Category: Société

  • Burundi : des ONG ferment leurs portes refusant de franchir ” la ligne rouge ” du fichage ethnique

    Burundi : des ONG ferment leurs portes refusant de franchir ” la ligne rouge ” du fichage ethnique

    L’ONG française Handicap International a annoncé le 7 janvier la fermeture de son programme au Burundi, disant refuser de se conformer au fichage ethnique imposé par la nouvelle loi burundaise. D’autres organisations, toujours en négociations avec les autorités burundaises, pourraient également se retirer du pays.

    Présente depuis 1992 sur le territoire burundais, Handicap International (HI) a annoncé la fin de ses activités dans un communiqué publié le 7 janvier. Les raisons invoquées sont claires : « l’obligation d’établir la composition ethnique de son personnel et de communiquer ces informations aux autorités constitue une ligne rouge » que Handicap International ne souhaite pas franchir.

    Le 27 septembre, le président Pierre Nkurunziza avait annoncé la suspension pour trois mois – à compter d’octobre – de toutes les ONG étrangères (ONGE), qui avaient jusqu’au 31 décembre pour se conformer à la nouvelle loi burundaise, adoptée en janvier 2017, qui inclut notamment un strict contrôle de leurs finances et des frais administratifs. Mais le point le plus clivant se situe dans l’article 18 de ladite loi, qui prévoit que « le recrutement du personnel local doit se faire dans le respect des équilibres ethniques disposés dans la Constitution ».

    Ultimatum

    Les ONG étrangères sont donc poussées par le gouvernement à appliquer le principe des quotas ethniques, à savoir l’emploi de 60% au plus de Hutu et de 40% au plus de Tutsi. Présent dans la Constitution du 18 mars 2005, instaurée au sortir de la guerre civile, ces quotas étaient également appliqués au Parlement, au gouvernement ou encore dans l’administration, et avaient été étendus à d’autres domaines comme la magistrature et les sociétés publiques lors du référendum constitutionnel controversé du 17 mai 2018. Depuis 2015, beaucoup d’observateurs accusent Pierre Nkurunziza d’attiser les tensions ethniques au Burundi, comme avec la réouverture fin novembre du dossier concernant l’assassinat du premier président hutu démocratiquement élu, Melchior Ndadaye.


    >>> À LIRE – Burundi – Pierre Buyoya : « Je suis considéré comme l’ennemi numéro 1 du régime Nkurunziza »


    À partir de l’ultimatum du président en septembre dernier, les ONG devaient fournir au ministère de l’Intérieur, en charge du renouvellement de leur accréditation, une convention de partenariat avec le ministère des Relations extérieures, un protocole d’accord avec le ministère de la Justice, un engagement à respecter les lois bancaires et la loi sur les ONGE et, surtout, un plan d’action pour mettre en place des mesures de recrutement visant à atteindre ces quotas pour leur personnel.

    D’autres ONG avant Handicap International ont refusé de se conformer à ces dispositions. Les Belges d’Avocats Sans Frontières ont annoncé la fermeture de leur bureau dès le 17 décembre, estimant que les prérequis du gouvernement pour aboutir à la levée de la suspension était « contraire au fondement même de notre organisation et à ses valeurs ». RCN Justice & Démocratie, présente depuis dix-huit ans au Burundi et active notamment dans la formation de magistrats, a également annoncé la clôture de son programme à Bujumbura dans une lettre adressée au ministre des Affaires étrangères, le 5 janvier.

    « Nous avons présenté une autre alternative au gouvernement qui consistait à s’ouvrir à tous les groupes sous-représentés, sans mentionner d’ethnies. On nous a répondu qu’il fallait mettre en place un plan d’application de ces quotas, ce qui consistait à demander aux employés leur ethnie. C’est une ligne rouge que nous ne pouvions pas franchir », explique à Jeune Afrique Malik Ayari, qui dirigeait le programme de RCN Justice & Démocratie au Burundi. D’autres organisations pourraient suivre le pas dans les prochains jours.

    « Nous n’avons pas le choix »

    Médecins sans frontières (MSF) compte parmi les ONG en attente du renouvellement de leur autorisation. « MSF n’a pas reçu de confirmation de son réenregistrement au Burundi. Nous continuons toutefois l’offre de soins médicaux gratuits à Bujumbura et poursuivons les discussions avec les autorités afin de garantir la continuation de nos activités médicales dans le pays », a précisé l’ONG sur Twitter.

    Selon une source humanitaire dont l’ONG n’est toujours pas autorisée à poursuivre ses activités au Burundi, « des négociations sont en cours avec les autorités burundaises. » « Une trentaine d’ONG pourraient suivre et fermer définitivement leur bureau. Nous craignons que ça aille jusque-là mais nous n’avons pas le choix », ajoute cette source. Très peu d’ONG contactées par Jeune Afrique ont souhaité s’exprimer sur le sujet.

    De leur côté, les autorités n’ont pas l’intention de négocier et avaient à ce titre précisé que les ONG qui ne se plieraient pas à ces règles seraient « définitivement radiées ». « Le Burundi a besoin des ONG si et seulement si ces dernières s’engagent constamment à respecter la loi. Toutes les ONG sont libres de rester ou partir. D’autres ONG respectueuses de la législation en vigueur vont certainement combler « le vide » que Handicap International laisse », a commenté auprès de Jeune Afrique Jean-Claude Karerwa, le porte-parole de la présidence.

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  • Côte d’Ivoire : un avis de recherche lancé contre Alain Lobognon, un député proche de Guillaume Soro

    Côte d’Ivoire : un avis de recherche lancé contre Alain Lobognon, un député proche de Guillaume Soro

    L’avis de recherche a été émis le 11 janvier dans le cadre d’une enquête pour divulgation de fausses nouvelles. Alain Lobognon a affirmé la veille que Richard Adou, le procureur de la République, avait ordonné l’arrestation de Jacques Ehouo, inculpé par la police économique.

    Alain Lobognon n’a pas tardé à réagir à l’avis de recherche lancé par le procureur de la République le vendredi 11 janvier. Richard Adou a en effet annoncé avoir ouvert une procédure de flagrant délit des faits de divulgation de fausses nouvelles et incitation à la violence. « J’ai donc instruit la section de recherche de la gendarmerie nationale, à l’effet de rechercher et d’appréhender l’intéressé ».

    Le député proche de Guillaume Soro a immédiatement répondu qu’il allait se « présenter devant la brigade de gendarmerie pour prouver que je ne suis nullement responsable des faits qui me sont reprochés. Il s’agit de faire respecter la Constitution ». « Nous sommes tous des prisonniers en sursis. Le procureur de la République vient de me donner raison. J’irai sans contrainte. Les Ivoiriens doivent savoir que la défense des libertés citoyennes est un combat continu que j’ai débuté en 1994. Je n’ai pas peur », a poursuivi l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports.

    Arrestation de Jacques Ehouo

    Le procureur reproche à ce proche du président de l’Assemblée nationale d’avoir annoncé le 9 janvier sur les réseaux sociaux que le parquet avait émis un mandat d’arrêt contre Jacques Ehouo, lui aussi député. « Le procureur a ordonné l’arrestation de notre collègue », avait-il notamment affirmé. Une information immédiatement démentie par Richard Adou.


    >>> À LIRE – Côte d’Ivoire : le vainqueur de l’élection municipale du Plateau, Jacques Ehouo, inculpé


    Convoqué par la police économique, le vainqueur de l’élection municipale du Plateau a finalement été inculpé le 10 janvier dans la soirée, sans mandat de dépôt, pour détournement, blanchiment, faux et usage de faux.

    Bien qu’Alain Lobognon soit protégé par son immunité parlementaire, le procureur estime qu’il peut être appréhendé pour avoir commis un flagrant délit.

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  • Tunisie – Comité Belaïd-Brahmi : ” Nous dévoilerons d’autres éléments si nécessaire “

    Tunisie – Comité Belaïd-Brahmi : ” Nous dévoilerons d’autres éléments si nécessaire “

    Le comité de défense de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, les deux leaders de la gauche tunisienne assassinés en 2013, a tenu une nouvelle conférence de presse jeudi 10 janvier, accusant le procureur Béchir Akremi d’entrave à la justice. Interview.

    À vouloir faire toute la lumière sur les assassinats politiques, le comité de défense a mis au jour une présumée officine occulte opérant pour le compte du parti Ennahdha et ses collusions avec la justice. Dans une conférence de presse tenue le 10 janvier, les avocats de ce groupe ont présenté les derniers résultats des enquêtes en cours, accusant nommément Béchir Akremi, ancien magistrat instructeur de l’affaire Belaïd et actuel procureur général de la République, d’entrave à la justice. Une offensive inédite. Membre actif du comité et ami de Chokri Belaïd, l’avocat d’affaires Nizar Snoussi revient sur les dernières révélations.


    >>> À LIRE – Tunisie : ces robes noires qui veulent faire la lumière sur les assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi


    Jeune Afrique : Les dossiers des assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi sont désormais en lien avec l’affaire de l’appareil sécuritaire secret d’Ennahdha. Quels sont les derniers développements ?

    Nizar Snoussi : Mustapha Kheder, élément central de l’appareil sécuritaire secret d’Ennahdha dont nous avons prouvé les agissements, est désormais poursuivi pour meurtre et pour 22 autres chefs d’inculpation. Le juge d’instruction du bureau 12 enquêtant dans l’affaire Brahmi s’est basé sur les documents qu’il avait mis sous scellés après leur découverte au ministère de l’Intérieur, dans ce qui était désigné comme chambre noire, dont le ministre avait pourtant nié l’existence devant le Parlement.

    Ils lui ont fourni la matière pour établir des liens entre Kheder et l’assassinat de Mohamed Brahmi, mais aussi avec le groupe terroriste Ansar al-Charia et Ennahdha, ainsi que certains éléments de l’Intérieur. Kheder était aussi en rapport avec Ameur El Baalzi, qui a jeté en mer les revolvers utilisés pour les assassinats de Belaïd et Brahmi, et Mohamed Tahar El Ayachi, l’oncle de Boubaker El Hakim, qui a abattu Brahmi. Autant de faits qui ont abouti à son inculpation. Ce juge a aussi constaté d’autres crimes en dehors de l’affaire Brahmi, mais il revient au parquet de poursuivre ou pas.

    Vous dénoncez une manipulation de la justice par le procureur de la République. L’accusation est grave…

    À un moment donné, les choses doivent être dites. Le procureur de la République a contourné la loi, qui prévoit l’ouverture automatique d’une instruction en cas de crime. Il a préféré lancer une enquête préliminaire, qui peut être classée sans suite et qu’il pouvait contrôler à chaque étape, plutôt que de voir une instruction lui échapper, au vu de l’indépendance des magistrats instructeurs. C’est d’ailleurs dans le cadre d’une enquête préliminaire concernant cette organisation secrète que le comité a été entendu par la section de la brigade de la garde nationale en charge du terrorisme.

    Aujourd’hui, le procureur Béchir Akremi instruit des affaires qui le concernent. Il est juge et parti

    Le fait est qu’à chaque fois que nous avons entamé une démarche, le procureur de la République, Béchir Akremi, a tout fait pour la contrecarrer, comme il avait bloqué le dossier de Chokri Belaïd qu’il instruisait en 2013. Il a notamment signifié à la garde nationale qu’il fallait juste nous entendre et que la décision de poursuivre relevait du parquet. Pire, les plaintes que nous avons déposées contre lui ont été incluses dans les dossiers d’instruction en cours, si bien qu’aujourd’hui il instruit, via le parquet qu’il dirige, des affaires qui le concernent. C’est bien le cas de le dire : il est juge et parti. La situation est ubuesque, puisqu’on en arrive à ce que la justice couvre et protège les criminels, malgré toutes les preuves apportées, et qu’il en va de la sécurité du pays.

    Vous créez ainsi un précédent…

    Sans doute, mais dès le départ, le comité a montré sa détermination à aller au bout de ces affaires, et à ce que justice soit faite. Nul ne peut déroger à la loi, et encore moins perpétrer des crimes impunément. C’est aussi une manière de défendre l’indépendance de la justice, essentielle à la confiance des citoyens et à la démocratie.

    Quelle est la prochaine étape ?

    Nous allons nous adresser au Conseil supérieur de la magistrature pour exposer les problèmes que nous avons rencontrés, et nous avons d’autres éléments que nous dévoilerons si nécessaire. Nous comptons également saisir la justice française, non pas pour internationaliser ces affaires, mais parce que certains actes, en lien avec elles et que la loi française sanctionne, ont été commis sur le territoire français et incriminent des binationaux.

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  • [Chronique] Nigeria : haro sur les voleurs de slips destinés à des rituels maléfiques

    [Chronique] Nigeria : haro sur les voleurs de slips destinés à des rituels maléfiques

    Au Nigeria, les voleurs de sous-vêtements seront-ils désormais inculpés pour tentative de meurtre ? Le délit est moins anodin qu’il n’y paraît.

    C’est la police nigériane qui vient de s’emparer publiquement, et sans rire, de cette affaire de recrudescence de vols de slips et de caleçons. Cette poussée d’autorité fait suite à l’arrestation, la semaine dernière, d’un détrousseur à Akure, dans l’État d’Ondo.

    Dans un message Instagram, c’est avec un ton grave qu’une des porte-parole de la police, Dolapo Badmos, a confirmé que l’homme interpellé détenait un sac en nylon rempli de lingerie et de serviettes hygiéniques. Il aurait échappé de peu à un lynchage populaire. Ajoutant encore de la dramaturgie au scénario, la policière a précisé que les voleurs de dessous pourraient dorénavant être accusés de tentative de meurtre et non de vol, dans ce pays qui fait gonfler les statistiques des condamnations à la peine de mort.

    Les brigades du slip en action

    La fascination des déviants pour les sous-vêtements n’est pas un phénomène spécifiquement africain. Les cordes à linge du monde entier sont souvent délestées de leurs habits les plus intimes. Dans la région française de Vendée, un groupe Facebook « Mes sous-vêtements m’appartiennent » avait même été créé. Pourtant, contrairement à ce que promet la police nigériane, les fétichistes américains ou européens sont, en général, condamnés à des peines réservées aux petits délits comme le larcin ou le voyeurisme.

    Certains propriétaires des vêtements intimes seraient effectivement morts prématurément

    Destinés à des rituels maléfiques ?

    Si les « brigades du slip » sortent aujourd’hui de leurs gonds, c’est que les sous-vêtements dérobés ne sont pas simplement utilisés comme ersatz d’étreintes charnelles. Les voleurs pris la main dans le slip avouent généralement avoir utilisé les culottes pour des rituels maléfiques. Or, certains propriétaires des vêtements intimes seraient effectivement morts prématurément.

    Les enjeux apparaissent alors d’une tout autre dimension que celle de l’onanisme honteux. Ils suscitent la constitution de réseaux de cambrioleurs allant d’enfants dépouilleurs de jardins à du personnel de maison spécialisé dans la collecte des linges après rapports sexuels de leurs propriétaires.

    La préméditation d’assassinat n’est-elle pas avérée, pour peu que le manipulateur croit à la force de la magie noire ?

    Les plus cartésiens ergoteront qu’il est surréaliste de provoquer le décès d’un individu par la simple manipulation à distance de son caleçon et qu’il est donc insensé d’inculper un voleur de slip pour meurtre. Mais la préméditation d’assassinat, elle, n’est-elle pas avérée, pour peu que le manipulateur croit à la force de la magie noire ? « C’est l’intention qui compte », déclarait, il y a peu, les gens déçus par leurs cadeaux de Noël. De toute façon, la promesse de Dolapo Badmos sur les réseaux sociaux ne cadre, pour l’instant, avec aucune procédure conforme à la Constitution nigériane.

    Aux États-Unis, fin 2013, le dénommé Denver Lee St Clair avait bel et bien été assassiné par son beau-fils Brad Lee Davis qui l’avait asphyxié avec l’élastique d’un slip. Dans le doute, boycottons les sous-vêtements…

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  • Terrorisme en Tunisie : quand les autorités surveillent les comptes des associations islamistes

    Terrorisme en Tunisie : quand les autorités surveillent les comptes des associations islamistes

    Pour lever tout soupçon de financement du terrorisme, les activités des associations humanitaires islamistes – Secours islamique, Tunisia Charity… – sont passées au crible par les organismes de contrôle financier tunisiens.

    En fin d’année, à Doha, une affiche de Qatar Charity appelait aux dons pour les Tunisiens qui « souffrent de la misère et du froid ». Cette opération de l’association caritative que préside le cheikh Hamad ben Nasser Al-Thani a suscité l’indignation générale en Tunisie. L’ONG n’en est pas moins active dans le pays depuis 2012 à travers sa filiale Tunisia Charity, qu’a conduite jusqu’en 2014 Abdelmonaim Daïmi – le frère d’Imed Daïmi, député et ancien Secrétaire général du parti du Congrès pour la République.


    >>> À LIRE – Financement du terrorisme : pourquoi la Tunisie a été « blacklistée » par le Parlement européen


    Elle a été souvent, comme d’autres associations humanitaires islamistes, pointée du doigt pour avoir reçu des financements de l’étranger et l’opacité de son fonctionnement. Un point sensible, d’autant que la Tunisie a été placée, fin 2017 par le Groupe d’action financière (GAFI), sur une liste noire des pays soupçonnés de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, sommée de revoir les dispositifs de contrôle en la matière.

    Les activités suspectes du Secours islamique

    Depuis, la vigilance des autorités est de mise, avec une coopération transversale plus soutenue entre les banques, la Banque Centrale de Tunisie (BCT), les ministères des Finances, de la Justice et de l’Intérieur, que gère le Comité tunisien des analyses financières (Ctaf) sous tutelle de la BCT. L’objectif est d’imposer le respect de la loi 88-2011 sur les associations et ses corollaires de 2013, mais surtout d’établir un maximum de transparence dans leurs transactions financières. Une mission pour le moins compliquée pour contrôler près de 30 000 associations – soit trois fois plus qu’en 2011 – et qui ne déclarent leurs comptes que pour 25 % d’entre elles.

    Tunisia Charity est citée dans diverses enquêtes, qui s’interrogent notamment sur la composition de ses membres. Outre Qatar Charity y figurent ainsi Human Appeal, association qui soutient les démunis en Syrie, au Soudan, en Palestine, au Pakistan et au Yémen, ainsi que le Secours Islamique, classé comme organisation terroriste par différents pays et présent en Syrie, en Égypte, en Irak et au Niger.

    Les dépenses portent sur de l’hébergement hôtelier, du transport terrestre et aérien, des locations de voiture, du ravitaillement en essence et de la nourriture

    Un tour de table qui intrigue, d’autant que dans la plupart des cas, les bénéficiaires des dons ne sont pas identifiés et qu’Abdelmonaim Daïmi est depuis 2014 directeur de la filiale tunisienne du Secours islamique, dont le siège se trouve à Zarzis (Sud). Depuis 2015, cette association aux allures de multinationale a notamment intégré à son bureau tunisien plusieurs membres de nationalité étrangère et actifs dans des zones de conflit.

    Les mouvements financiers du Secours islamique en Tunisie interpellent les contrôleurs. Des documents bancaires qui ont fuité montrent ainsi que des dépenses portent essentiellement sur de l’hébergement hôtelier, du transport terrestre et aérien, des locations de voiture, du ravitaillement en essence et de la nourriture. Le tout effectué depuis le sud tunisien, zone frontalière avec la Libye. Suffisant pour attirer l’attention des enquêteurs, qui soupçonnent l’envoi de jihadistes sur le front syrien depuis la Tunisie, via la Libye. C’est l’objet d’un dossier qui a été remis à la justice pour instruction, mais que semble ignorer la commission d’enquête parlementaire sur les réseaux d’acheminement des jeunes vers les zones de guerre.

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  • Stades, ambiance, climat… à quoi faut-il s’attendre pour la CAN 2019 en Égypte ?

    Stades, ambiance, climat… à quoi faut-il s’attendre pour la CAN 2019 en Égypte ?

    L’Égypte a été choisie mardi 8 janvier pour organiser la prochaine Coupe d’Afrique des nations, qui se déroulera du 15 juin au 13 juillet 2019. À quels infrastructures ou climat s’attendre, dans ce pays d’Afrique du Nord qui a déjà accueilli à cinq reprises la compétition ?

    La Confédération africaine de football (CAF) avait le choix entre le nord du continent, symbolisé par la candidature égyptienne, et son extrémité, portée par le recours sud-africain, déjà actionné en 2013, quand la Libye avait d’autres priorités que d’organiser la CAN.


    >>> À LIRE – CAN 2019 : l’Afrique du Sud et l’Égypte ont-elles les capacités d’organiser la compétition ?


    Le curseur s’est finalement déplacé vers l’Égypte, qui accueillera pour la cinquième fois – après 1959, 1974, 1986 et 2006 – le tournoi le plus couru d’Afrique. L’histoire rappelle qu’à l’exception de 1974, les Pharaons ont toujours fait la loi chez eux, et il n’y a aujourd’hui plus de raison de ne pas faire d’eux l’un des favoris de la prochaine édition, surtout avec un certain Mohamed Salah comme chef de file.

    Infrastructures et sécurité : « pas de soucis »

    L’Égypte a reçu l’élite du football africain quand la CAN se disputait à trois (1959), à huit (1974 et 1986) et à seize (2006). Le pays aura donc le privilège d’organiser la première phase finale à 24, dans quatre ou cinq villes, puisque les sites du Caire, d’Alexandrie, de Port-Saïd, de Suez et d’Ismaïlia sont évoqués. Au niveau de ses infrastructures, le pays dispose des stades nécessaires : certaines enceintes, dont celle de Borg Al Arab, près d’Alexandrie, sont très récentes et donc fonctionnelles.

    « Il y aurait même de quoi tout faire au Caire, où le Stade international finit d’être rénové », résume Patrice Carteron, qui connaît bien la mégapole cairote, pour y avoir entraîné le Wadi Degla SC (janvier-novembre 2016) et Al-Ahly (mai-décembre 2018). « Les équipes qui vont participer à la CAN n’ont pas de soucis à se faire quant à la qualité des infrastructures sportives : il y a des stades modernes, les pelouses sont en général de qualité et il y a assez de complexes sportifs, dont certains appartiennent à l’armée, avec de bons terrains pour s’entraîner », poursuit le technicien français.

    Tout s’était bien passé : au niveau de l’hébergement, de la qualité des structures d’entraînement, des stades, des déplacements et de la sécurité

    La dernière fois que le pays avait organisé la Coupe d’Afrique des nations ne remonte jamais qu’à 2006, dans six stades : deux au Caire, deux à Alexandrie, un à Port-Saïd et un à Ismaïlia. L’ancien gardien de la Côte d’Ivoire, Gérard Gnanhouan, en conserve un bon souvenir : « On avait joué tous nos matches au Caire, hormis la demi-finale à Alexandrie face au Nigeria (1-0). Tout s’était bien passé : au niveau de l’hébergement, de la qualité des structures d’entraînement, des stades, des déplacements au Caire et à Alexandrie et de la sécurité. À l’époque, la situation était nettement moins tendue qu’aujourd’hui, mais je me souviens que les autorités avaient mis beaucoup de moyens pour que la sécurité soit maximale. Hormis le jour de la finale, où nous avions mis plus d’une heure pour aller de notre hôtel au Stade international, tout s’était bien déroulé. »

    « Les Égyptiens ont faim de football »

    Des arguments repris par Ali Boumnijel, le gardien des Aigles de Carthage tunisiens, champions d’Afrique deux ans plus tôt. « Notre groupe jouait ses rencontres à Alexandrie et Port-Saïd, dans des contextes différents du Caire, où tout est surdimensionné. L’organisation était bonne. On sentait que ce pays a l’habitude d’accueillir des événements d’importance. Au niveau de l’ambiance, c’était assez sympa. Bon, étant donné qu’il existe un petit antagonisme entre l’Égypte et la Tunisie, les supporteurs locaux avaient une certaine tendance à encourager nos adversaires, mais il n’y avait pas de grosse hostilité. À aucun moment, je ne me suis senti en danger », explique-t-il.


    >>> À LIRE – Joueur africain de l’année : Mohamed Salah élu pour la 2e année consécutive


    En 2006, la CAN s’était disputée devant des tribunes parfois bien garnies, parfois clairsemées (715 000 spectateurs, soit 22 300 en moyenne). « L’Égypte est un grand pays de foot. Les amateurs de ce sport ont dû se contenter pendant des années des matchs de la sélection et des compétitions continentales pour aller au stade, car le championnat se déroulait encore il y a peu à huis clos. Désormais, les spectateurs sont autorisés à venir, en nombre restreint. Au niveau de la sécurité dans les stades, il y a beaucoup moins de problèmes qu’avant. Je pense que les Égyptiens ont faim de football de haut niveau, et que les stades seront bien remplis. Mais comme pour chaque CAN, le succès dépendra avant tout des résultats de la sélection locale », pronostique Patrice Carteron.

    « Jusqu’à 35 ou 40 degrés en journée »

    Le seul élément que ni la CAF ni les autorités égyptiennes ne pourront gérer est le climat. En juin et juillet, le mercure peut grimper très haut. « On peut aller jusqu’à 35 ou 40 degrés en journée », admet Carteron. La CAF a assuré que les matchs auront lieu en soirée, quand la température est plus favorable à la pratique du football.

    « Je me souviens d’un match que nous avions disputé en juin avec la Tunisie. C’était en journée et c’était presque intenable. J’espère pour les joueurs que les rencontres auront effectivement lieu en soirée », commente Ali Boumnijel. Djamel Belmadi, le sélectionneur de l’Algérie, avait déclaré fin décembre que pour des raisons climatiques, il préférait en cette saison une CAN en Afrique du Sud. Une prochaine fois peut-être…

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  • Assassinat d’Aïssatou Boiro en Guinée : le verdict marquera-t-il l’épilogue de l’affaire ?

    Assassinat d’Aïssatou Boiro en Guinée : le verdict marquera-t-il l’épilogue de l’affaire ?

    Le verdict dans le procès des assassins présumés de la directrice du Trésor public, Aïssatou Boiro, et de l’informaticien Paul Temple Cole, tués par balles en novembre 2012, sera connu le 4 février.

    Il était au premier rang à presque chacune des audiences qui se sont tenues depuis novembre 2017 dans la salle exiguë du tribunal de première instance de Dixinnn. Ibrahima Boiro, ancien ministre de l’Environnement, veut connaître la vérité sur la mort de sa femme, le 9 novembre 2012. Ce jour-là, Aïssatou Boiro, directrice du Trésor public, et l’informaticien Paul Temple Cole, ont été tués par balles aux environs de 21h, dans le quartier de Kipé, dans le nord-est de Conakry. Parmi leurs agresseurs, l’un portait un uniforme de l’armée.

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  • Côte d’Ivoire : le vainqueur de l’élection municipale du Plateau, Jacques Ehouo, inculpé

    Côte d’Ivoire : le vainqueur de l’élection municipale du Plateau, Jacques Ehouo, inculpé

    Auditionné par la police économique jeudi après-midi, Jacques Ehouo a finalement été inculpé. Une information judiciaire a été ouverte.

    Les faits retenus contre Jacques Ehouo sont les suivants : détournement, blanchiment, faux et usage de faux. Jeudi 10 janvier en fin de journée, le vainqueur de l’élection municipale du Plateau pour le compte du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a été inculpé avant de regagner son domicile. Plus tôt dans la journée, il avait été auditionné par la police économique et financière, puis reçu par le procureur de la République, Richard Adou.

    « Le dossier est vide. Aucune pièce comptable ne nous a été présentée », a réagi l’avocat du concerné, Me Claver N’Dry. L’information judiciaire confiée à un juge d’instruction va désormais se poursuivre. Député, Jacques Ehouo est protégé par son immunité parlementaire. Il peut être poursuivi, mais pas arrêté.

     


    >>> À LIRE – Côte d’Ivoire : la mise sous tutelle préfectorale du Plateau pose de nombreuses questions


    Convoqué une première fois le 3 janvier, Ehouo avait refusé d’être entendu. Il a changé de stratégie mercredi soir à l’issue d’une réunion avec ses avocats. Selon l’un de ses proches, la direction du PDCI s’est montré favorable à son audition.

    Des policiers s’étaient rendus mercredi à son domicile des Deux-Plateaux à Abidjan, mais aussi à celui de ses parents et de l’une de ses proches collaboratrices. Jacques Ehouo étant introuvable, les éléments de la police économique avaient remis une nouvelle convocation au personnel présent à sa résidence. Daté du 9 janvier, le document est signé par le commissaire divisionnaire Ernest Bouaky.

    Pas d’arrestation, mais une audition

    Mardi soir, Me Claver N’dry assurait qu’un mandat d’arrêt avait été émis contre son client. Une information démentie à Jeune Afrique par le procureur de la République. « Jacques Ehouo étant député, il ne peut pas être arrêté, d’autant plus que l’affaire n’est pas encore au stade l’enquête préliminaire. On ne parle ici que d’une audition, ce qui est totalement légal, afin qu’il puisse venir s’expliquer sur les faits qui lui sont reprochés », explique-t-il.

    Jacques Ehouo est soupçonné d’avoir été l’un des acteurs d’un vaste détournement de fonds organisé par la mairie du Plateau, alors dirigée par son oncle Noël Akossi-Bendjo. Ce cadre du PDCI avait été démis de ses fonctions en août. Il vit désormais à Paris.


    >>> À LIRE – Élections en Côte d’Ivoire : retour sur l’impitoyable bataille du Plateau


    Interrogé mercredi à la sortie du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Sidi Touré, a laissé entendre que la décision de mettre sous tutelle la commune du Plateau était directement liée à ces soupçons. « C’est une mesure conservatoire, le temps que la justice fasse ses preuves. Le procureur a été saisi deux fois. La première fois avant les municipales, une deuxième fois après, au sujet de soupçons de mauvaise gestion de la mairie du Plateau. Installer un conseil municipal dans un tel contexte pourrait freiner l’exécution de la décision judiciaire », a-t-il déclaré.

    « Il n’y a donc plus de présomption d’innocence en Côte d’Ivoire », s’insurge Me Claver N’Dry.

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  • Procès Gbagbo : la CPI se prononcera le 15 janvier sur les demandes de liberté provisoire et d’acquittement

    Procès Gbagbo : la CPI se prononcera le 15 janvier sur les demandes de liberté provisoire et d’acquittement

    La Chambre de première instance de la Cour pénale internationale (CPI) a fixé une audience mardi 15 janvier à 11 heures pour rendre sa décision sur les demandes de libération provisoire et d’acquittement de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, ainsi que de son ministre Charles Blé Goudé, poursuivis pour crimes contre l’humanité.

    La décision de la CPI est particulièrement attendue en Côte d’Ivoire, en particulier chez les partisans de l’ancien président ivoirien et de son ancien ministre de la Jeunesse, poursuivis pour crimes contre l’humanité commis dans le cadre des violences post-électorales en Côte d’Ivoire entre décembre 2010 et avril 2011. Leur procès dure depuis janvier 2016.

    Le 23 juillet, la défense de Laurent Gbagbo avait déposé une demande de non-lieu dans son procès et, le 3 août, la défense de Charles Blé Goudé avait déposé une requête pour non-réponse.

    Rumeurs et démentis

    La CPI avait annoncé la tenue d’une audience pour rendre sa décision le vendredi 14 décembre, au lendemain de l’audience organisée à huis clos partiel pour entendre les vues des parties et des participants. Mais cette nouvelle audience n’aura pas lieu. La rumeur de la remise en liberté des deux hommes avaient cependant enflé sur les réseaux sociaux. Plusieurs médias avaient même repris l’information, avant de publier des démentis. Des manifestations spontanées de plusieurs centaines de personnes avaient notamment été observées à Yopougon, fief de l’ancien président ivoirien.

    En attendant le verdict, les avocats de Charles Blé Goudé et de Laurent Gbagbo s’activent pour trouver des résidences d’habitation pour leurs clients à Bruxelles, la Belgique ayant été choisie pour accueillir les deux célèbres prisonniers ivoiriens.

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  • Maroc : 2 000 puits clandestins fermés dans l’ex-cité minière de Jerada

    Maroc : 2 000 puits clandestins fermés dans l’ex-cité minière de Jerada

    Un total de 2 000 puits de charbon clandestins ont été fermés en 2018 dans l’ancienne cité minière de Jerada dans le nord-est du Maroc, agitée l’an passé par des protestations après la mort de deux mineurs dans un de ces puits.

    Les autorités marocaines ont « fermé 2 000 puits abandonnés et exploités clandestinement sur un total de 3 500 », a fait savoir mercredi le ministère de l’Energie et des mines au cours d’une rencontre avec la presse, en promettant de fermer cette année les 1 500 puits restants.

    Bastion de la lutte syndicale au Maroc, Jerada a été touchée par la disparition de son activité principale à la fin des années 1990, avec la fermeture d’une importante mine de charbon, jugée non rentable et qui employait alors quelque 9000 ouvriers.

    Malgré la fermeture de la mine, des centaines d’hommes continuent de s’aventurer quotidiennement dans des puits désaffectés pour extraire du charbon de façon artisanale et le vendre à des négociants locaux, surnommés localement les « barons » et détenteurs de permis de commercialisation.

    La mort accidentelle de deux mineurs fin 2017 dans un puits désaffecté de Jerada avait entraîné de grandes manifestations en début d’année dernière, les habitants de cette ville classée parmi les plus pauvres du Maroc demandant des programmes de reconversion économique et de création d’emplois.

    Projets de développement

    Face à la contestation sociale, les autorités avaient annoncé une série de mesures pour relancer l’économie locale, promis de fermer les puits abandonnés, présenté un plan de reconversion pour créer des emplois et interdit toute « manifestation illégale ».


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    Ces annonces n’ont toutefois pas stoppé les activités minières dans les puits abandonnés de Jerada et au moins neuf décès accidentels ont été enregistrés au cours de l’année 2018, dont cinq en novembre.

    L’an dernier, les mouvements de protestation ont débouché sur des heurts avec la police et 95 personnes avaient été arrêtées. Les procès qui ont suivi ont déjà vu 44 des prévenus, pour la plupart des jeunes, condamnés à des peines de prison.

    Parallèlement, un total de 26 « permis d’exploitation à titre exceptionnel » ont été accordés en 2018 à des « jeunes de la région qui se sont regroupés dans des coopératives avec le soutien des autorités », selon le bilan présenté mercredi par le ministère.

    Des projets d’industrie et d’agriculture doivent également être achevés en 2020, pour un investissement de près de 82 millions d’euros, a précisé le ministère.

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