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Congo-Kinshasa: Conflit à la frontière commune – Grand Kasaï : l’étincelle précède l’incendie


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Par Ben Clet Kankonde Dambu

Kinshasa — La paix à la frontière commune des deux Kasaï est cycliquement secouée par des affrontements meurtriers. Les frères luba sont-ils manipulés ? L’Etat se doit d’élaguer les causes de ces rivalités intercommunautaires.

De violents affrontements opposent régulièrement les populations congolaises situées de part et d’autre de la frontière administrative séparant la province du Kasaï Occidental de celle du Kasaï Oriental.

Le bilan de la dernière bagarre fait état des dizaines de blessés, de quelques morts dans les deux camps, des maisons incendiées, du bétail emporté, des champs saccagés.

Selon les observateurs, ce n’est pas la première fois que se produisent de tels débordements opposant les fils d’un même ancêtre mythique venu de Nsangá Lubangu, au Sud-Est du Katanga.

Pourquoi ce cycle de violences ? Qu’est-ce qui justifie la répétition de ces événements qui s’accompagnent, au demeurant, de mort d’hommes ? Pourquoi les pourvois publics laissent-ils longtemps faire ? En retireraient-ils quelque dividende ?

Ces questions, et bien d’autres, sont actuellement au centre des conversations aussi bien des Kasaïens haut placés dans les allées du pouvoir que des observateurs nationaux et étrangers. La situation est à ce point explosive qu’elle ne laisse personne indifférent.

Cependant, les premiers éléments d’information laissent entendre que la brouille – au fait, le casus belli – aurait pour origine la dispute autour de l’appropriation d’un gisement diamantifère prometteur.

CONFLIT AUX CONTOURS FLOUS

Ce gisement, d’après la source, serait géographiquement situé dans l’un de deux Kasaï. Ses potentialités en diamant inciteraient les populations de deux provinces d’affluer autour du site. D’y planter leur tente aux fins de mieux exploiter la carrière. Pas étonnant que l’inattendue promiscuité multiethnique suscite à son tour des querelles, sur fond de concurrence affairiste.

De fil en aiguille, on peut supposer que les déjà mauvaises relations entre exploitants artisanaux se soient naturellement transportées au niveau sociétal, voire tribal. Avec, en sous-main, les encouragements de certains politiciens.

Etant donné que ce conflit aux contours flous est devenu cyclique, la question qui doit être posée aux gouverneurs de province, à Kananga et à Mbuji Mayi, est la suivante : « Quelle démarche avez-vous entreprise depuis pour réconcilier les antagonistes ou, à tout le moins, pour résoudre pacifiquement le différend ? »

Bon à savoir : tant que cette épine restera dans le pied de deux provinces, celles-ci, contrairement aux 9 autres, risquent de rater leur entrée, avec aisance, dans l’ère de la Décentralisation. Parce que les Assemblées et les Exécutifs provinciaux se verront constamment détournés de leur mission première, pour s’occuper vainement de l’incendie à éteindre à la frontière commune.

En dépit de cette perspective, l’opinion serait profondément soulagée d’apprendre que la délégation que conduit, cette semaine, le Vice-premier ministre chargé de la Défense et sécurité dans le Grand Kasaï aura trouvé « la » solution au conflit. Une solution qui mette d’accord tous les descendants de Ilunga Mbidi. Une solution qui épargne le Grand Kasaï de passer de l’étincelle à l’incendie.

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