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Par Patou Nsimba (RNW)
-Certains éléments perturbateurs mettent en danger le déroulement paisible du scrutin de la présidentielle congolaise, prévue le 28 novembre 2011.
Le dernier : une milice de jeunes partisans, à l’appel du président sortant Joseph Kabila, semble avoir fait apparition, dit l’opposition. Le parti présidentiel dément l’existence d’une telle milice.
Le 29 septembre, une marche pacifique de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), un parti de l’opposition, est sévèrement réprimée à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, par les éléments de la police nationale. Selon des témoignages, les agents n’ont pas agi seuls contre les manifestants, ils ont été soutenus dans ces actions répressives par un groupe de jeunes sportifs regroupés en milice formée par le PPRD, le parti de Joseph Kabila. Le même jour, les sympathisants d’Etienne Tshisekedi, un des leaders de l’opposition et candidat à la présidentielle, manifestaient également à Kinshasa.
Jeunes lutteurs
“Cette milice, armée jusqu’aux dents, nous a dispersés. Nous étions littéralement traqués jusque dans les ruelles du quartier de Mombele, dans la commune de Limete. C’est un acte innommable dans un pays dit démocratique”, accuse un militant de l’UDPS.
Ce jour-là, on rapporte que ces jeunes ont été munis de grenades lacrymogènes, de bouteilles cassées et de machettes, pour dissuader les militants de l’opposition à accompagner leurs leaders au bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour déposer les termes de référence dans le cadre de l’audit du ficher électoral.
Organisés dans une structure appelée Ligue des jeunes du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), formation politique du président sortant de la RDC Joseph Kabila, ces jeunes constitueraient une milice du camp présidentiel. Soigneusement recrutés par le PPRD, ils sont sportifs compétiteurs, judokas, karatékas ou lutteurs. Les Kinois les nomment Pomba, les pratiquants de sport de combat.
Journalistes attaqués
Aussi la presse dite indépendante se déclare ne pas être à l’abri de ces jeunes traqueurs. “J’ai été appréhendé par des sportifs armés jusqu’aux dents à l’arrêt de bus de la 6ème rue, où j’attendais la correspondance pour regagner ma rédaction des infos. Ils avaient de machettes et de bouteilles. Ces jeunes dégingandés m’ont repéré par la caméra que j’avais en main”, témoigne un caméraman d’une des chaînes de télé privée de la capitale congolaise. Son péché : les avoir filmés, équipés d’armes blanches pendant les affrontements. “Ils m’ont conduit de force dans l’enceinte du siège du PPRD, situé à la 6ème rue Limete industriel. Et là, deux choix m’ont brutalement été proposés pour reprendre ma liberté et mon matériel de travail. Celui de leur remettre la cassette que je venais d’enregistrer, soit d’effacer les enregistrements sur-le-champ. J’ai opté pour la seconde, et c’est dans ces conditions que j’ai été libéré. Un confrère a même reçu une bouteille sur la tête, il est tombé et a été conduit d’urgence à l’hôpital”.
Scénario ivoirien ?
Le PPRD se rend des fois dans les quartiers les plus pauvres de Kinshasa pour recruter de nouveaux membres. Et ces jeunes, très souvent sans emploi et végétant dans la misère, sont prêts à tout moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes. “Tenez, les Pomba de la commune de Masina ont bénéficié de motos de la part du président de la Ligue des Jeunes du PPRD, le député national sortant Francis Kalombo. Le leurre ici, c’est de croire qu’on les sorte du chômage et de la précarité. Mais en réalité, ils sont recrutés pour constituer la milice du camp présidentiel. Et ce n’est pas de bon augure. J’espère que la RDC ne va pas emprunter le schéma ivoirien”, déclare un ancien compétiteur sportif.
L’élection présidentielle est prévue le 28 novembre. Les présidentiables les plus en vue, accepteront-ils le résultat ? Peut-on espérer un aboutissement apaisé du processus électoral ou s’annoncent-ils déjà des possibles violences post-électorales? C’est vraisemblablement la grosse préoccupation du moment en RDC.