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Par Le Potentiel
– Alors qu’à Kinshasa toute la classe politique est plongée dans les préparatifs des scrutins de 2011, à l’Est de la RDC, il se constate un mouvement des populations que le HCR ni le PNUD ne savent cerner. En apparence candidats au retour volontaire dans leur pays, ces Congolais qui traversent massivement la frontière ont tout l’air d’être de vrais-faux réfugiés. Car, sur le terrain, la confusion est totale.
Il continue à se passer des choses innommables dans la partie Est de la République démocratique du Congo. Lesquelles font que la situation sécuritaire y est toujours préoccupante. L’insolite en date est le retour massif des personnes présentées comme des réfugiés congolais éparpillés dans différents pays frontaliers de la RDC. C’est la vague échouée dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu qui a mis la puce à l’oreille des observateurs avisés.
Il s’agit d’environ 400 familles rapatriées depuis le mois de février 2011. Sur place, les tensions sont déjà perceptibles au sein des autochtones qui s’inquiètent de l’afflux de ces populations qui passent pour des Congolais ayant fui la guerre. Or, il y a bien longtemps que celle-ci a pris fin, malgré des poches de résistance. Pourquoi autant d’années de passage à vide pour un retour volontaire dans son pays d’origine.
Le fait le plus troublant dans ce flux et reflux à la frontière de la RDC avec ses voisins de l’Est, c’est que les candidats au retour volontaire, notamment à Rutshuru en provenance de l’Ouganda, n’ont pas emprunté la voie officielle pour retourner en RDC. L’administrateur du territoire de Rutshuru s’en est inquiété et a ouvertement dénoncé des irrégularités qui entourent leur retour : « Les retournés sont dépourvus de titres attestant leur statut des réfugiés ou leur nationalité et leur retour par vagues désordonnées peut avoir des incidences sur la sécurité du territoire ».
En clair, l’autorité locale n’est pas informée du mouvement comme à l’accoutumée avec l’implication du HCR (Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés). Le système sans doute rudimentaire d’identification des réfugiés mis en place au niveau du territoire pour assurer un contrôle minimum de flux de populations a été contourné. «Ce qui m’inquiète, a-t-il poursuivi, c’est la manière dont cette population arrive. Le retour est volontaire, curieusement ils viennent dépouillés, sans même un titre, pour les reconnaître ».
Dépassé, l’administrateur du territoire de Rutshuru a dit attende la réaction de sa hiérarchie tant au niveau provincial que national pour la mise en place d’un système de filtrage des rapatriés de l’Ouganda. «C’est aussi un problème très sérieux qu’on doit signaler pour que les autorités fassent vite, soit pour arrêter ce retour jusqu’à ce qu’une rencontre tripartite Ouganda-RDC-HCR puisse arrêter les dispositions, afin d’éviter que des irréguliers se faufilent à travers des sentiers sans être contrôlés pour venir créer des problèmes d’insécurité chez-nous », a-t-il indiqué. Ce n’est pas moins un appel en détresse.
Entre-temps, le HCR exclut toute implication dans ces opérations de rapatriement. Un des responsables de son antenne de Goma a reconnu, à radio Okapi, « qu’il n’y a pas un rapatriement organisé par le HCR du côté RDC ». Mais, après divulgation de ses mouvements de populations, une mission du HCR a été dépêchée à la frontière de Bunagana pour s’enquérir de la situation.
LA CONFUSION
Nombre d’observateurs pensent qu’il y a une bonne raison à tout ce qui se passe actuellement dans la partie Est de la RDC. Le mouvement a commencé du côté rwandais où un nombre impressionnant de personnes ont été présentées comme des citoyens congolais ayant accepté de rentrer volontairement dans leur pays. La confusion est à son comble quand on sait que l’idée du recensement de la population congolaise n’a jamais été acceptée dans certains milieux aussi bien nationaux qu’étrangers.
Approché par Radio Okapi, un député national du Nord-Kivu, ayant requis l’anonymat, s’est exprimé en ces termes : « Ce constat d’un retour massif des réfugiés congolais sans papiers d’identité en provenance de l’Ouganda intervient quelque trois mois après celui d’autres réfugiés congolais sans papiers en provenance du Rwanda, pour lesquels le HCR avait indiqué, à l’époque n’avoir pas constaté un mouvement de départ dans ses camps d’hébergement au Rwanda ».
L’élu du Nord-Kivu trouve en ces vagues massives et successives des réfugiés en provenance du Rwanda et de l’Ouganda une machinerie pour brouiller les cartes sur le territoire congolais, à l’approche du scrutin présidentiel prévu fin 2011. Dans le même ordre d’idées, d’aucuns y voient l’ombre de la balkanisation.
Par ailleurs, un autre fait frappant se passe concomitamment à ce reflux des soi-disant refugiés congolais. Il s’agit des opérations de permutation des éléments intégrés du CNDP. Or, des sources proches du gouvernorat de la province du Nord-Kivu laissent entendre que les sites libérés par les éléments de l’ex-CNDP sont aussitôt occupés par des FDLR. Dans le même temps, il est fait état de l’infiltration des populations étrangères sur le territoire congolais.
Des analystes indiquent que les tireurs de ficelles seraient en train d’installer un matelas de conflits, particulièrement, fonciers. C’est en réalité une bombe à retardement qui va exploser le moment venu, notamment pendant les opérations électorales. Le but poursuivi ne serait-il pas de fragiliser davantage l’Etat congolais, le rendre ingouvernable et ouvrir la voie à la mise en œuvre du plan de la balkanisation de l’ex-Congo belge devenu indépendant depuis plus de cinquante ans ce jour ?
L’heure est donc grave. L’on plante le décor de l’autonomisation de cette partie du pays, en s’inspirant des modèles du Kosovo et du Soudan. Raison de plus pour continuer à résister.
Les fossoyeurs du Congo n’ont pas encore désarmé.