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Aux Etats-Unis, le sentiment de déclin des Blancs

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LE SENTIMENT DE DÉCLIN DES BLANCS AMÉRICAINS

Le Bureau du recensement américain ainsi que les principaux centres de recherche annoncent régulièrement « la fin de l’Amérique blanche », nourrissant depuis quelques années une anxiété de fond dans le pays. Aux Etats-Unis, les Blancs non hispaniques deviendront minoritaires dans la population en 2045, et dans la population en âge de voter en 2052. Cette « fin » s’explique par l’essor des minorités, surtout hispanique et asiatique. Cette angoisse identitaire n’est pas sans effets. Le vote pour Trump a été en partie motivé par la volonté d’enrayer cette tendance lourde de la démographie américaine. Le rêve d’un projet de restauration d’une grandeur passée, réelle ou supposée, a encore de beaux jours devant lui.

Baisse du poids démographique des Blancs

Population américaine, selon la communauté ou selon l’origine

Une perception « faussée » d’un déclin économique

Crise sociale et pessimisme pour l’avenir

des Américains de la classe ouvrière blanche estiment que leur culture et leur mode de vie se sont détériorés depuis 1950.

7 Américains sur 10
de la classe ouvrière blanche (68 %) – 55 % pour l’ensemble des Américains – estiment que les Etats-Unis risquent de perdre leur culture et leur identité.

des Américains de la classe ouvrière blanche pensent que les meilleurs jours de l’Amérique appartiennent au passé.

Un sentiment de déclin des Blancs qui se traduit dans un vote pro-Trump

Le sentiment de déclin dont s’est emparé Donald Trump ne semble pas près de disparaître. Des pans entiers de l’industrie ont été démantelés, les institutions traditionnelles se sont affaiblies, tandis que l’intérêt de l’opinion s’est focalisé sur la célébrité et la richesse, deux valeurs aujourd’hui idolâtrées, écrit le journaliste et écrivain George Packer.

Etat où Trump a renforcé la part du vote républicain, lors de l’élection présidentielle de 2016, en %

Rust Belt (« ceinture de Rouille »)

UN CLIVAGE DE LA SOCIÉTÉ DE PLUS EN PLUS MARQUÉ

Repli identitaire et remise en cause du récit national

Nombre de « groupes de haine » aux Etats-Unis

Protégés par le premier amendement de la Constitution et plus que tolérés par Donald Trump, les groupes de nationalistes et de suprémacistes blancs prolifèrent. Selon le SPLC, une association de surveillance de l’extrême droite, 954 groupes de haine – « dont les croyances ou les pratiques attaquent des catégories d’individus en raison de caractéristiques immuables » – sont actifs sur le territoire. Ils étaient 457 en 1999.

Des monuments confédérés de plus en plus contestés

 Symbole public en mémoire de la Confédération

Symbole supprimé

 avant 2015       après 2015

En 2015, après le massacre de Charleston, au cours duquel Dylann Roof avait assassiné neuf personnes dans une église méthodiste africaine, des photos de ce suprémaciste blanc arborant le drapeau confédéré avaient créé de vives polémiques. Depuis, le mouvement pour débaptiser ou supprimer les monuments confédérés s’est accéléré. Ils sont aujourd’hui emblématiques des batailles mémorielles.

Démocrates versus républicains : des divergences sur les thèmes de société

Plusieurs études réalisées depuis 2017 ont mesuré les clivages de la société américaine. Deux blocs se dessinent, les individus proches du Parti républicain et ceux proches du Parti démocrate, dominés tous deux par deux élites américaines, les Core Conservatives et les Solid Liberals. Outre le fait que ces deux groupes sont les plus opposés politiquement, tout les sépare en matière de caractéristiques sociodémographiques, de systèmes d’attitudes et de valeurs, de modes de vie. Par exemple, les Core Conservatives refusent de prendre en considération les questions de discrimination raciale, des inégalités entre hommes et femmes ou de la pauvreté. Selon eux, les pauvres profitent des prestations sociales pour ne rien faire, tandis que les libéraux estiment au contraire qu’il faut augmenter ces allocations.

% de votants, selon leur appartenance politique, sur les thématiques de société, considérées comme très importantes dans leur vote en septembre 2018

 Républicains

 Ensemble des électeurs

Démocrates

 Ensemble

Démocrates

 Républicains

Une méfiance forte vis-à-vis des institutions et des médias

La méfiance envers les médias traditionnels, perçus comme partiaux, s’est durablement installée. Sur les 200 médias américains, 194 avaient soutenu la candidate démocrate Hillary Clinton. De quoi nourrir les fantasmes d’une presse « d’opposition » et qui « ne comprend pas le pays », selon les termes de Steve Bannon, ancien conseiller stratégique de Donald Trump.

Confiance dans les institutions américaines, en % de réponses positives

Cette courbe représente la confiance moyenne dans sept institutions : l’Eglise ou autre organisation religieuse, l’école publique, la Cour suprême, le Congrès, la presse écrite, les syndicats et les grandes entreprises.

Confiance dans l’impartialité des médias (presse écrite, télévisuelle et radio) pour rapporter les informations.

En % de personnes ayant répondu avoir grande ou très confiance

Sources : PEW Research Center, Census Bureau, Gallup, Bureau of Labor Statistics ; Southern Poverty Law Center, Henry J. Kaiser Family Foundation, Public Religion Research Institute, BBC, Huffingtonpost.com

Textes : Nicolas Bourcier
Infographie-cartographie : Véronique Malécot, Charlotte Recoquillon

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