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-Les dés sont jetés. Mardi 12 juillet a été clos le dépôt des candidatures pour l’élection présidentielle du 27 août au Gabon. Ils devraient être 18 candidats à tenter de battre Ali Bongo Ondimba, le président sortant, lors du scrutin qui ne compte qu’un seul tour depuis la modification de la Constitution en 2003. La Commission électorale nationale et permanente (Cenap) devra encore valider ces candidatures au plus tard vendredi. Les aspirants à la présidence devront en effet d’ici là s’acquitter de la somme de 20 millions de francs CFA (30 489 euros) auprès de la commission pour être candidat. Ils peuvent en outre voir leur candidature invalidée pour d’autres raisons, notamment légales.
Le président sortant, élu en 2009 à la mort de son père, Omar, qui avait régné quarante et un ans sur le pays, part évidemment grand favori. Sa campagne dispose de moyens financiers dont peuvent seulement rêver les opposants, et l’appareil gouvernemental semble s’être mis à son service. Bongo junior a néanmoins plusieurs défauts dans sa cuirasse : les doutes sur ses origines, sa rivalité politique avec sa demi-sœur Pascaline, la fracture de son camp ou son bilan, que certains trouvent un peu maigre. Des failles que ne manqueront pas d’exploiter ses adversaires, dont voici les principaux.
Jean Ping, 73 ans
Ancien président de la Commission de l’Union africaine, ancien compagnon de Pascaline Bongo, Jean Ping, 73 ans, a surtout été le ministre des affaires étrangères et le proche conseiller d’Omar Bongo. Métis gabonais-chinois, il est soutenu par le parti Démocratie nouvelle, dernier-né, en avril 2016, des partis de l’opposition. Jean Ping est au cœur d’une polémique au sujet d’une vidéo publiée en mai dans laquelle il appelait à éliminer une partie des Gabonais qualifiés de « cafards ».
Guy Nzouba Ndama, 69 ans
Président démissionnaire de l’Assemblée nationale, cet ancien soutien du président Omar Bongo, puis de son fils, vient seulement de revêtir, à 69 ans, son costume d’opposant. En effet, après quarante années de service pour le Parti démocratique gabonais (PDG, actuellement au pouvoir), Guy Nzouba Ndama entre dans la course à la présidence avec un nouveau parti baptisé Rassemblement héritage et modernité (RHM). Son passage à l’opposition ne manque pourtant pas de panache. « Omar Bongo avait une vertu cardinale, celle du dialogue, a-t-il déclaré dans un entretien récent au Monde Afrique. Or Ali Bongo s’est enfermé dans une coquille, entouré de sa bande de coquins et de copains. »
Casimir Oye Mba, 74 ans
Casimir Oye Mba, premier ministre (1990-1994) d’Omar Bongo et ancien gouverneur de la banque des Etats d’Afrique centrale, 74 ans, est candidat à l’élection présidentielle sous la bannière de l’Union nationale (UN), le principal parti d’opposition. Cadre éminent du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) depuis les années 1970, il s’était déjà présenté comme candidat indépendant en 2009 avant de renoncer in extremis, la veille du scrutin, provoquant la stupeur et une certaine déception au Gabon. D’extraction modeste, il a étudié le droit en France avant de s’élever dans les cercles dirigeants du petit pays pétrolier.
Bruno Ben Moubamba, 49 ans
Ancien vice-président de l’Union nationale (UN) et ancien candidat à la présidentielle gabonaise en 2009, Bruno Ben Moubamba, 49 ans, est sans doute le cadet des prétendants à la présidence, du moins dans les têtes de liste. Ce jeune candidat s’était déjà présenté en 2009 et avait récolté… 963 voix (0,28 %). Pour la présidentielle du 27 août, il ne pourra compter sur le soutien que d’une partie de son actuelle formation, l’Union du peuple gabonais (UPG), divisée entre les militants ralliés à Ali Bongo et ceux qui gardent la ligne originelle de l’UPG.
Raymond Ndong Sima, 61 ans
Premier ministre d’Ali Bongo de février 2012 à janvier 2014, Raymond Ndong Sima a démissionné le 30 juin 2015 du Parti démocratique gabonais (PDG). En cause ? La sortie, le 5 mars 2015, en France d’un livre très critique envers le pouvoir, intitulé Quel renouveau pour le Gabon ? Depuis, il est devenu l’un des plus virulents opposants au régime. A 61 ans, cet économiste brigue le fauteuil présidentiel en tant que candidat indépendant.
Et une douzaine d’autres
Léon Paul Ngoulakia, cousin du président Ali Bongo, et Pierre-Claver Maganga-Moussavou, le maire de Mouila, ont également déposé leur candidature auprès de la Cenap. Dieudonné Minlama Mintogo, membre du mouvement Ça suffit comme ça, inspiré du sénégalais Y en a marre, Paul Mba Abessole, chef du RPG (Rassemblement pour le Gabon), Augustin Moussavou King, socialiste, sont également sur la liste. Gérard Ella Nguema, ex-secrétaire exécutif de l’Union nationale, ancien membre du Rassemblement national des républicains (RNR) vient s’ajouter au tableau.
On dénombre également plusieurs candidats indépendants : Michel Bouka Rabenkogo, Camille Mouivo-Matsima, Roland Désiré Aba’a Minko, Jean-Jacques Ndong Mbadinga, Gervais Nzovi Moulengui, Pierre-Claver Mouele Mboumba et Abel Mboumbe Nzondou.
Discours parfois xénophobe
Avec des mots qui ne sont pas toujours exempts de xénophobie, les opposants multiplient les attaques personnelles envers M. Bongo, en contestant notamment son acte de naissance. Ils affirment, comme l’auteur français Pierre Péan dans son livre Nouvelles Affaires africaines, qu’Ali Bongo est un enfant nigérian du Biafra qui a été adopté par Omar Bongo à la fin des années 1960. L’opposition réactive cette polémique au long cours puisque la Constitution gabonaise stipule que « toute personne ayant acquis la nationalité gabonaise ne peut se présenter comme candidat à la présidence de la République. Seule sa descendance ayant demeuré sans discontinuité au Gabon le peut, à partir de la quatrième génération ».
Le nombre d’électeurs est également connu depuis le 8 juillet. Ils seront très exactement 628 124 à voter, soit 34,9 % du 1,8 million d’habitants que compte la République gabonaise, selon la liste remise par le ministre de l’intérieur, Pacôme Moubélet Boubeya.
(Le Monde)