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Par L’international magazine
Le Président congolais Joseph Kabila ne fait plus confiance à son Premier ministre et l’a “placé sous embargo financière”. Une démarche contestable qui pourrait déboucher sur un douloureux bras de fer pour le pays.
Selon une information diffusée par RFI, le Président de la RD Congo Joseph Kabila a adressé une lettre à son Premier ministre Adolphe Muzito lui ordonnant de ne plus engager de dépense financière sans son accord préalable.
Il y a quelques jours en effet, RFI révélait le luxueux cadre que s’est offert le Chef du gouvernement congolais depuis sa nomination. Un cabinet privé de 28 secrétaires, 38 opérateurs de saisie, 10 agents de protocole, 14 hôtesses, 34 chauffeurs, 16 huissiers…, une centaine de conseillers et un effectif extravagant de personnel employé à sa résidence privée (8 au protocoles, 4 hôtesses, 8 à la cuisine, des jardiniers, des lavandières, coiffeurs, maçons, etc…). Officiellement donc, cette lettre vise à “endiguer les dérapages substantiels et répétés des finances publiques et de la monnaie”.
Dans l’ombre cependant, plusieurs sources affirment que la démarche est illégale et contestable. La Constitution de la République démocratique du Congo consacre le principe de la séparation des pouvoirs et son article 91 définit strictement les domaines de collaboration entre le Président et son Premier ministre rappelle RFI qui précise que ces domaines concernent la défense, la sécurité et les affaires étrangères mais pas les finances.
Une démarche contestable
Le Premier ministre est dans ce contexte responsable devant l’Assemblée nationale qui seule peut le démettre. En résumé, le Président règne mais ne peut en aucun cas gouverner. En décidant de placer son Premier ministre sous une sorte de tutelle, le Président congolais choisit une position très contestable puisqu’elle viole la Constitution. Raison avancée dans les milieux les plus introduits du pouvoir, Joseph Kabila n’a plus confiance en son Premier ministre.
Mais le Président congolais qui dispose du mécanisme parlementaire pour le faire partir trouve cette option coûteuse. Dans l’entourage présidentiel, on dément que la lettre envoyée au Premier ministre soit un désaveu mais de nombreux Congolais contestent cette version.
L’omniprésence de Gizenga
Pour gagner l’élection présidentielle de 2006, Joseph Kabila a passé un accord avec le Parti lumumbiste unifié (PALU). En contrepartie de son ralliement, le parti lumumbiste a obtenu d’occuper jusqu’a maintenant la primature. La donne va-t-elle changer ? Joseph Kabila est-il prêt aujourd’hui à rompre cette alliance ?
Selon RFI, des discussions se déroulent actuellement avec le patriarche du PALU, Antoine Gizenga, pour négocier une sortie en douceur du Premier ministre. En clair, pour amener Muzito à démissionner volontairement. Cette option permet d’éviter l’humiliation d’une motion de censure et de rompre trop brutalement l’alliance avec un allié qui peut demain redevenir un rival.
Âgé de 51 ans, Muzito a remplacé Antoine Gizenga, dirigeant du Parti lumumbiste unifié (Palu) qui s’est retiré un peu avant son 83e anniversaire. Le nouveau PM s’était attiré les éloges de diplomates et de pays donateurs par sa rigueur fiscale après des années d’instabilité politique et les ravages de la guerre de 1998-2003, qui avait laissé en ruine une grande partie des infrastructures du Congo.