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-Ni pierre, ni brique, ni le moindre clou, plus rien n’atteste des six villas qui s’étendaient sur 1, 8 hectares au cœur du quartier résidentiel de la Gombe et qui appartenaient pour moitié à la curatelle de la Sabena et pour moitié à son héritière Brussels Airlines. Seules de profondes excavations, bordées d’arbres centenaires rappellent les vastes piscines d’antan. C’est sur un terrain nu, ameubli, que Didier Reynders a planté profondément une jeune pousse de «wenge » cet arbre emblématique de la forêt congolaise. Il a ainsi donné le coup d’envoi aux travaux qui, en 2015, devraient donner à la Belgique une ambassade digne de ce nom, remplaçant enfin le bâtiment vétuste ceint de hauts grillages situé en face des Galeries présidentielles et où rien n’a été modifié depuis les années 60.
Pour le ministre des Affaires étrangères, le lancement de ce projet de prestige représente un pari sur l’avenir, sur le développement du Congo, sur la contribution que ce pays peut apporter au développement de toute la région. La mise en chantier de cette nouvelle chancellerie doit en effet beaucoup à Didier Reynders : il y a des années que Me Van Buggenhout, le curateur de la Sabena, avait attiré l’attention de l’Etat belge sur le caractère exceptionnel de ce patrimoine immobilier, situé au cœur de la ville, aussi visible que d’accès aisé et très convoité par les innombrables promoteurs qui s’arrachent désormais la moindre parcelle disponible. Il fallut que Reynders entre en fonctions pour que les autorités belges, titillées peut-être par l’exemple de la nouvelle ambassade de France, un ancien bâtiment magnifiquement rénové, se décident à prévoir un budget de 10,5 millions d’euros pour donner à la Belgique une représentation diplomatique à la hauteur du prestige qu’ elle conserve au sein de la population.
La cérémonie fut d’ailleurs hautement symbolique : où donc, ailleurs qu’à Kinshasa, pourrait on entendre une chorale vêtue de rouge, jaune et noir entonner une Brabançonne chantée dans une alternance de français et de néerlandais, où donc les plus hautes autorités du pays, le Premier Ministre, le Ministre des Affaires étrangères, plusieurs membres du gouvernement, le commandant en chef de l’armée, tiendraient ils à être présents et à se féliciter de cette volonté de présence de l’ancienne métropole ?
Sur le plan pratique, un couac de dernière minute a empêché la pose de la première pierre. Le 31 juillet dernier en effet, un avis du Conseil d’Etat a brisé la procédure négociée qui avait été retenue et imposé l’ouverture d’un appel d’offres international, à la suite d’ une plainte qui avait été déposée par la société Besix, mécontente d’avoir été écartée du projet. Les entreprises intéressées auront donc deux mois supplémentaires pour présenter leur candidature à un jury présidé par l’ancien ambassadeur de Belgique à Kinshasa, Dominique Struye mais elles devront répondre à certaines exigences spécifiques, dans le domaine de la sécurité notamment, surtout en ces temps de « grandes oreilles » et d’écoutes téléphoniques….
Le drapeau belge ne flottera pas seul sur le Boulevard du 30 juin : la nouvelle chancellerie sera aussi celle du Benelux, car les intérêts du Luxembourg y seront représentés et les Pays Bas partageront les locaux avec leurs voisins du Sud.
Le Centre Wallonie Bruxelles avait été invité, lui aussi, à installer dans la vaste parcelle « fédérale » son centre de spectacles sinon ses bureaux, mais -autonomie et régionalisation obligent- la proposition a été déclinée.
La construction de la nouvelle chancellerie contribuera aussi au renouveau d’une artère majestueuse désormais sillonnée par des autobus flambant neufs qui marquent déjà un arrêt devant le futur chantier…