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– 1. Quelle est la position de « Unité des valeurs » sur la question de la révision constitutionnelle qui fait débat au pays ?
Le débat informel portant sur la révision ou non de la Constitution n’est pas de nature à consolider la cohésion nationale, mais plutôt à créer une nouvelle zone de turbulence politique au cœur de la société congolaise.
Ce qui risque de replonger le pays dans l’incertitude et le chaos. Nombreux sont les acteurs politiques qui n’arrivent toujours pas à comprendre que la politique est avant un engagement. Par conséquent, ceux qui s’y engagent se font appelés à juste titre « acteurs politique ».
A l’instar d’un acteur au vrai sens du terme, qui monte sur scène pour jouer un rôle ou interpréter une pièce, un acteur politique, un vrai, s’engage en politique avec une vision et un projet politique. Et il sait s’effacer lorsque s’éteint la lanterne ; c’est-à-dire son mandat, soit la durée programmée de sa prestation selon le timing. Une logique contraire à celle démontrée ci-haut relève à la fois de l’impréparation, de l’opportunisme, de l’amateurisme et de la mauvaise foi.
Le peuple congolais, tout comme le chef de l’Etat qui a déclaré que demain sera différent d’aujourd’hui, est décidé de ne plus cautionner les politiciens opportunistes voulant œuvrer à durée indéterminée, et qui veulent s’éterniser sur la scène politique congolaise afin d’imposer à notre pays une marche à reculons, car ne sachant quoi faire.
2. Quelle attitude la meilleure à l’heure de la cohésion nationale ?
A l’heure de la cohésion nationale, tous, nous aurions dû avoir le regard tourné vers une même direction que le chef de l’Etat qui nous a administré une très belle leçon de démocratie, notamment en reconnaissant avec courage et humilité, des insuffisances de son programme politique et sociale puis d’en tirer les conséquences, d’inviter par la suite au dialogue, toutes les forces vives de la nation, d’en décider au final, une gestion partagée du pouvoir dans un esprit républicain afin de cimenter la cohésion nationale. Il sied de reconnaître que dans l’histoire des nations, peu nombreux sont ceux qui ont osé opérer ce type de réforme, si ce n’est un certain Anouar El Sadate en Egypte, Marien Ngouabi en république du Congo, Senghor au Sénégal, Jerry Rawlings au Ghana.
3. La révision constitutionnelle est-elle possible dans le contexte actuel ?
L’honnêteté politique exige que l’on admette que le principe d’une révision constitutionnelle est possible et exclusivement applicable selon l’article 218 de la Constitution qui prévoit que l’initiative de la révision constitutionnelle appartient concurremment au président de la République ; au gouvernement après délibération en Conseil des ministres ; à chacune des Chambres du Parlement à l’initiative de la moitié de ses membres ; à une fraction du peuple congolais en l’occurrence 100 000 personnes s’expriment par une pétition adressée à l’une de deux Chambres. Chacune de ces initiatives sont soumises à l’Assemblée nationale et au Sénat qui décident à la majorité absolue de chaque Chambre du bien-fondé du projet, de la proposition ou de la pétition de révision. La révision n’est définitive que si le projet, la proposition ou la pétition est approuvée par référendum.
Toutefois, le projet, la proposition ou la pétition n’est pas soumis au référendum lorsque l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès l’approuvent à la majorité des 3/5 des membres les composant.
La Constitution n’est révisable exclusivement dans les conditions décrites par l’article 216 précité…
4. A supposer que les révisionnistes choisissent la voie référendaire pour faire passer leur projet…
D’un point de vue pratique, le budget alloué au gouvernement pour l’exercice 2014 n’est pas à même de supporter le coup d’une campagne référendaire qui, outre l’aspect financier s’ajoute également le problème du recensement de la population, la première après 30 ans, passage obligé pour toute opération électorale ou référendaire dans notre pays. Unité des valeurs, notre parti, tient à préciser que le chef de l’Etat, président de la République, quelle que soit la famille politique dont il est issu, cesse d’être chef d’un camp et devient de tous les Congolais, vouloir prendre l’actuel président en otage au point d’affirmer qu’il doit sa liberté au prix d’une transformation partant d’un être humain à un oiseau est insultant non seulement pour la personne du chef de l’Etat, mais aussi pour la République.
5. Que devons-nous retenir en définitive sur la question ?
En définitive, les partis politiques sont tenus au respect des principes d’unité et de souveraineté nationale. Toute attitude contraire à la disposition précitée frise la trahison, car personne n’a le droit de détruire la cohésion et la paix retrouvée au prix de nombreux sacrifices et au terme de nombreuses années émaillées des guerres et dictature… Il est également triste de constater que des acteurs politiques avisés associent le président de la République à un débat qu’il n’a pas soulevé et qui risque malheureusement d’enflammer le peuple.3 Nul ne peut être plus royaliste que le roi », dit-on. Ceux qui se disent spécialistes de la Constitution ne peuvent mieux l’interpréter que le chef de l’Etat qui est à la fois le symbole de l’unité nationale ; veille au respect au respect de la Constitution ; assure, par son arbitrage, le fonctionnement réguler des pouvoirs publics et des institutions ainsi que la continuité de l’Etat. Représentant la nation dont il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, de la souveraineté nationale et du respect des traités et accords internationaux (art 69 de la Constitution).
Propos recueillis par St Augustin K.
(*) Président national de Unité des valeurs