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CENI CREDIBLE OU CEI Bis ?

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Par Thérèse KABEYA (Journal Canal Futur)

La nouvelle commission électorale dénommée “commission électorale nationale indépendante”, CENI en sigle vient d’être promulguée par le président Kabila.

La nouvelle loi électorale sonne le glas des élections locales, municipales, provinciales, législatives et enfin présidentielles en RDC. L’expérience de 2006 nous a appris que le calendrier n’est pas respecté, l’ordre du processus électoral n’est pas respecté, la fiabilité des données démographiques n’existe pas encore et enfin, les congolais n’ont pas eu foi, dans leur large majorité aux scores des deux derniers finalistes; c’est à dire Jean-Pierre Bemba et Joseph Kabila. Il y a fort à parier que cette fois, ce sera le même scénario,sinon pire…

2011 risque d’être pire que 2006 pour plusieurs raisons déjà bien apparentes. La première est que la CEI qui vient d’être remplacée par la CENI, a revalidé les cartes des électeurs accordées en 200
6, pendant que le chef de tutelle de la territoriale (ministère de l’intérieur) les a déclarées caduques. Personne en ce jour ne sait s’il faudra aller au vote avec sa carte actuelle ou s’il faudra s’enregistrer avec une nouvelle carte, ce qui signifirait un nouvel enregistrement des 45 million électeurs potentiels. Or, les moyens financiers et logistiques seront réduits puisque le gouvernement congolais voudrait se “prendre en charge”. Il sera impossible de faire ce travail dans le temps qui reste, sinon en le faisant de manière aléatoire et aboutir sur des résultats plus que douteux.
La seconde raison est l’organisation des élections locales et municipales. En effet, elles n’ont pas encore eu lieu alors que celles-ci devaient avoir lieu en 2006. Le gouvernement Kabila-Muzito parle ostensiblement et sans gène d’organiser les présidentielles de 2011 avant les locales et municipales de 2006. Or, la grande partie de l’opposition porte comme préalable l’organisation des élections locales et municipales, avant les présidentielles, conformément à la constitution en vigueur..
Ce bras de fer risque de mettre en péril la quiétude même des scrutins et hypothéquer la tenue des élections à venir dans une atmosphère apaisée et rassurante.
La dernière et non la moindre est le recensement tant réclamé par l’UDPS d’Etienne Tshisekedi qui tarde à se concrétiser et qui est un nouveau préalable pour leur participation aux élections de 2011. Sans le recensement après 5 ans de “démocratie”, le gouvernement actuel ne fera qu’accentuer son discrédit auprès d’une opinion populaire très désabusée par les “ 5 chantiers”, sauf pour des immeubles et des terrains vendus illégalement au détriment de l’éducation nationale ou pour l’une ou l’autre route où les nids de poule n’ont pas tardés à réapparaître!
Il y a en effet fort à parier que 2011 n’aura pas lieu à temps. Or, les Américains qui portent déjà clairement leur choix sur la “politique de l’amour” du Mouvement Bleu ainsi que sa “commission anti-corruption”, ont à maintes reprises mis le gouvernement congolais en garde si les échéances devaient être dépassées. Qui osera se mettre sur le chemin de Kabila, s’il decide de reporter les élections à une date ultérieure, comme il l’a fait avec les élections locales et municipale ? Aucun parti politique congolais actuel n’en a la capacité.

Il est donc temps que la conférence de Washington pour une nouvelle dynamique de l’opposition,prévue en février 2011, se mette en marche, afin que toute l’opposition congolaise puisse s’accorder sur les alternatives possibles, face à un Kabila sûr de sa ré-élection,après 10 ans d’échec patent dans le dossier social, sécuritaire et les droits de l’homme. Cette conférence initialement prévue en juin 2010, est actuellement en négociation entre les allées du pouvoir de Washington DC et ses organisateurs.

Espèrons que cette fois, ce sera la bonne et que toute l’opposition pourra y parler d’une seule voix.