Category: Société

  • Le Rand Club, héritage de l’époque coloniale veut participer au renouveau de Johannesburg

    Le Rand Club, héritage de l’époque coloniale veut participer au renouveau de Johannesburg

    Avec sa façade imposante à colonnes, ses trophées de chasse et portraits à la peinture à huile, le Rand Club, au coeur de Johannesburg, fait partie des vestiges de l’histoire coloniale et de l’apartheid en Afrique du Sud.

    Fondé en 1887 par le colonisateur britannique Cecil Rhodes, il fut un temps un lieu incontournable pour les hommes d’affaires blancs et chercheurs d’or pour conclure des contrats ou socialiser dans le confort feutré d’une bibliothèque ou autour d’un verre au bar en teck de… 31 mètres de long. Mais aujourd’hui Alicia Thompson, femme d’affaires sud-africaine noire, donne une seconde vie au club, qui a échappé de justesse à la fermeture.

    A la suite d’un incendie en 2005, le Rand Club ou RC est entré en « hibernation » pendant une dizaine d’années. Désormais, il cherche à séduire des « jeunes gens dynamiques » tout en préservant son héritage. Alicia Thompson, vice-présidente du club, affirme n’avoir pas rencontré le « moindre iota de résistance » pour faire évoluer le club et le faire entrer dans le XXIe siècle.

    Ce n’était pourtant pas gagné d’avance.

    « J’ai grandi à Johannesburg. J’avais l’habitude de voir ce bâtiment dans lequel je n’avais pas le droit d’entrer », se rappelle la quadra. « C’était comme une tour d’ivoire, sacrée, et je n’avais pas la moindre idée ce qui se passait à l’intérieur. Et puis j’ai assisté ici à un mariage ici en 2010 et je n’arrivais pas à croire que cette perle nous ait été cachée. »

    « En devenant membre, j’ai voulu en faire un lieu qui me ressemble », explique-t-elle, chemise noire et sourire contagieux.

    Un portrait de Nelson Mandela, le premier président sud-africain noir (1994-1999) et membre de son vivant du club, trône fièrement dans l’imposante cage d’escalier du « RC ». Un autre de Cecil Rhodes continue d’habiller un mur du deuxième étage. Mais la salle qui portait préalablement son nom a été rebaptisée « Le salon des fondateurs », à l’initiative de la jeune garde montante du club.

    Le renouveau de Johannesburg

    « Une partie de notre histoire n’est pas reluisante, mais je ne suis pas un « tombeur » « , explique Lucky Dinake, conseiller municipal noir de 24 ans et membre du principal parti d’opposition de l’Alliance démocratique (DA).

    « Tombeur », une référence au mouvement « Rhodes Must Fall » (Rhodes doit tomber) qui a secoué les campus sud-africains en 2015, quand des étudiants ont déboulonné au Cap la statue du magnat minier raciste et demandé la disparition des symboles coloniaux dans les universités.

    « Notre histoire, c’est notre histoire. Notre responsabilité est d’en tirer les leçons, d’avancer et de ne pas l’ignorer », estime Lucky Dinake, chemise légèrement déboutonnée sur une veste grise. L’évolution du club reflète celle de Johannesburg, poumon économique de l’Afrique du Sud.

    Contrairement à des villes comme Londres ou New York où les clubs se nichent dans les quartiers chics, le Rand Club se dresse au coeur du centre-ville de Johannesburg, délaissé depuis des décennies par les commerçants, en proie à une forte criminalité et abandonné à de nombreux squatteurs.

    Mais les efforts de réhabilitation du quartier, où se sont ouvertes récemment des librairies de qualité, traduisent la volonté des habitants et des autorités municipales de redorer le blason du centre. « Le club devient de plus en plus pertinent et de plus en plus accessible, compte tenu notamment de la situation géographique. A Johannesburg, il y a beaucoup de renouveau », estime Lucky Dinake.

    Les femmes autorisées à entrer

    Après des années de déclin, le Rand Club a vu récemment le nombre de ses membres frôler la barre des 500, pour une cotisation annuelle de 720 dollars, alors que le revenu moyen mensuel est de 292 dollars.

    Le club, « ce ne sont pas seulement des hommes d’affaires collets montés et des mineurs têtus. Il y a certes les traditionnels avocats et experts-comptables mais aussi des artistes », poursuit Alicia Thompson. « Ici, il s’agit d’apprécier la compagnie des autres. C’est bien pour les échanges humains. C’est ce qui manque à LinkedIn, » estime-t-elle, en référence au site internet de mises en relations professionnelles.

    C’est la raison pour laquelle téléphones et tablettes sont toujours interdits dans les espaces communs à l’étage du RC. Mais avec le temps, le code vestimentaire a été assoupli. Le club accueille également des mariages et des réceptions, mais aussi… les femmes, interdites d’accès jusqu’en 1993.

    Jane Germaner, épouse d’un membre, salue l’évolution du club. « L’une des choses formidables ici est de faire du réseau avec ces gens que vous ne fréquentez pas nécessairement dans votre vie de tous les jours », explique la trentenaire dans une robe de soirée rose bonbon qui affirme avoir toujours été bien accueillie au RC.

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  • Villes intelligentes : Alger, carrefour high-tech ?

    Villes intelligentes : Alger, carrefour high-tech ?

    Un hub technologique a été officiellement lancé en juin 2018 à Alger, afin de transformer la capitale algérienne en ville intelligente. Si certains considèrent le projet comme déconnecté des priorités actuelles, il s’inscrit dans un projet initié par la wilaya fin 2016, auquel participent déjà quelque 300 start-up.

    Un espace où start-up algériennes et géants mondiaux de la technologie vont pouvoir se côtoyer, imaginer, tester des solutions innovantes et développer des partenariats pour le développement des villes africaines, mais aussi où les acteurs internationaux pourront mieux comprendre les conditions du marché local avant de le pénétrer… C’est l’objectif du hub technologique créé en avril par la wilaya d’Alger, afin de faire émerger l’écosystème d’entreprises innovantes indispensable au projet de ville intelligente qu’elle a engagé depuis fin 2016 – en décembre 2018, 300 start-up avait déjà été intégrées au programme.


    >>> À LIRE – Sciences et technologies : la fin des complexes en Afrique


    Installé à l’ouest de la capitale, dans l’ancien parc Dounia, ce hub a lancé ses activités les 27 et 28 juin 2018, en marge du sommet international d’Alger sur les villes intelligentes (Algiers Smart Cities Global Summit), où plus de 40 métropoles étaient représentées (Kigali, Paris, Londres, Séoul, Caracas, San Francisco, Vancouver…). Le parc a en effet accueilli le LeapFrog Hack, un hackathon, doublé d’un concours, co-organisé par la wilaya d’Alger et le club scientifique de l’École nationale supérieure d’informatique, qui a réuni plus de 200 porteurs de projets venus de tout le pays et coachés par des experts du monde entier.

    « Ce hub va permettre aux start-up de tester leurs solutions sans contraintes », souligne Abderrahman Ait Said, le directeur général d’Ursinia-Tech, l’entreprise lauréate. Fondée par des étudiants de l’École nationale polytechnique, elle s’est spécialisée dans les solutions de télé-relève, tri et analyse d’informations. Le premier prototype, un dispositif de relevé à distance de consommation d’eau, a été présenté à la Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (SEAAL).

    Écosystème numérique

    Avec le Laboratoire expérimental (également créé en avril), les écoles de programmation ou encore les fonds spécialisés, le Hub technologique d’Alger n’est que le maillon d’une chaîne en train de se former pour faire évoluer l’écosystème des technologies numériques, rappelle Riad Hartani, le conseiller en technologie stratégique du projet Alger Ville intelligente.

    Il n’y a pas de date de livraison pour un projet de ville intelligente. Il est intégré dans l’évolution à long terme d’Alger

    « Pris indépendamment les unes des autres, ces composantes auront des résultats limités. Ensemble, elles peuvent être très puissantes », explique-t-il. Et d’ajouter, à l’attention de ceux qui déplorent des retards : « Il n’y a pas de date de livraison pour un projet de ville intelligente. Il est intégré dans l’évolution à long terme d’Alger et de son plan de développement. » Son rythme répondra donc à l’évolution de la ville et non à un calendrier préalablement établi. Idem pour les financements.

    Selon Youghourta Benali, développeur back-end et éditeur du magazine en ligne it-scoop, dans ce domaine comme dans bien d’autres, le climat des affaires, ainsi que le déficit en infrastructures numériques et en main-d’œuvre spécialisée, freinent le développement administratif, opérationnel et commercial des start-up locales. « Avant de pouvoir parler de villes intelligentes, nous devons déjà moderniser nos villes ! », résume-t-il.


    L’Oxford Business Group (OBG) a publié fin 2018 une étude approfondie sur le projet « Alger, ville intelligente », pour lequel il est partenaire de la wilaya.

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  • Migrants : baisse du flux global en 2018, l’Espagne devient première porte d’entrée en Europe

    Migrants : baisse du flux global en 2018, l’Espagne devient première porte d’entrée en Europe

    Malgré des arrivées en baisse, la Méditerranée est restée l’an dernier, avec plus de 2 260 morts, la voie maritime la plus meurtrière pour les migrants, selon le Haut commissariat de l’ONU aux réfugiés. Autre tendance de fond : l’Espagne est devenue la première porte d’entrée des migrants en Europe.

    Au total, 2 262 migrants sont « morts ou portés disparus » en tentant de traverser la Méditerranée en 2018, contre 3 139 l’année précédente, selon les chiffres publiés par le Haut commissariat de l’ONU aux réfugiés (UNHCR).  Du côté des arrivées, 114 941 personnes ont traversé la mer pour gagner les côtes des pays riverains, soit une baisse significative par rapport à l’année précédente (172 301).


    >>> À LIRE – Migrants en Méditerranée : le casse-tête du redécoupage des eaux


    À cela s’ajoutent quelque 6 800 personnes enregistrées à Ceuta et Melilla, enclaves espagnoles dans le nord du continent africain, mais qui n’ont pas traversé la mer. Au total, 121 755 migrants sont donc arrivés en Europe l’an dernier.

    Taux de mortalité en hausse

    Ces chiffres marquent une chute drastique par rapport au « pic » de 1,015 million d’arrivées en 2015, au cœur de la crise des réfugiés. Concernant les décès, la baisse est moins marquée, puisqu’il y avait alors eu près de 3 800 morts. En proportion, la mortalité s’est d’ailleurs légèrement accrue en 2018 par rapport à l’année précédente. « La Méditerranée est depuis plusieurs années la voie maritime la plus meurtrière au monde pour les réfugiés et les migrants, avec un taux de mortalité qui a fortement augmenté », s’est inquiétée la porte-parole du HCR en France, Céline Schmitt.

    L’année 2018 a été marquée par une crise diplomatique entre pays européens autour de l’accueil des réfugiés, notamment cet été, après que le gouvernement italien, au fort discours anti-migrants, a fermé les ports aux bateaux humanitaires. Alors que la voie principale de migration passait jusque-là par la Libye et l’Italie, l’Espagne est ainsi redevenue l’an dernier la première porte d’entrée en Europe, avec 57 215 arrivées par la mer (contre 22 103 en 2017).

    En 2018, le premier pays d’origine des migrants était la Guinée, suivie du Maroc et du Mali

    Cette tendance pourrait se poursuivre, puisque les gardes-côtes espagnols ont indiqué mercredi avoir porté secours à 401 migrants au cours des deux premiers jours de 2019. De son côté, l’Italie a enregistré 23 371 arrivées, en très net recul par rapport à 2017 (119 369), et la Grèce (32 497).

    En 2018, le premier pays d’origine des migrants était la Guinée (13 068 personnes), suivie du Maroc (12 745) et du Mali (10 347). La Syrie n’était que le quatrième pays d’origine des arrivants, suivie de l’Afghanistan et de l’Irak.

    Entraves aux navires humanitaires

    Autre conséquence : plusieurs navires humanitaires ont été contraints d’errer en Méditerranée depuis l’été, faute de savoir où accoster. Chaque situation s’était débloquée avec un accord trouvé dans l’urgence entre pays européens pour la répartition des réfugiés. En ce début 2019, deux navires d’ONG allemandes transportant 49 migrants ont reçu l’autorisation de « s’abriter » dans les eaux maltaises. La Commission européenne a appelé jeudi les pays de l’UE à « plus de solidarité » pour se répartir l’accueil de ces migrants.

    « Nous sommes prêts à participer, dans le cadre d’un effort européen et pour les personnes qui sont en besoin de protection », a-t-on indiqué jeudi à l’Elysée. L’Italie, Malte et l’Espagne ont refusé d’accueillir les migrants secourus, mais les Pays-bas et l’Allemagne avaient évoqué un accueil en cas de partage avec d’autres pays européens.


    >>> À LIRE – L’Aquarius, avec 141 personnes à bord, reste au large de la Libye


    « En 2019, il est essentiel de sortir de l’impasse actuelle et de mettre fin à des approches au cas par cas, c’est-à-dire bateau par bateau, pour savoir où débarquer les passagers secourus », a déclaré la porte-parole du HCR en France, en plaidant pour un « mécanisme régional de débarquement ».

    Les navires humanitaires, qui dénoncent des entraves croissantes à leur action, sont de moins en moins nombreux à œuvrer en Méditerranée. Début décembre, Médecins sans frontières et SOS Méditerranée ont dû mettre un terme aux opérations de l’Aquarius, devenu un symbole de la crise européenne sur l’accueil des migrants.

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  • [Tribune] L’incontournable vaccin, entre défis et paradoxes

    [Tribune] L’incontournable vaccin, entre défis et paradoxes

    Zones géographiquement difficiles d’accès, augmentation des prix, problèmes de disponibilité et de conservation… Si la vaccination est un pilier historique de la lutte contre les maladies infectieuses, elle reste confrontée à de nombreux défis sur le continent.

    La vaccination est un pilier historique de la lutte contre les maladies infectieuses. Si elle ne guérit pas, elle prévient le développement de nombre d’affections et protège contre les épisodes de malnutrition aiguë. Elle est, à ce titre, « l’une des interventions les plus rentables en matière de santé publique », rappelle l’OMS. Mais la commission du Parlement européen sur l’environnement et la santé publique s’inquiète de la chute du taux de vaccination en Europe, en raison de la défiance croissante de la population vis-à-vis de cette pratique.

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  • RDC : l’opposant Jean-Claude Muyambo parmi les prisonniers graciés remis en liberté

    RDC : l’opposant Jean-Claude Muyambo parmi les prisonniers graciés remis en liberté

    Alexis Thambwe Mwamba, ministre congolais de la Justice, a mis en application le 3 janvier la grâce présidentielle ordonnant la libération de centaines de prisonniers dont certains sont des personnalités politiques emblématiques, comme l’opposant Jean-Claude Muyambo.

    Comme il l’avait annoncé à Jeune Afrique, Alexis Thambwe Mwamba s’est rendu le jeudi 3 janvier à la prison de Makala, à Kinshasa, pour exécuter la mesure de grâce présidentielle annoncée à la veille du Nouvel An. Le garde des Sceaux congolais s’est fait accompagner par Flory Kabange Numbi, le procureur général auprès de la cour de cassation, selon l’un de ses proches collaborateurs.

    Parmi les bénéficiaires de cette mesure : Me Jean-Claude Muyambo Kyassa. Cet ancien bâtonnier de Lubumbashi, dans le sud de la RDC, et leader du parti Solidarité congolaise pour la démocratie et le développement (Scode), avait claqué la porte de la coalition au pouvoir en avril 2012, s’opposant contre toute tentative d’un troisième mandat du président Joseph Kabila.

    Je suis sorti de la prison de la même manière que j’y suis entré

    « Enfin libre ! »

    En janvier 2015, alors que Kinshasa s’apprête à vivre trois journées meurtrières de contestation anti-réforme électorale, Jean-Claude Muyambo est arrêté dans sa résidence de Ngaliema, dans la capitale congolaise. Poursuivi pour escroquerie dans une rocambolesque affaire immobilière, il sera d’abord condamné à vingt-six mois, puis à cinq ans de prison.

    « Enfin libre ! », clame-t-il aujourd’hui, joint au téléphone par Jeune Afrique quelques minutes après sa mise en liberté. « Je suis sorti de la prison de la même manière que j’y suis entré il y a quatre ans », explique Muyambo qui continue à dénoncer un « procès politique » intenté contre lui. Mais, pour l’instant, sa priorité est ailleurs. Bien que candidat aux élections législatives et provinciales du 30 décembre dernier, l’opposant confie qu’il voudrait se rendre avant tout aux États-Unis ou dans un pays européen pour soigner convenablement sa fracture du pied survenue pendant sa détention.

    Gecoco libre, Yangambi toujours en prison

    Sur la liste des bénéficiaires de la grâce présidentielle se trouve également Gérard Mulumba, dit Gecoco, un autre transfuge de la majorité au pouvoir. Ce député de l’opposition a été condamné fin avril 2018 à dix-huit mois de prison pour offense au chef de l’État.

    Des sources judiciaires concordantes font également part de la libération d’Éric Kikunda, coaccusé de Me Firmin Yangambi, maintenu lui, une fois de plus, en détention. Mais contrairement aux autres prisonniers graciés, « Kikunda a été immédiatement conduit dans un cachot des services de l’immigration, en attendant son imminente expulsion vers la Belgique », confie l’une de nos sources proches du dossier.

    Aux côtés de ces prisonniers emblématiques, « plusieurs centaines » d’autres détenus devaient recouvrer leur liberté, selon le ministère de la Justice. Mais tous n’ont pas encore quitté la prison. La faute notamment au défaut de paiement d’une « réquisition de fin d’emprisonnement », document qui « est monnayé entre 30 et 50 dollars américains à Makala », se désole un bénéficiaire de la grâce, qui s’impatiente dans sa cellule.

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  • [Chronique] Un Ghanéen attaque l’armée britannique pour non-assistance à personne frigorifiée

    [Chronique] Un Ghanéen attaque l’armée britannique pour non-assistance à personne frigorifiée

    Un ancien soldat né au Ghana a intenté un procès contre le ministère britannique de la Défense pour ne pas lui avoir permis de se protéger convenablement du froid…

    Né au Ghana, Michael Asiamah gère aujourd’hui une église évangélique à Tidworth, dans le Wiltshire, au sud de l’Angleterre. Jusqu’en octobre 2016, il servait dans le « Adjutant General’s Corps » responsable de plusieurs services administratifs généraux des forces armées de Sa Majesté Elizabeth II. Comme le rapporte notamment le quotidien britannique The Times, il participa, il y a plusieurs années, à 18 heures de manœuvres dans le glacial comté anglais de Leicestershire, précisément à Salisbury Plain et Naseby Battlefield.

    Des séquelles en dessous des 15° C

    Devant une Haute Cour, il accuse aujourd’hui les autorités militaires de ne pas l’avoir assez protégé des rudesses de l’hiver britannique. Une affection liée au froid l’aurait douloureusement « engourdi », compromettant irrémédiablement la carrière d’instructeur d’éducation physique à laquelle il se destinait. Il souffrirait toujours de séquelles dès que les températures sont inférieures à 15° C.

    Selon le plaignant, ses supérieurs hiérarchiques auraient failli en ne l’avertissant pas explicitement des rudesses du climat britannique. Un porte-parole du ministère de la Défense rétorque que Michael Asiamah aurait reçu, comme tous ses collègues, « les vêtements, l’équipement et la formation appropriés », notamment des gants, des chaussettes et des bottes d’hiver. En réalité, le soldat frigorifié hurle moins à la discrimination négative qu’il ne revendiquait, à l’époque, une discrimination positive.

    Une étude de 2009 indique que les soldats noirs sont 30 fois plus susceptibles d’être blessés par le froid que leurs collègues

    Une sensibilité particulière aux soldats noirs ?

    Au moment des faits, il aurait invoqué, sans succès, sa sensibilité au froid, non comme un caprice ou une fragilité personnelle difficile à prouver sur place, mais comme une vulnérabilité formelle de toute personne originaire des Caraïbes et d’Afrique. Ses supérieurs n’auraient pas tenu compte des risques spécifiques de blessures au froid et lui aurait demandé de continuer les exercices dans le vent glacial et le gel.

    Devant la justice, Michael Asiamah brandit aujourd’hui une étude britannique de 2009 selon laquelle les soldats noirs sont 30 fois plus susceptibles d’être blessés par le froid que leurs collègues blancs. L’ancien soldat transi réclame 150 000 £ de dédommagement, soit environ 110 millions de francs CFA.

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  • Maroc : le parquet veut faire appliquer la nouvelle loi sur le travail domestique

    Maroc : le parquet veut faire appliquer la nouvelle loi sur le travail domestique

    Dans une circulaire, le ministère public a demandé aux autorités judiciaires de veiller au respect d’une loi offrant de nouveaux droits aux travailleurs domestiques, adoptée en octobre mais très peu appliquée.

    Le ministère public a émis le 6 décembre dernier une circulaire – rendue publique à la fin du mois – , à l’attention des responsables judiciaires, les exhortant à « prendre les mesures nécessaires pour mettre en application les dispositions de la loi fixant les conditions de travail et d’emploi des travailleuses et travailleurs domestiques », selon le quotidien Le Matin.

    La loi qu’il appelle à faire respecter a été adoptée le 2 octobre dernier. « Le Parlement l’a approuvée le 26 juillet 2016, mais les autorités ont retardé son entrée en vigueur pour adopter les décrets d’application correspondants », rappelait alors l’ONG Human Rights Watch (HRW).


    >>> À LIRE – Maroc : la nouvelle loi sur les travailleurs domestiques loin de faire l’unanimité


    Depuis octobre, les travailleurs domestiques doivent disposer d’un contrat de travail et ont droit à une couverture sociale. La loi prévoit aussi différentes dispositions : un repos hebdomadaire, fixé à un jour par semaine, ainsi qu’un salaire minimum de 1 542 dirhams (environ 140 euros) par mois. Le texte laisse encore cinq ans de tolérance pour l’emploi des 15-18 ans, avant de le proscrire complètement.

    Une centaine de contrats établis en deux mois

    Le texte avait été promulgué suite aux dénonciations par une large partie du tissu associatif et de la presse de la situation « catastrophique » des « petites bonnes ». « Certains domestiques mineurs (travaillent) 12 heures par jour, sept jours sur sept, pour un salaire d’à peine 100 dirhams par mois », rapportait en octobre HRW. Les journaux faisaient aussi régulièrement état de terribles histoires, tenant autant du fait divers que du droit social. Le statut précaire des travailleurs domestiques et le maintien de ce secteur dans l’informel ont souvent été pointés du doigt pour expliquer en partie ces mauvaises conditions de travail.

    Si la nouvelle loi a été saluée par la société civile et les syndicats, elle ne place cependant pas les travailleurs sur un pied d’égalité en terme de volume horaire et de salaire minimum. Très rapidement après son adoption en octobre, des voix avaient relevé un outillage possiblement inadéquat. Les mécanismes de plainte ou de conciliation ne prévoient notamment pas de délai ou de durée de procédure. La crainte était de voir les employés empêchés, dans les faits, de pouvoir faire respecter leurs nouveaux droits. Ainsi, deux mois après l’entrée en vigueur de la loi, des associations et des médias marocains relevaient que le nombre de contrats dressés était faible, si ce n’est insignifiant, ne dépassant pas la centaine.

    La circulaire appelle les substituts du procureur à recevoir les PV d’inspecteurs du travail et les requêtes relatives à l’application de la nouvelle loi

    C’est à ces inquiétudes que le parquet, qui reconnaît que ces travailleuses et travailleurs constituent une « catégorie vulnérable », essaie de répondre. La circulaire appelle à communiquer avec toutes les parties concernées, notamment les inspecteurs du travail, et surtout à charger un ou plusieurs substituts du procureur de recevoir dans chaque tribunal les procès-verbaux et les requêtes relatives à l’application ou des infractions à la nouvelle loi.

    Un autre sujet soulevé par la société civile a été que la loi ne prend pas en considération le fait qu’une certaine partie de ces travailleurs domestiques sont étrangers. En 2014, le consul honoraire des Philippines à Casablanca assurait que 3 000 ressortissantes de son pays travaillaient dans des foyers marocains. Des travailleurs étrangers potentiellement effrayés, s’ils venaient à réclamer leurs droits, à l’idée de perdre leur statut de résident ou d’être confrontés à des ennuis avec les autorités.

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  • Football : le Top 5 des meilleurs clubs africains en 2018

    Football : le Top 5 des meilleurs clubs africains en 2018

    Vainqueur de la Ligue des champions, l’Espérance Tunis est logiquement leader du classement Jeune Afrique des clubs. Les Sang et Or forment avec le Raja Casablanca et Al-Ahly un trio de tête 100 % nord-africain. L’As Vita Club (4e) et le Primeiro de Agosto complètent ce Top 5.

    1. Espérance Tunis (Tunisie)

    Kamran Jebreili/AP/SIPA

    Si les Sang et Or occupent la tête de ce classement, c’est d’abord parce qu’ils ont remporté, sous la direction de Mouine Chaabani, un enfant du club, leur troisième Ligue des champions d’Afrique face aux égyptiens d’Al-Ahly (1-3, 3-0), après celles de 1994 et 2011. Les Tunisiens, qui resteront à jamais comme les premiers vainqueurs de cette C1 relookée en 2018 (une phase de poules avec quatre groupes au lieu de deux), ont retrouvé les sommets du foot africain, non sans avoir connu une grosse frayeur en demi-finales face aux Angolais de Primeiro de Agosto (0-1, 4-2). Au niveau domestique, l’Espérance a décroché le titre de champion 2018, le 28e de son histoire, malgré trois changements d’entraîneurs (Benzarti, Kebaier et Ben Yahia). Seule grosse déception, son élimination dès son entrée en lice en Coupe du monde des clubs face aux Émiratis d’Al-Aïn FC (0-3).

    2. Raja Casablanca (Maroc)

    Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA

    Le Raja est de retour ! Le grand club de Casablanca, qui n’avait plus brillé sur la scène continentale depuis 2003 et sa victoire en Coupe de la CAF, a comblé ce vide en s’offrant le même trophée face aux Kinois de l’AS Vita Club (3-0, 1-3) Les Marocains, au terme d’un parcours épuisant – seize matches – ont inscrit à leur palmarès un titre qui les hisse parmi les grands d’Afrique, puisqu’ils ont déjà remporté trois fois la Ligue des champions. Ils doivent en partie ce titre à l’efficacité de leur attaquant Mahmoud Benhalib (22 ans), auteur de 12 buts lors de cette compétition. Et aussi à la stabilité technique des dirigeants rajaouis, qui font confiance à l’Espagnol Juan Carlos Garrido depuis août 2017. Un quasi exploit, en Afrique du Nord…


    >>> À LIRE – Football : du Maroc à la Guinée, le classement JA 2018 des meilleures sélections africaines


    3. Al-Ahly SC (Égypte)

    Mosa’ab Elshamy/AP/SIP

    Même s’il reste le club le plus puissant d’Afrique, Al-Ahly a subi un choc le 9 novembre dernier en s’inclinant à Radès face à l’Espérance Tunis lors de la finale retour de la Ligue des champions qui lui échappe depuis 2013. Les Red Devils, qui pensaient avoir fait le plus dur après leur succès de l’aller (3-1), sont tombés de haut, et trois semaines plus tard, l’entraîneur français Patrice Carteron, a été limogé. Al-Ahly s’est consolé avec le championnat d’Égypte, mais en 2019, le mastodonte cairote cherchera forcément à rattraper cette contre-performance en Ligue des champions.

    4. AS Vita Club (RDC)

    Gwenn Dubourthoumieu pour J.A.

    Les Kinois pourront toujours raconter un peu partout qu’ils sont allés plus loin en Coupe de la CAF que leur grand rival du TP Mazembe, éjecté de la Ligue des champions en quarts de finale. Cela atténuera peut-être leur amertume née d’un échec en finale de la C2 face aux Marocains du Raja Casablanca (0-3, 3-1), à cause d’un match aller complètement raté. Mais l’AS Vita club, qui n’a plus rien gagné en Afrique depuis 1973 (Ligue des champions), tentera en 2019 de bonifier les résultats obtenus en 2018, tout de même récompensés par un titre de champion de RDC.

    5. Primeiro de Agosto (Angola)

    Capture écran/YouTube/
    Sport African Video

    La pilule a mis du temps à passer. L’erreur d’arbitrage qui a peut-être privé les Angolais d’une finale de Ligue des champions lors de la demi-finale retour face à l’Espérance (2-4, 1-0 à l’aller), a été vécue comme une injustice. Depuis, le club de Luanda, qui n’avait jamais dépassé les quarts de finale d’une coupe d’Afrique, s’est remis au travail avec un effectif relativement stable. Champion d’Angola en 2018, le Primeiro de Agosto a complètement manqué son retour sur la scène continentale en se faisant éliminer au premier tour de la Ligue des Champions 2018-2019 par les Congolais de l’AS Otheno (4-2, 0-2).

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  • Maroc : Rachid Aylal, un auteur face aux ” oulémas officiels “

    Maroc : Rachid Aylal, un auteur face aux ” oulémas officiels “

    Son dernier ouvrage, « Sahih Al Boukhari, fin d’une légende », avait fait polémique au Maroc et en Tunisie. Jeune Afrique a rencontré l’auteur Rachid Aylal à Marrakech.

    Rachid Aylal est installé, sourire aux lèvres, dans un café de Gueliz, quartier central de Marrakech. Les multiples tracas que lui a causé son dernier ouvrage Sahih Al Boukhari, fin d’une légende n’entament pas sa bonne humeur.

    Publié en 2017, le livre avait fait polémique au Maroc et en Tunisie et avait même valu à son auteur de devenir la cible d’un petit groupe jihadiste démantelé par la police en septembre.

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  • RDC : les condamnés du procès Laurent-Désiré Kabila exclus de la grâce présidentielle

    RDC : les condamnés du procès Laurent-Désiré Kabila exclus de la grâce présidentielle

    Alexis Thambwe Mwamba, ministre congolais de la Justice, qui s’apprête à publier des arrêtés d’application de la grâce présidentielle annoncée, a indiqué le 31 décembre à Jeune Afrique que les condamnés dans l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila n’étaient pas concernés par cette mesure.

    « Plusieurs centaines d’individus vont recouvrer la liberté. » C’est en tout cas ce qu’affirme à Jeune Afrique Alexis Thambwe Mwamba, le garde des Sceaux congolais. Le ministre de la Justice précise néanmoins qu’ « il faudra une dizaine de jours pour sortir [de la prison] toutes les personnes concernées ».

    Il s’agit de l’application de la décision du président Joseph Kabila, annoncée le 29 décembre lors de ses probables derniers vœux de fin d’année à la nation. « À la veille du jour de l’an, j’ai instruit le ministre de la Justice de mettre en exécution les mesures de grâce que j’ai prises en faveur de certaines catégories de prisonniers », a déclaré le chef de l’État sortant, sans donner plus d’indications sur les possibles bénéficiaires de cette disposition.

    Eddy Kapend parmi les oubliés de la grâce

    « Les condamnés dans le procès de l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila [père et prédécesseur de Joseph Kabila, tué le 16 janvier 2001, ndlr] ne sont pas concernés », a révélé le lundi 31 décembre Alexis Thambwe Mwamba, qui s’apprête à rendre publics les arrêtés d’application de la grâce présidentielle.

    Le colonel Eddy Kapend, aide du camp de Kabila père et principal condamné à la peine capitale dans cette affaire, a pourtant toujours clamé son innocence. Mais jamais le nom de cet homme qui emprisonné à Makala depuis près de dix-huit ans ni ceux de ses compagnons de fortune n’ont été repris sur les listes des amnistiés ou des graciés.

    Pour le ministère de la Justice, il n’existe aucun cas emblématique

    D’autres prisonniers politiques emblématiques, bien que cités expressément dans l’accord de la Saint-Sylvestre comme pouvant être libérés pour décrisper le climat politique, pourraient également rester en détention. D’ailleurs Me Firmin Yangambi ne se fait pas d’illusion.

    Arrêté en septembre 2009, puis condamné à vingt ans de prison notamment pour tentative d’organisation d’un mouvement insurrectionnel et détention d’armes de guerre, ce brillant avocat et candidat déclaré à la présidentielle de 2011 est aujourd’hui convaincu que des prisonniers politiques seront de nouveaux exclus de cette suppression de la sanction pénale annoncée.

    C’est depuis près de cinq ans qu’un de ses coaccusés a été libéré à la suite de la promulgation d’une loi d’amnistie en février 2014. Mais Firmin Yangambi attend toujours son tour. Il a exposé par écrit son cas à l’ancien Premier ministre togolais Edem Kodjo, alors facilitateur de l’Union africaine du dialogue politique en RDC, puis il a saisi la Cour constitutionnelle. Sans succès.

    Sans étendre sur la question, le ministère de la Justice a indiqué de son côté que, pour lui, « il n’existe aucun cas emblématique ». Qui recouvriront donc leur liberté dans les prochaines heures ?

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