Category: Economie

  • Comprendre le changement du CFA à l’ECO

    Comprendre le changement du CFA à l’ECO

    Economiste et analyste politique, Gilles Olakounlé Yabi émet aussi des réserves.

    A ses yeux, si l’ambition de quelques chefs d’État se réduit à rebaptiser le franc CFA en ECO, monnaie commune partagée par les huit pays de l’UEMOA, donc sans la puissance démographique et économique dominante, le Nigeria, et sans la deuxième économie ouest-africaine, le Ghana, autant faire des économies et arrêter de distraire les populations par des annonces contradictoires.

    “La menace la plus importante à la réussite du projet de monnaie unique est aujourd’hui l’absence de personnalités politiques fortes, chefs d’État et dirigeants d’organisations régionales, qui essaient de “vendre”, la monnaie unique ouest-africaine aux populations avec conviction et passion. Oui à un projet crédible de monnaie unique pour toute l’Afrique de l’Ouest. Non à une énième démonstration éclatante de la légèreté avec laquelle des décisions cruciales pour l’avenir d’une région et de ses populations sont prises”, conclut-il.

    L’économiste togolais Kako Nouboukpo salue la création de la nouvelle monnaie mais appelle à la vigilance.

    Le Sénégalais Demba Moussa Dembélé pense que “Ouattara est un cheval de Troie pour la France dans la CEDEAO”.

    A ses yeux, l’accord va peut-être changer le nom du franc CFA mais la servitude monétaire va continuer.

    “En gardant un taux de change fixe avec l’Euro les banques centrales africaines vont mener les mêmes politiques monétaires en ayant comme objectif prioritaire la lutte contre l’inflation, comme la BCE. Donc, que les réserves de change quittent Paris pour aller ailleurs ne change rien pour les pays africains. En fait, l’accord signé entre Ouattara et Macron va perpétuer le même système sous une forme « rénovée ». C’est un très mauvais coup porté contre le processus d’intégration en Afrique de l’Ouest. La lutte continue contre la servitude monétaire et la tutelle de la France”, explique-t-il.

    Co auteur du livre L’arme invisible de la Françafrique: Une histoire du franc CFA avec Ndongo Samba Sylla, Fanny Pingeaud pense que l’annonce de Macron et Ouattara “tue le projet de monnaie unique de la Cédéao”.

    Avec BBC

  • Cobalt: Glencore joue gros en RDC et en Zambie

    Cobalt: Glencore joue gros en RDC et en Zambie

    -Glencore menace de fermer la plus grande mine de cobalt au monde. Dans une lettre adressée aux employés de la mine Mutanda dans le Sud-Est de la RDC qui sera bientôt fermée, la société a indiqué que la production devrait être arrêtée parce que la mine n’est “plus économiquement viable”. Cette mauvaise nouvelle pour le président de la RDC,  nouvellement élu,  est prise  de manière unilatérale.

    Une décision analogue a été aussi prise par Mopani Copper Mines, l’unité de Glencore en Zambie, de fermer deux puits à sa mine de Nkana, ce qui causerait des  pertes d’emplois potentiels de 1 400 postes. Le gouvernement zambien a énergiquement protesté, estimant qu’une telle décision devait être prise de concert avec l’Etat.

    Dans les deux pays, la décision de fermeture, prise unilatéralement, semble liée plus aux changements de la règle fiscale  qu’aux effets de la conjoncture.

    Certes, le minerais  stratégique est passé de 95 000 dollars en mars 2018 à 55 000 dollars au premier semestre 2019, soit une dépréciation de 58%. Fin juillet, le cours du cobalt était tombé à 26 000 dollars la tonne, soit son plus bas niveau en trois ans.

    Le géant suisse qui annonce une perte de 350 millions de dollars dans ses activités de négoce, a vu son bénéfice fondre de 92%.

    L’annonce de la fermeture de la mine de la RDC intervient alors que Glencore est sous le coup d’une enquête de la justice américaine. A cela s’ajoute la bataille perdue autour du nouveau code minier de la RDC, signifiant une contribution fiscale plus élevée.  Dans le même esprit que la RDC, la Zambie a voulu remplacer la taxe sur la valeur ajoutée par une taxe de vente non remboursable au grand dam des acteurs miniers.

    Ces deux exemples illustrent de la faible emprise des États africains sur un secteur minier aux mains des multinationales.

    Avec Finacial Afrik

  • Le Zimbabwe va relancer sa propre monnaie cette année

    Le Zimbabwe va relancer sa propre monnaie cette année

    Le Zimbabwe va réintroduire d’ici à la fin de l’année sa propre monnaie, le dollar zimbabwéen, pour pallier le manque de dollars américains qui étrangle depuis des années son économie, a confirmé son ministre des Finances Mtuli Ncube.

    Le Zimbabwe a abandonné en 2009 sa devise nationale en chute libre, victime de l’hyperinflation. Incapable d’enrayer la valse des étiquettes par les dévaluations, le régime de Robert Mugabe lui a substitué le dollar américain et un panier d’autres monnaies dont le rand sud-africain.


    >>> À LIRE – Zimbabwe : les nouveaux billets indexés sur le dollar entrent en circulation


    Mais les précieux billets verts se sont faits de plus en plus rares, au point de causer l’arrêt de l’économie toute entière.

    Un projet « déjà bien avancé »

    « Sur nos efforts pour rassembler suffisamment de devises étrangères pour lancer notre propre devise, je dirais que nous avons déjà bien avancé », a déclaré vendredi soir Mtuli Ncube, cité par le quotidien gouvernemental The Herald. « Vous pouvez compter en mois, pas en années », a-t-il précisé.


    >>> À LIRE – Zimbabwe : quelles perspectives pour l’économie après le départ de Mugabe


    En 2016, le gouvernement a tenté de remédier à la fuite des dollars en introduisant des « bonds notes », des sortes d’obligations, en principe d’une même valeur que les billets verts. Mais, faute de la confiance des opérateurs économiques, leur valeur réelle a vite baissé et l’opération a échoué.

    Inflation et pénuries galopantes

    Successeur de Robert Mugabe fin 2017, Emmerson Mnangagwa s’est jusqu’à présent révélé incapable de redresser la situation.

    La situation s’est même détériorée un peu plus depuis l’introduction récente d’une taxe sur les transactions bancaires électroniques, destinée à augmenter les recettes de l’Etat, qui a encore accéléré la fuite des dollars.

    L’inflation et les pénuries, notamment de carburant et de médicaments, ont repris ces dernières semaines dans la capitale du pays, Harare, provoquant des grèves dans les hôpitaux et les écoles publiques notamment.

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  • [2018 à la Bourse – 6/6] La pire performance de la Bourse de Johannesburg depuis dix ans

    [2018 à la Bourse – 6/6] La pire performance de la Bourse de Johannesburg depuis dix ans

    Casablanca, Abidjan, Lagos… En ce début de 2019, Jeune Afrique dresse le bilan de l’année écoulée dans les principales places financières du continent. En Afrique du Sud, l’indice principal de la Bourse de Johannesburg a reculé de 11,4 % sur fond de montée des tensions économiques à l’échelle mondiale.

    L’indice principal de la Bourse sud-africaine, le Johannesburg Stock Exchange (JSE) All Share Index, a reculé de 11,4 % en 2018, sa pire performance depuis 2008. L’indicateur avait connu une augmentation de 17,5 % en 2017.

    Le JSE All Share Index a pâti cette année des inquiétudes des investisseurs quant à la hausse des taux d’intérêts américains, aux tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis et au ralentissement de la croissance mondiale. En 2008, l’année du déclenchement de la crise financière mondiale avec la faillite de la banque d’investissement américaine Lehman Brothers, la Bourse de Johannesburg avait reculé de 27 %.

    Bonne performance des sociétés minières

    L’action qui a connu la plus forte progression est celle de l’entreprise Montauk Holdings, filiale d’une société américaine spécialisée dans la captation du méthane des sites d’enfouissement de déchets, avec une augmentation de 55 %.

    Suivent ensuite les sociétés Anglo American Platinum (production de platine) et Altron (télécoms et informatique), avec une hausse respective de 54 % et de 51 %. À noter également, la bonne performance de la société aurifère AngloGold Ashanti (+41 %) et de l’opérateur mobile Telkom (+35 %).

    Steinhoff et Aspen en recul

    Se distinguent à la baisse les titres de l’entreprise de santé Ascendis Health (-76 %), ainsi que ceux des groupes immobiliers Rebosis Property Fund (-72 %) et Fortress Reit (-65 %).

    Dans les plus fortes baisses de l’année figurent également Steinhoff (-66 %), dans la tourmente depuis le départ de directeur général Markus Jooste à la fin 2017, et Aspen (-51 %), qui a cédé en 2018 sa division nutrition infantile à Lactalis.

    Parmi les opérations qui ont marqué le Johannesburg Stock Exchange en 2018, figurent les entrées en bourse du distributeur Libstar et du pétrolier Vivo Energy en mai, du transporteur Grindrod Shipping en juin et du concessionnaire Motus Holdings.

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  • Paris a besoin de ses étudiants africains

    Paris a besoin de ses étudiants africains

    Pour l’enseignant universitaire Benaouda Lebdai, la décision de la France d’augmenter les frais de scolarité pour les étudiants étrangers revient à renoncer à la franco­phonie.

    Brutale, prise sans concertation, sans débat avec les universités, l’annonce a créé le désarroi, le mécontentement, la colère en Afrique, du Nord au Sud : le gouvernement français veut augmenter les frais d’inscription dans ses universités pour les étudiants étrangers non européens – aujourd’hui au nombre de 324 000. Les tarifs passeraient ainsi de 170 à 2 770 euros par an pour les inscriptions en licence et de 243 et 380 à 3 770 euros par an pour celles en master et en doctorat. En annonçant une telle hausse exponentielle, prohibitive et soudaine, applicable dès la rentrée prochaine, le gouvernement trahit les racines mêmes de la tradition républicaine française, qui est de permettre à tous et à toutes d’étudier et de réussir sans être issus de classes privilégiées. Et elle place un nombre considérable d’étudiants du continent qui sont venus en confiance en France dans une situation inextricable : engagés dans un cursus sur plusieurs années, ils pourraient se trouver, du jour au lendemain, contraints de devoir l’interrompre.


    >>> À LIRE – Étudiants étrangers en France : « L’augmentation des frais va nous transformer en clandestins »


    Le contexte de cette annonce par le Premier ministre, Édouard Philippe, est doublement ironique : celle-ci s’inscrit dans le cadre d’un plan baptisé « Bienvenue en France – Choose me », destiné à renforcer la « stratégie d’attractivité pour les étudiants internationaux », avec l’objectif d’en accueillir 500 000 à l’horizon 2027. Et elle a été faite lors des « Rencontres universitaires de la francophonie », qui se sont tenues du 19 au 21 novembre à Paris.

    À contre-courant de la francophonie

    En réalité, la France renonce à la franco­phonie et agit très directement contre elle. Elle veut avant tout attirer des étudiants anglophones et renonce à ce que ses universités continuent à jouer un rôle dans la formation de la jeunesse des grandes nations africaines. Une telle hausse laisse en effet sur le bord du chemin des étudiants brillants qui ne bénéficient pas de bourse mais comptent sur leurs économies, leurs sacrifices et leur détermination. En majorité algériens, sénégalais, maliens et camerounais, ces jeunes sont pourtant les plus motivés : ils savent se battre et se frotter à la difficulté de la vie. Et ils sont aujourd’hui les meilleurs ambassadeurs de la langue et de la culture française en Afrique. En tant que professeur des universités, je peux témoigner de leur volonté de travailler dur et de réussir vite. Ils sont ceux qui soutiennent leur thèse dans les délais, en français ; ils maîtrisent généralement cette langue, qu’ils défendent quel que soit le lieu où ils entament leur carrière.

    Quand on sait les guerres linguistiques et l’impact grandissant de la langue anglaise sur le continent, la présence de plus en plus significative de la Chine avec l’ouverture des instituts Confucius à titre gratuit dans les grandes villes, sans compter l’attractivité croissante des universités sud-africaines, Paris fait sans aucun doute un mauvais calcul… C’est la gratuité républicaine des études en France qui contribue à leur attrait et qui permet à la langue de Molière de conserver son statut de langue internationale. Sur le plan de la qualité d’accueil et de la vie estudiantine, les campus de l’Hexagone ne peuvent d’ailleurs pas rivaliser avec ceux de Grande-Bretagne ou des États-Unis. Face aux critiques, le gouvernement français met en avant la mise en place de bourses d’excellence pour les Africains. Mais cet argument laisse perplexe, dans la mesure où l’augmentation des frais d’inscription a été présentée comme un moyen de financer la modernisation des facultés.


    >>> À LIRE – Ces étudiants africains qui choisissent l’Inde


    Les présidents d’université eux-mêmes savent que cette mesure serait contre-productive. Aujourd’hui, à travers toute la France, des motions sont mises en place pour le dire haut et fort. Cela va à l’encontre d’une université française républicaine, dans le sens social et équitable du terme, surtout envers l’Afrique.

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  • Grand invité de l’Économie RFI/Jeune Afrique – Al Kitenge : ” Même un prestidigitateur ne pourrait pas gérer la RDC avec un budget de 5 milliards de dollars “

    Grand invité de l’Économie RFI/Jeune Afrique – Al Kitenge : ” Même un prestidigitateur ne pourrait pas gérer la RDC avec un budget de 5 milliards de dollars “

    Al Kitenge, entrepreneur, consultant et économiste, est le Grand Invité de l’économie RFI-Jeune Afrique, samedi 12 janvier 2019 sur RFI, à 12 h 10 heure de Paris, 10 h 10 TU.

    Formé à l’école polytechnique de Lubumbashi, Al Kitenge a fait une première carrière d’ingénieur chimiste au sein de la multinationale Unilever en Afrique et en Europe. Puis grâce à ses compétences en économie et en organisation, il s’est orienté vers le consulting et le soutien à l’innovation.

    L’entrepreneur qui partage son temps entre Londres et Kinshasa, entend désormais consacrer ses compétences au développement du secteur de l’économie solidaire, persuadé que les conditions de vie des populations ne sont pas assez prises en compte dans les projets de développement prônés par les États et les institutions internationales. Il est la Grand Invité de l’économie RFI-Jeune Afrique samedi 12 janvier sur RFI, à 11 h 10 heure de Paris, 10 h 10 TU.

    • Élections

    Toute la situation de la RDC pose la question de la suprémacie de la politique sur l’économie. Si vous regardez le score cumulé de Félix Tshisekedi – vainqueur provisoire de l’élection présidentielle – et celui de Martin Fayulu, autre opposant au président Kabila, vous vous rendrez compte qu’il y avait un besoin de changement. C’est le principal message à retenir.

    Mais les gens sont tous focalisés sur la présidentielle, alors que nous avons eu trois élections en une – présidentielle, législatives et provinciales, et que ce sera le Premier ministre, issu de la majorité parlementaire, qui aura tous les pouvoirs de la gestion au quotidien. Le président de la République reste cantonné sur deux matières, les affaires étrangères et la défense, en coordination avec le Premier ministre. Par ailleurs, les élections parlementaires provinciales élisent les députés provinciaux qui élisent les gouverneurs. Et notre Constitution dit que ce pays doit être décentralisé. L’élection qui focalise toute l’attention aujourd’hui, c’est à dire la présidentielle, va être l’élection de l’acteur le moins influent de la prochaine gouvernance.

    • L’héritage économique de Jospeh Kabila

    Il est difficile lorsqu’un pays est dirigé sans un plan stratégique connu de tous de faire une évaluation en fin de parcours. Néanmoins, je dois dire que nous avons renoué avec la croissance. Quand Jospeh Kabila est arrivé au pouvoir, nous étions en récession économique. Nous sommes passés d’un budget de quelques millions à quelques milliards.

    Mais l’activité minière au centre du modèle congolais n’est pas de nature à redistribuer la richesse. La rémunération va au capital plutôt qu’au facteur humain. Aujourd’hui l’économie congolaise ne répond pas au besoin des citoyens et c’est là le plus gros défi.

    • Planification

    La première des choses est de se doter d’un plan stratégique de développement. Celui-là peut être aligné sur trente ans avec une déclinaison sur quinze ans. C’est un minimum, car aujourd’hui nous n’avons pas un stock de capital humain de qualité capable de porter la compétitivité de la nation. Il faut le mettre en place, et pour cela, il faudra que les présidents qui arrivent arrêtent de focaliser sur les résultats les plus visibles pour montrer qu’ils sont actifs. Actif ne veut pas nécessairement dire efficace. Il est important d’investir dans les projets structurants comme le capital humain.

    • Inga

    L’énergie est aussi une chose essentielle. Nous sommes le pays qui a le plus grand potentiel hydroélectrique concentré en un seul endroit. Le complexe Inga a un potentiel de 44 000 MW de capacité, aujourd’hui non exploité. Et nous sommes incapables de transformer les minerais que nous avons dans notre sous-sol simplement parce que nous n’avons pas assez d’énergie.

    • Libéralisation

    Le gouvernement a opté pour la libéralisation du secteur de l’énergie et il n’est pas nécessaire que ce soit le gouvernement qui développe le potentiel d’Inga qui, traduit en équivalent pétrole, nous place devant celui du Nigeria. Nous ne pouvons pas continuer de gérer un pays de 80 millions de personnes avec 5 milliards de dollars. Pour faire un saut qualitatif, il faut de grands projets. Et pour cela il faut un plan qui permette de ne pas arbitrer sur une mandature. Même un prestidigitateur ne pourrait pas gérer la RDC avec un budget de 5 milliards de dollars.

    • Point de rupture

    Nous sommes le point de rupture du continent. Quand vous arrivez en RDC, par le nord comme par le Sud, vous ne pouvez plus bouger. Nous avons l’obligation de connecter l’Afrique. Pour cela, il faut que nous nous dotions d’infrastructures de transport et donc d’un plan de mobilité pour les personnes et les marchandises. Des routes, des voies fluviales et des accès à l’océan. Cela veut dire des investissements colossaux. Nous en avons les moyens car nous sommes assis sur 24 000 milliards de dollars de ressources naturelles. Nous avons donc un levier pour emprunter sur la place financière internationale. Et nous n’avons pas besoin de tout investir sur des fonds publics, mais nous pouvons le faire via des partenariats publics-privés.

    • Cobalt

    Le plus important n’est pas d’extraire du cobalt mais de le transformer localement. D’être mesure d’en obtenir plus de valeur ajoutée. Parce qu’un jour, ce cobalt, nous n’en aurons plus du tout. Il faudrait que nous soyons en mesure de dire aux générations futures : « Nous avions du cobalt, mais aujourd’hui nous avons des routes, des universités et un système de santé ». Aujourd’hui, c’est à l’extérieur du pays que la valeur ajoutée est produite.

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  • Au Cameroun, l’empereur de l’aviculture Jean Samuel Noutchogouin s’est éteint

    Au Cameroun, l’empereur de l’aviculture Jean Samuel Noutchogouin s’est éteint

    Le magnat camerounais de 85 ans est décédé le 11 janvier à Paris. Ce pionnier de l’industrie locale laisse un empire qui s’est fait une place forte dans l’élevage.

    Jean Samuel Noutchogouin, 85 ans, a rendu l’âme le 11 janvier à 5 heures, heure de Paris, à l’hôpital américain de Neuilly, où il avait été admis trois jours plus tôt.

    Dans « À la mesure de mes pas », son autobiographie parue en 2015, l’homme à la stature imposante et à la voix grave illustrait l’influence qu’il a eue sur ses compatriotes : « Du lever du jour au coucher du soleil, chaque Camerounais utilise un produit ou un service se rapportant à Jean Samuel Noutchogouin. En mangeant un œuf au petit déjeuner et en poursuivant à midi avec du poulet ou du porc, vous consommerez directement ou indirectement des produits de la Société des Provenderies du Cameroun (SPC). S’il n’utilise pas un rasoir Bic, il travaillera sans doute avec un stylo à bille de la même marque. En outre, il conduira certainement un véhicule de marques Toyota, Peugeot, Suzuki etc sorti d’un magasin de CFAO ».

    Le magazine Forbes le classait en 2015 au cinquième rang des plus grandes fortunes du Cameroun, évaluant ses actifs à 315 millions de dollars. Il figure parmi les pionniers de l’industrie locale, au même titre que Joseph Kadji Defosso, décédé le 23 août, Samuel Kouam, Fadil Abdoulaye Hassoumi ou encore Victor Fotso.

    De la banque à l’élevage

    Comme ce dernier, Jean Samuel Noutchogouin est originaire de Bandjoun, en pays bamiléké. C’est dans la ville voisine de Bafoussam qu’ adolescent, il se lance dans le commerce notamment de la ferraille, avant de migrer à Nkongsamba, dans la région du Littoral. Ce self-made-man, qui s’est tenu à l’écart de la politique – fait plutôt exceptionnel -, fait son entrée dans l’industrie à l’orée des années 80.

    Ses intérêts vont du plastique (Icrafon) à la banque (actionnaire de référence de Banque atlantique Cameroun et quelques parts à la Bicec), en passant par la distribution (CFAO), l’assurance (Atlantique assurance Cameroun) et l’immobilier.

    Mais c’est l’industrie de l’élevage, où il règne sans partage, qui lui a permis de bâtir sa réputation de magnat, avec un tryptique composé d’Agrocam (production de poussins d’un jour), de Belgocam (importation et commercialisation des intrants) et surtout de la SPC (alimentation du bétail, dont les produits rayonnent de Afrique centrale jusqu’au Soudan. « Je suis le seul à travailler sous une licence Lohmann », assurait-il.

    Très affecté par le décès il y a six ans de Jean Roger, son fils aîné qui devait reprendre les rênes, le tycoon travaillait depuis quelques années aux côtés de son cadet, Philippe.

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  • [2018 à la Bourse – 5/6] – L'” annus horribilis ” du Nairobi Securities Exchange

    [2018 à la Bourse – 5/6] – L’” annus horribilis ” du Nairobi Securities Exchange

    Casablanca, Abidjan, Lagos… En ce début de 2019, Jeune Afrique dresse le bilan de l’année écoulée dans les principales places financières du continent. Au Kenya, la Bourse termine dans le rouge sans avoir connu d’opération majeure.

    À la bourse de Nairobi, l’indice NSE 20 a chuté de 23,66 % au cours de l’année 2018 en tombant fin décembre à 2833,84 points, tandis que le All Share terminait 2018 à son niveau le plus bas depuis 19 mois, ayant perdu 18,8 % en un an.

    Selon le quotidien Daily Nation, la valeur des société listées en bourse a également chuté d’environ 2,5 milliards de dollars en 2017 à 2,1 milliards de dollars le 31 décembre 2018, ce qui représente une chute de 17 %, comparé à un gain de 32 % en 2017. Ce bilan sombre peut être expliqué par une combinaison de facteurs internationaux et locaux.

    Retrait des liquidités en dollars

    D’abord avec un environnement économique international peu favorable qui a vu le retrait des liquidités en dollars dans les marchés émergents. « Les investisseurs étrangers détenant plus de 50 % de la NSE, la tendance de l’année a été à la vente » note l’analyste Aly Khan Satchu. L’économiste dénonce également une mauvaise gestion des entreprises parapubliques au Kenya, faisant fuir les investisseurs. Le secteur bancaire est quant à lui en difficulté depuis que le gouvernement a mis en place en 2016 un décret plafonnant les taux d’intérêts bancaires.


    >>> À LIRE : Kenya : pourquoi le gouvernement plafonne les taux d’intérêts bancaires


    Les principales entreprises listées en bourse ont donc connu une année morose. Kenya Power et ARM Cement ont vu leur valeur baisser de plus de 50 % en 2018 tandis que Safaricom, qui représente à lui seul plus de 40 % de la capitalisation boursière à la NSE, a chuté de 17 %. Seul le pétrolier Kenol Kobil sort du lot, avec une hausse de 30 % en 2018, en partie liée à l’offre de reprise de Rubis.

    Si les difficultés vont sûrement perdurer en 2019, Eric Musau, directeur de la recherche à la Standard Investment Bank se veut optimiste. « Nous commençons à noter des évaluations attractives, surtout du point de vue des dividendes, ce qui peut attirer des chasseurs de bonnes affaires sur le marché » assure-t-il.  Les résultats de la NSE ne se reflètent en tout cas pas sur l’économie du pays, qui connaît une croissance annuelle du PIB à 6 %, ce qui soutient le shilling kényan.

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  • Laaziz El Kadiri (CGEM) : ” Pourquoi ne pas imposer une préférence continentale pour le financement des grands projets ? “

    Laaziz El Kadiri (CGEM) : ” Pourquoi ne pas imposer une préférence continentale pour le financement des grands projets ? “

    Laaziz El Kadiri, le « Monsieur Afrique » de l’organisation patronale marocaine, prépare actuellement un guide d’investissement qui couvre l’ensemble du continent. Une manière d’encourager les entreprises à dépasser les frontières du royaume.

    Nommé en juillet à la tête de la commission diplomatie économique, Afrique et Sud-Sud, Laaziz  El Kadiri est devenu le « Monsieur Afrique » de Salaheddine Mezouar. Après avoir sillonné une partie du continent, il a pour mission d’accélérer les investissements marocains sur le continent, selon un plan de bataille centré sur les PME. Rencontre.

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  • Afrique centrale : les dirigeants de dix établissements bancaires sanctionnés par l’autorité régionale

    Afrique centrale : les dirigeants de dix établissements bancaires sanctionnés par l’autorité régionale

    La Commission bancaire d’Afrique centrale (Cobac) à infligé des blâmes aux présidents et directeurs des filiales de six banques et d’un institut de microfinance. En cause, la « détention injustifiée des devises à l’extérieur », mais aussi des violations des règles liées à la lutte anti-blanchiment et le non respect des normes prudentielles.

    Abbas Mahamat Tolli, le président de la Commission bancaire d’Afrique centrale (Cobac), par ailleurs gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), a infligé des blâmes aux dirigeants de dix établissements qui font partie de l’échantillon constitué par le régulateur pour recevoir des contrôles entre juin et juillet 2018. Ces sanctions administratives, infligées le 22 septembre 2018, viennent d’être rendues publiques.

    Les filiales des groupes BGFI au Cameroun, au Gabon et en Guinée équatoriale), d’Afriland First Group au Cameroun et en Guinée équatoriale), d’Ecobank au Cameroun et en Centrafrique sont concernées, ainsi qu’UBA Cameroun et Citibank Gabon.

    Le président du conseil d’administration et le directeur général adjoint du Crédit communautaire d’Afrique (CCA), une institution de microfinance à l’époque des faits n’y échappent pas, car les établissements de ce type sont obligés de passer par des banques pour des opérations avec l’extérieur. Mais la nouvelle directrice générale de CCA Bank – qui a entre-temps obtenu un agrément bancaire – est épargnée.

    Des pratiques qui se sont intensifiées ces deux dernières années

    Les responsables de Société générale de Guinée équatoriale reçoivent un simple avertissement, la Cobac ayant reconnu leur bonne foi face aux infractions à la réglementation de change.

    Il est reproché entre autres aux dirigeants sanctionnés un défaut de rapatriement des devises, une détention injustifiée d’avoirs extérieurs, la non constitution de dossiers de domiciliation au moment des exportations et des importations de fonds ainsi qu’une violation des règles liées à la lutte anti-blanchiment, et le non-respect des normes prudentielles, notamment celles portant sur le contrôle interne et les positions de change.

    Ces pratiques se sont intensifiées ces deux dernières années, au moment où la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) connaissait une tension sur ses réserves de change depuis 2014 et le début de la crise économique.

    Comportement spéculatif

    Ce comportement des banques se double du peu d’empressement des États à rapatrier leurs recettes d’exportation. Une préoccupation soulevée le 25 octobre 2018 par le président de la Cemac, Daniel Ona Ondo, lors du sommet extraordinaire de la Communauté, à Ndjamena. « Le réserves de change se situent en-deçà des trois mois d’importation requis, malgré la remontée des cours du pétrole et les appuis budgétaires reçus des bailleurs », déplorait-il.

    Pour faire le point, Halilou Yerima Boubakary, le secrétaire général de la Cobac, a donc envoyé des missions de contrôle dans ces banques durant les mois de juin et de juillet derniers. « Les résultats montrent que toutes sont en infraction, car elles ont profité de cette pression sur les réserves pour adopter un comportement spéculatif », relève une source proche du dossier.

    En fait, les établissements ont l’obligation de rapatrier les devises mises à leur disposition par les opérateurs économiques (les exportateurs principalement) et les résidents de la zone dans un délai de trente jours, pour les remettre à la banque centrale. Or les délais n’ont fait que s’allonger, les banques profitant également de l’absence d’un dispositif de surveillance au sein de la Beac.

    D’autres contrôles en cours

    Pour corriger le tir, Abbas Mahamat Tolli a mis sur pied dès octobre une cellule spécialisée au sein de la banque centrale. Et un logiciel dédié est en cours d’acquisition. Par ailleurs, d’autres contrôles sont en cours auprès d’une dizaine de banques, congolaises, tchadiennes et centrafricaines notamment.

    Entre temps, un règlement communautaire a été adopté le 21 décembre 2018 pour compléter les sanctions administratives à l’égard des dirigeants par des sanctions financières.

    Les effets des premières mesures se ressentent déjà. « Les banques ont fait des efforts pour rentrer dans la norme. Les ressources de notre compte d’opérations évoluent positivement et viennent même d’atteindre 5 milliards d’euros, chose que nous n’avions plus observée depuis trois ans », souligne notre source.

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