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–C’est hier que le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, a présenté au Conseil de sécurité le rapport synthèse sur la crise de l’Est de la RDC après la réunion d’évaluation de l’Accord-cadre tenue récemment à New York. D’entrée de jeu, il a rejeté toute amnistie en faveur du M23 dont les actions causent des désastres dans la population civile du Nord-Kivu. Ban Ki-moon a dénoncé de graves violations de droits de l’homme dans le chef des rebelles dont les opérations ont causé des centaines de milliers de déplacés, plus exactement 2,6 millions de personnes qui ont été forcées de quitter leurs milieux de vie.
Ce qui induit une catastrophe sur le plan humanitaire. D’où, ceux qui en sont les auteurs ne peuvent aucunement bénéficier d’une quelconque mesure d’amnistie. Ceux-là n’ont pas droit à l’impunité. Ce qui aurait des effets néfastes sur l’avenir par la création d’autres groupes rebelles avec d’autres crimes contre l’humanité comme les viols, les pillages des ressources naturelles ou la conscription des enfants de 15 ans, sachant que ces faits seront effacés par une loi d’amnistie après une négociation.
Ban Ki-moon a donc raison de rejeter toute idée d’amnistie au profit des criminels du M23. Cette réaction musclée par rapport à cette question sensible n’est pas isolée. Pas du tout. Car elle rejoint des propos encore plus virulents tenus toujours à New York par un autre homme d’Etat, le chef de la diplomatie belge. Didier Reynders a souhaité qu’il n’y ait aucune amnistie au bénéfice des rebelles du M23 accusés de tuer et de violer des enfants ainsi que des vieilles femmes. Pas donc question d’accorder des faveurs à ces hommes armés qui ont signé tant d’autre cruautés au Nord-Kivu.
Pour Ban Ki-moon, le gouvernement congolais est déjà allé trop loin dans ses propositions à Kampala. Ce qui veut dire qu’il faut faire marche-arrière, s’il le faut. Raison pour laquelle, le projet de loi d’amnistie qui est tombé sur la table du Président de l’Assemblée nationale doit expressément exclure du champ de personnes à amnistier tout individu ayant appartenu à un quelconque groupe armé de 1996 à ce jour.
CRIMES DE SANG
Tout rebelle ne peut être éligible à l’amnistie du fait d’avoir pointé son arme contre la population. En Rdc, cela devient une banalité, le fait d’avoir appartenu à une rébellion, alors que sous d’autres cieux on est banni à jamais de la société pour de tels crimes de sang.
C’est la position de Ban Ki-moon et de Didier Reynders qui tous deux rejettent sans fioriture toute amnistie au profit du M23. C’est tout le M23 et non seulement son leadership. A Kampala, Kaguta Museveni ne dort pas. Il est en train de peaufiner ses plans pour que ses «ouailles» du M23 se retrouvent dans le projet d’Accord qu’il est en train d’élaborer, la Communauté internationale lui ayant ajouté des jours jusqu’au dimanche prochain pour conclure.
Dans toutes ses propositions, le M23 se retrouve. Lui exige, et il ne l’a pas du tout caché, l’amnistie totale à tous les 2.000 combattants du M23. Donc, l’effacement total de leurs crimes. Une épine dans le pied que lui n’autorisera jamais au profit des ADF/NALU ni de la LRA. Museveni veut aussi qu’ils soient intégrés dans les Fardc et qu’ils prennent pied dans le Kivu pour protéger les réfugiées tutsi qui doivent impérativement retourner au Kivu.
C’est cela la balkanisation qui était accomplie avec le CNDP de Nkunda, puis à l’Accord de paix de Goma avec le CNDP-Ntaganda qui avait gardé tous ses hommes au Nord-Kivu pour les mêmes motifs. Le retour des refugiés tutsi, le CNDP en avait aussi fait son cheval de bataille.
De manière inconsidérée, un retour massif de ces réfugiés tutsi, sans identification conséquente, serait comme une invasion du Kivu par des communautés rwandophones dont nul n’est sûr qu’elles soient toutes congolaises. Ce qui changerait le rapport des forces sociologiques sur le terrain au détriment des communautés autochtones. Ce n’est pas une mince affaire, le soi-disant retour de refugiés tutsi. Il s’agit d’une question très difficile à trancher.
Mais pourquoi seulement ces refugiés tutsi, seulement eux qui intéressent particulièrement toutes les rebellions tutsi montées à partir de Kigali qui ont toutes exigé leur retour immédiat.
Si le gouvernement plie à cette revendication, la prochaine sera que le M23 reste cantonné au Nord-Kivu pour les sécuriser et surtout les protéger des FDLR, étant donné qu’aussi bien pour le M23 que pour le Rwanda, les miliciens hutu rwandais des FDLR ont gardé intacte leur capacité de nuisance à partir du Nord-Kivu.
C’est du déjà entendu avec le CNDP. En présentant son rapport au Conseil de sécurité, Ban Ki-moon a lancé une pique à Museveni Kaguta, le Médiateur : ” Il n’y a pas d’avancée. Il faut clôturer “. C’est ce que ne cessent de lui crier à tue-tête des têtes pensantes et des esprits lucides. Museveni y met trop de temps. 9 mois. 14 jours. Et maintenant, 7 jours de plus, jusqu’à dimanche prochain. Pas évident qu’il ramène un texte mettant tout le monde d’accord, même un Accord a minima d’ici dimanche. Bien entendu, c’est la bonne foi qui fait défaut.
Kandolo M.