Category: RD Congo

  • RDC : des ONG appellent à ” descendre dans la rue ” si le résultat n’est pas respecté

    RDC : des ONG appellent à ” descendre dans la rue ” si le résultat n’est pas respecté

    Des ONG et mouvements citoyens ont appelé mercredi les Congolais à « descendre massivement dans la rue » si leur choix à l’élection présidentielle n’est pas respecté, ajoutant que le vainqueur ne peut pas être le candidat du pouvoir.

    Ces mouvements dont Lutte pour le changement (Lucha) et Filimbi ont appelé dans un communiqué le peuple congolais « à rester vigilant et à se tenir prêt à descendre massivement dans la rue si la Ceni (Commission électorale), sous l’influence du président sortant Joseph Kabila, s’avisait de publier les résultats non conformes à la vérité des urnes ».

    « C’est l’opposition qui a gagné les élections »

    « Nous savons au moins pour qui le peuple congolais n’a pas voté : c’est Shadary. Le peuple s’est exprimé, il y a eu une rupture entre le statu quo et le changement. C’est l’opposition qui a gagné les élections », a insisté Carbone Beni, coordonnateur du mouvement Filimbi, en réponse à la presse.

    L’ex-ministre de l’Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadary, est le candidat du président sortant Joseph Kabila face aux deux têtes de l’opposition divisée, Martin Fayulu et Félix Tshisekedi. « Nous exigeons de la Ceni la publication rapide des résultats de la présidentielle », ajoutent ces organisations. La Ceni a commencé mardi soir des réunions plénières pour la publication des résultats.

    La proclamation par la Ceni des résultats contraires à la vérité des urnes sera considérée comme un coup d’État constitutionnel

    « La proclamation par la Ceni des résultats contraires à la vérité des urnes sera considérée comme un coup d’État constitutionnel », indiquent les organisations. Les signataires ont demandé aux candidats d’opposition Félix Tshisekedi et Martin Fayulu « de ne conclure aucun arrangement particulier avec le régime partant visant à contredire la vérité des urnes ». La Conférence des évêques catholique (Cenco), qui affirme avoir déployé 40 000 observateurs électoraux, a affirmé jeudi connaître le vainqueur de la présidentielle.

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  • Présidentielle en RDC : entre suspense insoutenable et tractations de dernière minute

    Présidentielle en RDC : entre suspense insoutenable et tractations de dernière minute

    Qui d’Emmanuel Ramazani, Félix Tshisekedi ou Martin Fayulu l’a emporté ? La tension est montée d’un cran mardi soir, neuf jours après la tenue de la présidentielle. Le suspense est total, alors que d’ultimes tractations sont en cours.

    « Le pays se retrouve aujourd’hui comme un véhicule sur un cric. Au moindre faux mouvement, il peut basculer dans un sens comme dans l’autre. » Puisée dans le vocabulaire automobile, la métaphore de ce quado kinois, entendez réparateur de pneus, illustre bien le climat d’incertitude qui prévaut en RDC dans l’attente de la publication des résultats. « Qu’adviendra-t-il après l’annonce des résultats provisoires de la présidentielle du 30 décembre dernier ? » s’interroge, visiblement inquiet, le quadragénaire. Ce père de famille, qui se définit comme un « débrouillard survivant au jour le jour », n’est pas le seul à redouter la publication du verdict des urnes.

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  • RDC : la Ceni promet les résultats provisoires de la présidentielle dans ” 24 à 48h “

    RDC : la Ceni promet les résultats provisoires de la présidentielle dans ” 24 à 48h “

    Les résultats provisoires de l’élection présidentielle en République démocratique du Congo pourraient être annoncés d’ici « 24 à 48 heures », a indiqué mardi soir la Commission électorale, après avoir annoncé le début de ses délibérations.

    « C’est un travail colossal qui ne peut pas se terminer en quelques heures », a déclaré le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) Corneille Nangaa.

    « La Ceni compte consacrer entre 24 et 48 heures à ce travail. C’est à l’issue de ce délai que la Ceni va programmer la proclamation des résultats provisoires de la présidentielle », a-t-il ajouté.

    La Ceni en plénière

    « L’assemblée plénière de la Ceni a entamé, ce mardi 8 janvier 2019 depuis 19h00, une série de plénières d’évaluations et de délibérations à l’issue desquelles elle procédera à la publication des résultats provisoires de l’élection présidentielle », avait indiqué la Ceni dans un Tweet à 20h42 (19h42 GMT).

    La circulation sur le boulevard du 30-Juin devant le siège de la Ceni a été bloquée par des policiers armés mardi soir après cette annonce, a constaté un témoin sur place.


    >>> À LIRE – Présidentielle en RDC : Katumbi répond au camp Kabila sur le vote des Congolais en milieu rural


    Dans l’après-midi, des habitants de la capitale ont pris d’assaut plus tôt que d’habitude les transports collectifs sur la foi de la rumeur d’une proclamation imminente des résultats provisoires.

    La Ceni avait renvoyé dimanche sine die l’annonce des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 30 décembre qui doit désigner le successeur du président Joseph Kabila.

    « La vérité des urnes »

    Trois principaux candidats sont en lice, le dauphin et candidat du pouvoir, l’ex-ministre de l’Intérieur sous sanctions de l’Union européenne Emmanuel Ramazani Shadary, et les deux opposants Martin Fayulu et Félix Tshisekedi.

    De nombreuses voix ont demandé à la Ceni de proclamer « la vérité des urnes », comme la Conférence épiscopale qui affirme depuis plusieurs jours connaître le vainqueur.

    Mardi, Martin Fayulu a lancé sa propre mise en garde: « Les résultats électoraux ne se négocient point ». Comme la Conférence épiscopale, il affirme que « le peuple congolais connaît déjà le résultat » et « le véritable vainqueur de l’élection présidentielle ».


    >>> À LIRE – Élections en RDC : la Conférence épiscopale dit posséder le nom du vainqueur


    L’UDPS de l’opposant Félix Tshisekedi a aussi mis en garde « la Ceni contre toute conspiration qui modifierait l’expression de la volonté du souveraine primaire ».

    La principale dénomination protestante, Eglise du Christ du Congo, a demandé à la Ceni de tenir « ses promesses, faites devant Dieu et devant la nation, d’offrir à la nation la vérité et rien que la vérité des urnes ».

    Félix Tshisekedi « pressenti gagnant » par l’UDPS

    Le chemin vers la vérité passe par les 179 Centres locaux de compilation des résultats (CLCR) où sont traités les résultats des bureaux de vote, avant de remonter à la Ceni. « Dans 92% des CLRC, les résultats compilés des procès-verbaux de dépouillement n’ont pas été affichés à l’extérieur », a relevé l’ONG d’observation électorale Symocel.

    La journée a été marquée par la main tendue de l’UDPS au président sortant Joseph Kabila. Son secrétaire général, Jean-Marc Kabund, n’a pas démenti des « rumeurs faisant état d’un rapprochement entre le président sortant » et Félix Tshisekedi, le candidat de l’UDPS.

    Jean-Marc Kabund a déclaré que Félix Tshisekedi était « pressenti gagnant » de l’élection présidentielle. M. Tshisekedi et le président sortant Joseph Kabila ont donc « intérêt » à se rencontrer, « pour préparer la passation pacifique et civilisée du pouvoir », a-t-il ajouté.

    Félix Tshisekedi avait lui-même estimé que le président Kabila pourrait « vivre tranquillement dans son pays, vaquer à ses occupations » s’il quittait le pouvoir.

    « Un jour nous devrons même songer à lui rendre hommage pour avoir accepté de se retirer. Pourquoi, compte tenu de son expérience, ne pas lui confier des tâches diplomatiques spéciales, faire de lui un ambassadeur extraordinaire du Congo ? », avait-il dit au journal belge Le Soir.

    Cet entretien avait relancé la machine à rumeurs sur de possibles négociations entre l’UDPS et le pouvoir pour faire barrage à l’autre candidat de l’opposition, Martin Fayulu.

    Très confiant en sa victoire, M. Fayulu est soutenu par l’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, considéré comme un « Judas » par le président Kabila, et l’ex-chef de guerre et ex-vice-président, Jean-Pierre Bemba.

    Mardi, un porte-parole de la Majorité pro-Kabila, Alain Atundu, a eu des mots très durs envers la coalition politique Lamuka formée autour de Martin Fayulu, sans jamais attaqué Félix Tshisekedi.

    Au pouvoir depuis 18 ans, le président Kabila a renoncé a briguer un troisième mandat, interdit par la Constitution. Des élections législatives et provinciales ont également eu lieu le 30 décembre

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  • RDC : une nouvelle attaque des rebelles ADF à Beni fait au moins dix morts

    RDC : une nouvelle attaque des rebelles ADF à Beni fait au moins dix morts

    Au moins huit civils, dont des membres de familles de militaires, ont été tués dans la nuit de lundi à mardi dans une incursion d’hommes armés à Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo.

    « Huit personnes ont été tuées, dont cinq membres de familles des militaires », dans la commune de Mavivi, au nord de Beni, a déclaré le capitaine Mak Hazukay, porte-parole de l’armée dans la région. La police, qui avançait le même bilan, a ensuite revu à la hausse son décompte qui est passé à dix morts, tandis qu’un responsable de la société civile locale et un observateur évoquaient le chiffre de « onze civils tués ».

    Recrudescence des attaques de l’ADF

    La ville et le territoire de Beni sont depuis octobre 2014 la cible d’attaques généralement attribuées au groupe armé d’origine ougandaise des Forces démocratiques alliées (ADF). Les autorités congolaises et la Mission des Nations unies en RDC (Monusco) accusent les ADF d’être responsables de massacres de plusieurs centaines de personnes dans cette région.

    Les rebelles ougandais musulmans de l’ADF sont aussi tenus responsables de la mort de 15 Casques bleus tanzaniens, en décembre 2017 dans la même région, ainsi que celle de sept autres Casques bleus malawites et tanzaniens en novembre. L’Église catholique a dernièrement évoqué le chiffre de 2 000 morts depuis 2014, essentiellement des civils dans la région de Beni. Les élections du 30 décembre en RDC ont été annulées à Beni, officiellement en raison de l’insécurité et de l’épidémie d’Ebola qui touche également la zone.

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  • Égypte : un policier tué en tentant de désamorcer une bombe devant une église copte

    Égypte : un policier tué en tentant de désamorcer une bombe devant une église copte

    Un policier spécialisé dans les explosifs a été tué samedi soir au Caire en tentant de désamorcer une bombe repérée par les forces de sécurité devant une église copte au Caire, une communauté régulièrement prise pour cible par les extrémistes.

    Deux autres policiers ont également été blessés dans l’explosion survenue devant l’église al-Azraa Wa Abou Sifin (la Vierge et Mercure de Césarée), à Nasr City en périphérie du Caire, selon les mêmes sources.

    Peu avant minuit, un important dispositif de sécurité empêchait tout accès aux abords de l’église, ont constaté des journalistes de l’AFP.

    Cet incident intervient à deux jours du Noël chrétien copte orthodoxe, célébré le 7 janvier en Égypte.

    Renforcement du dispositif de sécurité

    Ces dernières semaines, les forces de sécurité avaient annoncé un renforcement du dispositif de sécurité au Caire à l’occasion des fêtes de fin d’années et des célébrations de Noël.

    L’Égypte affronte des mouvements extrémistes, dont le groupe jihadiste État islamique (EI), en particulier depuis la destitution par l’armée du président islamiste Mohamed Morsi en 2013.

    Pour sa part, la communauté copte, estimée à 10% de la population égyptienne d’environ 100 millions d’habitants, est régulièrement la cible d’attaques.

    L’engin, qui a détoné dans la soirée de samedi, était placé à l’intérieur d’un sac que les policiers ont inspecté, ont ajouté les sources de sécurité. Le policier tué, Moustafa Abid, était un commandant spécialisé dans le déminage.

    Le déminage meurtrier de samedi intervient aussi la veille de l’inauguration en grande pompe, par le président Abdel Fattah al-Sissi, de la cathédrale de la Nativité, présentée comme la plus grande du Proche-Orient et tout juste construite dans la future capitale administrative égyptienne, à 45 km à l’est du Caire.

    Policiers, soldats et touristes visés

    À la tête de l’Égypte depuis 2014, un an après le renversement du pouvoir des frères musulmans, Abdel Fattah al-Sissi se présente souvent comme un défenseur des chrétiens face aux extrémistes.

    Mais certains analystes et activistes reprochent toujours à l’État de discriminer et de ne pas suffisamment protéger les Coptes.

    Plus d’une centaine de personnes ont été tuées dans des attaques contre des chrétiens depuis fin 2016.

    La dernière en date remonte à novembre 2018 lorsque des assaillants avaient ouvert le feu sur un bus transportant des fidèles chrétiens, tuant sept personnes et en blessant sept autres.

    L’attentat avait été revendiqué par l’EI, près d’un an après sa dernière attaque ciblant les Coptes.

    En février 2018, l’Égypte a lancé une vaste opération contre l’EI, dont la branche locale est basée au Sinaï (est). Environ 500 jihadistes présumés ont été tués depuis cette date, selon les chiffres officiels.

    Les Coptes ne sont pas les seules cibles des mouvements extrémistes. Des centaines de policiers et de soldats ont été tués dans des attaques. Par ailleurs, des attentats visent aussi des touristes.

    La semaine dernière, trois touristes vietnamiens et leur guide égyptien ont été tués dans l’explosion d’une bombe artisanale au passage de leur bus près des pyramides de Guizeh, en périphérie sud-ouest de la capitale égyptienne.

    Il s’agissait de la première attaque contre des touristes en Égypte depuis juillet 2017.

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  • Élections en RDC : les résultats provisoires reportés à ” la semaine prochaine “

    Élections en RDC : les résultats provisoires reportés à ” la semaine prochaine “

    La publication des résultats provisoires des élections générales en République démocratique du Congo, initialement annoncée pour dimanche, a été reportée à « la semaine prochaine », a indiqué samedi le président de la Commission électorale à l’AFP.

    « Il n’est pas possible de publier les résultats dimanche. On avance bien mais on n’a pas encore tout« , a déclaré Corneille Nangaa, président de la Commission électorale en charge de la centralisation des résultats. Il n’a pas précisé le jour exact prévu pour la publication. « On est encore autour de 45 à 48% » dans la remontée des bulletins de vote, a-t-il assuré. « La semaine prochaine nous donnerons », a-t-il conclu.

    L’élection présidentielle du 30 décembre doit désigner le successeur du président Joseph Kabila, qui ne peut pas se représenter.

    Trois principaux candidats se disputent cette succession, l’ex-ministre de l’Intérieur Emmanuel Ramazani Shadary, soutenu par le président Kabila, et les deux opposants Martin Fayulu et Félix Tshisekedi.

    La Ceni sous pression

    La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et son président sont sous pression pour donner des résultats « conformes » à la « vérité des urnes » et au « vote du peuple congolais ».

    Cette demande a été formulée par la puissante Conférence épiscopale, le chef de la mission d’observation de l’Union africaine, et l’Union européenne.

    « La Ceni doit maintenant faire en sorte que ces voix et ces suffrages soient respectés », a aussi indiqué le porte-parole du Département américain.

    La Conférence épiscopale a estimé samedi que « s’il y a soulèvement de la population, il relèverait de la responsabilité de la Ceni », si les « résultats, quoique provisoires » ne sont pas « conformes à la vérité des urnes ».

    Le président Donald Trump a annoncé l’envoi de 80 militaires américains au Gabon « en réponse à la possibilité que des manifestations violentes puissent survenir en RDC ».

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  • [Tribune] En RDC, les risques d’un putsch électoral

    [Tribune] En RDC, les risques d’un putsch électoral

    Pour la première fois depuis 1960, une passation de pouvoir entre un président sortant et un autre démocratiquement élu devait avoir lieu. Mais au vu des éléments dont dit disposer la FIDH et des irrégularités constatées, le peuple congolais court, selon elle, le risque de se voir confisquer ses élections.

    Une tribune cosignée par Paul Nsapu, président de la Ligue des électeurs en RDC et secrétaire général adjoint de la FIDH, Jean-Claude Katende, président de l’Asadho, et Dismas Kitenge, président du Groupe Lotus.

    Tous les espoirs étaient permis. Grâce à la formidable vivacité du peuple congolais et notamment de sa société civile, le scrutin du 30 décembre conservait des chances d’être une réussite. Depuis les élections de 2011, tout particulièrement, des milliers de militants d’organisations échappant aux partis politiques traditionnels ont réclamé le respect de la Constitution, n’hésitant pas à risquer leur sécurité et souvent, hélas, leur vie, pour obtenir une réelle alternance politique.


    >>> À LIRE – Élections en RDC : « La campagne s’est plutôt mieux déroulée qu’en 2011 », selon Leila Zerrougui (Monusco)


    Partout dans le pays, des marches et des manifestations pacifiques ont eu lieu. Partout dans le pays, la répression s’est abattue, avec une violence criminelle, comme dans le Kasaï, à Lubumbashi, à l’Est ou encore à Kinshasa, où les forces de l’ordre n’ont pas hésité à tirer à balles réelles. Bilan : des dizaines de morts, des centaines de blessés, des militants arrêtés, emprisonnés, torturés. En vain. Par la seule force de cette volonté collective, ce mouvement de fond aura réussi l’impensable : faire reculer un pouvoir aux abois, avec la promesse d’un scrutin libre et transparent, et le départ du président Kabila.

     Des décisions inquiétantes

    C’est d’ailleurs cette même révolte citoyenne, ce même sentiment d’appartenir à une communauté de valeurs, qui a poussé des milliers de citoyens de Beni ou de Butembo, privés de vote par le pouvoir – officiellement pour une raison d’insécurité –, à installer des bureaux de vote de fortune, et braver de longues files d’attente pour faire entendre leurs voix.

    Car le pouvoir a pris peur et, dès le début, craignant certainement que cette frustration engrangée au fil des ans ne se traduise par un cuisant échec dans les urnes, a tout fait pour saboter cet exercice démocratique. Ayant pris conscience que sa stratégie isolationniste le conduisait droit dans une impasse, il a ainsi soudainement décidé de repousser d’une semaine les élections initialement prévues le 23 décembre. Puis, il a arbitrairement décidé que les plus d’un million d’électeurs de Beni, Butembo et Yumbi n’auraient pas le droit d’y participer avant trois mois.

    Des décisions qui ont davantage fait peser alors les soupçons d’une manipulation à grande échelle. Cette suspicion a par la suite été confirmée par le refus d’accréditer certains observateurs internationaux, ou des médias étrangers soucieux de rendre compte du scrutin. Juste avant le scrutin, le renvoi de l’ambassadeur de l’Union européenne, sous un prétexte fallacieux, a encore renforcé ces craintes.

    De nombreuses irrégularités

    Sur les réseaux sociaux, pourtant, le jour des élections, les premiers messages qui commençaient à être partagés témoignaient de la ferveur et de la fierté, de la joie aussi, partagée par tout un peuple, d’avoir pu accomplir ce devoir et ce droit citoyen. Mais c’était avant la coupure d’Internet imposée par le gouvernement. Et très rapidement, nos pires appréhensions sont devenues réalité.


    >>> À LIRE – Élections en RDC : la Ceni reconnaît des « incidents prévisibles qui ont été pris en charge »


    Ouverture tardive de certains bureaux de vote, absence ou retard de fourniture de bulletins de vote, dysfonctionnements des machines à voter : les premières constatations qui nous sont parvenues du terrain tendaient à montrer que tous les éléments d’une fraude massive avaient été mis en place. Toute la journée, les témoignages d’irrégularités n’ont eu de cesse d’être rapportés. Dès le début, l’absence des listes électorales affichées devant des bureaux de vote, ou encore celle de noms de candidats sur certaines machines à voter avaient été relevées. Jusqu’à la fin du scrutin, l’absence d’affichage des procès-verbaux sur les portes de certains bureaux a également été constaté.

    Depuis le 30 décembre, le régime ne cesse d’envoyer des signes de plus en plus inquiétants de fermeture vis-à vis de la communauté internationale. La coupure généralisée d’Internet en est bien sûr le plus spectaculaire des exemples. Radio France internationale (RFI), dont les émissions et les journaux d’information sont particulièrement suivis en République démocratique du Congo, a par ailleurs vu son signal couper, et le ministère de la Communication a retiré son accréditation à la correspondante de ce média à Kinshasa.

    La communauté internationale doit se tenir prête à activer tous les leviers dont elle dispose pour éviter une escalade de la violence politique

    Éviter l’escalade de la violence politique

    Les risques d’un putsch électoral sont donc bien présents, et nous désolent, car la déception sera grande, au sein d’une population qui avait commencé à croire à un changement politique. Mais les dangers d’une contestation des résultats des élections sont du coup bien réels, de même que ceux d’une escalade de la violence politique. L’attitude récente des forces de sécurité laisse en effet présager un possible bain de sang en cas de mouvement de foule.

    La communauté internationale doit se tenir prête à activer tous les leviers dont elle dispose pour éviter un tel scénario, en espérant que les menaces de sanctions ciblées contre les responsables des violences et d’éventuelles poursuites judiciaires seront suffisantes pour calmer les ardeurs des pourvoyeurs de haine. Ceux-là n’ont pas d’avenir au sein d’une RDC réellement démocratique et pluraliste, que nous appelons de tous nos vœux depuis trop longtemps.

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  • Présidentielle en RDC : Katumbi répond au camp Kabila sur le vote des Congolais en milieu rural

    Présidentielle en RDC : Katumbi répond au camp Kabila sur le vote des Congolais en milieu rural

    Si la coalition au pouvoir en RDC semble reconnaître la défaite de son candidat à Kinshasa lors de la présidentielle du 30 décembre, elle revendique une écrasante victoire de ce dernier dans les milieux ruraux. Ce qui ne serait pas le cas, selon l’opposant Moïse Katumbi, qui soutient le candidat Martin Fayulu.

    Pour qui le Congo profond a-t-il vraiment voté ? Au moment où tout le pays attend impatiemment l’annonce des résultats provisoires du scrutin, opposition et majorité revendiquent le triomphe de leur candidat dans les milieux ruraux lors de la présidentielle du 30 décembre en RDC.

    Le Front commun pour le Congo (FCC) a été le premier à se positionner sur ce terrain. Dans l’une de ses rares interviews, accordée à Jeune Afrique quelques jours avant la tenue de l’élection, Néhémie Mwilanya Wilondja, coordonnateur de cette large plateforme électorale qui porte la candidature d’Emmanuel Ramazani Shadary, dauphin du président Joseph Kabila, affirmait déjà que son camp était le seul à « avoir la maîtrise totale des milieux ruraux où se trouvent, selon lui, 80 % de l’électorat national ».

    « Nous avons tous les chiffres »

    Au lendemain du scrutin, c’est Barnabé Kikaya Bin Karubi, conseiller diplomatique du chef de l’État sortant mais surtout l’un des porte-parole du candidat du FCC, qui récidivait lors d’un point de presse à Kinshasa. Contacté par Jeune Afrique, le diplomate a maintenu, le jeudi 3 janvier, la victoire d’Emmanuel Ramazani Shadary dans plusieurs provinces du pays. « Nous avons mis en place notre centre de compilation : nous avons tous les chiffres », a-t-il martelé, dévoilant les grandes lignes du tableau des résultats collectés par le FCC.

    Kinshasa avait boudé la phase d’enrôlement des électeurs, selon Kikaya Bin Karubi

    À l’en croire donc, partout où l’opposant Martin Fayulu, candidat de la coalition Lamuka (Réveille-toi, en lingala), est arrivé en tête (Grand Équateur, Grand Bandundu, Kongo central, Kinshasa), le dauphin de Kabila y « a grignoté des voix ». Et que ce dernier aurait emporté le scrutin dans le Grand Kivu, dans l’ex-Province orientale et le Grand Katanga, selon Kikaya Bin Karubi.

    « N’oubliez pas que la ville de Kinshasa [réputée hostile au pouvoir, ndlr] avait boudé la phase d’enrôlement des électeurs, a-t-il poursuivi. La capitale a également enregistré un taux de participation faible [37 %, selon lui, ndlr] le jour du vote alors qu’il y a eu engouement à l’intérieur du pays. » « Notre candidat est également le seul à avoir sillonné l’ensemble des 26 provinces du pays pendant la campagne, en ne s’arrêtant pas seulement dans des grandes villes », a affirmé Kikaya Bin Karubi. Conséquence : « Après sommation, c’est Emmanuel Ramazani Shadary qui l’emporte ! », a-t-il lâché.

    Réponse de Moïse Katumbi

    « C’est faux ! », réfute Moïse Katumbi, l’un des principaux soutiens, avec Jean-Pierre Bemba, du candidat Martin Fayulu. « Comment le FCC peut-il prétendre gagner le scrutin grâce aux suffrages de l’intérieur du pays alors que le régime en place n’a jamais initié un seul centimètre carré de projet pour les milieux ruraux ? », interroge l’ancien gouverneur du Katanga, joint au téléphone par Jeune Afrique.

    « Jean-Pierre Bemba, Adolphe Muzito et moi-même avons été exclus injustement de cette présidentielle, mais le pouvoir n’a jamais pu exclure le peuple congolais du scrutin. C’est pourquoi nous assistons aujourd’hui à ce vote sanction contre le régime de Kabila dans les grandes villes et les villages. Nous n’accepterons pas la tricherie : Corneille Nangaa [le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), ndlr] doit faire très attention », prévient Moïse Katumbi.

    Le jeudi 3 janvier, la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a indiqué de son côté être en possession du nom du vainqueur de la présidentielle, grâce aux « données en sa possession, issues des procès-verbaux des bureaux de vote ». « Nous appelons le peuple à être en alerte, car nous savons que le pouvoir est en train de tripatouiller ces résultats pour préparer un passage en force de son candidat », commente Moïse Katumbi, qui dénonce « la poursuite illégale du vote à Kamina et à Kolwezi », dans le sud de la RDC.

    En cas de proclamation des résultats qui ne refléteraient pas la vérité des urnes, Katumbi affirme que la coalition Lamuka demandera au peuple de « se prendre en charge ». « C’est un devoir constitutionnel de se lever contre un individu ou un groupe d’individus qui tentent de confisquer le pouvoir par la force », argue-t-il, appelant « les militaires et policiers qui ont également trop souffert du système, selon lui, à être réellement républicains ».

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  • Réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU sur les élections en RDC

    Réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU sur les élections en RDC

    Le Conseil de sécurité des Nations unis va se réunir à huis clos ce 4 janvier sur les élections en République démocratique du Congo, selon des diplomates.

    La réunion, prévue à 15H00 (20H00 GMT), va se tenir à la demande de la France selon des diplomates alors que les différentes puissances attendent les résultats du scrutin historique de dimanche.

    L’Église catholique a pour sa part repris jeudi son rôle de contre-pouvoir en République démocratique du Congo en affirmant connaître le nom du vainqueur de l’élection présidentielle pour mieux demander à la commission électorale (Ceni) de proclamer les résultats « dans le respect de la vérité et la justice ».

    De leur côté, les États-Unis ont exigé des autorités électorales de République démocratique du Congo de « respecter » le choix des Congolais en publiant des résultats « exacts ». « Ceux qui sapent le processus électoral, menacent la paix, la sécurité ou la stabilité de la RDC, ou bénéficient de la corruption risquent de ne plus être les bienvenus aux États-Unis ou d’être interdits d’accès au système financier américain », a prévenu le département d’État américain dans un communiqué.

    Appel au rétablissement d’internet

    Et Washington d’appeler également au rétablissement d’internet, coupé depuis lundi. Plusieurs pays occidentaux et les voisins de la RDC espèrent que ce pays verra sa première transmission pacifique du pouvoir depuis son indépendance.

    Au cours d’une conférence de presse jeudi, Corneille Nangaa, le président de la Ceni a condamné les déclarations qu’il qualifie « d’intimidations ».
    « J’aimerais dénoncer les comportements de certains acteurs nationaux et internationaux : arrêtez de nous intimider, arrêtez d’essayer d’influencer la décision de la Ceni. La Ceni va annoncer les résultats conformément à la loi et aux résultats qui seront collectés par elle au niveau des différents bureaux de votes « , a affirmé Corneille Nangaa – selon qui environ 20 % des bulletins de vote avaient été centralisés jeudi 3 janvier.

    Le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, n’était pas candidat à sa réélection. Au total, 21 prétendants, dont l’ancien ministre de l’Intérieur et candidat du pouvoir Emmanuel Ramazani Shadary, se sont présentés. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit aussi tenir une réunion publique sur la RDC mardi.

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  • Élections en RDC : la Conférence épiscopale dit posséder le nom du vainqueur

    Élections en RDC : la Conférence épiscopale dit posséder le nom du vainqueur

    L’abbé Donatien Nshole, secrétaire général de la Cenco, a affirmé que « les données en sa possession consacrent le choix d’un candidat comme président de la République ». Il appelle la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) à respecter « la vérité et la justice ».

    La mission d’observation électorale de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) « constate que les données en sa possession, issues des procès-verbaux de vote, consacrent le choix d’un candidat comme président de la République », a déclaré son secrétaire général, l’abbé Donatien Nshole, lors la présentation de son rapport préliminaire, le 3 janvier à Kinshasa, au sujet des élections générales du 30 décembre en RDC.


    >>> À LIRE – Élections en RDC : le camp Fayulu se dit « largement en tête », celui de Ramazani Shadary est « serein »


    « Clairement exprimé »

    La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) « est appelée en tant qu’institution d’appui à la démocratie, de publier, en toute responsabilité, les résultats des élections dans le respect de la vérité et de la justice », a-t-il ajouté, avant d’appeler le peuple congolais à « demeurer vigilant pour l’aboutissement heureux du processus ».

    Selon l’abbé Nshole, les « irrégularités relevées » au cours du processus électoral et le jour du vote « n’ont pas pu entamer considérablement le choix que le peuple congolais a clairement exprimé dans les urnes ».

    Avec quelque 41 000 agents déployés dans tout le pays le jour du vote, la mission d’observation de la Cenco était, de loin, la plus nombreuse. Dans un pays où environ 40% des habitants sont catholiques, l’Église est par ailleurs une des institutions les plus influentes.

    Sous pression

    La déclaration de l’abbé Nshole intervient alors que la Ceni, sous pression, a annoncé des retards dans la compilation de ses résultats. Jeudi, soit quatre jours après le scrutin, seuls 20% des résultats environ avaient été compilés, selon son président Corneille Nangaa. Dans ces conditions, la date du 6 janvier, à laquelle la Ceni devait initialement annoncer ses résultats provisoires, pourrait ne pas être respectée. « La réflexion est engagée en interne », a indiqué à Jeune Afrique un responsable de la Ceni.

    L’abbé Nshole s’interdit de publier tout résultat avant que la Ceni ne le fasse. Il n’exclut en revanche pas de contester les résultats officiels s’ils sont différents de ses observations. Il pourrait même publier ses résultats à terme si les évêques le jugent utile.

    Selon nos informations, l’abbé Nshole a par ailleurs informé plusieurs ambassadeurs occidentaux à Kinshasa, mercredi 2 janvier, du nom du vainqueur en sa possession.

    « La Ceni doit s’assurer que les voix et les votes [des Congolais] soient respectés », a déclaré le département d’État américain dans un communiqué du 3 janvier. Il exhorte « la Ceni à communiquer les résultats exacts correspondants aux résultats annoncés dans chacun des 75 000 bureaux de vote ».

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