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-La dernière prestation du genre remonte au 23 octobre 2013. C’était dans la foulée des Concertations nationales ouvertes le 7 septembre et clôturée le 8 octobre en présence d’une délégation du Conseil de sécurité de l’Onu alors en tournée dans la région des Grands-Lacs. Ce petit détail est important dans la mesure où plusieurs forces politiques et sociales n’ont attendu du discours de ce lundi 15 décembre 2014 que la position du Président Joseph Kabila par rapport au dialogue qu’elles réclament sur base de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et de la Résolution 2098 du Conseil de sécurité. Ils ont été servis au-delà de leurs attentes. D’autant plus que le Président de la République, qui a réaffirmé sa main tendue, a déploré ” la tendance, fort remarquée, de certains compatriotes d’en appeler systématiquement à l’étranger pour régler les différents entre Congolais, comme si dans ce pays nous n’avions pas, collectivement assez de sagesse et de maturité pour le faire nous-mêmes” ! A ces politiciens et aux partenaires extérieurs jusque-là sollicités, il a lancé ce message puissant : “le peuple congolais n’est pas n’importe… “
En une heure vingt et une minutes, soit de 10h09 à 11h28, tous les sujets d’actualité ont été abordés : situation sécuritaire dans le territoire de Beni, consolidation de la paix, application des recommandations des Concertations nationales (dont le rappel des missions du Gouvernement de cohésion nationale), décentralisation (au travers du déploiement des inspecteurs territoriaux nouvellement désignés et du regroupement des villages), production législative, débat politique, dialogue politique, processus électoral, questions d’ordre économique (notamment dans les secteurs minier, agricole, gazier et pétrolier et la micro-finance), questions d’ordre social (principalement la santé et l’éducation), environnement, question foncière, genre, jeunesse, sports, coopération, Monusco…
S’il faut apprécier cette prestation par l’applaudimètre, les points saillants sont sans doute ceux qui portent sur les échéances électorales et sur le dialogue au centre d’un débat politique fort animé. “Sur le plan politique, je me réjouis de constater que la culture démocratique s’enracine chaque jour davantage, et que la pensée unique a cédé la place au débat. Un débat libre, généralement riche et nourri, souvent intense, voire vif“, a-t-il dit en y trouvant la ” preuve incontestable de la vitalité” de la démocratie congolaise.
Seulement, il a déploré ” … certains dérapages constatés récemment, notamment le recours à la violence, qu’elle soit verbale ou physique“, allusion faite aux empoignades qui se produisent dans les assemblées parlementaires. “Quel que soit l’importance ou le caractère brûlant des sujets traités“, a-t-il poursuivi, “l’hémicycle doit demeurer le temple du dialogue et des échanges, parfois sévères, mais toujours courtois, et non se transformer en arène, lieu des confrontations sans règles ou limites“.
Autre fait déploré : la propension à “contester à temps et à contretemps, y compris ce que soi-même on défendait la veille, par simple souci de gains politiques“. Pour le Chef de l’Etat, cette propension – qui s’étend aux faits d'”entretenir des débats interminables sur des thèmes aux antipodes des préoccupations existentielles de nos populations; travestir sciemment les faits, et user systématiquement, comme stratégie politique, de procès d’intention, de l’injure publique, ou des atteintes à la dignité des adversaires” n’a rien d’honorant pour la politique. Au contraire, elle discrédite cette noble fonction.
D’un cran au paroxysme…
L’applaudimètre a monté d’un cran lorsque le Chef de l’Etat a abordé les questions sensibles du processus électoral et du dialogue.
Pour le premier point, a-t-il affirmé, “les élections sont, dans notre pays, devenues incontournables pour l’accès aux plus hautes charges de l’Etat à pratiquement tous les niveaux. Nous ne pouvons donc pas en faire l’économie, quelles que soient nos difficultés. Toutes les élections prévues par les lois de la République seront donc organisées, conformément aux dispositions qui seront prises par l’institution compétente pour ce faire, à savoir la CENI“.
Aussi, a-t-il demandé au Parlement et au Gouvernement, chacun en ce qui le concerne, de doter la Céni des moyens appropriés. Au premier, l’arsenal légal pour une meilleure programmation du processus électoral. Au second, la mise à la disposition des ressources nécessaires. Exhortation à été faite au Gouvernement à apporter tout son appui à l’Office national d’identification de la population (Onip), dès lors que le résultat de son travail favorise la bonne fin dudit processus.
Le second point concerne l’effervescence qui agite depuis 2013 la classe politique et la communauté internationale. Le Président Joseph Kabila, qui a fait constater la tendance, fort remarquée, “ de certains compatriotes d’en appeler systématiquement à l’étranger pour régler les différends entre congolais, comme si dans ce pays nous n’avions pas, collectivement, assez de sagesse et de maturité pour le faire nous-mêmes“, a estimé que “Ce comportement (…) est d’autant plus surprenant qu’il n’y a pas de crise politique en République Démocratique du Congo“. Et même si crise il y a, a-t-il ajouté, “nous avons dans ce pays une tradition de dialogue qui en permettrait la gestion“. Et de rappeler à tout le monde sa main restée toujours tendue.
L’applaudimètre va toutefois atteindre son paroxysme lorsqu’il dira aux premiers et aux seconds : “le peuple congolais n’est pas n’importe quel peuple“. Il a martelé : “Nous sommes les descendants de Béatrice Kimpa Vita et de Simon Kimbangu, de Joseph Kasa Vubu et d’Antoine Gizenga, de Patrice-Emery Lumumba et de Laurent-Désiré Kabila. Nous sommes ce peuple, tellement jaloux de son indépendance, conquise de haute lutte, et des libertés démocratiques obtenues parfois au prix du sang, qu’il répète, sans cesse, que l’immortel serment de liberté est celui que, de génération en génération, il s’engage à léguer à la postérité“.
Tout naturellement, aux partenaires invités à respecter la souveraineté congolaise, il a souligné la disponibilité de la RDC à recevoir des avis, des conseils et des suggestions. “Mais jamais des injonctions“.
De la sécurité aux missions du Gouvernement
Entre ces deux points brûlants, le discours sur l’état de la Nation s’est appesanti d’abord sur les questions sécuritaires avec, au centre, la situation de Beni Mbau, ensuite sur la gouvernance économique avant de chuter sur la Monusco.
Le Chef de l’Etat a fait constater qu’à l’avènement de chaque accalmie susceptible d’engager les Congolais dans l’accomplissement de belles et grandes choses pour le développement national, “les forces obscures de l’intérieur et de l’extérieur guettent la moindre distraction, la moindre inattention (…) pour rallumer le feu“.
Soulignant la détermination des Fardc ” de poursuivre le travail de restauration de la paix jusqu’à l’éradication de toutes les forces négatives, nationales et étrangères“, il a fait valoir la responsabilité, le devoir citoyen de chaque congolais de contribuer à la préservation de la paix et de la sécurité d’autant plus que “Ces crimes ne resteront pas impunis“, a-t-il averti.
Si le premier – en l’occurrence la fin de la guerre – objectif est atteint, le second, circonscrit dans la mobilisation des énergies pour la reconstruction et le développement, est en voie de l’être, cela par la réalisation, entre autres, des missions confiées au Gouvernement de cohésion nationale, à savoir la consolidation de la paix, l’effectivité de la restauration de l’Autorité de l’Etat, l’application des recommandations des Concertations nationales, la mise en oeuvre de la décentralisation, l’appui à l’organisation des élections, l’amélioration des conditions sociales des populations et la poursuite de la reconstruction nationale. D’où la gouvernance économique et sociale, sujet qui fait l’objet de la prochaine livraison.
Omer Nsongo die Lema