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Par Marie-France Cros(La Libre )
Certaines de ses dispositions risquaient d’alourdir la dette du Congo. Après un long bras de fer, Chinois et autorités congolaises ont cédé au FMI.
Le “mégacontrat chinois” , dont le contenu avait été révélé par “La Libre Belgique” en décembre 2007 et dont l’ambassadeur de Chine à Kinshasa affirmait encore en mars dernier qu’il “ne serait pas modifié”, a été amendé, ouvrant ainsi la porte à une possibilité d’accord entre Kinshasa et les institutions de Bretton Woods.
Le protocole d’accord entre le gouvernement congolais et un consortium d’entreprises chinoises étatiques (dont la composition a changé en cours de route) avait été signé le 17 septembre 2007. Il prévoyait la construction d’infrastructures au Congo par des entreprises chinoises (12 routes, 3 autoroutes, une ligne de chemin de fer, 32 hôpitaux, 145 centres de santé, 2 universités et 5 000 logements sociaux), par le biais d’un prêt chinois, qui serait ensuite remboursé en matières premières congolaises (8 millions de tonnes de cuivre, 200 000 tonnes de cobalt, 372 tonnes d’or).
Le contenu de l’accord avait soulevé une série de protestations chez les Occidentaux, soit dans les milieux d’affaires, où l’on craignait que les Chinois ne mettent la main sur toutes les richesses congolaises; soit dans les milieux politiques, où l’on s’indignait de ce que Pékin coupe ainsi l’herbe sous le pied de ceux qui conditionnaient l’aide à Kinshasa à une diminution de la corruption et une amélioration des droits de l’homme; soit dans les milieux d’aide au développement, où l’on considérait le contrat comme léonin pour le Congo.
Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM) appuyèrent cette dernière position, en soulignant qu’une des clauses du contrat revenait à accroître de manière insupportable la dette congolaise (11,5 milliards de dollars) : le gouvernement de Kinshasa garantissait, en effet, qu’au cas où les cours des métaux baissaient au-dessous d’un certain seuil, il rembourserait aux entreprises chinoises le manque à gagner. Les protestations de l’ambassadeur de Chine à Kinshasa, selon qui le Congo ne devrait pas nécessairement compenser la différence en argent mais pouvait le faire en octroyant de nouvelles concessions minières aux entreprises chinoises, n’avaient pas modifié la position des institutions de Bretton Woods. D’autant que le crash des cours miniers qui avait suivi la crise financière internationale de 2008-2009 rendait cette perspective très réelle.
Après un long bras de fer, Chinois et autorités congolaises ont cédé et modifié le contrat par des avenants. Dorénavant, la garantie de l’Etat sur les cours miniers est supprimée.
Par ailleurs, la seconde phase des infrastructures prévues (3 milliards de dollars) est suspendue; seule reste la première phase (même montant).
Le FMI et la BM ont effectué une analyse conjointe de la viabilité de la dette avec ce nouveau contrat chinois; ils la jugent dorénavant susceptible d’amener “l’allègement de la dette” du Congo qui était bloqué jusqu’ici, les institutions financières ne voulant pas la diminuer au profit des Chinois.
Selon l’analyse de ces institutions, “le taux de concessionnalité” (= l’élément don) du contrat modifié, évalué entre 46 et 42 % dans l’hypothèse la moins favorable, est jugé “acceptable”.