pas survécu longtemps non plus. C’est peut-être Dieu qui a voulu que ces deux personnages qui avaient la même vision ne vivent pas longtemps. Rappelons-nous Moïse qui n’a pas pu continuer avec les enfants d’Israël jusqu’à la Terre promise.
En outre, à travers le monde, les femmes s’expriment aussi sur le destin de leurs pays. Aux humanités, j’ai appris une histoire selon laquelle les députés italiens ne pouvaient se décider sur un problème. Les femmes étaient montées au créneau et avaient pu débloquer la situation en faisant leur entrée au Sénat. Cela prouve à suffisance que les femmes peuvent aider les hommes dans la conduite des affaires de la Nation. Donc, la parité est à encourager ».
Pour la femme qui a requis l’anonymat, « Laurent-Désiré Kabila aurait du vivre longtemps, vu le changement qu’il commençait à imprimer au pays. C’est avec beaucoup de regret que j’évoque son nom.
Quant à Patrice-Emery Lumumba, je garde un bon souvenir de lui. Il fut un combattant et s’était donné corps et âme pour la République démocratique du Congo. Ce qui lui a valu la mort. Par le fait de n’avoir pas vécu longtemps au pays, je ne suis pas en mesure d’émettre un point de vue sur ce que ces deux héros, Lumumba et Kabila, ont fait dans le cadre de l’émancipation de la femme congolaise. Toutefois, ils furent tous les deux des messieurs qui avaient la même vision des choses et avaient milité pour le changement des mentalités ».
Mme Rumbu : membre signataire indépendant de l’AMP : « Dans chaque pays, on doit avoir des références pour pouvoir se positionner, voir ce qu’il y a à faire pour que le pays aille de l’avant. La République démocratique du Congo est un grand pays qui est passé par plusieurs étapes. Par conséquent, elle doit avoir des leaders forts.
D’où, les deux héros, Patrice-Emery Lumumba, fleuron de l’indépendance qui a été suivi par Laurent-Désiré Kabila. Ce dernier était venu parachever son oeuvre.
Tout en étant Premier ministre de la RDC avec des pensées qu’il nous a léguées par rapport à l’indépendance, Patrice-Emery Lumumba n’a pas pu diriger. Heureusement que nous avons eu son disciple, Laurent-Désiré Kabila qui est venu mettre fin à la dictature que nous avons connue sous Mobutu. Figure de proue, Laurent-Désiré Kabila a précipitamment quitté la terre des hommes sans pourtant réaliser ses bonnes idées, son rêve sur son pays qu’est le Congo-Kinshasa. Toutefois nous gardons des souvenirs inoubliables de son petit passage à la tête du pays. Car, il fut un monsieur qui a réveillé les Congolais dans l’obscurité pour leur rappeler l’amour du pays, en leur demandant de ne pas trahir quelles que soient les circonstances, mais plutôt se prendre en charge en s’assumant sans compter sur l’extérieur ou d’autres personnes, de peur d’être assujettis.
Parti, Laurent-Désiré Kabila nous a laissé un fils qui est en train de marcher sur ses traces. Avec les idées, les principes et la philosophie de son père, Joseph Kabila est en train de parachever l’oeuvre de deux héros nationaux. En lui faisant confiance, la République démocratique du Congo peut aller de l’avant. Il suffit simplement de voir ce qui est en train se réalise à travers le pays. Joseph Kabila fait tout pour immortaliser ces deux héros en parachevant leurs oeuvres. Il est donc normal qu’on puisse se souvenir d’eux. Ne dit-on pas en Afrique que « les morts ne sont jamais morts, ils sont autour de nous ». Nous voulons que Lumumba et Kabila assistent Joseph Kabila pour qu’il fasse triompher leurs idéaux.
Nos deux héros nationaux avaient de très bonnes idées concernant l’émancipation de la femme congolaise. Malheureusement, ils n’ont pas pu réaliser l’approche-genre dans les institutions. Premier ministre, Lumumba a eu à gérer des conflits. Laurent-Désiré Kabila avait montré sa bonne foi en écoutant les femmes et en les plaçant au podium. Je crois que l’approche-genre est entrain d’être réalisée avec son fils qui, dès son avènement au pouvoir, avait nommé 11 femmes dans les instances de prise des décisions au niveau du gouvernorat de provinces. Aujourd’hui, nous venons d’inscrire la parité dans la Constitution, en son article 14. Au sein du gouvernement actuel, son parti politique compte 4 femmes ministres titulaires.
Comme on peut le constater, nous pouvons faire confiance en Joseph Kabila qui privilégie la parité que prônent les pays membres de la SADC, structure dont il est président en exercice.