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-Ce week-end, lors de sa visite au Cap en Afrique du Sud, avant de s’envoler pour la Tanzanie, le président américain a promis de débloquer 7 milliards de dollars d’aide pour développer le réseau électrique africain. Le continent aurait besoin de 40 milliards chaque année, rien que pour rattraper son retard de développement dans ce secteur.
Barack Obama compte aider l’Afrique à développer son réseau d’électricité. Ce week-end, en Afrique du Sud, le président américain a annoncé la mise en place d’un plan dénommé « Power Africa », l’énergie pour l’Afrique. Il a pour objectif de doubler l’accès à l’électricité sur le continent africain.
Les Etats-Unis vont d’abord travailler avec l’Ethiopie, le Ghana, le Kenya, le Liberia, le Nigeria et la Tanzanie. Washington entend apporter 10 000 mégawatts d’électricité supplémentaires à 20 millions de foyers et d’entreprises.
« L’électricité, c’est la lumière qui permet aux écoliers d’étudier, l’énergie qui permet de transformer une simple idée en entreprise, et la connexion qui permet de brancher l’Afrique sur le réseau de l’économie mondiale », a déclaré Barack Obama.
Les Etats-Unis investiraient 7 milliards de dollars. Le secteur privé américain y ajouterait 9 milliards. Plusieurs agences de développement seront mobilisées, notamment le fonds d’investissement Overseas Private Investment. Il fournira 1,5 milliard de dollars de financements et de garanties, ce qui permettra aux entreprises américaines de prendre moins de risques dans ces projets de développement.
Le paradoxe africain
Les besoins de l’Afrique en électricité sont colossaux. « Les deux tiers de l’Afrique sub-saharienne souffrent de pénurie d’électricité, et cette proportion peut atteindre 85% dans les zones rurales », relève Gayle Smith, conseillère de la Maison Blanche.
Pourtant, sur ces dix dernières années, le continent africain a connu une croissance remarquable : 5% en moyenne, soit le double de celle de l’Europe. Selon une étude (disponible ici en version pdf) datée de 2010 et signée Christine Heuraux, chercheuse à l’Institut français des relations internationales (Ifri), le continent dispose de ressources énergétiques gigantesques : 10% des réserves hydrauliques mondiales économiquement exploitables, 10% des réserves mondiales de pétrole, 8% des réserves mondiales de gaz et 6% des réserves mondiales de charbon. Restent encore le potentiel solaire, les gisements géothermiques ou l’éolien sur les zones littorales.
Pourtant, l’Afrique sub-saharienne ne dispose que d’une capacité électrique très limitée : 74 GW pour 860 millions d’habitants. C’est à peu près celle de l’Espagne, qui ne compte que 45 millions d’habitants. Sans l’Afrique du Sud, cette capacité tombe à 34 GW pour 810 millions d’habitants, l’équivalent de la capacité polonaise pour ses 38 millions d’habitants.
Plus inquiétant encore, Christine Heuraux estime qu’un quart de ces capacités de production sont hors d’état de fonctionnement. Au Niger par exemple, la capitale Niamey a souffert de pannes d’électricité pendant trois semaines le mois dernier. Une tempête a abattu un pylône qui transportait l’électricité venue du Nigeria. Côté nigérien, les stations de secours, trop vétustes, n’ont pas pu assurer une alimentation suffisante durant les réparations.
Une goutte d’eau
En 2030, la moitié de la population mondiale sans électricité vivra en Afrique sub-saharienne. Le continent connaît un important boom démographique. Sa population devrait doubler d’ici 2050 pour atteindre 2 milliards de personnes, dont 40% vivront en zones rurales. Selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena), à ce rythme, en 2030, près de la moitié de la population africaine n’aura pas accès à l’électricité. Pour rattraper ce retard, il faudrait investir 40 milliards de dollars par an, pendant 10 ans, dans le secteur électrique africain.
« Power Africa » n’a donc pas vraiment les moyens de ses ambitions. « Rien que pour la Tanzanie, nous avons besoin de 2,5 milliards de dollars d’investissements par an pour faire face à la pénurie d’électricité. Donc, les 7 milliards de dollars annoncés par le président Obama pour cinq ou six pays, ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan », analyse Ibrahim Lipumba, économiste tanzanien.
Selon la Banque mondiale, la faiblesse électrique de l’Afrique lui coûte environ deux points de croissance chaque année.
RFI