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Source: La Libre
La réalité des hôpitaux congolais est bien loin de celle montrée aux ministres. Nicole Bureau, formatrice belge, raconte ce qui se passe quand ils s’en vont…
Vous comprenez, quand le ministre vient visiter un hôpital, on met des draps aux lits des malades. Et on les enlève quand il est reparti…”
Nicole Bureau, professeur d’Hygiène hospitalière à l’UCL, elle, voit les hôpitaux d’Afrique centrale durant ses longs séjours de formatrice (depuis 2005), quand aucune visite “sensible” – officiel haut placé, journaliste… – n’est annoncée. Et la différence est notable.
“L’hygiène dans un hôpital, c’est vraiment la base. Or la situation est vraiment très très mauvaise”, explique Mme Bureau. “Le premier problème, c’est la promiscuité : beaucoup d’hôpitaux du Congo, du Rwanda et du Burundi ont des chambres à 30 lits ou plus. Or, de nombreux malades y sont atteints du sida, donc très vulnérables aux infections”.
Mais ça ne va pas non plus pour ce qui concerne le B.A. ba de l’hygiène. Ainsi, dans certains hôpitaux, “il n’y a parfois même pas un évier dans les salles pour que le personnel puisse se laver les mains. Ou, s’ils existent, ils n’y a plus de robinets, ou l’évier est bouché, ou il y a sans cesse des coupures d’eau. Il n’y a pas de savon non plus, parce qu’il a été volé. Moi, je commence toujours par faire installer des bidons d’eau et du savon li quide – ou une brique de savon délayée dans de l’eau – moins facilement contaminé”. Quand il y a une serviette, elle est sale; “alors les infirmières s’essuient sur leur tablier, sale, ou agitent les mains pour les sécher, ce qui est mieux”.
La stérilisation des instruments médicaux est à la même enseigne. “Certains hôpitaux n’ont pas de matériel de stérilisation. D’autres l’ont, mais en mauvais état: les machines n’atteignent pas la température de stérilisation parce qu’elles sont vieilles, ou jamais réparées, et servent à réchauffer le repas des infirmières. Sans compter les pannes de courant. La stérilisation n’est donc pas atteinte et aucun des hôpitaux que j’ai vus n’avait de test de contrôle de la stérilisation ni de formation ad hoc”, explique Mme Bureau. “Les hôpitaux travaillent donc avec du matériel et des instruments non stériles”.
La tenue du personnel est inadéquate. “Le tablier est parfois fourni par l’hôpital mais pas entretenu par lui; il est donc généralement lavé avec le linge familial et non désinfecté. Quand il y a une buanderie, le linge lavé à l’hôpital sèche sur l’herbe et n’est pas repassé assez chaud pour le désinfecter”. Les infirmiers gardent souvent une paire de gants stériles toute la journée, dérisoire protection pour eux-mêmes, qui n’empêche pas la transmission des germes.
Les lits des malades n’ont généralement pas de draps “mais un pagne apporté par la famille et qui n’est pas toujours propre, voire rien du tout. Il n’y a souvent pas de moustiquaire aux fenêtres ni aux lits”, explique Mme Bureau, “malgré le paludisme et alors que l’ONU fait des distributions gratuites !”. Ce sont les familles qui nourrissent le malade; “la nourriture est souvent glissée sous le lit avec le nécessaire de cuisine et les nettoyeuses ne lavent donc pas sous le lit”.
Car les locaux ne valent pas mieux. “Il y a un service de pédiatrie, dans un hôpital de Kinshasa, muni de magnifiques couveuses, mais l’eau coule sur elles depuis le plafond en cas de pluie. Dans un autre service de pédiatrie, on entretient des chats à côté des enfants, afin de tuer les souris ! A l’hôpital universitaire de Kinshasa, où j’ai vu des rats sortir des toilettes, on est saisi par la puanteur régnante, due à un mauvais entretien.”
“Les femmes de ménage ont souvent dépassé l’âge de la pension mais restent parce qu’elles n’ont pas d’autre revenu”. Plus généralement, elles “ne sont pas formées à nettoyer du plus propre vers le plus sale, ne disposent que de matériel usé et souvent pas de produits désinfectants, ne savent pas à quelle dilution il faut utiliser l’eau de Javel quand il y en a – car parfois il y a rupture de stock, comme récemment au Rwanda”.
Les garde-malades, qui lavent les patients, n’ont pas de formation paramédicale; elles ne signalent donc pas l’évolution de l’état du corps au personnel soignant, qui voit trop tard une infection.
La destruction des déchets est également un gros problème, explique Nicole Bureau. “Il n’y a pas de tri entre les déchets ménagers et hospitaliers; or ceux-ci réclament d’être incinérés obligatoirement et à très haute température. Généralement, les incinérateurs des hôpitaux ne fonctionnent pas et c’est brûlé à ciel ouvert, parfois tout près de là où des femmes cuisinent, et les émanations peuvent être infectieuses. Parfois les placentas sont tout simplement enterrés sur la parcelle de l’hôpital”.
Enfin, démunis de morgue ou débordés, de nombreux hôpitaux conservent les corps des défunts entassés dans une pièce “jusqu’à ce que la famille paie les soins”, ce qui peut parfois beaucoup tarder.
M.F.C.
Savoir Plus
Prestigieux mais inutilisable
Référentiel. “C’est dans ces hôpitaux-là que les élèves infirmières d’Afrique centrale font des stages. Il faut donc commencer par leur enseigner les règles de base de l’hygiène et pas les cours totalement inadaptés qui leur sont souvent donnés par la coopération belge. On ne peut pas faire un “copier-coller” de l’enseignement fourni en Europe; il faut partir de leur vécu quotidien “, plaide Mme Bureau.
L’évidence même? Apparemment, ce n’est pas si sûr, à en juger par certains cours fournis par la coopération belge.
Exemple, extrait du référentiel de formation infirmière pour le Congo, le Rwanda et le Burundi (sciences de santé de niveau secondaire) : “L’élaboration de référentiels de compétences, basée sur l’approche par compétences et donc la recherche de l’adéquation maximale des apprentissages en cours de formation avec les activités réelles de la vie professionnelle, permet l’installation d’outils nécessaires dans le vaste champ de la gestion des ressources humaines en santé (dans le cadre de la formation, de l’évaluation, de la gestion individuelle, etc.)”.
Et Mme Bureau de se désoler: “J’ai rencontré des infirmières-enseignantes de Rwamagana et de Kinshasa qui avaient suivi ce cours. Elles m’ont dit qu’elles y allaient parce que cela leur apportait du prestige mais que, sur le terrain, elles ne pouvaient pas se servir des documents qu’on leur donnait en raison des conditions de travail réelles”. M.F.C.
Malades et otages
Payer. Au Burundi et au Congo-Kinshasa, il n’est pas rare que des malades, ne pouvant acquitter la facture des soins qui leur ont été donnés, soient retenus en otage à l’hôpital, une fois soignés, pour obliger leur famille à réunir la somme due. Certains passent ainsi des semaines, voire des mois, dans l’établissement.
Il en va de même pour les dépouilles de patients décédés, retenues à l’hôpital jusqu’à ce que la facture soit payée; il faut parfois de nombreux jours avant que la famille arrive à réunir la somme requise.
Plus généralement, au Congo, les patients qui doivent être opérés sont priés de venir à l’hôpital avec tout le matériel destiné au chirurgien : gants stériles, masque, coton hydrophile, pansements, seringue, aiguilles, etc. Parfois, le personnel médical exige même du matériel non nécessaire.
(M.F.C.)
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Bonjour a tous,
Et c’est triste de constater que encore,et encore la situation n’evolue pas dans un pays si riche,ou seuls les dirigents,et le cercle tout proches profitent encore et encore des richesses d’un pays qui a mon sens appartiennent a tout un chacun a savoir a chaque congolais,mais si le peuple ne se rebelle pas mais c’est triste a dire mais rien ne changera,d’ici depuis l’europe quand on parle avec la diaspora congolaise ,le verdict n’est pas mieux a savoir qu’il y a rien a faire…….bonne journée a tous
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