Source: L’Option Infos
Joie ou amertume après cinq décennies de vie en liberté suite au départ du Blanc colonisateur? Sentiment de satisfaction ou de regret face aux résultats de cinquante années de gestion des affaires et du destin des Africains par les Africains? Le bilan est certainement mitigé et appelle les uns et les autres à plus de réflexions. Depuis plusieurs mois déjà, les tout premiers pays fêtent l’événement avec faste. Les grands moyens sont débloqués pour la circonstance. La République démocratique du Congo a dû inviter le roi de la Belgique. Et comme raison, on évoque une façon de faire le pont entre le passé et le présent afin de permettre aux générations actuelles de mieux comprendre les conditions d’obtention de cette indépendance.
La véritable question qu’on peut se poser après les cinquante années passées sans l’intervention directe des Blancs dans les affaires de plus d’une dizaine de pays africains est si l’on a pu se prendre en charge comme cela se doit. Certainement pas. Même si certains témoins de l’histoire qui ont vécu avant la colonisation font satisfaits de la grande différence entre ce qu’il y a aujourd’hui et ce qu’il y avait, les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs.
Il y a à coup sûr déception. La rigueur, le patriotisme qui devraient caractériser les méthodes de gestion ont manqué. La preuve est que des pays riches en ressources minières et autres sont restés en conflits; des situations malheureuses entretenues par les anciens colonisateurs qui font vivre aux pays africains un néo-colonialisme. Les nombreuses têtes pensantes qui sont en Afrique refusent de voir le mal en face et sont parfois complices de ce tragique destin de tout un continent.
Au nom de la colonisation et de la traite négrière, certains Africains, avouent leur impuissance et leur incapacité à travailler pour le développement. Ils réclament sans vergogne dédommagement. Et parfois avec insistance. L’intrusion de l’ancien colonisateur dans les affaires politiques des pays qui ont cinquante ans d’indépendance est encore la preuve que la liberté octroyée est en partie confisquée. Et la paresse des Africains en est pour beaucoup! Osons dire les choses avec les mots justes pour peindre les maux dont nous souffrons. Il y a encore beaucoup à faire.
Cécil Ahouélété ADJEVI
© Copyright L’Option Infos