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Par L’Expression
Qu’elle soit journée ou demi-journée, le 8 Mars reste celle de toutes les libertés, sauf celle des réflexions au bon sens de cette journée internationale.
Cynisme ou optimisme? Que signifie la Journée internationale de la femme? Est-ce une occasion de se rappeler les inégalités de son statut au regard de celui de l’homme, est-ce une commémoration en l’honneur de celles qui se sont battues, il y a de cela 101 années, pour leur droit de vote, ou est-ce une occasion de faire le point sur son rôle au quotidien? Ou tout simplement une journée comme les autres?
Plusieurs questions s’imposent et se rapportent toutes à la valeur que représente cette journée pour la femme. Le sens de cet événement à Annaba, tire son essence de l’Histoire. La célébration de cette journée à travers le monde, puise son sens dans les luttes historiques menées par des femmes au fil des siècles, pour l’égalité des droits et la justice. Malgré les quelques victoires obtenues, beaucoup reste à faire. D’abord, dans le cadre de l’égalité entre les deux sexes, puis dans celui de la lutte contre la violence dont sont victimes les femmes. Ce combat est depuis quelques années, devenu une priorité pour la femme algérienne. La violence est un phénomène de plus en plus répandu dans notre société. Selon Yasmina B. psychologue, 3 femmes sur 5 sont battues par leurs conjoints, et 2 femmes sur 5 fuient le domicile conjugal. Cette violence, qui augmente de plus en plus, est devenue un fléau qui ronge la société générant, outre des traumatismes psychologiques, un nombre en hausse de divorces. De cause à effet, les maillons de cette chaîne, que représentent les relations entre femmes et hommes, sont parsemés de difficultés, vécues, notamment par la femme. Le divorce est un autre droit, exercé par l’homme, à son bon vouloir. En un mot, il est seul habilité à exprimer sa volonté de se séparer de sa femme, sans donner d’explication au juge en charge de l’affaire. Un droit inscrit dans le Code de la famille. Pour sa part, la femme qui veut faire de même, doit recourir au «El Khol». En un mot, le droit ne lui laisse d’autre choix que d’acheter sa liberté. Les séparations issues du «El khol», sont devenues une pratique très répandue dans notre société. Selon, Me Kh. L, juge, «le recours au «El khol», a connu depuis une dizaines d’années, une montée en flèche. Toute femme n’ayant pu obtenir un divorce normal, recourt à la séparation moyennant de fortes sommes d’argent.
En effet, selon notre interlocuteur, plus de 30% des séparations, passent par «El Khol». L’année écoulée a enregistré 182 divorces de ce type». Le principe, dans tout cela, est que la femme obtient sa liberté. Safia, 31 ans, mère d’une fille, s’est séparée de son mari, après avoir versé la somme de 30 millions de centimes.«Effectivement, j’ai acheté ma liberté. En six ans de mariage, je n’ai vécu qu’une année de vie de couple. Le reste, j’étais son esclave et celle de ses parents. Il m’a battue pendant 2 ans, mais je n’ai pas pu quitter le domicile, pour ma fille. La goutte qui a fait déborder le vase, c’est lorsqu’il m’a cassé le nez. J’ai demandé le divorce. Devant son refus, j’ai engagé un procès, qui s’est soldé au bout de 3 mois, d’audiences, par la séparation.» C’est là un témoignage, parmi des centaines d’autres, racontés par des femmes battues et malmenées devant les tribunaux, leur seul forfait est d’être femme. La conséquence de leur statut de femme, c’est l’inégalité avec le sexe opposé, la violence pratiquée par ce dernier. C’est dire que la violence contre les femmes s’aggrave, malgré la déclaration des Nations unies sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes (1993). Dans cette déclaration, il est précisé que tous les actes de violence dirigés contre les femmes, causant ou pouvant causer un préjudice quelconque, engendreront la sanction, voire même la privation de liberté. Aujourd’hui, 8 Mars, la femme en Algérie, célèbre le temps d’une demi-journée, sa fête.
Wahida BAHRI
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