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-Très forte mobilisation dans les rues de plusieurs villes du Burkina Faso ce samedi 18 janvier 2014. Si la police parle de 10 000 manifestants, selon l’« Agence France-Presse », les organisateurs parlent, eux, de 250 000 personnes à Ouagadougou et 500 000 à travers le pays. L’opposition dénonce la révision de l’article 37 de la Constitution limitant à deux quinquennats les mandats présidentiels. Elle permettrait au président Blaise Compaoré de se présenter pour un troisième mandat en 2015. La manifestation s’est déroulée dans le calme à Ouagadougou, en présence des leaders historiques du parti présidentiel qui viennent de démissionner du « Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ».
Ils sont arrivés ensemble ce samedi matin 18 janvier 2014, ils étaient assis l’un à côté de l’autre pendant le meeting, Zéphirin Diabré, le chef de file de l’opposition et Roch Marc Christian Kaboré, l’ancien président de l’Assemblée nationale qui a été ovationné par la foule. C’était impensable il y a quelques semaines encore.
Derrière eux, des dizaines de milliers de personnes sous une pluie battante, une pluie hors saison qui fait dire aux manifestants que la journée est bénie. La marche s’est déroulée dans le calme. Beaucoup de détermination dans la foule. « On n’est pas là pour plaisanter, il faut que Blaise Compaoré renonce à son projet, qu’il termine son mandat et qu’il parte », lance un manifestant. « Depuis que je suis né, je n’ai connu qu’un seul président et j’ai un fils aujourd’hui », explique-t-il. « Vingt-sept ans, ça suffit ! », renchérit un jeune, sifflet à la bouche. « Nous sifflons la fin du match, pas question d’accepter qu’il joue les prolongations ».
Ce samedi soir 18 janvier 2014, Zéphirin Diabré parle d’un jour « historique ». C’est la plus grande manifestation qu’ait connue le pays, selon lui. « Quelque chose est en train de se passer, ici, fait observer un leader de la société civile. L’opposition n’est plus petite au Burkina Faso ».
Pour l’opposition, cette marche est déjà un succès et marque une nouvelle étape importante dans sa lutte : « Désormais, rien ne sera plus comme avant, car le pouvoir de Blaise Compaoré a tremblé ». Mais, rassure Hama Arba Diallo, « il n’y aura pas de chaos » si Blaise quitte le pouvoir, en réplique à « ceux qui agitent le chiffon rouge du chaos ». « Le changement n’entraînera aucun chaos », a aussi lancé Zéphirin à l’endroit des partenaires du Burkina Faso.
La marche de ce 18 janvier 2014 intervient à un moment où les faiblesses se font voir au grand jour chez les adversaires de l’opposition, notamment le parti au pouvoir. Il se lisait dans les discours du jour un sentiment de victoire définitive sur le parti au pouvoir dont des anciens membres, démissionnaires, ont grossi les rangs des manifestants. Beaucoup les attendait à cette marche. Ils ont répondu présents, Roch et le Laarlé Naaba, dernier démissionnaire en date, aux côtés des autres chefs de partis d’opposition, Simon Compaoré un peu plus en retrait.
Les démissionnaires du « CDP » ont été accueillis par la foule des manifestants et par les chefs de partis d’opposition, ce samedi 18 janvier 2014 Dans les discours, les allusions à la chute du « CDP », jusqu’à un passé récent qualifié de méga parti, se faisaient avec ironie et délectation. « Le caleçon du « CDP » est dehors, et c’est même un caleçon déchiré », a ironisé Zéphirin, qui a pour l’occasion salué le courage des démissionnaires et invité »tous ceux qui, au « CDP », sont saisis par le doute, et qui hésitent encore, à prendre leur courage à deux mains […] et à quitter le navire pendant qu’il est encore temps ».
Cordialement,
La Direction du « RÉSEAU NERRATI-PRESS