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Que le diable m’emporte (The Story of Mary MacLane), de Mary Maclane, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Hélène Frappat, Le Sous-Sol, 160 p., 16 €. A Butte, petite ville minière du sud-ouest du Montana, Mary MacLane se désespère. « C’est dur – si dur ! – d’être une femme, jeune, totalement isolée, et pleine de désirs… Quel lourd fardeau ! Oh, soyez maudits ! Maudits ! Maudits ! Que chaque créature vivante soit maudite, que le monde entier – que l’Univers soit maudit ! » Nous sommes en 1901 et, étrangère à l’amour des grands espaces que chantera bientôt toute une lignée de romanciers, la jeune femme de 19 ans ne rêve que de fuir. Explorer le monde. Laisser libre cours à ses envies et ses passions. Et surtout, faire reconnaître ce qu’elle nomme son « génie ». Car, elle en est persuadée, elle est unique, géniale, l’un des plus grands esprits jamais créés. « Je porte en moi les germes d’une vie intense. (…) J’ai la personnalité, la nature d’un Napoléon, mais dans sa version féminine », écrit très sérieusement l’auteure de Que le diable m’emporte, née à Winnipeg (Canada) en 1881. Soif de liberté Cet autoportrait d’une parfaite inconnue mégalomane aurait pu rester dans un tiroir, ou passer inaperçu. Mais ce récit écrit en trois mois sous forme de journal intime par cette jeune fille issue de la bourgeoisie devient, dès sa publication en 1902, un best-seller : près de cent mille exemplaires s’écoulent en un mois aux Etats-Unis. Alors que les premières « féministes » américaines se battent pour faire entendre leurs voix et obtenir le droit de vote, les lecteurs s’enflamment pour ce livre impétueux qui parle d’une insatiable soif de liberté, comme de désir charnel – bisexuel. Un récit fougueux qui s’insurge contre la condition des femmes, promises au carcan de la vie conjugale, et qui revendique le droit, pour l’une d’elles, toute jeune, à une ambition…
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