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Makolo Digital Tele- LAVDCONGO

Déclaration politique de M. Kapita Shabangi P.G. à l’occasion de la commémoration du 24 avril 1990.


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Paul-Gabriel-KapitaUn peuple s’agrandit, disent les philosophes, en honorant les meilleurs des siens. Aux grands hommes, patrie reconnaissante. Lit-on sur la façade principale du panthéon à Paris. L’honneur et la reconnaissance dont il est question ne sont pas synonyme de culte de personnalité, loin s’en faut. Bien au contraire, ils traduisent dans le chef d’un peuple un comportement digne et responsable, face à sa destinée. Le 30/06/1960, un jeudi, date de l’accession du Congo à la fameuse indépendance, aurait été de nul impact politique et, de ce fait une simple date à la cérémonie protocolaire, sans le discours de P.E. Lumumba qui circonscrivait cette date  dans  son contexte politico-historique réelle.Aujourd’hui, c’était il y a 20 ans, le 24/04/1990 marquait un tournant dans l’histoire politique de l’ex-Zaïre, fruit d’une lutte menée par les Treize parlementaires auxquels vont s’ajouter certaines personnalités notamment Marcel Lihau Ebua, Vincent Mbwankiem Niaroliem et le groupe de jeunes turcs représenté à ce jour par M. Léon Kadima Kalengayi (Muntuntu),avec l’appui politique inconditionnel du peuple congolais, contre le régime sauvage et sanguinaire du président Mobutu.

De même que le 30 juin 1960, le discours du président Mobutu prononcé le 24 avril 1990, un mardi, aurait été le fait de prince, sans l’opposition des treize parlementaires que symbolise à ce jour un homme, premier parmi ses pairs et seul homme politique d’envergure nationale, bien sûr à la suite de Lumumba : E. Tshisekedi wa Mulumba.

Il est important de souligner en outre que ce jour-là, il était le seul opposant encore en détention politique. Bien plus, aussitôt après le même discours, sa petite résidence de Limete était le passage obligé des tous les politiciens qui allaient le féliciter en même temps qu’ils lui faisaient les yeux doux dans la perspective de décrocher un poste dans le cadre des mutations politiques qui venaient de s’annoncer à N’Sele.

Sa foi et ses convictions politiques inébranlables, pour un idéal auquel il tient contre vents et marrées à savoir, permettre  aux congolais de vivre comme des hommes et des femmes libres, à l’instar de tous les peuples libres, à  même d’aspirer à la grandeur et à la créativité, par la démocratie et le progrès social, valent autant des qualités dignes d’un grand homme politique et élite symbole dont le nom survivra à jamais.

Ni la prison, ni la torture, ni les relégations ne sont parvenus à entamer ses convictions politiques.

Mukulumpe, que Dieu vous bénisse, vous, votre chère épouse et votre famille au sens africain du terme.

Cependant, ceux de nos compatriotes à la vacuité ontologique remarquable, instrumentalisables et corruptibles qui font fi au bien-être de  nos concitoyens n’hésitent pas à lui mettre les bâtons dans les roues. Fort heureusement que la confiance de la base à son auguste personne n’est pas encore à son terme. Par conséquent, face aux enjeux politiques, et à ce qui se passe au sein de l’UDPS, il a le devoir de prendre à son compte cet atout politique capital, non négociable et in interchangeable, qui dépasse de loin toute autre accointance, de quelque nature que ce soi.

Par rapport à ce qui se passe dans notre pays, l’histoire se répète plutôt en termes de crimes qu’en termes de biens. Et c’est le cas de le dire, nous marchons à reculons.

En effet, du 15/11/1884 au 26/02/1885 s’ouvrirent les assises de la conférence de Berlin, à l’issue desquelles fut reconnu l’Etat Indépendant du Congo. « L’acte de Berlin détermine le statut du bassin conventionnel du Congo ».

Au plan politique : l’occupation territoriale effective et neutralité des territoires définie par la conférence.

Au plan économique : liberté de commerce et de navigation sur le Congo.

Voilà que l’analogie est parfaite avec ce qui se passe aujourd’hui.

Du 24/04/1990  au 24/04/2010.

En dépit des avancées politiques évidentes enregistrées par notre peuple, sous l’impulsion de l’UDPS entre 1990 et 1997 à savoir, un peuple débout politiquement rodé, un leadership national incontestable, une constitution issue de la conférence nationale souveraine et un gouvernement en qui le peuple se reconnaissait, dirigé par un premier ministre crédible : E.Tshisekedi (trois mois)], quels dividendes politiques avons-nous tirés 13 ans après?

Aucun à mon avis.

Que de la terreur, mort de nos compatriotes et paupérisation. Notre peuple vit l’incertitude au quotidien et le drame humain, en échange de « la maximalisation des profits qui est la boussole » des multinationales,[1] au mépris de la vie humaine.

Rien d’étonnant que tout cela réussit grâce à la caution de nos technocrates opportunistes et préconscients, simplement instruits et non pas intellectuels.

Ajoutons à cela l’absence de l’Etat qui constitue un danger permanent pour chacun de nos concitoyens. Cet état des choses développe et entretient chaque jour un environnement propice au règne de la loi de la jungle : le struggle for life. Creuset du sous développement à tout point de vue surtout mental et de la résignation.

Dans le cadre de 50 ans de l’indépendance, nous déclarons que  du 30 juin 1960 au jour d’aujourd’hui, le peuple congolais a vécu réellement sa souveraineté au sens classique du terme sous les gouvernements respectifs de Cyrille Adoula, Moïse Tshombe et 27 ans plus tard, d’Etienne Tshisekedi. Soit au maximum trois ans sur bientôt la moitié du siècle !

En dehors des gouvernements précités, le Congo et son peuple ont fait l’objet d’instabilité politique et angoisses récurrentes ;

«  rébellions », « sécessions » et les 32 ans d’une dictature sanguinaire hors pairs, suivie d’une agression aux funestes et dramatiques conséquences tel qu’effleuré ci haut. Un drame humain que l’humanité n’aurait jamais imaginé depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Le tout, dans l’indifférence de la communauté internationale. Voilà qui heurte nos consciences et nous amène à être parfaitement d’accord avec le journaliste franco-camerounais Charles Onana, lorsqu’il conclut dans son livre intitulé : ces tueurs tutsi au cœur de la tragédie congolaise « Qu’il s’agit de l’extermination méthodique et continue de la population congolaise par des extrémistes tutsi, sorte de nazis africains ».

De ce qui précède, nous n’aurons pas tort de clamer tout haut que la chute du mur de Berlin le 09/11/1989 s’est accompagnée neuf ans plus tard, de la construction déjà terminée en Rdcongo, d’un autre mur, du moins de même type sinon pire, avec l’aval de la communauté internationale.

Toutes ces rudes réalités, vident parfaitement l’indépendance de la Rdcongo de son contenu et, appellent forcement l’auto interpellation de la communauté internationale dont le laxisme vis-à-vis du drame congolais vaut complicité.

Ceci expliquant cela, nous refusons avec notre dernière énergie, l’intégration trompe-l’œil comme jadis, de notre pays dans le faux espace des pays de grands lacs. Tant il est vrai que géographiquement parlant, la Rdcongo se situe parfaitement en Afrique centrale. Par contre la Tanzanie qui est géographiquement encrée dans ce fameux espace, n’en fait pas partie !

Par rapport à la guerre qui nous est imposée pour des raisons mercantilistes, nous disons tout haut que l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi ; trois pays extrêmement pauvres, sont incapables de tenir trois jours dans une guerre contre un pays donné. Il est tout de même curieux de les voir aujourd’hui surarmés et tenir le coût quatorze ans de suite, dans une guerre qui implique des dépenses inversement proportionnelles à la taille de leur produit national brut!

Aujourd’hui que des media et des rapports des certaines ONG crédibles, en ce compris certains livres en dénoncent les commanditaires, nous sommes en droit de soutenir, qu’il ne fait l’ombre d’aucun doute que le jour que le gouvernement américain aura décidé d’arrêter ce drame au Congo, Kagamé et Museveni s’exécuteront illico presto et religieusement.

C’est alors et alors seulement que nous allons devoir nous référer au schéma de la conférence nationale souveraine qui traduit les aspirations profondes de notre peuple. Toute autre référence prétendue légale n’est que menottes et conspiration.

Je vous remercie.


[1] Jean Ziegler dans L’Empire de la honte. Ed. Fayard.