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Crise dans les Grands lacs africains


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Yoweri Museveni- President Ougandais
Yoweri Museveni- President Ougandais

-L’Ougandais Yoweri Kaguta Museveni a décidé de voler au secours du Rwandais Paul Kagame en agitant à nouveau le spectre  d’un génocide des Rwandais. Il redoute l’efficacité d’une offensive de la Brigade spéciale d’intervention visant à traquer des groupes armés, au nombre desquels figure le M23.   La pression exercée directement sur Mary Robinson et le département d’Etat a payé d’autant plus que la mission principale de la traque est au point mort. L’ultimatum de la Brigade internationale s’est ainsi estompé suite à l’agitation de l’épouvantail de ce fonds de commerce de mauvais goût.

La stabilisation de l’Est de la République démocratique du Congo a frôlé un tournant décisif, il y a quelques jours. D’un côté, les FARDC ont repris du poil de la bête. Leur montée en puissance et en feu s’est soldée par la reprise de plusieurs localités sous contrôle du M23. Aussitôt, la Brigade spéciale d’intervention a voulu se mettre réellement en mouvement, afin de donner l’estocade à toutes ces aventures meurtrières des groupes armés.

Un ultimatum de 48 heures fut ainsi lancé afin d’imposer une zone de sécurité dans l’espace territorial compris entre Goma et Sake. L’ultimatum terminé, la Brigade spéciale d’intervention a voulu se mettre en mouvement conformément à un plan gardé secret.

Ayant flairé le danger, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, CIRGL, s’est subitement réveillée pour un sommet consacré à la situation en RDC. Malgré l’absence du président Kabila, ce qui est tout un message sur le plan diplomatique, les participants ont atteint leur objectif. Ils ont coupé l’herbe sous les pieds de la Brigade spéciale d’intervention.

A Nairobi, le président ougandais est entré en danse, déployant la grosse artillerie. Dans un plaidoyer aux allures du déjà-entendu, Kaguta Museveni a ré-embouché la trompette  du génocide contre les Rwandais. Au téléphone, à en croire des sources crédibles, l’homme fort de Kampala a volé au secours du projet commun avec Kigali dans l’Est de la RD Congo.

Ses cibles, l’ex présidente irlandaise Mary Robinson désignée comme envoyée spéciale du secrétaire général des Nations unies dans la crise des Grands Lacs africains et John Kerry, le secrétaire d’Etat américain.

Dans un langage chargé d’intentions de solliciter une commisération, le président ougandais a fait la démonstration d’un risque de génocide en cas de mise en mouvement de la Brigade spéciale d’intervention. Dans son argumentaire, Yoweri Kaguta Museveni a téléphoné au département d’Etat afin de rappeler l’indifférence de la communauté internationale lors du génocide de 1994 au cours duquel des Rwandais ont été massacrés.

Cette fois-ci, le président ougandais argue que les Congolais auraient tellement ruminé leur colère, qu’un assaut de la Brigade spéciale sur les positions tenues par le M23 soutenu par le Rwanda et l’Ouganda, déclencherait un génocide contre les Rwandais, cette fois-ci en terre congolaise.

Quel cynisme ! C’est rigolo de voir le voleur crier : au voleur !  La recette de Museveni est bien connue, il s’agit d’une manœuvre dilatoire visant à gagner du temps. Pour tous ceux qui maîtrisent la situation sécuritaire dans les Grands Lacs, l’offensive de charme du tuteur de Paul Kagame n’est ni plus ni moins qu’une sérénade dont l’opinion internationale n’a que faire.

Des sources indiquent que les balkanisateurs ont réussi à retarder le déploiement de la Brigade spéciale en demandant à celle-ci d’empêcher la progression des FARDC vers les derniers retranchements du M23.

Ce qui saute aux yeux tout de go c’est que  cette trêve observée sur le terrain des affrontements est le résultat du travail de sape effectué par Mary Robinson, naturellement sous l’inspiration de Tony Blair et Bill Clinton. Ils ont poussé le commandant de la Brigade à se renfermer dans un mutisme prudent.  Même si, dans les couloirs de la Monusco, il se confirme que le général tanzanien aurait piqué une sainte colère après le contrordre venu d’en haut pour ne point passer à l’offensive.

Le lobby qui soutient les actions déstabilisatrices de Kigali dans la sous-région a réussi, temporairement, à lever le pied sur la pression exercée sur le M23. Les souffleurs de cette rengaine siègent au Département d’Etat. Samantha Powel et Suzanne Rice poursuivent la politique du clan Clinton dans cette région fort agitée d’Afrique.

Les positions contradictoires du département d’Etat,  qui use de la carotte et du bâton, permet à Kigali de souffler. Souvent, ces prises de position sont des préludes à des actions d’envergure sur le terrain après avoir permis le renforcement du dispositif militaire rwandais pendant la période de la distraction diplomatique.

Tout relâchement de la part des FARDC n’est pas permis. Le mode opératoire étant connu, la preuve est administrée par l’élan nettement stoppé de la Brigade spéciale qui avait démontré sa détermination à en finir avec le scepticisme des Congolais en s’engageant sur le terrain de la traque proprement dite des forces négatives de la région.

UNE RENGAINE ABJECTE

Recourir au même discours devient pour Kigali et Kampala des aveux d’une volonté affichée de poursuivre l’entreprise prédatrice aux conséquences humaines innommables.  Le sang de plus de six millions de Congolais tués crie plutôt justice en lieu et place de la vengeance. Le génocide n’entre pas dans la culture des Congolais.

C’est une rengaine abjecte. A bout d’arguments dans sa prétention d’occuper  une partie de la RDC, le Rwandais et l’Ougandais, aidés par leurs parrains occidentaux, croient déterrer le refrain du génocide pour solliciter la commisération de la communauté internationale. Peine perdue !

La Monusco qui appelle la population de Goma au calme doit s’assumer jusqu’au bout. Rien n’est indiqué pour que cette mission qui coûte cher à la communauté internationale refuse de faire le travail pour lequel elle a été dépêchée dans la sous-région. L’ultimatum lancé par la Société civile ayant expiré, des manifestations sont attendues pour lesquelles la Monusco redoute un discrédit le plus notoire. Calmer les esprits passe nécessairement par un déploiement effectif dans la traque des groupes armés y compris le M23.

Le Potentiel

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