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Par Joël Asher Lévy-Cohen *
-Du 12 au 14 octobre 2012, la République démocratique du Congo qui est en fait une ancienne possession coloniale de la Belgique , accueille, pour la première fois de son histoire politique et diplomatique, l’imposant Sommet international sur la Francophonie. Cette Organisation réunit, en réalité, pas moins de soixante-dix États, gouvernements et territoires de la planète Terre. D’où, à vrai dire, l’énormité de son poids diplomatique et la puissance grandissante de son intérêt géopolitique dans le fameux jeu international. Il convient de mentionner que cette rencontre internationale est essentiellement fondée sur la promotion de la ‘‘langue de Molière et de Voltaire’’ en tant qu’outil administratif et véhicule de l’expression imaginaire de différents Peuples, instrument de communication entre les Nations et pôle fédérateur de diverses cultures planétaires. Aussi est-elle substantiellement axée sur les valeurs autant spirituelles et morales que matérielles et intellectuelles véhiculées par la Francité. Parmi celles-ci figurent la bonne gouvernance, les droits humains fondamentaux, la démocratie et la liberté dont la France, a fortiori [Patrie des droits de l’Homme], est réellement porteuse mais aussi l’Apôtre infatigable dans les cénacles internationaux. Force est de constater que cette réunion internationale se déroule sur fond d’agression physique de la souveraineté territoriale de la République démocratique du Congo par deux États limitrophes de la région des Grands Lacs africains, a fortiori d’extraction ‘‘anglo-saxonne’’. À savoir : le Rwanda du général Paul Kagame et l’Ouganda du général Yoweri Kaguta Museveni au travers des rébellions armées ou mouvements politico-militaires qu’ils fabriquent, à n’en plus finir, contre le régime politique de Kinshasa. En réalité, ces deux fameux seigneurs de guerre présidentialisés au fil du temps, soutenus financièrement, politiquement et diplomatiquement par de puissants intérêts judéo-anglo-saxons, lorgnent avec un appétit somme toute insatiable les régions orientales de cet immense pays au cœur du Continent et de la stratégie mondiale. Celles-ci présentent en effet cette spécificité géostratégique de regorger, dans leurs sols et sous-sols oh ! Combien surabondant, d’énormes ressources précieuses. En vérité, cette motivation purement matérialiste dicte et conditionne leur gloutonnerie dont l’objectif ultime demeure jusqu’à preuve du contraire l’annexion pure et simple de la Province orientale et du Maniema par l’Ouganda, l’absorption du Grand Kivu par le minuscule Rwanda. Tout ceci devrait s’opérer, bon an mal an, par voie d’occupation militaire et de peuplement allogène. Aussi cette rencontre internationale de la Francophonie se déroule-t-elle sur fond de crise politique, d’ailleurs insoluble en République démocratique du Congo. Cette tension politique est pratiquement relative à des scrutins présidentiel et législatif à tous points de vue bâclés par le pouvoir administratif organisateur, d’ailleurs totalement inféodé au régime politique sortant. En effet, ces deux élections majeures sur le plan national ont littéralement vu reconduire aux affaires politiques et gouvernementales l’imposteur Joseph Kabila Kabange. Elles ont, surtout, reconduit aux manettes de l’État son équipe de saigneurs des finances publiques, de profanateurs de la démocratie et de la liberté, de croquemorts de la justice. Donc, une équipe composée essentiellement de tortionnaires de la bonne gouvernance et de violeurs des droits humains fondamentaux. Ce qui est pratiquement indéniable, le contexte politique et diplomatique dans lequel se tient réellement cette fameuse rencontre internationale en République démocratique du Congo, écorne l’image de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Il n’honore point cette Institution à maints égards prometteuse dans la mesure où la tenue de cette réunion est très largement perçue par la population comme une ‘‘prime’’ à l’élection frauduleuse de l’imposteur Joseph Kabila Kabange. Ce sentiment populaire est accentué par les violations récursives des droits humains fondamentaux par l’actuel régime politique de Kinshasa, la répression brutale des manifestations pacifiques par les forces de sécurité et l’encerclement de la résidence domiciliaire du président national de l’UDPS Étienne Tshisekedi wa Mulumba par les éléments armés de la garde républicaine, à plus forte raison la force d’élite à la solde du chef de l’État tricheur. Toutes ces exactions se déroulent le plus aisément possible sans que la Francophonie tousse, sans que Paris bronche, fustige virulemment le général-major Joseph Kabila Kabange et le gouvernement de Kinshasa. À ce propos, la Ministre de la Francophonie, Mme Yasmina Benguigui, de retour de la capitale congolaise, n’a pas du tout hésité à affirmer, au grand dam de nombreux Congolais ahuris, hébétés, stupéfaits que ‘‘la République démocratique du Congo enregistrait sur le terrain des avancées notables en matière démocratique’’ ! À quel niveau, personne ne le sait véritablement. Sauf elle-même. Cette déclaration intempestive qui accrédite de plus en plus la thèse cruelle de l’abandon par la France et l’Occident des avocats d’idéaux démocratiques et des défenseurs de principes universels n’a nullement manqué de provoquer l’ire des opposants irréductibles au pouvoir – illégal et illégitime – de Joseph Kabila Kabange. Aussi ce sentiment populaire est-il accentué par l’arrestation arbitraire des adhérents et sympathisants de l’Opposition politique, dont l’armature est composée des membres en règle de l’UDPS. Ce désaveu populaire de la Francophonie est également exacerbé par la disparition brutale des Opposants politiques, l’accroissement exponentiel de l’insécurité et des meurtres extrajudiciaires. Ces graves incidents se passent sans que cette Institution, pourtant chargée de faire rayonner dans le monde entier l’universalisme francophone, rappelle fermement à l’ordre ce régime de contrevenants aux droits humains fondamentaux et d’égorgeurs des principes démocratiques. Force est d’admettre toutefois que ce portrait peu reluisant du pouvoir de Joseph Kabila Kabange et, surtout, très critique de la République démocratique du Congo attire assez souvent les commentaires acerbes du président français François Hollande et les foudres de son gouvernement de gauche. Pour ainsi dire, la situation de Kinshasa préoccupe au plus haut point Paris. Cette absence remarquable de sensibilité aux malheurs et souffrances indus des Peuples continentaux entraîne que la Francophonie en tant que ‘‘Famille linguistique’’, ‘‘Communauté de destin culturel’’ et ‘‘Organisation politique’’ est perçue généralement par le commun des mortels, à plus forte raison africains, comme un syndicat de despotes tripatouilleurs d’élections libres et démocratiques, de tyrans usurpateurs de la volonté démocratique et populaire. Cette Organisation est perçue comme une Institution qui réduit drastiquement l’Afrique au statut de havre du despotisme, de paradis du sous-développement et d’oasis de l’assistance humanitaire. Cette perception qui ne relève point d’une simple vue de l’esprit, est malheureusement renforcée par le double langage du présent locataire du Palais de l’Élysée, le socialiste François Hollande. Ce chef de l’État avait pourtant manifesté ostensiblement lors de la campagne présidentielle d’avril-mai 2012, toute son aversion politique à l’endroit des chefs d’État mal élus du Continent par leurs pairs – Ce phénomène s’inscrit dans une tradition politique irréversible et incurable en Afrique – et qu’à ce seul titre, ‘‘il pourrait être amené à boycotter le Sommet international sur la Francophonie à Kinshasa’’. Cette position, courageuse pour certains et démagogique pour d’autres, émise par un simple candidat à une élection présidentielle, donc débarrassée de toute contrainte, complètement affranchie du poids des intérêts primordiaux de son État, avait naturellement ravi le cœur de l’Opposition politique et démocratique de la République démocratique du Congo. Pourtant à maintes reprises dupée, roulée dans la farine, par un autre célébrissime socialiste, illustrissime chef de l’État français, en l’occurrence le Florentin François Marie Adrien Mitterrand, pour avoir surtout solidifié, à l’image de divers régimes de droite conservatrice, le pouvoir tyrannique du Maréchal Mobutu Sese Seko du Zaïre, celle-ci avait accordé presque aveuglément à François Hollande le bénéfice du doute. Vu la consistance de ce poids lourd de la vie politique et du socialisme français, le mouvement démocratique congolais avait nettement et largement parié sur sa constance et son sérieux ! Erreur politique ou naïveté démocratique congolaise ? Ayant eu vent du refus catégorique de la très grande majorité des Congolais appartenant à des familles politiques et groupements associatifs, à des forces vives les plus représentatives de la Nation , de voir se dérouler dans leur pays le Sommet international sur la Francophonie , le Secrétaire général de l’OIF, le Sénégalais Abdou Diouf, fait vibrer la corde sensible nationale pour les amadouer, les calmer. Ceci relativement au conflit militaire actuellement en cours dans l’Est de la République démocratique du Congo qui menace sérieusement de démembrer ce vaste État aux dimensions sous-continentales. Pour ce faire, l’ancien chef de l’État sénégalais évoque l’intangibilité des frontières de ce pays richissime et majestueux de l’Afrique centrale. Toutefois, aucun mot sur les valeurs universelles piétinées par le régime politique de Kinshasa, aucune allusion explicite ou implicite aux cardinaux principes démocratiques pourtant battus en brèche par l’hôte de la rencontre. À savoir : ‘‘l’imposteur Joseph Kabila Kabange’’. Pour apaiser le courroux des Congolais qui pourraient assurément perturber le bon déroulement des travaux de cette Conférence internationale, François Hollande souhaite ardemment rencontrer la figure emblématique de la démocratie Étienne Tshisekedi wa Mulumba dont la victoire électorale a été subtilisée par l’hôte du sommet lors de la présidentielle fort controversée du 28 novembre 2011. Dans la mesure où Paris n’a jamais pratiquement condamné dans les termes les plus appropriés ce hold-up électoral, cette rencontre est-elle vraiment nécessaire ? Si jamais elle a lieu, servirait-elle effectivement à relancer le mouvement politique et démocratique, d’ailleurs cruellement abandonné à son triste sort par la Communauté occidentale ? Il importe de relever que les résultats tripatouillés desdits scrutins présidentiel et législatif ont été imposés de force par des pays phares membres de l’Union européenne et les États-Unis d’Amérique. Par conséquent, ces deux grands blocs occidentaux sont tout à fait, par essence, les principaux artisans ou principaux commanditaires de cette vilaine imposture électorale en République démocratique du Congo. Confrontée à la complexité du jeu politique international et au poids des intérêts en présence, cette rencontre politique vivement souhaitée et recommandée par Paris servira plutôt de campagne cosmétique, d’affiche publicitaire au chef de l’État français, affirment, à cet égard, de mauvaises langues. Pour tous ces commentateurs, elle se limitera uniquement à une prise d’images symbolique, à une simple prise de clichés photographiques destinés plutôt à être immortalisés dans la presse. Donc, celle-ci ne modifiera, et ce en aucune manière, le portrait politique du pays ou la configuration de l’espace national. À vrai dire, cette rencontre de courtoisie n’aura aucune incidence somme toute notable sur le destin de la population devenue malheureusement le dindon de la farce. Celle-ci ne changera absolument pas le rapport de force politique ni la donne démocratique en République démocratique du Congo en particulier dans la mesure où la France, pourtant grand défenseur des idéaux démocratiques, n’a jamais vraiment porté dans son cœur le chef de file du camp démocratique congolais Étienne Tshisekedi wa Mulumba. Pour corroborer leurs affirmations, ces experts fouineurs mis au parfum par quelques indiscrétions politiques et diplomatiques allèguent que les services d’intelligence français avaient même failli éliminer physiquement le ‘‘vieil’’ opposant politique afin de permettre au Maréchal-despote Mobutu Sese Seko du Zaïre de respirer davantage et de régner durablement en maître absolu sur l’ensemble du pays. Cette éventualité devait, bien entendu, permettre à la France de sauvegarder ses intérêts économiques et financiers dans cet État toutefois promis à un si bel avenir mais malheureusement mis en coupe réglée par le chantre de l’Authenticité. Cette rencontre n’apportera non plus rien à l’Afrique, en général, dans la mesure où la France n’est pas, à vrai dire, prête à remanier en profondeur toute sa politique diplomatique dans cette sphère d’influence occidentale. Sa vision du Continent africain étant fondée substantiellement sur la captation des richesses africaines et le soutien à des régimes peu scrupuleux, peu respectueux des droits humains fondamentaux et surtout peu soucieux de la bonne gouvernance et de la transparence administrative. Au dire des Africains, ces monarques présidentiels qui se succèdent à eux-mêmes, que Paris, intérêts obligent, renâcle toujours à indexer, sont chargés de sous-traiter la volonté prédatrice de la France ou la rapacité meurtrière de l’Occident. Mythe ou Réalité ? Ce qui est clair, l’ancien conseiller de François Marie Adrien Mitterrand et ancien député de la Corrèze, François Hollande, a fermement promis, ‘‘faut-il en comprendre’’, durant la dernière campagne présidentielle française, de dissoudre tous les réseaux politico-maffieux de la ‘‘Françafrique’’. Qui vivra verra ! Une chose est sûre et certaine, le chef de l’État français souhaite ardemment se rendre rapidement à Kinshasa non pas pour défendre les valeurs politiques de la France et promouvoir les grands principes démocratiques de la Francophonie mais plutôt pour ‘‘affirmer’’ [haut et fort], sur le plan doublement géopolitique et géostratégique, la présence française en Afrique centrale. De nos jours, celle-ci est totalement compromise. Elle est directement menacée par la fulgurante percée anglo-saxonne qui n’hésite même plus à déstabiliser les intérêts hexagonaux dans cette zone stratégique. Elle pourrait, à terme, disparaître comme un château de sable dans le sillage de l’implosion de la République démocratique du Congo. Force est d’admettre que cet éclatement est d’ailleurs provoqué, encouragé par des puissances anglo-saxonnes avec la complicité de son ancienne puissance coloniale, la Belgique, dont le Premier ministre Elio di Rupo est un inconditionnel de Joseph Kabila Kabange. Il y a lieu de noter que cet hôte du Sommet international sur la Francophonie est, en réalité, sur le terrain, le poste avancé institutionnel des forces vouées à l’agression et à la balkanisation. Cependant, au grand étonnement de tous les experts et observateurs avertis, cet officiel belge, et non des moindres, a annoncé qu’il ne sera pas du tout de la grand-messe francophone de Kinshasa. Par ailleurs, dans cette compétition économique que se livrent très chaudement et férocement, rudement et âprement, la Francophonie et le Commonwealth sustenté par la superpuissance américaine, la présence française sur le Continent africain pourrait écoper. Dominée sur tous les plans et dans tous les secteurs d’activité humaine, celle-ci ne pourrait pas garantir à très longue échéance la survivance de sa chasse gardée. Par conséquent, le précarré français dont les origines remontent, à n’en pas douter, à la colonisation européenne pourrait être finalement balayé. Cette perspective alimente, en réalité, les craintes fondées de Paris dans cette partie du monde. Elle justifie légitimement le déplacement de François Hollande au cœur de l’Afrique et de la région des Grands Lacs africains qui est, à vrai dire, l’épicentre de ce séisme géopolitique ou de cette reconfiguration géostratégique. Ce qui est, bien entendu, très éloigné des aspirations fondamentales du Peuple congolais. En effet, les habitants de la République démocratique du Congo ont forcément et logiquement pour attente légitime la démocratie et la liberté, la justice et la sécurité, la paix et l’harmonie, l’équité sociale et la dignité humaine, la bonne gouvernance et l’éthique politique. Aussi ont-ils pour préoccupation immédiate la préservation de l’intégrité territoriale de leur État, la reconnaissance explicite par la Communauté internationale du génocide fort avéré des pans entiers de la population par les pays limitrophes. Ces États voisins sont incontestablement obnubilés par l’annexion des portions entières de leur territoire national et la spoliation de leurs immenses ressources précieuses et stratégiques autant que minérales et naturelles. Comme la fin justifie les moyens, selon ‘‘Nicolas Machiavel’’, les gouvernements des pays agresseurs de la République démocratique du Congo sont naturellement portés à provoquer, entretenir artificiellement des guerres de ‘‘nettoyage ethnique’’. Ils sont portés à alimenter des conflits armés substantiellement fondés sur l’épuration culturelle selon le modèle kosovar observé dans les Balkans ou l’ex-Yougoslavie dans les années quatre-vingt-dix. C’est en fait le fameux processus de ‘‘yougoslavisation’’ ou principe de ‘‘kosovarisation’’ du conflit militaire qui a présentement cours dans cet État immense et richissime de l’Afrique centrale et de la sous-région des Grands Lacs africains. Donc, les dirigeants politiques ou autorités publiques desdits États sont effectivement portés à alimenter des affrontements interethniques, le plus souvent teintés d’une barbarie indicible, dont les véritables victimes sur le terrain des hostilités armées sont indubitablement des Citoyens congolais sur leur propre territoire. ‘‘Drame africain oblige malheureusement’’ !
Journaliste indépendant |