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Crise du sang à Kinshasa !

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Par Jacques Kimpozo

-Plusieurs bébés sont décédés, la semaine dernière, à la Pédiatrie de Kalembe-Lembe, pour une raison à la fois bête et pertinente : le manque de poches de sang. Les responsables de cette formation médicale se sont empressés, à l’occasion, de lancer un cri de détresse en direction des donneurs bénévoles du sang, afin de parer au plus pressé. En attendant que de bonnes volontés se manifestent et volent au secours de la Pédiatrie de Kalembe-Lembe, des informations parvenues au Phare le week-end font état d’une grave crise généralisée du sang dans la capitale. Contrairement à ce qu’on aurait pu croire, la formation médicale de l’avenue Kalembe-Lembe, dans la commune de Lingwala, n’est pas la seule à être touchée.

Du côté des Cliniques Universitaires du Mont-Amba aussi, la banque de sang affiche zéro quantité. Ici, on explique le déficit par les demandes sans cesse croissantes des malades ayant un besoin croissant du liquide vital surtout au niveau des services de chirurgie. La panne sèche a été provoquée, indique-t-on, par des opérations de transfusion pratiquées sur des blessés graves ayant survécu à un télescopage entre un taxi-bus et un véhicule poids Lourds, sur la route By Pass, dans la commune de Mont-Ngafula.
Toutes les banques de sang des hôpitaux publics de la capitale sont au rouge, même au niveau du Centre de Transfusion Sanguine de Bandalungwa, le grand pourvoyeur de la capitale en la « matière ». Un peu partout à Kinshasa, les familles sont désormais obligées de se faire accompagner d’un ou plusieurs donneurs de sang de manière à faire face, le cas échéant, à un besoin pressant de transfusion.
Certes, les donneurs bénévoles continuent de se présenter devant les banques traditionnelles de sang mais leur nombre semble avoir baissé, peut-être pour des raisons économiques ou celles liées à leur propre santé, et la moindre poche de sang est aussitôt réclamée et utilisée, au point qu’il n’existe plus de stocks. Comme à la Pédiatrie de Kalembe-Lembe, quiconque peut trouver bêtement la mort dans un hôpital de Kinshasa tout simplement parce qu’on ne sait où trouver du sang pour lui sauver la vie.

Importer du sang d’urgence
De l’avis de nombreux membres du corps médical de Kinshasa, il n’y a d’autre alternative, pour palier rapidement le déficit urbain en sang, que de l’importer d’urgence de l’étranger. Cela y va de la survie des milliers, sinon des millions de malades qui s’ignorent. Le scénario à ne pas souhaiter pour le moment, c’est celui d’une catastrophe routière à Kinshasa. Car, dans cette hypothèse, plusieurs demandeurs du sang risquent de passer l’arme à gauche, en raison de la faillite non déclarée de pratiquement toutes les banques du sang.
La solution à envisager dans la durée serait d’exhorter davantage les Congolais en général et les Kinois en particulier à intérioriser la culture du don bénévole du sang. Si l’on n’arrive pas à retrouver le réflexe d’offrir un peu de son sang à ceux qui en ont grandement besoin, la ville va continuer à vivre une situation déficitaire, qui mettrait en péril, chaque jour, des millions de vies.