Category: Economie

  • Dette cachée du Mozambique : un ancien ministre et trois ex-banquiers du Crédit suisse inculpés aux États-Unis

    Dette cachée du Mozambique : un ancien ministre et trois ex-banquiers du Crédit suisse inculpés aux États-Unis

    Cinq interpellations ont eu lieu, entre le 29 décembre 2018 et le 3 janvier 2019, dans le cadre de l’enquête sur la « dette cachée » du Mozambique, emprunts réalisés en 2013 et 2014 par trois entreprises publiques qui avaient précipité le pays dans une grave crise financière.

    Interpellé le 29 décembre 2018 en Afrique du Sud, Manuel Chang, ministre mozambicain des Finances de 2005 à 2015, est actuellement en détention provisoire dans l’attente de l’examen d’une demande d’extradition présentée par les autorités américaines.

    L’ancien ministre a été inculpé le 3 janvier à New York. Il est accusé d’avoir garanti, au nom de son pays, deux milliards de dollars (1,75 milliard d’euros) d’emprunts en échange de pots-de-vin – il aurait perçu au moins sept millions de dollars, selon les premiers éléments de l’enquête.

    Ces emprunts avaient été souscrits, sans que Maputo en informe le FMI, par trois entreprises à capitaux publics liées aux services secrets et au ministère de la Défense mozambicains, officiellement pour acheter du matériel de surveillance maritime et des navires – des projets qui n’ont jamais vu le jour. La découverte de cette affaire, en avril 2016, a fait exploser la dette du pays, passée de 86 % du PIB en 2015 à 130 % en 2016, et provoqué le gel des aides du FMI et de plusieurs bailleurs majeurs, plongeant le Mozambique dans une profonde crise économique et financière.

    « Possible engagement » du FMI en 2019

    Outre Manuel Chang, 63 ans, ont été inculpés l’homme d’affaires libanais Jean Boustani, qui avait coordonné le montage, et trois anciens banquiers d’affaires du Crédit Suisse, interpellés le 3 janvier à Londres avant d’être remis en liberté sous caution. Tous auraient perçu des pots-de-vin pour avoir facilité les prêts. Ils sont aussi inculpés pour abus de confiance, dans le cadre de la procédure lancée par le procureur fédéral de Brooklyn, Richard Donoghue.

    C’est parce que les fonds ont transité par les États-Unis que la justice américaine s’est saisie de cette affaire

    C’est parce que les fonds ont transité par les États-Unis que la justice américaine s’est saisie de cette affaire, même si aucun des cinq hommes inculpés ne travaillait ou ne résidait dans ce pays.

    Le Mozambique, qui a fait défaut sur le paiement des intérêts de son eurobond en 2016, est parvenu début novembre à conclure un accord de principe avec une partie de ses créanciers pour la renégociation des termes de son emprunt. Même si l’eurobond en cause (5 % du PIB) reste marginal en comparaison des 113 % du PIB que représentait l’ensemble de la dette du pays en 2017, cette annonce a laissé entrevoir à Maputo un éclaircissement de sa situation financière.

    En outre, deux missions du FMI, en août et en novembre 2018, ont permis de lancer les discussions avec les autorités pour un « possible engagement » de l’organisation financière en 2019.

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  • Mines : Mark Bristow taille dans le vif après la fusion Barrick-Randgold

    Mines : Mark Bristow taille dans le vif après la fusion Barrick-Randgold

    Alors que la fusion entre Randgold et Barrick Gold est devenue effective le 2 janvier, l’ex-patron de Randgold et nouveau directeur général du groupe annonce d’importantes réductions d’effectifs au siège de la société et la cession de certaines mines jugées non-stratégiques.

    Nommé directeur général de Barrick – le nom du nouveau groupe – le bouillonnant dirigeant sud-africain a fait savoir aux salariés du siège de Toronto qu’il allait sérieusement couper dans leurs effectifs pour allouer des ressources directement sur les sites extractifs – y compris de R&D et d’équipement de traitement de données – rendant l’entreprise plus efficace et davantage locale.

    « Il s’agit d’appliquer le modèle Randgold à Barrick », avait-il expliqué au moment de l’annonce de la fusion, rappelant que Randgold n’avait quasiment pas de siège global, réduit à quelques bureaux londoniens, son top-management passant son temps en itinérance entre les différents sites miniers et réunions de négociation avec les gouvernements pour de nouveaux projets extractifs.

    De 170 personnes, les équipes centrales canadiennes vont passer à quelque 70 salariés ont indiqué Mark Bristow et John Thornton, venu de Barrick Gold, auparavant banquier de Goldman Sachs, avec qui il forme le tandem de tête : le premier centré sur les questions opérationnelles, et le second sur les sujets financiers.

    Se concentrer sur les mines de « classe mondiale »

    Les deux hommes se sont accordés pour concentrer leurs efforts sur cinq mines de « classe mondiale » : deux africaines – Kibali en RDC et Loulo-Gounkoto au Mali ; deux aux États-Unis – Cortez et Goldstrike – ; et une en République dominicaine – Pueblo Viejo.

    Les autres gisements et exploitations hérités des deux anciennes sociétés – y compris en Afrique – pourraient, s’ils ne rentrent pas dans les nouveaux critères stratégiques retenus par le groupe, être revendus progressivement au gré des opportunités, et ce alors que le cours de l’or a repris des couleurs, avec une hausse de 7,5 % sur les trois derniers mois.

    Deux dossiers africains prioritaires

    Deux premiers dossiers africains de cette revue d’actifs seront étudiés de près par Bristow et ses acolytes : d’abord, celui d’Acacia Mining, filiale à 63,9 % de Barrick, où il s’agit de renouer les liens avec les autorités qui avaient infligé à cette société le plus gros redressement fiscal de tous les temps sur le continent – 190 milliards de dollars ! – et bloqué ses exportations d’or ; puis celui de la mine zambienne de cuivre de Lumwana, seul actif sur le continent qui ne soit pas dans la filière aurifère.

    Ensuite, ce sera au tour des équipes de Massawa au Sénégal, puis à celles de Tongon en Côte d’Ivoire, d’être fixées sur leurs sorts respectifs.

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  • L’Algérie, le Maroc et le Togo rejoignent la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures

    L’Algérie, le Maroc et le Togo rejoignent la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures

    Le conseil d’administration de l’institution multilatérale de développement créée à l’initiative de la Chine a validé les candidatures de l’Algérie, du Ghana, de la Libye, du Maroc et du Togo. Ces derniers doivent encore verser une contribution au capital de la banque avant d’en être reconnus comme membres.

    Le 19 décembre, le conseil d’administration de la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures, ou Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB), a approuvé la demande d’adhésion de six nouveaux membres, parmi lesquels l’Algérie, le Ghana, la Libye, le Maroc et le Togo.

    « Les six membres potentiels se joindront officiellement à l’AIIB une fois qu’ils auront complété les processus domestiques requis et déposé le premier versement de capital à la banque. Les parts attribuées aux nouveaux membres éventuels proviennent du stock existant de participations non-distribuées de l’AIIB », précise le communiqué de l’institution.

    Une banque de développement basée à Pékin

    Créée à l’initiative de la Chine et basée à Pékin, l’AIIB est une banque de développement multilatéral, comptant 93 membres à ce jour. Son objectif est d’améliorer les conditions économiques et sociales en reliant mieux « les gens, les services et les marchés », grâce à des investissements dans « des infrastructures durables et d’autres secteurs productifs en Asie et ailleurs ».

    La charte de l’AIIB a été signée par 57 pays avant le lancement de la Banque en janvier 2016. En 2017, l’AIIB a annoncé l’approbation de 27 nouvelles demandes d’adhésion. En mai et juin 2018, l’AIIB a approuvé trois demandes supplémentaires.

    Quatre pays africains déjà membres

    Quatre pays africains sont déjà membres de la banque à part entière : l’Égypte, l’Éthiopie, Madagascar et le Soudan. Ceux-ci ont contribué au capital de l’institution, à hauteur respectivement de 650,5 millions de dollars, 45,8 millions de dollars, 5 millions de dollars et 59 millions de dollars.

    La liste de membres dit potentiels – qui doivent encore verser leurs contributions – comprend en outre l’Afrique du Sud, l’un des pays fondateurs de l’institution, et le Kenya.

    Depuis son lancement en janvier 2016, la banque a investi 7,5 milliards de dollars dans 35 projets dont la majorité en Asie. L’Égypte est le seul pays africain à avoir bénéficié de prêts de l’AIIB : 210 millions de dollars en 2017 pour la construction de centrales solaires et 300 millions de dollars en 2018 pour un programme d’assainissement rural.

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  • Tunisie : un prêt de 86 millions d’euros du Koweït pour lutter contre l’exode rural

    Tunisie : un prêt de 86 millions d’euros du Koweït pour lutter contre l’exode rural

    Le Fonds koweïtien va prêter 86 millions d’euros au gouvernement tunisien pour financer un projet de réhabilitation de routes rurales. Objectif : accroître la production agricole et les revenus des agriculteurs pour réduire les migrations vers les villes.

    Le 25 décembre, le gouvernement tunisien a signé un accord de prêt d’un montant de 86,4 millions d’euros (30 millions de dinars koweïtiens) avec le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe, communément appelé Fonds koweïtien. Cette somme sera utilisée pour financer en partie un projet de réhabilitation de routes rurales. Bénéficiant d’un taux d’intérêt d’environ 2 % par an, elle sera remboursée sur 22 ans.


    >>> À LIRE – Tunisie : l’État remet à plat le système d’exploitation de ses ressources forestières


    « Le projet consiste en la réhabilitation et l’asphaltage d’environ 912 km de routes rurales de 5 à 7 m avec des accotements (entre 1 et 1,5 m), la construction d’ouvrages de drainage, des ouvrages de sécurité et de protection et des services de conseil en ingénierie », détaille la communication du Fonds koweïtien.

    Améliorer le niveau de vie des agriculteurs

    Dans le cadre de cette initiative, les autorités prévoient de moderniser et de réhabiliter 912 km de routes rurales dans 22 des 24 gouvernorats que compte le pays, pour un total de 113,7 millions d’euros (392 millions de dinars tunisiens). Cela doit permettre de réduire les coûts de production, de réaliser des gains de temps et d’améliorer l’accès aux marchés locaux.

    Cet accord représente le 37e prêt alloué par le Fonds koweïtien au gouvernement tunisien, qui lui a déjà emprunté plus de 642,3 millions d’euros

    L’objectif du projet est d’accroître la production agricole et d’améliorer le niveau de vie des agriculteurs, afin de réduire les migrations des villages vers les villes.

    Cet accord représente le 37e prêt alloué par le Fonds koweïtien au gouvernement tunisien. La Tunisie a déjà emprunté plus de 642,3 millions d’euros à cette agence de développement.

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  • Start-up de la semaine : en Afrique du Sud, les drones d’Aerobotics au secours des agriculteurs

    Start-up de la semaine : en Afrique du Sud, les drones d’Aerobotics au secours des agriculteurs

    Lancée il y a quatre ans, la start-up sud-africaine Aerobotics, présente dans une dizaine de pays, propose aux fermiers une analyse détaillée de l’état de leurs cultures.

    Des drones et des images satellites à la rescousse des agriculteurs : c’est le pari d’Aerobotics, une jeune start-up sud-africaine fondée il y a quatre ans. En juillet dernier, elle a récolté plus de 2 millions de dollars en levée de fonds de série A. Des fonds qui seront utilisés « pour notre expansion en Afrique du Sud et aux États-Unis », explique son directeur administratif et financier, Timothy Willis.

    L’idée d’Aerobotics germe en 2014. Les ingénieurs James Paterson et Benjamin Meltzer, qui ont étudié ensemble à la University of Cape Town avant de passer respectivement par le MIT et l’Imperial College London, sont de retour au Cap, où ils décident de se lancer ensemble dans l’aventure entrepreneuriale. Ils se penchent sur l’agriculture, un secteur crucial en Afrique du Sud, pris en étau entre des conditions climatiques difficiles et une politique de redistribution des terres qui inquiète certains agriculteurs.

    Dans les exploitations fruitières, « les agriculteurs peuvent perdre jusqu’à 50 % de leurs récoltes à cause des maladies et des nuisibles », explique Timothy Willis, qui a rejoint Aerobotics en février dernier. La famille de James Paterson a un passé agricole, et les jeunes entrepreneurs voient dans le secteur un potentiel intéressant. La start-up voit ainsi le jour dans un garage, où ils s’attellent à la fabrication de drones pour dépister les risques qui menacent les cultures arboricoles.

    Soutien de Nedbank

    Les investisseurs s’intéressent assez vite à cette jeune pousse qui se lance sur le marché : leur levée de fonds d’amorçage, au cours de l’été 2017, s’élève à 650 000 dollars, apportés par les fonds 4Di Capital et Savannah Fund. Un an plus tard, la banque sud-africaine Nedbank devient leur principal soutien lors de leur levée de fonds de série A, qui récolte plus de 2 millions de dollars.


    >>> À LIRE : Savannah fait croître les start-up


    Aerobotics compte aujourd’hui environ 500 clients arboriculteurs, qui utilisent l’imagerie satellite et drone fournie pour identifier les arbres à risques. Loin de ses débuts dans un garage du Cap, la start-up ne fabrique plus ses propres drones. « Nous avons un réseau de prestataires et proposons à nos clients un lot de trois vols de drones à l’année, ainsi que des images satellites fournies par Sentinel, l’agence spatiale européenne », explique Timothy Willis.

    Pour 4 euros par hectare et par mois – la ferme moyenne comptant environ 100 hectares, soit un coût moyen de 400 euros mensuels – Aerobotics propose ensuite aux agriculteurs un accès à la plateforme et application mobile Aeroview, qui permet de consulter ces images aériennes pour identifier les potentielles zones à risques et de « résoudre les problèmes avant qu’ils ne deviennent une réelle menace ». Les agriculteurs peuvent également acheter leur propre drone et profiter chaque mois de l’accès à la plateforme pour 3 euros l’hectare.

    Innovatrice de l’année

    Depuis sa réorientation vers le « tout-virtuel », il y a deux ans, Aerobotics connaît une expansion massive. Après avoir été sélectionnée par l’accélérateur de start-up de Google, elle a été couronnée « Innovatrice de l’année » aux All Africa Business Leaders Awards en novembre et désignée comme l’une des cinq start-up les plus prometteuses d’Afrique du Sud par le groupe d’investissements Nedgroup Investments.

    Selon le directeur administratif et financier, ce succès est largement dû à l’originalité de son produit. « Nous sommes les seuls dans le monde à pouvoir identifier les arbres individuels dans une culture arboricole, et à offrir des données – la hauteur, le volume, la santé – pour chaque arbre. Les fermiers avec des plantations assez étendues ne savent pas ce qui se passe dans leurs cultures à un moment précis – nous leur en donnons un aperçu, avec un très haut niveau de détails et de qualité », indique Timothy Willis.

    10 millions d’arbres analysés

    Si la grande majorité – 90 % – de leurs clients sont en Afrique du Sud, les entrepreneurs ont engagé une manœuvre d’expansion internationale, et les drones d’Aerobotics sont désormais présents dans plus de 10 pays, dont les États-Unis. Une stratégie fructueuse : entre juillet et novembre 2018, l’entreprise a doublé le nombre d’arbres analysés par sa plateforme, passé de 5 millions à 10 millions, chaque arbre représentant une source importante de données. « Le dernier million d’arbres, nous l’avons atteint en cinq jours », insiste Timothy Willis.

    Difficile pourtant pour l’équipe d’Aerobotics de chiffrer la satisfaction de sa clientèle, car le rendement d’une exploitation agricole peut rarement être expliqué par une cause unique. Cependant, le directeur financier se réjouit : « la fidélité de nos clients et la hausse des inscriptions sur notre plateforme reflètent la qualité de notre service ». Avant de conclure : « les fermes de taille moyenne sont plutôt performantes en Afrique du Sud, et nous aidons beaucoup de fermiers à continuer dans ce domaine ».

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  • E-Commerce : Jumia en quête d’équilibre

    E-Commerce : Jumia en quête d’équilibre

    La plateforme panafricaine Jumia devrait battre de nouveaux records cette année. Mais elle n’est toujours pas rentable et reste à la recherche du modèle qui a permis aux géants Alibaba et Amazon de prospérer.

    Pour Jumia, avant même les fêtes de fin d’année et ses millions de commandes, décembre sonne déjà comme l’heure des comptes. Pendant un mois, la première plateforme d’e-commerce du continent a enchaîné les campagnes de promotion sur ses 14 marchés africains, avec des réductions allant jusqu’à 75 %.

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  • Retrait de l’Opep : ” Le Qatar veut se libérer des interférences extérieures “

    Retrait de l’Opep : ” Le Qatar veut se libérer des interférences extérieures “

    À trois jours du sommet de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à Vienne, le ministre qatarien de l’Énergie Saad al-Kaabi a annoncé le retrait de son pays de l’organisation. La décision, qui prendra effet en janvier 2019, est fortement symbolique.

    Le retrait aura un impact économique limité. Avec près de 600 000 barils produits par jour – contre près de 10,5 millions pour l’Arabie saoudite – le petit émirat est loin des poids lourds du secteur. Il est tout simplement le plus petit exportateur des pays membres de l’Opep. Ses réserves sont modestes, le Qatar s’appuyant surtout sur son immense potentiel gazier (troisième réserves mondiales, premier exportateur mondial) pour financer son économie.

    « Ce retrait reflète le désir du Qatar de concentrer ses efforts sur le développement et l’augmentation de sa production gazière, de 77 millions de tonnes par an à 110 millions de tonnes dans quelques années », a notamment déclaré Saad al-Kaabi. « C’est à mon sens lié à la volonté du Qatar de se libérer des contraintes régionales qui pourraient entraver son développement économique. Le secteur gazier est le centre de gravité du Qatar et il se donne ainsi une plus grande marge de manœuvre pour atteindre ses objectifs sans être contraint par des intérêts extérieurs », décrypte Andreas Krieg, spécialiste du Moyen-Orient au King’s College.

    Influence saoudienne

    Cette surprenante décision revêt une forte connotation symbolique. Membre depuis 1961, le Qatar avait été le premier pays à rejoindre l’institution dans la foulée des cinq fondateurs (Arabie saoudite, Iran, Irak, Koweït et Venezuela). Il est cependant le premier État moyen-oriental à la quitter.

    En froid prolongé avec Doha, Riyad, qui dirige de fait l’Opep vu son poids sur le marché mondial, a depuis quelques semaines orienté la production à la hausse pour faire baisser au forceps le prix du baril, suite aux demandes répétées de Donald Trump. Après avoir atteint plus de 75 dollars début octobre, le prix du baril est ainsi redescendu à 53 dollars aujourd’hui. Les décisions de l’Opep sont donc intrinsèquement liées aux objectifs politiques saoudiens, ce qui ne passe pas toujours auprès des autres pays exportateurs, notamment l’Algérie – où le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane est en visite depuis dimanche 2 décembre.

    Le Qatar a le sentiment que la domination saoudienne sur les institutions régionales a entravé ses objectifs de développement

    En se retirant de l’Opep, Doha signifie ainsi qu’elle n’entend pas demeurer au sein d’une institution dominée par son voisin hostile. « Il y a le sentiment au Qatar que la domination saoudienne sur les institutions régionales a entravé les objectifs de développement du Qatar. C’est pour l’émirat l’occasion de s’affirmer comme un marché indépendant et de se libérer des interférences extérieures. Le blocus de ses voisins a rendu cette décision possible », analyse Andreas Krieg.

    Le poids de l’Opep sur les cours mondiaux s’est trouvé relativisé ces dernières années par l’intégration dans le top 10 d’États exportateurs non membres, dont la Russie, le Canada et le Kazakhstan. Les États-Unis, premier consommateur et devenu en quelques années le premier producteur mondial, sont également moins dépendants du pétrole saoudien.

     

  • Pétrole : le Qatar va quitter l’Opep

    Pétrole : le Qatar va quitter l’Opep

    Saad al-Kaabi, le nouveau ministre de l’Energie de l’émirat gazier, a annoncé le retrait du Qatar de l’Opep dès 2019, pour se concentrer sur la production de gaz.

    Le Qatar va quitter en janvier l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a annoncé lundi 3 décembre le nouveau ministre de l’Energie de l’émirat gazier.

    « Le Qatar a décidé de se retirer comme membre de l’Opep avec effet en janvier 2019 », a déclaré Saad al-Kaabi lors d’une conférence de presse à Doha, ajoutant que l’organisation en avait été informée lundi matin.


    >>> À LIRE – Crise du golfe : Qatar-Arabie saoudite, la guerre fratricide


    Le Qatar continuera à produire du pétrole, mais se concentrera sur la production de gaz. L’émirat du Golfe est le premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié.

    « Nous n’avons pas beaucoup de potentiel (dans le pétrole), nous sommes très réalistes. Notre potentiel, c’est le gaz », a souligné Kaabi.

    Le Qatar est membre de l’Opep depuis 1961. Les bases de l’organisation ont été établies en septembre 1960, notamment sous l’impulsion de l’Arabie saoudite qui domine le cartel de 15 membres aujourd’hui. L’Arabie saoudite a rompu ses relations diplomatiques avec le Qatar en juin 2017 en l’accusant d’abriter des individus et des organisations qui lui sont hostiles.

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  • Hydrocarbures : Kosmos Energy prépare son futur africain dans le golfe du Mexique

    Hydrocarbures : Kosmos Energy prépare son futur africain dans le golfe du Mexique

    L’acquisition de puits au large des États-Unis va permettre à la junior américaine de financer ses projets en Mauritanie, en Côte d’Ivoire et en Guinée équatoriale.

    C’est à 10 000 km des puits de pétrole ghanéens qui ont fait sa renommée que Kosmos Energy a acquis ses derniers actifs en septembre. En achetant Deep Gulf Energy, une société texane relativement peu connue, Kosmos a repris ses parts dans douze blocs situés dans le golfe du Mexique, au large du Texas et de la Louisiane.

    Cet intérêt nouveau porté à la côte ouest de l’Atlantique peut surprendre. Depuis son entrée fracassante au Ghana, où la firme a été la première à découvrir des quantités importantes de pétrole en 2007 – un épisode raconté dans le mémorable documentaire Big Men –, le marché a toujours associé Kosmos à l’Afrique de l’Ouest.

    En 2015 et 2016, elle reproduit l’exploit ghanéen, avec la mise au jour d’une importante réserve de gaz dans l’offshore profond au large du Sénégal et de la Mauritanie, confortant ainsi son statut d’explorateur à succès dans cette région du monde.


    >>> À LIRE – Hydrocarbures : une nouvelle ère s’ouvre pour le continent


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  • Sous le coup d’un redressement fiscal, les locaux d’Orange Niger fermés

    Sous le coup d’un redressement fiscal, les locaux d’Orange Niger fermés

    La Direction générale des impôts du Niger a ordonné la fermeture des locaux d’Orange Niger à Niamey pour “non-paiement d’impôt”, a annoncé la compagnie de télécoms dans un communiqué vendredi 30 novembre.

    La filiale nigérienne de l’entreprise française Orange qualifie de « contestable » un redressement fiscal de 22 milliards de francs CFA (33 millions d’euros) décidé par le fisc nigérien, qui représente « près de 50% (de son) chiffre d’affaires », et s’étonne de la « brutalité » de cette mesure de fermeture prise jeudi 29 novembre.

    « Depuis le démarrage de ses activités en 2008 et jusqu’à date, Orange Niger s’est toujours acquitté de ses obligations fiscales ». « Orange Niger, ainsi que tous les opérateurs concernés par ces redressements, conteste cette décision et a formulé un recours pour lui permettre de défendre ses intérêts en toute sérénité », explique la société dans son communiqué.

    Orange Niger affirme que « la continuité de l’entreprise » est « gravement menacée par ces décisions unilatérales et disproportionnées ».

    Forte de « 2,4 millions de clients », Orange Niger compte « 532 salariés » et « représente plus de 52 000 emplois directs et indirects au Niger ». « L’impact de ses activités télécoms et sociétales représente 2,89 % du PIB national du pays », affirme la société dans le communiqué.

    Vaste campagne de recouvrement fiscal

    Le Niger compte quatre compagnies de télécoms qui se partagent les 7,7 millions d’abonnés aux services de téléphonie mobile, pour une population de 19 millions d’habitants. Le taux de pénétration de l’internet est de 19%, selon l’Autorité de régulation des télécommunications et de la Poste (ARTP).

    En 2017, la suppression par le gouvernement de la taxe sur les appels internationaux qui avait rapporté au fisc nigérien une vingtaine de milliards de francs CFA (environ 30 millions d’euros), avait été fortement critiquée par la société civile et l’opposition politique qui avaient dénoncé « un cadeau fiscal injustifié ».

    En octobre dernier le ministre nigérien des Finances, Hassoumi Massoudou, a annoncé le « rétablissement partiel » de cette taxe à partir de 2019, accusant les compagnies de télécoms de n’avoir pas tenu leurs engagements d’améliorer leurs prestations.

    Niamey est engagée dans une vaste campagne de recouvrement d’impôts pour améliorer ses recettes, dont une bonne partie sert à financer la lutte contre le terrorisme.

    Début octobre, l’ARTP a infligé plus de 3,5 milliards de francs CFA (5,3 millions d’euros) d’amendes aux compagnies présentes au Niger pour ne pas avoir « amélioré » la couverture et la qualité de leurs services.

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