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Le prince héritier saoudien Mohamed Ben Salman est attendu dimanche 2 décembre à Alger pour une visite qui suscite critique et réprobation dans des milieux intellectuels et politiques. Selon un communiqué de la présidence algérienne publié par l’agence officielle APS, cette visite de deux jours s’inscrit dans le cadre «des relations fraternelles et étroites entre les deux pays».
« La visite (dimanche et lundi) doit donner un nouvel élan à la coopération bilatérale et aux projets de partenariat économique et commercial », a indiqué la présidence algérienne, précisant que le prince héritier sera à la tête d’une importante délégation.
Elle se déroule dans le cadre de la première tournée de Mohamed Ben Salman à l’étranger depuis le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, critique de Riyad qui s’était exilé aux États-Unis. Cet assassinat, perpétré le 2 octobre dans le consulat d’Arabie saoudite à Istanbul, a ébranlé la position à l’international du prince, accusé par des responsables turcs et américains de l’avoir commandité.
Les autorités saoudiennes ont reconnu que Khashoggi avait été tué et démembré dans le consulat mais démentent toute implication du prince dans le meurtre.
Des intellectuels algériens dénoncent la visite de MBS
Avant de se rendre mercredi à Buenos Aires pour le sommet du G20, ce dernier s’était rendu aux Émirats arabes unis, à Bahreïn, en Égypte et en Tunisie. Sa visite à Tunis a été marquée par des manifestations contre son rôle dans la guerre au Yémen et la répression dans son pays. Riyad intervient au Yémen contre des rebelles en soutien au gouvernement.
En Algérie, sa visite suscite aussi des critiques. « Les Algériens ne peuvent souhaiter la bienvenue au prince héritier saoudien », a indiqué à la presse Abderrazak Makri, président du parti islamiste Mouvement de la société pour la paix (MSP). « Il est responsable de la mort d’un nombre important d’enfants et de civils au Yémen, du journaliste Jamal Khashoggi comme il a jeté en prison des citoyens saoudiens qui n’ont commis aucun crime », a-t-il ajouté.
Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), a parlé d’une « grosse provocation ».
Dans une déclaration, 17 intellectuels, journalistes et oulémas ont aussi dénoncé la visite du prince « dont le monde entier sait qu’il a été l’ordonnateur d’un crime abominable contre le journaliste Jamal Khashoggi », ont-ils écrit.
En l’accueillant, « l’Algérie officielle ne risque-t-elle pas d’accorder une prime d’encouragement à la politique rétrograde de cette monarchie », ont prévenu les signataires.