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RDC: l’attaque contre la Monusco «préparée et organisée», selon l’ONU


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Les circonstances précises de la mort de quinze casques bleus tanzaniens tués de l’attaque contre la Monusco jeudi 7 décembre, dans cette zone de Beni, ne sont toujours pas déterminées. Il s’agit de la pire attaque contre des soldats de la paix de l’ONU dans l’histoire récente, selon António Guterres, secrétaire général de l’organisation. Trois casques bleus sont portés disparus et une cinquantaine d’autres ont été blessés. C’est une attaque qui a été manifestement préparée et organisée », déclare à RFI Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint en charge des opérations de maintien de la paix aux Nations unies.

Les Nations unies ont commencé leur enquête, essayant notamment d’interroger les survivants pour comprendre qui est responsable de cette attaque, aujourd’hui considérée comme un crime de guerre. Elle aura commencé aux environs de

17h30 et se serait prolongée plusieurs heures, sans que le quartier général de la Monusco ne puisse contacter les troupes tanzaniennes sur le terrain.

Qui sont les assaillants ?

« C’est une attaque qui a été manifestement préparée et organisée », déclare à RFI Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint en charge des opérations de maintien de la paix aux Nations unies. Le secrétaire général adjoint de l’ONU l’affirme  : il s’agissait d’un groupe lourdement armé et l’attaque a été planifiée et coordonnée. Une source onusienne le complète  : « ces gens ont tout utilisé, de la machette au lance-roquette, ils ont presque rasé le camp ». Jean-Pierre Lacroix dit « présumer » qu’il s’agit des ADF, le groupe rebelle islamiste ougandais qui sévit depuis plus de 20 ans dans la région, sans pouvoir le confirmer.

RFIComment les assaillants ont-ils pu entrer dans le camp pourtant bien protégé?

L’ONU a commencé à interroger les survivants samedi, mais rien n’a filtré. Ce qu’on sait, c’est que dans la demi-heure qui a suivi l’attaque, les Tanzaniens sont devenus injoignables, leurs moyens de communication vraisemblablement détruits. Ont-ils été ciblés dès le départ? Personne ne semble en mesure de le dire et personne ne sait ce qui s’est passé pendant le blackout out durant lequel la Monusco aurait perdu contact avec ses casques bleus, entre 18h30 / 19h00 et le petit matin de vendredi.

Pourquoi personne n’est venu plus vite au secours de ces casques bleus?

Une source onusienne évoque un poste militaire congolais de quelques hommes, situé à 500 mètres du camp. Les 5 victimes FARDC viendraient de là. Mais de source militaire congolaise, on assure que les FARDC ne sont pas intervenus. Même confusion côté onusien puisque plusieurs sources assurent que la «force onusienne» était prévenue de l’attaque dès le début, jeudi soir. Or le secrétaire général adjoint de l’ONU parle d’une réponse «dès que la mission a été informée». Or les secours, ces fameux hélicoptères d’attaque, n’ont décollé que le vendredi matin, soit plus de 12 heures après la coupure des communications avec le camp attaqué.

Le bilan de l’attaque

Côté bilan, toujours pas de nouvelles des trois casques bleus tanzaniens portés disparus. Les blessés ont, eux, été évacués vers Goma. Et le bilan est toujours contradictoire pour ce qui est des morts des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) qui seraient intervenues. L’ONU annonce cinq militaires congolais tués dans l’attaque intervenue jeudi 7 décembre. Le porte-parole de l’armée, à Beni donne un tout autre bilan, à savoir, un militaire blessé, un disparu et 72 assaillants tués.

Jean-Pierre Lacroix attendu en RDC

Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint en charge des opérations de maintien de la paix aux Nations unies (invité de RFI ce dimanche 10 décembre) est attendu en République démocratique du Congo en milieu de semaine, à Goma et probablement à Kinshasa. Par ailleurs, le représentant spécial adjoint David Gressly devait se rendre à Beni aujourd’hui, déplacement repoussé à cause du mauvais temps.

Les ratissages se poursuivent et les renforts continuent d’arriver, selon le porte-parole de l’ONU. Ces deux derniers mois, on le sait, les militaires congolais et les casques bleus ont été régulièrement pris pour cible. D’ailleurs, l’axe Mbau / frontière ougandaise, où se trouve le camp de la Monusco qui a été visé, s’est à nouveau vidé. « La route était fermée aux civils alors qu’il y a quelques mois encore, FARDC et Monusco avaient réussi à sécuriser une partie de la zone », a indiqué le porte-parole de l’armée congolaise dans la région.

RFI