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-Un Airbus 320 s’est écrasé dans les Alpes-de-Hautes-Provences, aux environs de Barcelonnette, faisant 150 morts. L’avion de la compagnie la low-cost Germanwings, filiale de Lufthansa, effectuait la liaison entre Barcelone et Düsseldorf. Le président François Hollande a précisé que le drame s’est produit dans une zone difficile d’accès, enneigée, dans un massif de moyenne montagne.
En attendant le décryptage de la boîte noire retrouvée, les enquêteurs en sont réduits à éliminer des hypothèses. Parmi celles-ci, les mauvaises conditions météo ou une collision avec un autre avion, hautement improbables.
Selon le patron de la compagnie Germanwings, l’Airbus A320 aurait commencé à perdre de l’altitude vers 10h35 ce matin et il aurait chuté durant huit minutes avant de s’écraser. Cette durée suggère une descente rapide, mais pas une chute libre, aux yeux de plusieurs experts en aéronautique. Après avoir cru dans un premier temps que l’appareil avait envoyé un signal de détresse, on a appris que c’est en fait la Direction générale de l’aviation civile qui a émis ce signal après avoir constaté que l’appareil avait disparu des radars, et qu’il n’y avait plus de contact avec l’équipage.
Un appareil réputé fiable
Parmi les possibilités, des problèmes techniques : explosion du moteur, ou une rupture dans la structure de l’avion entraînant une dépressurisation… Des accidents qui pourraient justifier la descente rapide, mais qui sont rarissimes.
Par ailleurs, bien que l’A320 soit un appareil ancien, il jouit d’une grande réputation de fiabilité. L’avion de la Germanwings qui s’est écrasé ce mardi était âgé de 24 ans. Un âge courant pour un appareil de ce type. Et il était bien entretenu. Il avait été révisé à l’été 2013 et ne présentait aucune anomalie. L’équipage, quant à lui, semblait suffisamment expérimenté. D’après la compagnie Germanwings, le pilote avait plus de dix ans d’expérience et plus de 6 000 heures de vol.
« Aucune piste ne peut être écartée »
Reste des hypothèses impossibles à vérifier pour le moment, comme celle d’un déroutement de l’avion qui se serait terminée par un crash, ou encore la réaction inadéquate de l’équipage à une situation difficile, en l’occurrence des sondes bloquées, envoyant de mauvaises information comme ce fut le cas lors de l’accident du Rio Paris en 2009. Seuls l’analyse des enregistreurs de vol et un travail d’enquête minutieux sur les débris et les corps permettront d’avancer dans l’élaboration de cet accident.
« Tout est fait pour comprendre ce qui s’est passé », a déclaré cet après-midi le Premier ministre Manuel Valls. Mais pour l’heure, « aucune piste ne peut être écartée » pour expliquer le drame, a-t-il ajouté. Le parquet de Marseille s’est saisi de l’enquête. Airbus envoie ses experts techniques pour aider à l’enquête. Le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) a également annoncé l’ouverture d’une enquête.
L’appareil s’est écrasé dans une zone de moyenne montagne située près de Barcelonnette, à un peu plus de 200 kilomètres au nord de Marseille. Il s’agit d’une zone escarpée et enneigée à laquelle il est très difficile d’accéder. Des hélicoptères de la gendarmerie ont pu survoler les lieux du drame et visualiser les débris de l’avion. La gendarmerie estime que le site est tellement escarpé qu’il sera impossible aux hélicoptères de s’y poser et qu’il faudra plusieurs jours pour dégager les corps des victimes.
Germanwings, une jeune compagnie à l’image longtemps médiocre
Germanwings est une jeune compagnie allemande créée en 2002. Sa flotte est essentiellement composée d’Airbus A319 et A320. En tout, 80 appareils, âgés de moins de 15 ans, à l’exception de certains appareils appartenant initialement à Lufthansa. Celui qui s’est écrasé ce matin aurait été livré en février 1991, il y a 24 ans. Germanwings reprend l’essentiel des lignes court-courrier de Lufthansa en Europe. La compagnie a pour base principale l’aéroport de Cologne-Bonn, mais dessert également cinq autres villes en Allemagne. Contrairement à ses concurrents Easy Jet et Ryanair, qui disposent de bases chez eux et un peu partout en Europe, Germanwings, elle, n’est présente qu’en Allemagne.
En juillet 2013, soit plus de dix ans après sa création, la compagnie a été relancée par la Lufthansa qui espérait ainsi gagner des parts de marchés et réduire ses coûts avec, pour objectif pour la Germanwings, un retour aux bénéfices en 2015. Celle-ci a longtemps souffert d’une image de marque médiocre, attachée à une qualité de services aussi faible que ses coûts. A tel point que Lufthansa a fait peindre sur le fuselage des appareils de Germanwings « Lufthansa group » pour donner par procuration à sa filiale une image de qualité et de fiabilité.
RFI