Warning: Trying to access array offset on value of type bool in /home/lavdcne1/public_html/wp-content/plugins/sitespeaker-widget/sitespeaker.php on line 13
Le président Roch Marc Christian Kaboré a mis fin le 10 janvier aux fonctions du général Oumarou Sadou, chef d’état-major général des armées. Remplacé par le général de brigade Moïse Minoungou, ce dernier devra placer la lutte antiterroriste au cœur des priorités.
Le général Oumarou Sadou n’est plus le chef d’état-major général des armées burkinabè. Dans un décret publié le 10 janvier, le président Roch Marc Christian Kaboré a mis fin à ses fonctions, le remplaçant par le colonel major Moïse Minoungou, qui officiait jusque ici comme commandant du groupement central des armées. Il a, par la même occasion, été promu au grade de général de brigade.
Natif de Ouagadougou en 1960, ce spécialiste des armes lourdes à été formé à l’École d’application d’artillerie de Draguignan, en France. Le général Minoungou a aussi suivi son cours supérieur d’état-major à l’École d’état-major de Koulikoro au Mali, puis celui de défense au Collège royal de l’enseignement militaire supérieur à Kenitra, au Maroc. Il commandait depuis mai 2017 le groupement central des armées, logé au Camp Ouédraogo à Ouagadougou jusqu’à sa nomination aux commandes de l’armée. « Il [Moïse Minoungou, ndlr] a un sens élevé de l’écoute, même s’il n’a pas commandé sur le terrain », glisse à Jeune Afrique un officier burkinabè, sous couvert de l’anonymat.
Des compétences
« À mon avis, il est compétent pour occuper ce poste. C’est un officier supérieur d’une probité exemplaire qui se préoccupe des problèmes des subordonnés. Minoungou est véridique et très professionnel », renchérit un haut gradé.
« Ce réaménagement était nécessaire dans la mesure où le pays prend la présidence du G5 Sahel. De fait, il sera amené à être le centre de l’élaboration de la stratégie de lutte contre les groupes terroristes qui sévissent dans la région », déclare à Jeune Afrique une source diplomatique sous couvert d’anonymat.
« C’est un pas nouveau, on prend acte. Nous allons le juger à l’action sur le terrain », commente brièvement Mathias Tankoano, leader du mouvement M21. La société civile espérait plutôt de grands chamboulements au ministère de la Défense, argue-t-il.
La lutte antiterroriste au cœur des priorités
Le général Oumarou Sadou paie-t-il les frais de la recrudescence des attaques contre les forces de défense et de sécurité qui ont fait 270 morts ces derniers mois ? Quoi qu’il en soit, Moïse Minoungou devra placer la lutte antiterroriste au cœur des priorités. « Je pense effectivement que le départ du général est dû en partie à un manque de résultats mais est-ce que cette nomination réglera la question des terroristes ? Je ne sais pas », explique notre source militaire.
Pour cela, plusieurs défis l’attendent comme l’adoption d’une stratégie militaire pour venir à bout des terroristes qui parcourent le nord et surtout le nouveau front de l’est du pays. « On ne voyait pas une tactique claire de l’armée pour combattre les terroristes. Pour gagner ce pari, le nouveau chef d’état-major général des armées devra surtout endiguer la crise de commandement alimentée par les élites militaires au sein de l’armée », souligne Dr Seydou Ra-Sablga Ouédraogo, chercheur et directeur de l’institut Free Afrik.
>>> À LIRE – Burkina : un nouveau front à l’Est
Enfin, Moïse Minoungou devra engager les réformes juridiques visant à doter l’armée de forces ou unités spéciales antiterroristes capables d’opérer à l’intérieur du territoire national.
Alors que l’état d’urgence vient d’être prolongé par le chef de l’État, les attaques visant les forces de sécurité et de défense ainsi que les symboles de l’État se sont multipliées au cours des derniers mois et s’étendent à de nouvelles régions du pays. Dernier épisode tragique en date, l’attaque de Toeni dans la Boucle du Mouhoun au nord-ouest du pays qui a fait fin décembre dix tués dans les rangs de la gendarmerie.